Une tribune pour les luttes

Du 19 au 28 février 2010, cinquième semaine anticoloniale

Appel commun à une Manifestation à Paris le samedi 27 février 2010 pour la suppression du Ministère de l’identité nationale et de l’Immigration

Le 20 février rencontre-débat à Paris "La France d’aujourd’hui en débat" :
Un passé colonial qui ne passe pas…, La France riche de sa diversité : comment vivre ensemble ?
+ Journée de Solidarité avec les peuples des outre mer, colonisés par la France, débats et films.

Article mis en ligne le jeudi 18 février 2010

Mauvaise nouvelle de dernière minute :
La Mairie de Paris revenant sur son engagement de mettre à la disposition de la Semaine Anticoloniale le Palais Brongniart, le salon Anticolonial se retrouve de fait annulé.
Donc, ni stands, ni concerts après la manif de samedi !

Communiqué à suivre.

Dommage pour les grévistes qui avaient prévu des stands ...


Manifestation le samedi 27 février 2010 de la Place de la Bourse au Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale pour la suppression du Ministère de l’identité nationale et de l’Immigration

Le ministère de l’identité nationale, de l’immigration et du codéveloppement , c’est le Ministère de la rafle et de la Honte, c’est le Ministère des colonies. En créant un « ministère de l’immigration et de l’identité française », puis en organisant avec le Ministre Besson un « Grand débat » sur l’identité nationale qui mobilise les moyens de l’Etat, Nicolas Sarkozy organise la xénophobie et la stigmatisation d’une partie de la population. Ouvertement visés, les musulmans, en butte aux faux dérapages/vraies insultes d’un Hortefeux ou d’une Morano, et destinataires d’une loi annoncée sur la Burqa. Le Président de la République met aujourd’hui en cohérence ses idées développées dans les discours de Marseille, Toulon et Dakar avec ses actes. C’est tout simplement la réintroduction d’un « Ministère des colonies » qu’il impose à la France. Comme l’on déclaré les historiens et démographes qui ont démissionné des instances du musée de l’immigration : « Associer immigration et identité nationale, c’est inscrire l’immigration comme “problème” pour la France et les Français dans leur être même ».

Ce Ministère utilise des méthodes dignes du temps des colonies : rafles de sans papiers, contrôle d’identité au faciès illégaux, contrôle dans les restaurants, les cafés, les épiceries, devant les écoles, dans les hôpitaux. Jusqu’aux administrations (centres de Sécurité Sociale, impôts, pôle emploi) cyniquement invitées à la délation. Il organise des centres de rétention surpeuplés avec miradors, barbelés, fouilles, contrôles et vexations. La police expulse des familles arrêtées au petit matin à leur domicile. Au nom de l’identité nationale on démantèle le droit d’asile, on renvoie des Afghans dans un pays en guerre après les avoir traqués, et on casse le droit au regroupement familial. La politique de codéveloppement et d’immigration choisie débouche sur un pillage des cerveaux qui renforce le pillage des ressources naturelles des pays d’immigration.

Cette politique anti immigré se double d’une stigmatisation et d’une ségrégation des quartiers populaires qu’il s’agit de quadriller à l’aide des BAC et des CRS. Lors des émeutes de novembre 2005, le pouvoir avait même été jusqu’à reprendre la loi sur l’Etat d’urgence utilisée durant la guerre d’Algérie.

Au mois de février le Ministre Besson rendra son rapport sur l’identité nationale. A un mois des élections régionales, le pouvoir veut utiliser la haine anti- immigrés pour siphonner les voix du Front national. Nous devons refuser cette politique qui sème la division et nous appelons à une manifestation pour la suppression du ministère de l’Immigration. ` Cette manifestation est organisée cinq ans après le vote de la loi sur la colonisation positive et dans le cadre de la deuxième semaine anticoloniale du 16 au 24 février 2008

Le 23 février 2005, l’Assemblée nationale votait un amendement qui consacrait "le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord. sur le bilan positif de la colonisation alors que pendant plus de quatre siècles la France a participé activement à la traite négrière, à la déportation des populations de l’Afrique sub-saharienne, a massacré et imposé sa loi à des dizaines de peuples dont elle a pillé les richesses, détruit les cultures, ruiné les traditions, nié l’histoire, effacé la mémoire.

