Une tribune pour les luttes

Joël Martine

« Le Viol-location. Liberté sexuelle et prostitution » suivi de « Prostitution : comment casser le marché ? »

Maintenant un livre !

Article mis en ligne le mardi 24 septembre 2013

Une nouvelle version du texte Le Viol-location (augmentée, restructurée, mise à jour, et avec une bibliographie) a été publiée en juin 2013 par les éditions L’Harmattan.
Voilà le sommaire détaillé :

Viol location : table et présentation

http://www.millebabords.org/IMG/pdf/viol-location_table_et_pre_sentation.pdf

Vous pouvez mettre vos commentaires sur le forum attaché à cet article.



Suivre le lien pour lire le texte
Le Viol-location. Liberté sexuelle et prostitution
http://www.millebabords.org/IMG/pdf/viol-location_octobre12-2.pdf


AVERTISSEMENT

1. Ce texte est sous licence Creative Commons : tout le monde est libre de le communiquer à trois conditions : indiquer l’auteur et le site d’origine (http://www.millebabords.org), pas d’utilisation commerciale, pas de modification. Pour tout autre usage de ce texte, document pour séminaire par exemple, merci de me contacter préalablement :
joel.martine chez free.fr

2. Ce texte est issu de ma présentation dans le cadre du Groupe de réflexion sur les rapports hommes-femmes de l’association marseillaise Mille Bâbords. Il constitue la première version, proposée à la discussion, d’un ouvrage en cours de rédaction, qui intégrera d’autres textes de réflexion militante et philosophique visant à une refondation du féminisme.

Sommaire

- Une question qui divise gravement les féministes
- Bilan comparatif des lois suédoise et néerlandaise
- La liberté sexuelle dans une société laïque
- Les débats féministes sur la prostitution, quelques repères cartographiques
- Les dégâts psychiques de rapports sexuels non désirés
- Travail du sexe ou viol-location ?
- La reproduction de la domination à travers les rapports sexuels
- De la prostitution considérée comme l’un des beaux-arts : la « prostitution libre » peut-elle être une stratégie féministe ?
- L’illusion d’une prostitution sans proxénétisme
- La dimension sexuelle de l’assistance aux handicapés mentaux (réponse à une objection-alibi)
- Pour des services professionnels d’aide aux rencontres sexuelles
- Quels présupposés philosophiques dans le débat entre règlementaristes
et abolitionnistes ?

Annexe :
Les formes de l’échange économico-sexuel et la spécificité de la prostitution
en tant que marchandisation du service sexuel


Vous pouvez apporter votre réflexion à ce thème en utilisant le forum attaché à cet article.


Ajout du 1er avril 2009

Complément au texte le viol-location, sur la prostitution.
Joël Martine

Je signale un texte du C.E.R.F., Cercle d’ Etude de Réformes Féministes :

http://www.c-e-r-f.org/prostitutioncasserlemarche#_ftnref10 , ou www.penelopes.org/xarticle.php3 ?id_article=2301 .

Je n’avais pas lu ce texte avant d’écrire la première version du Viol-location. Son intérêt est qu’il présente UN ENSEMBLE COHERENT ET JURIDIQUEMENT BIEN ARGUMENTE DE REVENDICATIONS visant à l’abolition de la prostitution (notamment par l’interdiction de l’achat de services sexuels) ET à la défense des prostitué(e)s et de leurs droits. Tout en refusant un statut spécifique pour les prostituées, qui serait stigmatisant, il demande une politique active de respect et de protection de leurs droits en tant que droits humains en général.

Ce faisant, il réussit à concilier des exigences souvent présentées à tord comme incompatibles : on peut à la fois refuser la banalisation de la prostitution et lutter pour les droits des prostituées et contre leur stigmatisation. Par exemple, tout en demandant l’interdiction de l’achat de services sexuels, le texte se prononce pour la non-pénalisation de la vente de ses propres services sexuels. Ce dernier point est argumenté par l’idée que la personne qui se prostitue ne se fait du tord qu’à elle-même, et que c’est là une liberté que la loi doit protéger. (On pourrait ajouter que c’est à chacun(e) de décider de sa propre conduite, et que même si on pense qu’accepter de se prostituer revient à accepter une violence, cela peut être un choix non seulement légitime, mais rationnel en tant que choix de moindre mal.) En conséquence, le texte défend le droit des personnes qui vendent leurs services sexuels à déclarer leurs revenus, à bénéficier d’une assurance sociale au titre du régime « travailleur non salarié », etc. Cela est important pour lutter contre la situation de non-droit que subissent les prostituées, et qui fait partie de leur oppression, et de le faire par des revendications concrètes, pas seulement par des bonnes paroles contre la stigmatisation. Par là, ce texte démonte l’argument règlementariste selon lequel il faudrait un statut spécifique pour que les prostituées puissent accéder aux droits des travailleurs.

