Une tribune pour les luttes

Paul Lafargue, “Le Droit à La Paresse”

par Michelle Portig

Article mis en ligne le samedi 14 février 2009

Paul Lafargue dans son ouvrage Le Droit à La Paresse [1880] [disponible à Mille Bâbords dans les Éditions Altiplano, 2007]

- Travaillez, travaillez, travaillez, prolétaires, pour agrandir la fortune sociale et vos misères individuelles ; travaillez travaillez, pour que devenant plus pauvres, vous ayez plus de raison de travailler et d’être misérables. Telle est la loi inexorable de la production…
- Parce que prêtant l’oreille aux fallacieuses paroles des économistes, les prolétaires se sont livrés corps et âme au vice du travail, ils précipitent la société tout entière dans ces crises industrielles de surproduction qui convulsent l’organisme social.
- À mesure que la machine se perfectionne et abat le travail de l’homme avec une rapidité et une précision sans cesse croissante, l’ouvrier, au lieu de prolonger son repos d’autant, redouble d’ardeur, comme s’il voulait rivaliser avec la machine ; Oh ! Concurrence absurde et meurtrière !
- Notre époque est, dit-on, le siècle du travail ; il est, en effet, le siècle de la douleur, de la misère et de la corruption !
- « Le préjugé de l’esclavage dominait l’esprit d’Aristote et de Pythagore », a-t-on écrit dédaigneusement ; et cependant Aristote rêvait que : « si chaque outil pouvait exécuter sans sommation, ou bien de lui-même, sa fonction propre, comme les chefs-d’œuvre de Dédale se mouvaient d’eux-mêmes, ou comme les trépieds de Vulcain se mettaient spontanément à leur travail sacré ; si, par exemple, les navettes des tisserands tissaient d’elles-mêmes, le chef d’atelier [ page 54 ] n’aurait plus besoin d’aides, ni le maître d’esclaves. »

Le rêve d’Aristote est notre réalité. Nos machines, au souffle de feu, aux membres d’acier infatigables, à la fécondité merveilleuse, inépuisable, accomplissent docilement et d’elles-mêmes leur travail sacré, et cependant l’esprit des grands philosophes du Capitalisme reste dominé par le préjugé du salariat, le pire des esclavages. Ils ne comprennent pas encore que la machine est le rédempteur de l’humanité, le Dieu qui rachètera l’homme des sordidae artes et du travail salarié, le Dieu qui lui donnera des loisirs et la liberté.

Le Droit à la paresse publié en 188O. C’était hier …


Conférence de Louis Blanc à Lyon le dimanche 16 janvier 1880
Publié dans La Jeune République

Extrait :

« Il est temps de chercher la solution au problème du travail ; il est temps de trouver le moyen d’associer et de combiner les forces, au lieu de les laisser en antagonisme.
Il faut que le problème du travail soit résolu, et, j’en jure par la raison humaine, il le sera (applaudissement)
Il n’est pas possible que le combat pour la vie, qui, d’après Darwin, est la loi suprême des animaux, soit aussi le dernier mot de la civilisation et des sociétés humaines. »

2009 ! La Crise ? ! « Tout le mal ne vient pas pour nuire ! »…
Gardons confiance !

Michelle Portig

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