C’est donc d’un véritable changement de cap politique qu’il est question. Il est peu probable que le gouvernement actuel l’envisage, tant il a intégré la doxa patronale sur la compétitivité et la réduction des dépenses publiques. Comme les sondages en témoignent, le mécontentement social actuel est important et pourrait déboucher sur des mouvements de grande ampleur. Quel sera alors le sens de ces éventuels mouvements ? Seront-ils récupérés par le patronat, la droite et l’extrême droite, qui réussiraient ainsi à transformer une révolte populaire en mouvement de type poujadiste ou, au contraire, seront-ils porteurs d’un refus des politiques néolibérales et d’une visée de transformation sociale progressiste ? La réponse à cette question dépendra en partie des capacités d’initiative de la gauche critique, tant au niveau local que national.