Pas un artiste un peu institué, pas une seule structure active dans le champ de l’art contemporain de la ville ne porte la voix pour dire que l’organisation de « Manifesta » est un scandale. Que de toutes façons le modèle de la biennale est périmé et qu’il est à l’art ce que les croisières sont à l’idée du voyage. Tout le monde ferme les yeux, détourne le regard, évite la question, renvoie la faute. Personne ne trouve étrange que la Biennale d’art contemporain européenne s’installe dans la ville la plus pauvre de France, s’affiche sur les murs du centre urbain le plus pauvre d’Europe (le quartier de la Belle de Mai) sur les rives d’une mer Méditerranée devenue cimetière international par l’effet de ce même capital.