Une tribune pour les luttes

CFDT, CFTC, CGT, FO, FSU, SUD et Unsa) ont déposé ensemble un préavis pour une grève reconductible à partir du mercredi 2 décembre.

Le service public de la Culture ouvre le conflit

Article mis en ligne le mercredi 2 décembre 2009

1er.12.2009

Réforme . Dépôt d’un préavis de grève générale dans les musées, reconductible le mercredi 2 décembre.

Par VINCENT NOCE, EDOUARD LAUNE

Cette fois-ci, la guerre est déclarée. Les sept syndicats du ministère de la Culture (CFDT, CFTC, CGT, FO, FSU, SUD et Unsa) ont déposé ensemble un préavis pour une grève reconductible à partir du mercredi 2 décembre. Résultat : 80 établissements publics (musées, théâtres, bibliothèques…) risquent d’être fermés à partir de cette date.

Les organisations syndicales entendent ainsi s’opposer aux suppressions de postes prévues dans le secteur de la culture, ainsi qu’à la baisse significative des subventions. Ce sont des conséquences du plan de révision générale des politiques publiques (RGPP), qui prévoit notamment de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux (Libération d’hier).

Le mouvement est parti lundi du centre Pompidou, en grève et fermé depuis. Hier matin, la grève a été reconduite lors d’une assemblée générale à laquelle assistaient un peu plus de 200 personnes. La direction du Centre a annoncé que, sur proposition du cabinet du ministre, le nombre de postes supprimés l’an prochain serait ramené de 26 à 18. Soit 8 postes sauvés. Proposition jugée irrecevable par l’intersyndicale, très remontée, qui demande que tous les postes soient maintenus. En 2006, au terme de deux semaines de grève, elle avait obtenu la création de 65 emplois sur trois ans. Alors que se termine tout juste ce plan de rattrapage, voilà la marche arrière embrayée. « Il y a aujourd’hui un basculement dans les esprits, affirment les responsables syndicaux. Le personnel comprend qu’il existe maintenant une véritable menace sur l’avenir des institutions culturelles, ainsi que sur l’avenir du service public de la culture. »

Au ministère, sans montrer d’inquiétude particulière, on se dit «  attentif », en soulignant que les « discussions se poursuivent sur les aménagements ». Une rencontre entre le cabinet et l’intersyndicale du centre Pompidou avait lieu hier soir. Cependant, précisait-on rue de Valois, « il ne peut être question de revenir sur le principe d’un remplacement sur deux départs à la retraite, à Beaubourg comme ailleurs ». D’autant que le Centre a « déjà bénéficié d’une dérogation », contrairement aux autres établissements, en obtenant un répit d’un an, à cause de sa pyramide des âges défavorable.

Au-delà d’un simple problème d’arithmétique sur les postes et les subventions, c’est une crise de confiance entre le personnel et la direction du ministère qui semble se creuser. « C’est l’avenir même du service public de la culture qui est menacé par des réductions aussi drastiques » ; « La RGPP tue, il y a des gens désespérés : le ministère a mis en branle une mécanique à la France Télécom » ; « Ce n’est plus une réforme mais un dépeçage. Pour nous, il s’agit désormais simplement de nous défendre pied à pied », sont quelques-uns des propos que l’on pouvait entendre jeudi, au centre Pompidou, lors d’une réunion des responsables syndicaux de la Culture au niveau national.

« Pendant les années Chirac, entre 2002 et 2007, la Culture a perdu 1 000 emplois, affirmait un responsable CGT. Sous Sarkozy, elle est partie pour en perdre 2 000 de plus. Cela ne peut plus durer. » Certains se prennent déjà à rêver que le malaise soit l’étincelle d’un embrasement général du secteur public. Un responsable FO clamait jeudi : «  La question du maintien du service public est posée au niveau de la Culture et, au-delà, c’est tout l’avenir de la fonction publique qui est en jeu. »

Une rencontre entre l’intersyndicale et le ministre Frédéric Mitterrand est prévue mercredi. Le jour même où la grève pourrait commencer.

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