La construction européenne est importante parce qu’avec l’évolution de l’économie mondiale, les États-nations européens vont perdre toute capacité de régulation. Mais le piège tendu par les tenants de l’actuelle construction européenne est de vouloir nous imposer un cadre de discussion :
« Pour ou contre l’Europe ? »
Ce qui évite de répondre à des questions essentielles :
 De quelle Europe parle-t-on ?
 Pour quoi faire ?
Il faut donc réfléchir sur le cadre et sur la forme de
sa construction.
Si le Projet de Constitution proposé était adopté, ce
n’est pas seulement le pouvoir des États qui serait
transféré à une instance de décision éloignée des
citoyens. Ce serait avant tout la consécration d’un
cadre où les lois de l’économie de marché et de la
concurrence prévaudraient sur l’ensemble des
droits sociaux.

Pourtant, pour critiquer efficacement l’Europe qui
nous est imposée, nous ne pouvons en rester à une
dénonciation générale.

Il faut une Europe différente, démocratique, sociale...

L’affaiblissement de la capacité d’intervention des
États constitue un affaiblissement de l’exercice
démocratique. La démarche actuelle de la construction européenne s’inscrit dans une logique de méthode diplomatique, secrète, élitaire, technocratique, qui a mis les populations à l’écart.

Nous devons donc critiquer cette méthode antidémocratique. Pour autant, la défense de l’État
national ne constitue pas une ligne de protection
efficace, car ni au niveau économique, ni leur cadre constitutionnel ne sont des cadres démocratiques.

Nous avons besoin de la construction d’une autre
Europe où les valeurs de solidarité et de démocratie prévalent sur les intérêts financiers. Le débat que nous devons imposer est donc celui d’une construction européenne pouvant permettre de maîtriser les grands choix de politique sociale et de solidarité, de développement économique, de sauvegarde de l’environnement, de coopération avec les pays du Sud et de l’Est.

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