Une tribune pour les luttes

samedi 11 avril 2009

MARSEILLE

18 h

18 h à la Maison de quartier Dugommier, 12 bd Dugommier, 13001 (Métro Noailles ou St-Charles)

Conférence en français avec Nurit Peled

Éducation à l’hostilité

organisée par l’Union Juive Française pour la Paix et les Femmes en Noir Marseille

Nurit Peled est enseignante à l’Université de Tel Aviv, fondatrice du Cercle des Parents endeuillés (association d’israéliens et de palestiniens), prix Sakharov pour son œuvre de paix en 2001

« Ma petite a été assassinée parce qu’elle était une israélienne, par un jeune homme humilié, opprimé et désespéré jusqu’au suicide, au meurtre et à l’inhumanité, simplement parce qu’il était un palestinien. Leurs sangs sont mêlés maintenant sur les pierres de Jérusalem, qui grandit indifférente au sang. Le sang des enfants est devenu la marchandise la moins chère de ce jeu meurtrier. Et ceux qu’on appelle les grands le négocient en toute liberté, à l’aise, parce que pour les politiciens et les généraux les enfants sont des abstractions, et le sang un élément du marché. Tu tues un des miens, je tue mille des tiens…. Pour ceux qu’on appelle les grands… tuer est le seul moyen de montrer sa virilité et son honneur. Mais moi qui ai perdu ma seule fille, je sais qu’il n’y a aucun honneur à perdre un enfant. Je sais que des mots comme honneur et virilité tuent. Que des mots comme honneur et virilité nourrissent la mort.
…Pour moi il n’y a pas les Juifs d’un côté et les Palestiniens de l’autre. Il y a ceux qui aiment la Paix et les criminels de guerre.
Quand ma petite est morte, une journaliste m’a demandé comment je pouvais accepter des condoléances venues de l’autre coté. J’ai répondu très spontanément que je n’acceptais pas des condoléances venues de l’autre coté. Et quand le maire de Jérusalem est venu me présenter les siennes, j’ai refusé de lui parler et de lui serrer la main. Pour moi, l’autre coté, ce sont ceux qui occupent. »

Les politiciens d’aujourd’hui sont les étudiants d’hier et les politiciens de demain, ce sont les étudiants d’aujourd’hui. Celui qui fait de la paix et de l’égalité sa devise doit s’intéresser à l’éducation, l’explorer, la critiquer, protester contre la propagation du racisme dans le discours pédagogique, proposer des lois ou réactiver des lois contre un enseignement raciste et instaurer des cadres alternatifs où s’offre à s’enseigner une connaissance de l’autre réelle, profonde, barrant toute possibilité de s’entretuer.

Les enfants juifs, dans l’Etat d’Israël, sont éduqués dans des valeurs humaines dont ils ne voient la concrétisation nulle part autour d’eux. Les enfants d’Israël apprennent à aspirer à vivre dans un pays sans Arabes. Les Palestiniens, qu’ils soient citoyens de l’Etat ou qu’ils vivent dans les Territoires occupés, ne sont présentés dans aucun ouvrage scolaire comme des gens modernes, citadins, occupés à des travaux productifs ou prestigieux. Ils n’ont pas de visage.
Les enfants d’Israël apprennent que tuer des Palestiniens, détruire leurs terres, démolir leurs maisons, n’est pas un crime, au contraire : le monde éclairé tout entier a peur du ventre musulman et tout parti au pouvoir qui veut gagner des élections et faire la démonstration de son engagement dans le sionisme, ou la démocratie, ou le progrès, fait, à la veille des élections, la surprise d’une opération ostentatoire de meurtre de Palestiniens.

Dans une partie du monde où la lutte que mènent la résistance et le peuple palestiniens contre l’occupation se fonde sur une éthique du droit et de la justice, c’est aussi d’une autre éthique que Nurit PELED nous parle : une éthique de l’amour, du souci, de la compassion. Et cette éthique est puissamment révolutionnaire, et constructive quand elle fait de l’éducation une force concrète de transformation.

Sa parole nous intéresse tous, militants engagés dans la lutte pour les droits nationaux du peuple palestinien, pour la justice et la fin de l’occupation israélienne en Palestine, mais aussi les éducateurs, les parents, les citoyens inquiets de la violence qui s’installe avec la crise profonde, qui s’aggrave maintenant.

P.-S.

Tel pour renseignements 06 08 61 82 13

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