Nous avons fait reculer le pouvoir il y a cinq ans en faisant supprimer l’amendement colonialiste. Nous pouvons le faire reculer aujourd’hui en exigeant et en obtenant la suppression du Ministère de l’Immigration

Tous ensembles exigeons, la suppression du Ministère de l’Immigration

Premiers signataires :

ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui), ACTIT, AFASPA, Afriques en lutte, Les Alternatifs, Alternative libertaire, AMF (association des Marocains en France), ASDHOM, ATMF, ATTAC, CAAC-Comores, CADTM-France, CCIPPP, CEDETIM, Cercle Frantz Fanon, Conscience Musulmane, Coordination Nationale des Sans Papiers, CMF, CRI (Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie), CREF, Droits Devant, ENAAC, FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique), FCD (Fédération des Congolais de la Diaspora), FETAF, Fondation Frantz Fanon, FTCR, Génération Diversité, Identité Plurielle, Les Indivisibles, Ishtar, Ministère de la Régularisation de Tous les Sans Papiers, Les Oranges, MCD, MJKF, MQJS (Mouvement des Quartiers pour la justice sociale), MRAP, NPA, Peace Breather, PCF, Pôle Ethique, Réseau Frantz Fanon International, Respaix, Réveil des Consciences, Survie, UJFP, Union Syndicale Solidaires, USTKE, Les Verts, La Voie Démocratique, ZEP, 93 au cœur de la République


DROITS DEVANT !!

22 février 2010

SAMEDI 27 FEVRIER :
MANIFESTATIONS A PARIS ET EN DROME-ARDECHE
POUR EXIGER LA SUPPRESSION DU MINISTERE DE LA HONTE DE BESSON,

Samedi 27 février, des milliers de personnes manifesteront à Paris (dans le cadre de la semaine anti coloniale) et à Donzère dans la Drôme pour exiger la suppression du Ministère Besson.

Celui-ci, qui incarne sans vergogne ce ministère de la honte, est aussi maire de Donzère dans la Drôme et c’est pourquoi ce samedi 27 février, au « Sud » comme au « Nord », des milliers d’Ardéchois, Drômois et Franciliens « prendront d’assaut », en une convergence citoyenne exemplaire, les deux fiefs ministériel et municipal de l’ineffable : .

Clé de voûte de l’architecture gouvernementale de Sarkozy, créé pour stigmatiser autant le sans-papiers que l’immigré, pondre une nouvelle loi contre les demandeurs d’asile, alimenter l’islamophobie par le biais de cet indécent débat sur l’identité nationale, stigmatiser minarets et burqa pour draguer les voix du fn… Ce ministère, à forts relents vychistes, doit disparaître du paysage de notre « démocratie », déjà passablement anémiée.

Cet acharnement à vouloir encore et toujours plus réprimer, stigmatiser, discriminer, a été de tout temps et reste la marque de gouvernements en perte de légitimité, visant notamment à reconquérir à tout prix, sans vergogne, l’électorat le plus néfaste.

Cette politique du pire et de courte vue atteindra inévitablement ses limites, l’opinion publique (selon un sondage du 19 février, 45% de citoyens sont favorables à la suppression du ministère de la honte) comprenant progressivement qu’agiter l’habituel chiffon rouge du bouc émissaire n’a qu’un objectif : détourner les regards de ces millions de Français victimes de la faillite sociale du gouvernement en matière de chômage, retraites, éducation, santé, logement…

Nous nous emploierons à ce que ces mobilisations du 27 février s’étendent dans la durée à tout l’hexagone pour obtenir « véritablement » la disparition salutaire de ce ministère et la mise au rencart de son roitelet.


Téléchargez et imprimez l’affiche et la plaquette de la semaine
http://www.anticolonial.net/spip.php?article296


Samedi 27 Février, 10h-24h

Salon et Bal anticolonial

Palais Brongniart, métro bourse

A partir de 10h : Stands et buffets anticoloniaux

15h : Départ manifestation contre le ministère de l’immigration et de l’identité nationale
(départ place de la bourse devant le palais brongniart, métro bourse)

18h : Désignation des « colonialistes de l’année »

19h : Bal anticolonial

avec les groupes
Toulelouze (Groupe Kanak)
ZIRYEB (World Music)
Big Family (Ragga)

Entrée libre


Samedi 20 février 2010, 10h-17h, Rencontre-débat

Salle Jean Dame, 17 rue Léopold Bellan 75002 Paris, métro sentier


La France d’aujourd’hui en débat

Le débat sur l’identité nationale lancé par le gouvernement de Nicolas Sarkozy et mis en œuvre par Eric Besson provoque un sentiment légitime de rejet. L’instrumentalisation politique est évidente à la veille des élections régionales. Les dérapages n’ont pas manqué, ils ont été orchestré, y compris par les ministres eux-mêmes.

