Lafarge, le leader mondial du ciment, ne s’en vante guère : pendant la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise a collaboré avec l’occupant nazi. À la Libération, juste sanction : les ouvriers décrètent l’autogestion de l’usine-mère du Teil, sous l’égide de la puissante CGT. Une belle expérience, qui durera trois ans avant de disparaître dans les limbes. Pierre Souchon a découvert cet épisode méconnu en 2010. Un peu par hasard : il vient d’Ardèche et Lafarge y avait son siège social. Il a alors décidé de dévider le fil historique de ce passé autogestionnaire. Une jolie réflexion sur la mémoire ouvrière – celle qu’on entretient et celle qu’on oublie.