Par ailleurs, je persiste à penser qu’en amont de l’argumentation juridique la démarche abolitionniste doit être mieux justifiée et plus nuancée que ne le font la plupart des textes abolitionnistes, dont celui-ci.

J.M.


En complément à mon article « Le Viol-Location, j’ai rédigé une note argumentaire sur le rapport parlementaire de 2011. Ce texte (en pdf ci-dessous) est un repérage, avec des adresses internet en note, des points-clés du débat actuel, à l’heure où le vote de nouvelles dispositions législatives viendra à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale dans les mois prochains. Je souhaite que ce texte circule librement et soit discuté voire critiqué par les personnes concernées. Il concerne notamment :
- La question de l’accès à des revenus permettant de sortir de la prostitution, ou de ne pas y entrer.
- La question des droits des sans-papiers. Même si la loi prévoit des mesures pour assurer l’accès au Droit pour les prostituéEs et leur non-stigmatisation, de telles avancées sur le papier risquent d’être saccagées dans les faits par la poursuite du harcèlement policier si la politique sur les sans-papiers reste inchangée. Là il faut vraiment faire connaître les préconisations du rapport parlementaire, qui, même sans remettre en cause la politique d’ensemble, apporteraient de réelles améliorations et changeraient le regard de la société sur les prostituéEs étrangèrEs.
- Concernant le risque de clandestinisation accrue (isolement, vulnérabilité) j’attire l’attention sur le compte-rendu que fait le rapport parlementaire sur les orientations et pratiques concrètes de la police en Suède, qui ont permis d’écarter ce risque, d’éviter une logique de surveillance policière liberticide et inefficace, et d’engager en douceur la décroissance du marché prostitutionnel. On voit là le rôle décisif d’une réorientation des pratiques policières (là aussi il faudra voir ce que le Ministère de l’Intérieur est prêt à faire). L’intérêt de cette approche est aussi qu’elle permet d’envisager, sans transiger sur la perspective abolitionniste, une coopération entre les pouvoirs publics et les associations de prostituéEs dans le respect de leur expression et de leur expertise.
Joël

Septembre 2012. Joël Martine, joel.martine chez free.fr

Suivre le lien pour lire l’article :

prostitution quelle politique concrete 2012

http://www.millebabords.org/IMG/pdf/prostitution_quelle_politique_concrete_2012-4.pdf

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Vos commentaires

  • Le 12 mars 2009 à 10:59, par Christiane En réponse à : La mondialisation de la prostitution

    http://www.france.attac.org/spip.php?article6979

    Sommaire

    Introduction

    I- Définitions et principales conventions

    II- Etat des lieux et évolution

    II- 1. Les chiffres du système prostitutionnel

    II–1–1. Prostitution

    II– 1–2 .Trafic et Traite des êtres humains

    II–1– 3. Lien avec la criminalité financière

    II– 1– 4. Industries du sexe.

    II–2. Evolution des politiques des Etats et des termes du débat

    II–2-1. Evolution des conventions internationales

    II-2-2. Les politiques des Etats

    Encadrés : L’expérience de la Suède

    L’incohérence de la France

    III- Comment se structure le système

    III–1. Le lien à la mondialisation libérale

    III-2. Les mécanismes de fonctionnement du système

    III-2-1. A qui profite ce marché ? Les acteurs du système

    III-2-2. Les femmes sont les perdantes

    III-3. La relation entre légalisation et augmentation de la traite internationale

    IV- La prostitution est-elle un métier comme un autre ou une violence à l’encontre des
    femmes ?

    IV-1. Les différents courants en présence

    IV-2. Les arguments des réglementaristes

    IV-2-1. La prostitution : un travail.... comme un autre ?

    IV-2-2. Le « libre choix de se prostituer » ?

    IV-2-3. Pornographie et « libre choix » de la prostitution : des symboles de la libération
    sexuelle ?