Ce débat a lieu avec en toile de fond la mise en place d’une politique gouvernementale qui veux banaliser la xénophobie, tourne le dos à une tradition d’accueil de notre pays et orchestre un débat récurrent sur la visibilité de l’islam en le justifiant avec la question du voile intégral.

Nous récusons les termes de ce débat tout en sachant que la détermination des autorités à l’imposer aura des conséquences sur l’imaginaire collectif. Ce que nous avons à dire sur la France, son histoire, et la manière dont nous devons renouveler notre pacte social est aux antipodes du discours et des objectifs du gouvernement. Aussi avons-nous décidé de prendre la parole pour dire à la fois notre opposition au débat sur l’identité nationale et dire notre projet pour une France du vivre ensemble, loin de peurs et des réflexes identitaires. Nous refusons de déterminer des critères classant les citoyens en bons Français et dangereux immigrés "polluant" le société française…

Trois tables rondes :
10h30-12h Un passé colonial qui ne passe pas…

- L’impensé colonial (Giles Manceron)
- L’actualité de la France coloniale, ses discriminations (Louis-Georges Tin)
- La Françafrique et les relations avec les anciennes colonies (Eva Joly)

14h-15h30 Contre le Ministère de l’immigration et de l’identité nationale et sa politique

- Appel pour la suppression du Ministère (Eric Fassin)
- La construction de l’identité coloniale (Olivier Lecour Grandmaison)
- Représentations coloniales et questions de genre (Christine Delphy)
- Les mobilisations des sans-papiers

15h30-17h La France riche de sa diversité : comment vivre ensemble ?

- Crise du modèle d’intégration et politique de stigmatisation (Esther Benbassa)
- Europe, mondialisation et phantasme du choc des civilisations (Gus Massiah)
- L’Islam, deuxième religion… (Vincent Geisser)

Entrée libre selon disponibilité, réservation conseillée sur contact chez anticolonial.net

Programme complet de la semaine anticoloniale sur www.anticolonial.net


La Semaine anticoloniale vous invite à
la 1ère Journée de Solidarité avec les peuples des outre mer, colonisés par la
France :

Le samedi 20 février 2010 de 14 h 30 à 23 h

au Cinéma la Clef, 21, rue la Clef

Métro Censier Daubenton

14 h 30 16 h 30 : Hommage au peuple haïtien : Après le tremblement de terre,
le nouvel ordre colonial se met il en place dans les Caraïbes ?

_ Projection de "Toussaint Louverture, Haïti et la France".
Débat anlmé par Ckaude Szatan, du Cédétim avec Paul Baron, responsable de
l¹association POUR HAITI et du Comité Urgence et Soutien pour Haïti

16 h 30 18 h : Guadeloupe : 44 jours de grève, film sur la grève générale de
2008 2009
dirigé » par le Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP)
Débat sur les
luttes sociales en Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, animé par Joss
Rovélas, Continuité LKP

18 h - 20 h 15 : Kanaky - La délégation ou un voyage en Kanaky : film de
Medhi Lallaoui

A la suite de l¹emprisonnement de syndicalistes de l¹USTKE,
une délégation de parlementaires se rend en Kanaky en janvier 2010 et
découvrent certaines réalités du pays) débat animé par des militants de
l¹USTKE et du Mouvement des Jeunes Kanaks de France

Buffet assuré par les étudiants Kanaks ( sandwichs,
barquettes du pays, fruits et boissons)

20 H 30 - 20 H 40 : intervention de S. Arouet, UCSA - CGT de RFO sur les
dérives coloniales à la télévision

20 H 45 : La situation coloniale dans l¹archipel des Comores , débat animé par
le CAAC Comores

21H 15 23 H : Un aller simple pour Mahoré » d¹Agnès Fouilleux (2009) L`envers
du décor d`un paradis artificiel. Mayotte, territoire illégalement français de
l`archipel des Comores. Le film décrit les ingérences du gouvernement français
depuis la décolonisation et son corollaire : l¹émigration "clandestine" à
Mayotte.

La journée de solidarité est organisé par le CAAC Comores, l¹USTKE , le MJKF,
le collectif solidarité Kanaky , Continuité LKP, le CEDETIM

contact chez anticolonial.net

www.anticolonial.net


Appel à contribution

Grand débat "identité coloniale de la France"

mardi 22 décembre 2009

Le débat sur l’identité nationale lancé par le gouvernement de Nicolas Sarkozy et mis en œuvre par Eric Besson provoque un légitime sentiment de rejet. L’instrumentalisation politique est évidente à la veille des élections régionales. Une fois de plus, l’Etat prends délibérément les immigrés et les Français d’origine étrangère comme boucs émissaires et les utilise pour rabattre les voix du Front national.

