Une nouvelle version du texte Le Viol-location (augmentée, restructurée, mise à jour, et avec une bibliographie) a été publiée en juin 2013 par les éditions L’Harmattan.
Voilà le sommaire détaillé :
http://www.millebabords.org/IMG/pdf/viol-location_table_et_pre_sentation.pdf
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Le Viol-location. Liberté sexuelle et prostitution
http://www.millebabords.org/IMG/pdf/viol-location_octobre12-2.pdf
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joel.martine chez free.fr
2. Ce texte est issu de ma présentation dans le cadre du Groupe de réflexion sur les rapports hommes-femmes de l’association marseillaise Mille Bâbords. Il constitue la première version, proposée à la discussion, d’un ouvrage en cours de rédaction, qui intégrera d’autres textes de réflexion militante et philosophique visant à une refondation du féminisme.
Une question qui divise gravement les féministes
Bilan comparatif des lois suédoise et néerlandaise
La liberté sexuelle dans une société laïque
Les débats féministes sur la prostitution, quelques repères cartographiques
Les dégâts psychiques de rapports sexuels non désirés
Travail du sexe ou viol-location ?
La reproduction de la domination à travers les rapports sexuels
De la prostitution considérée comme l’un des beaux-arts : la « prostitution libre » peut-elle être une stratégie féministe ?
L’illusion d’une prostitution sans proxénétisme
La dimension sexuelle de l’assistance aux handicapés mentaux (réponse à une objection-alibi)
Pour des services professionnels d’aide aux rencontres sexuelles
Quels présupposés philosophiques dans le débat entre règlementaristes
et abolitionnistes ?
Annexe :
Les formes de l’échange économico-sexuel et la spécificité de la prostitution
en tant que marchandisation du service sexuel
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Ajout du 1er avril 2009
Complément au texte le viol-location, sur la prostitution.
Joël Martine
Je signale un texte du C.E.R.F., Cercle d’ Etude de Réformes Féministes :
http://www.c-e-r-f.org/prostitutioncasserlemarche#_ftnref10 , ou www.penelopes.org/xarticle.php3 ?id_article=2301 .
Je n’avais pas lu ce texte avant d’écrire la première version du Viol-location. Son intérêt est qu’il présente UN ENSEMBLE COHERENT ET JURIDIQUEMENT BIEN ARGUMENTE DE REVENDICATIONS visant à l’abolition de la prostitution (notamment par l’interdiction de l’achat de services sexuels) ET à la défense des prostitué(e)s et de leurs droits. Tout en refusant un statut spécifique pour les prostituées, qui serait stigmatisant, il demande une politique active de respect et de protection de leurs droits en tant que droits humains en général.
Ce faisant, il réussit à concilier des exigences souvent présentées à tord comme incompatibles : on peut à la fois refuser la banalisation de la prostitution et lutter pour les droits des prostituées et contre leur stigmatisation. Par exemple, tout en demandant l’interdiction de l’achat de services sexuels, le texte se prononce pour la non-pénalisation de la vente de ses propres services sexuels. Ce dernier point est argumenté par l’idée que la personne qui se prostitue ne se fait du tord qu’à elle-même, et que c’est là une liberté que la loi doit protéger. (On pourrait ajouter que c’est à chacun(e) de décider de sa propre conduite, et que même si on pense qu’accepter de se prostituer revient à accepter une violence, cela peut être un choix non seulement légitime, mais rationnel en tant que choix de moindre mal.) En conséquence, le texte défend le droit des personnes qui vendent leurs services sexuels à déclarer leurs revenus, à bénéficier d’une assurance sociale au titre du régime « travailleur non salarié », etc. Cela est important pour lutter contre la situation de non-droit que subissent les prostituées, et qui fait partie de leur oppression, et de le faire par des revendications concrètes, pas seulement par des bonnes paroles contre la stigmatisation. Par là, ce texte démonte l’argument règlementariste selon lequel il faudrait un statut spécifique pour que les prostituées puissent accéder aux droits des travailleurs.
Par ailleurs, je persiste à penser qu’en amont de l’argumentation juridique la démarche abolitionniste doit être mieux justifiée et plus nuancée que ne le font la plupart des textes abolitionnistes, dont celui-ci.
J.M.
En complément à mon article « Le Viol-Location, j’ai rédigé une note argumentaire sur le rapport parlementaire de 2011. Ce texte (en pdf ci-dessous) est un repérage, avec des adresses internet en note, des points-clés du débat actuel, à l’heure où le vote de nouvelles dispositions législatives viendra à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale dans les mois prochains. Je souhaite que ce texte circule librement et soit discuté voire critiqué par les personnes concernées. Il concerne notamment : La question de l’accès à des revenus permettant de sortir de la prostitution, ou de ne pas y entrer.
La question des droits des sans-papiers. Même si la loi prévoit des mesures pour assurer l’accès au Droit pour les prostituéEs et leur non-stigmatisation, de telles avancées sur le papier risquent d’être saccagées dans les faits par la poursuite du harcèlement policier si la politique sur les sans-papiers reste inchangée. Là il faut vraiment faire connaître les préconisations du rapport parlementaire, qui, même sans remettre en cause la politique d’ensemble, apporteraient de réelles améliorations et changeraient le regard de la société sur les prostituéEs étrangèrEs.
Concernant le risque de clandestinisation accrue (isolement, vulnérabilité) j’attire l’attention sur le compte-rendu que fait le rapport parlementaire sur les orientations et pratiques concrètes de la police en Suède, qui ont permis d’écarter ce risque, d’éviter une logique de surveillance policière liberticide et inefficace, et d’engager en douceur la décroissance du marché prostitutionnel. On voit là le rôle décisif d’une réorientation des pratiques policières (là aussi il faudra voir ce que le Ministère de l’Intérieur est prêt à faire). L’intérêt de cette approche est aussi qu’elle permet d’envisager, sans transiger sur la perspective abolitionniste, une coopération entre les pouvoirs publics et les associations de prostituéEs dans le respect de leur expression et de leur expertise.
Joël
Septembre 2012. Joël Martine, joel.martine chez free.fr
Suivre le lien pour lire l’article :
http://www.millebabords.org/IMG/pdf/prostitution_quelle_politique_concrete_2012-4.pdf
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