    IV-3. Le système de la prostitution : une violence à l’encontre des femmes

    Encadré : Les conséquences médicales de la prostitution : le syndrome de stress post –traumatique

    V- Propositions

    V-1. Un autre monde est possible : pas avec la prostitution

    V-2. Lutter contre l’oppression et les atteintes aux droits humains

    V-3. Combattre le crime organisé et les acteurs du proxénétisme

    V-4. Prendre en charge les victimes de la prostitution

    V-5. Mener une politique de prévention et d’information

    V-6. Pénaliser les prostitueurs ? Un débat nécessaire

  • Le 29 novembre 2012 à 09:47, par Joël MARTINE En réponse à : Le Viol-location. Liberté sexuelle et prostitution

    Voici un texte de Beatriz Gimeno publié en français sur un site féministe catalan par ailleurs très intéressant :
    http://acciofeminista26n.wordpress.com/2012/06/03/syndicalisme-et-prostitution-quelques-questions-embarrassantes/
    et relayé par Didier Epsztajn sur https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/

    SYNDICALISME ET PROSTITUTION, QUELQUES QUESTIONS EMBARRASSANTES,
    par “ Dones d’Enllaç ”

    Aborder la prostitution en termes syndicaux est trompeur – et faussement solidaire avec les femmes prostituées – lorsque l’on veut examiner cette réalité. Cela donne l’impression qu’il s’agit de la “défense organisée” d’un certain collectif de femmes. Mais, en fait, ce traitement de la question conduit à l’acceptation impuissante d’un phénomène de domination et de violence sexiste. Parler de l’organisation syndicale de la prostitution présuppose qu’il s’agit d’un travail, et que c’est un travail humainement acceptable. Cependant, la première hypothèse évacue tout un faisceau de questions sociales, raciales et de genre : quel type de « travail » est-ce, ce « travail » exercé au profit exclusif du plaisir masculin par des femmes ou des êtres féminisés ? Et, singulièrement, par des femmes pauvres, placées dans des situations d’extrême vulnérabilité, étrangères ou appartenant à une minorité ethnique opprimée ?

    La deuxième hypothèse n’est pas moins contestable : un « métier » qui connaît un taux de mortalité 40 fois plus élevé que la moyenne, un « travail » associé à des situations généralisées de stress, d’alcoolisme et d’addiction aux drogues devrait, au moins, susciter de vives interrogations et être mis en quarantaine à partir d’un point de vue strictement syndical. Les enfants qui extrayaient le charbon dans les mines anglaises du XIXe siècle – ou les enfants qui, de nos jours, travaillent dans les usines asiatiques pour le compte des grandes firmes de l’économie mondiale – effectuent incontestablement un travail. Le syndicalisme de classe considère, cependant, que ce travail devrait être interdit, car il a des effets dévastateurs sur ces enfants et parce qu’il ne permet pas leur développement en tant qu’êtres humains. Le syndicalisme, dont l’horizon historique est l’abolition de l’esclavage salarié, lutte quotidiennement pour réduire le taux d’exploitation du travail par le capital. Et il cherche à obtenir des conditions matérielles et morales plus favorables pour la classe ouvrière. Par conséquent, le syndicalisme classique considère qu’il y a des seuils de respect de la dignité et l’intégrité humaines en-dessous desquels ces relations contractuelles sont impossibles.

    Eh bien, parler de défense syndicale du « travail sexuel » implique de considérer que, dans la prostitution, ce seuil peut être établi. Et même que, à partir de là, il est tout à fait possible d’améliorer progressivement les conditions de travail pour les personnes prostituées. La réalité dément à chaque pas une telle prétention. La simple tentative d’application de certains paramètres syndicaux dans le monde de la prostitution conduit à une absurdité qui donne des frissons. Voyons quelques exemples…

    Quel serait l’âge légal pour l’exercice professionnel de la prostitution ? Considérons-nous que, à l’âge de 18 ans, une fille est déjà prête à être possédée par tout individu disposé à payer un prix stipulé ? Serions-nous prêts à admettre des “contrats d’apprentissage » à un âge plus précoce ? A 16 ans, par exemple ? Lorsque l’on sait que dans les pays industrialisés, l’âge moyen d’entrée dans le monde de la prostitution se situe en dessous de quinze ans, la conclusion logique serait que cette « période de formation » ne ferait que perfectionner ou professionnaliser – et, bien sûr, formaliser – une pratique avec laquelle ces filles seraient déjà « naturellement » familiarisées. Parlant de la formation… Les syndicats ne devraient-ils pas veiller à garantir son homologation à travers des diplômes accréditant cette qualification professionnelle ? Soit dit en passant, cette option de « travail », enfin normalisée, devrait être proposée dans les écoles et les collèges, comme perspective d’avenir pour les jeunes, prioritairement pour les filles. Et, par la même occasion, les offres d’emploi dans l’industrie de la prostitution devraient être inclues, avec les autres offres, sur les panneaux de tous les bureaux des Agences pour l’Emploi. (On peut imaginer que le syndicalisme le plus rigoureux revendiquerait avec force que la gestion de ces demandes de « professionnelles du sexe » soit dans les mains d’un réseau public, en rejetant l’intrusion des entreprises de travail temporaire).

