Une tribune pour les luttes

Communiqué commun de 43 organisations.

Halte au racket sur les cotisations sociales des travailleurs-euses sans-papiers !

Les premiers résultats des actions de la Campagne.

Article mis en ligne le samedi 24 octobre 2009

DROITS DEVANT !!
44, RUE MONTCALM
75018 - PARIS

19 octobre 2009

MOBILISATION DES TRAVAILLEUR(E)S SANS-PAPIERS
AU CONSULAT D’HAITI VENDREDI 16 OCTOBRE.

UNE DELEGATION RECUE PAR LE MINISTRE CONSEILLER

Dans la continuité de la campagne "Racket sur le travail et les cotisations des travailleurs sans-papiers" lancée en septembre 2008 par Droits devant !!, rejointe aujourd’hui par 42 organisations, un rassemblement a été organisé vendredi 16 octobre au consulat d’Haïti à Paris.

Neuf consulats (Algérie, Mali, Maroc, Mauritanie, Tunisie, Burkina Faso, Madagascar, Cameroun, Congo) ont déjà été interpellés sur leurs responsabilités concernant la délivrance des laissez-passer qui provoquent les expulsions de compatriotes sans-papiers, rendant ainsi ces consulats complices du racket que pratique l’état français sur les cotisations versées en pure perte par les travailleurs sans-papiers, à commencer par les expulsés du territoire.

Haïti, qui subit une pression très forte du gouvernement français pour ratifier avec lui l’accord de réadmission qui obligera le consulat d’Haïti à délivrer encore plus de laissez-passer d’expulsion des sans-papiers haïtiens en France (en Métropole, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique) ne doit pas signer cet accord léonin.
C’est pour cette raison, qu’avec l’association haïtienne AMITI et plusieurs dizaines de sans-papiers haïtiens,
nous nous sommes rassemblés ce vendredi 16 octobre devant le consulat d’Haïti à Paris.
Une délégation composée de l’association AMITI, Droits devant !! et RESF a été reçue à cette occasion par le ministre conseiller, M. BELIZAIRE.
Celui-ci nous a affirmé que le gouvernement haïtien n’avait toujours pas signé l’accord et qu’il allait de toute façon prendre tout son temps pour étudier attentivement celui-ci.
Il a rajouté que, personnellement, il soutenait notre mobilisation et prendrait les mesures nécessaires pour ne pas délivrer inconsidérément les laissez-passer d’expulsion.
Il nous a confirmé que les pressions du gouvernement français étaient particulièrement appuyées.

C’est donc une rencontre à nouveau positive que nous avons eu avec le consulat d’Haïti qui, conjuguée aux neuf autres,
permettra probablement de freiner encore plus les expulsions de sans-papiers et contrarier en profondeur cette obsession malsaine, bassement électoraliste, du chiffre qui doit probablement hanter les jours et les nuits de Besson et consorts.

Les conséquences de la campagne racket sont en effet notoires quant à la baisse sensible de ces laissez-passer,
plusieurs consulats interpellés faisant désormais de la "résistance".

Suite à cette mobilisation, le gouvernement du Mali a par exemple refusé de signer l’accord de réadmission que Hortefeux hier, Besson aujourd’hui,
ont pourtant tenté à cinq reprises d’arracher.

La campagne Racket, après avoir aussi occupé l’URSSAF, manifesté à la CNAV, va amplifier ses actions pour mettre un terme à cette spoliation inacceptable sur le dos des travailleur(e)s sans-papiers, qui rapporte aux alentours de 2 milliards d’euros annuellement à l’état français par le biais de la récupération des cotisations et des impôts versés par ces travailleurs, dont aucun ne bénéficiera en retour des dividendes.


Nous exigeons que les travailleurs-euses sans papiers puissent bénéficier en France des droits acquis par le versement de leurs cotisations.

Le seul moyen d’empêcher ce racket inadmissible de l’Etat français est l’arrêt des expulsions et la régularisation de tous les travailleurs et travailleuses sans-papiers .


La grande majorité des 400 000 sans-papiers de France sont des travailleurs-euses déclaré-e-s en CDI, CDD ou intérim renouvelé avec des papiers incomplets ou de faux papiers, sur lesquels les patrons ferment les yeux. Ils et elles paient impôts, taxes et cotisations sociales sans pouvoir bénéficier des droits et des prestations qui y sont attachés (retraite, allocation chômage, logement social, services publics et citoyenneté...).

L’Etat français encaisse ainsi environ 2 milliards d’euros par an sans jamais rien décaisser.

Ces spoliations sont d’autant plus scandaleuses lorsqu’elles touchent des travailleurs qui après des années de cotisations en France sont brutalement expulsés et se retrouvent sans aucune ressource dans leurs pays d’origine. Rappelons également que pour ceux-ci, les travailleurs sans papiers sont des acteurs incontestables du développement économique et social car l’argent envoyé dans les pays d’origine par les immigrés avec ou sans papier représente trois fois l’aide financière des gouvernements des pays riches.

Aussi, ce racket de l’Etat français pèse-t-il sur l’économie des pays d’origine en réduisant d’autant les possibilités financières des immigrés et de leurs familles. Une fois de plus, c’est le Nord qui s’enrichit aux dépend du Sud.

En France, ce sont les consulats de ces pays qui délivrent les laissez-passer nécessaires à ces expulsions. Ainsi, les gouvernements de ces pays se rendent complices de ce racket et privent leurs propres citoyens d’une aide souvent indispensable.

C’est pourquoi les signataires de ce texte appellent à des rassemblements avec délégations devant les consulats des pays concernés.

Nous avons déjà rencontré les autorités de sept pays : Algérie, Burkina-Faso, Guinée, Madagascar, Mauritanie, Mali et Sénégal. Chacun a reconnu que l’expulsion de ces travailleurs constitue une injustice.

A l’appel de l’AMITI (Association des Militants pour l’intégration totale des immigrés), nous interpellons aujourd’hui les autorités haïtiennes, à travers son Consulat, afin qu’il cesse de délivrer les laissez-passer qui provoquent l’expulsion des travailleurs/euses sans-papiers haïtien/nes. Nous nous opposons également à la signature de l’accord franco-Haïtien de « réadmission », en cours de négociation.

En soutien à l’AMITI, nouveau rassemblement

Le vendredi 16 octobre 2009 de 9h30 à 11h30

Devant le consulat d’Haïti

35, avenue Villiers Paris 17ième (Métro Malesherbes ligne 3)

Signataires de l’appel :

Association Malienne des Expulsés (AME) - ATTAC France - SURVIE - M.R.A.P. - Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF) - Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés (FASTI) - Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) - Collectif d’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) - Coordination 75 des sans-papiers – Coordination 93 pour la lutte des sans-papiers - Collectif des sans-papiers Montreuil - Collectif CGT sans-papiers Cannes – R.E.S.F. - Association des Marocains en France (AMF) - Association des Tunisiens en France (ATF) - Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – CAPJPO - Marches européennes contre le chômage – Coordination Femmes Egalité - Mouvement des Quartiers pour la Justice Sociale (MQJS) - Autremonde - RESOCI – D.A.L. – COPAF – A.S.I.A.D. - Stop Précarité - Convergence des Causes - Droits devant !! - Union Syndicale SOLIDAIRES (SUD Travail, Syndicat National Unifié des Impôts SNUI) - CGT Caisse des Dépôts - SNU TEF-FSU - Confédération Paysanne - Les Alternatifs - Gauche Alternative – Nouveau Parti Anti-capitaliste (NPA) - Parti Communiste Français - Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) - Les Verts...

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