Cette stratégie de stigmatisation d’une partie de la population n’est pas nouvelle mais cette fois ci elle s’appuie sur l’organisation d’un grand débat public devant déboucher sur un rapport et des propositions qui pourraient se transformer en projet de loi. Jamais depuis Pétain, l’Etat français n’avait été aussi loin dans la volonté de définir une « identité » nationale dans laquelle les habitants de ce pays se mouleraient, indépendamment de leurs cultures, de leurs groupes sociaux, de leurs origines.

Nous récusons ce débat tout en sachant que la détermination des autorités à l’imposer aura des conséquences sur l’imaginaire collectif d’une manière ou d’une autre, en particulier dans l’alimentation de la xénophobie d’état, du racisme et des discriminations.

C’est pourquoi, le collectif d’organisation de la Semaine Anticoloniale se propose de lancer parallèlement un alter débat sur un des aspects de l’identité française dont les effets sont visibles, vivaces et déterminantes dans la France d’aujourd’hui. Ils le sont dans les rapports entretenus par la République avec ses anciennes colonies 50 ans après les « indépendances africaines », avec les territoires d’outre mer encore sous la domination de la France dans les caraïbes, le pacifique et l’océan Indien . Mais les séquelles du colonialisme sont encore présents en France Métropolitaine même. La mémoire des guerres coloniales est devenue un enjeu pour les générations qui ont connu la guerre d’Algérie comme pour les générations qui se sont succédées depuis les années soixante et notamment celle des enfants d’immigrés. La question post – coloniale est devenu une question politique et sociale majeure. Traiter de l’identité nationale sans traiter de l’identité coloniale de la République est un leurre.

Si les partisans de la « colonisation positive » qui voulaient l’inscrire dans le marbre de la loi en 2003 considèrent normal et évident de lier l’identité nationale à l’immigration et donc au rejet de l’autre et développent dans tout le pays une stratégie de banalisation du colonialisme (stèles à la mémoires de l’OAS, reconnaissance des « bienfaits » de la colonisation, discours de Dakar sur l’homme africain…) , ceux qui contestent cette vision tronquée de la république doivent pouvoir faire valoir leur point de vue. autour d’axes majeurs de réflexion sur la question coloniale.


Ce débat se veut ouvert, et sans tabou.
Ces thématiques ont pour vocation de permettre d’initier les échanges, et non de leur poser des limites.
Les
questions que nous voudrions pouvoir soulever sont celles ci :


 Des premiers axes de travail ont
1. Quel rôle la colonisation a t elle eu dans la constitution de l’identité nationale ? la colonisation est - ce vraiment la République ?

2. L’outre mer français est elle une survivance de l’utopie coloniale républicain

3. La crise du modèle français d’intégration trouve – t - elle son origine dans la colonisation ?

4. Quelle est la place de l’héritage colonial dans la politique étrangère de la France : Françafrique, grandeur de la France, syndrome de Fachoda ?

5. Pourquoi cette réhabilitation du passé colonial de la France intervient - elle aujourd’hui ? Quelle est sa signification ?

6. Peut – on parler de fracture coloniale dans les quartiers ?

7. Comment décoloniser les imaginaires, les représentations : Comment déconstruire la figure médiatique de l’autre, de l’étranger, de l’Arabe ou du Noir ? Cette construction médiatique trouve elle soin origine dans l’héritage colonial ?

8. Quel travail faut-il accomplir pour réconcilier la mémoire, la culture et l’identité à la lumière du fait colonial et de ses conséquences ?

Pour travailler sur ces thématiques, nous lançons un site Internet et nous proposons d’organiser notre propre commission d’organisation du débat sur l’identité coloniale de la France. Cette commission rendra un rapport lors de notre semaine anticoloniale du 21 au 28 février.

Nous souhaiterions dans ce cadre avoir des contributions d’environ 10.000 signes que nous pourrions ensuite regrouper dans une publication annexée à notre rapport. Nous souhaiterions bien entendu que soit vous puissiez participer à notre Commission, soit que vous acceptiez d’envoyer une contribution ou que vous soyez auditionné

Le collectif de la Semaine anticoloniale

contact chez anticolonial.net

Voir en ligne :http://www.sortirducolonialisme.fr

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