    En effet, si tel était le cas, une personne au chômage pourrait-elle refuser une offre d’emploi de prostitution correspondant au profil requis par l’employeur ? Pourrait-elle continuer à bénéficier des allocations de chômage, si elle n’acceptait pas une telle proposition ? (Comment dites-vous ? Que dans l’industrie du sexe existent d’autres circuits, un « marché du travail » tout à fait particulier ? Eh bien, ces circuits obscurs sont inacceptables pour le syndicalisme, qui exige sans cesse transparence et normalisation des rapports contractuels ! Il est impossible de défendre une catégorie socioprofessionnelle dans un cadre informel.)

    Le syndicalisme exige des contrats bien définis, reconnus et protégés par l’Etat. À ce propos, que serait un contrat de prostitution ? Seraient-ce des contrats permanents, fixes / discontinus « temporaires, saisonniers, de service » ? Sera-t-il possible d’y établir le droit de refuser certaines demandes des « clients » ? Comment définir une faute professionnelle ou fixer des barèmes de productivité ? Ces contrats, feraient-il l’objet d’une convention collective de l’industrie de la prostitution ? Les syndicats savent que pour que la défense des salariés soit effective, il est nécessaire d’élargir le champ de la négociation au maximum : l’individu isolé est faible face à l’employeur. On peut donc supposer, que le syndicalisme verrait de meilleures possibilités dans le cadre de l’industrie du sexe, négociant avec des employeurs reconnus, plutôt que sous un régime précaire de prostitution « artisanale », face à des misérables proxénètes de quartier. Nous pouvons supposer aussi que serait prévue une inspection du travail sérieuse. Quels devraient être les critères pour sanctionner un abus patronal ? Et éventuellement, comment le détecter et le prouver ? Sera-t-il possible de dénoncer le patron d’un bordel qui obligerait « ses filles », par exemple, à réaliser des « services sexuels » non désirés ? (C’est-à-dire que le syndicat reconnaîtrait le reste de ces services, comme des « actes désirés » par les femmes ?)

    Et ainsi de suite. Les domaines que le syndicalisme se doit d’aborder sont nombreux. Les maladies sexuellement transmissibles, seraient-elles considérées comme des maladies professionnelles ? Et les troubles psychologiques et la toxicomanie directement liés à la pratique de la prostitution ? Comment gérer un système d’arrêt-maladie ? Et l’âge de la retraite… faudrait-il l’établir à 67 ans ? Ou bien, considérions-nous que c’est un travail pénible justifiant une retraite anticipée ?

    Assez. Dans les conditions réelles des industries du sexe, un monde dominé par le crime organisé dans lequel sont exploitées des personnes préalablement conditionnées par tout un système proxénète, le fait d’évoquer l’action syndicale implique de décharger sur les femmes la responsabilité de leur situation et de la légitimer (au-delà de la promesse d’adoucir certains de ses aspects). Pire encore, une approche syndicale de la prostitution, comme activité professionnelle, conduit inévitablement à dynamiter les droits du travail de l’ensemble de la classe salariée, et porte directement atteinte à la liberté des travailleuses (qui, non seulement deviennent légalement susceptibles d’être prostituées, mais poussées effectivement à la prostitution). Un syndicalisme au service des intérêts des exploiteurs est un syndicalisme jaune. Et, dans ce cas, un syndicalisme ouvertement proxénète.

    Commentaire, Joël Martine :
    Après une première lecture rapide j’aurais quelques critiques à formuler :
    1. L’auteure de l’article, Beatriz Gimeno, parle de la prostitution réelle, et elle a bien raison, mais son article ne répond pas à ceux/celles qui comme le STRASS revendiquent un exercice "libre" de la prostitution, position qui mérite discussion (même si à mon avis elle revient à se coller le nez sur un arbre qui cache la forêt).
    2. Le syndicalisme dont parle l’auteure est principalement un syndicalisme institutionnalisé, acceptant le cadre posé par les entreprises capitalistes et par le règlementarisme étatique ; par exemple, des conventions collectives. Ce qui, elle le montre bien, reviendrait à un syndicalisme proxénète. Et la rhétorique sur la prostitution comme un banal "travail" conduit à cela. Mais on peut imaginer la défense et l’auto-organisation des prostitué.e.s dans le cadre d’un syndicalisme de transformation sociale, mettant en cause carrément les emplois existants et leur utilité (ou plutôt nocivité) sociale. La question reste posée : quel discours et quelle pratique des syndicats par rapport à la "prostitutionnabilité" de toute personne exploitée, ou pauvre, ou vulnérable ?
    3. l’article n’aborde pas la question de la place et de l’accueil des prostituéEs dans les syndicats (en tant que travailleuses ou travailleurs précaires recourant à la prostitution, ayant droit à la solidarité et à la libre expression, sans que pour autant le syndicat entérine la prostitution comme une profession à pérenniser).

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