Une tribune pour les luttes

Comment améliorer les droits des travailleurs saisonniers en agriculture ?

Article mis en ligne le mardi 2 février 2010

Le Groupe de Travail “travailleurs saisonniers, migrations et agriculture” de la Coordination Européenne Via Campesina s’est réuni les 29 et 30 janvier 2010 à Turin 15 jours après les évènements à Rosarno.

Le groupe de travail constate :

* que la PAC a favorisé la concentration et l’industrialisation de la production agricole européenne ce qui a entraîné l’appauvrissement et la disparition de nombreux paysan(ne)s et un accroissement de l’exploitation des travailleurs.

* que les évènements de Rosarno font partie d’une politique migratoire indigne du respect des droits humains, pratique malheureusement répandue dans toute l’Europe et générée par une globalisation des échanges économiques au détriment des populations et d’une juste répartition des bien communs.

La Coordination Européenne Via Campesina revendique :

* L’établissement d’une aide spécifique aux petites fermes, reconnaissant leur fonction économique, sociale et territoriale.

* La mise en place, dans le cadre de la Politique Agricole Commune, de la conditionnalité des aides liée au respect de droit du travail.

* L’interdiction aux États d’aider ou subventionner les exploitants agricoles qui ne respectent pas leurs obligations d’employeurs.

* La politique agricole commune stipule la création d’un observatoire de surveillance des conditions d’emploi de la main d’œuvre saisonnière.

* La signature, ratification et application par tous les pays européens de la Convention Internationale sur les travailleurs migrants.

* La signature, ratification et application par tous les pays européens de la Convention Internationale 184 sur la santé et la sécurité dans l’agriculture de l’Organisation Internationale du Travail.

* La régularisation des travailleurs et travailleuses agricoles sans papiers

La Coordination Européenne Via Campesina s’engage à soutenir les luttes des travailleurs saisonniers pour améliorer leur statut et leurs conditions de vie et apporte son soutien à la grève des migrants prévue pour le 1er mars 2010.

http://www.confederationpaysanne.fr...


Exonérations de cotisations pour les travailleurs occasionnels : Précariser les salariés plutôt que rémunérer les paysans

Communiqué de presse - 2 fév 2010

Faute de garantir un revenu aux agriculteurs, le Gouvernement est prêt à précariser encore davantage les salariés agricoles et à remettre en cause le financement de notre protection sociale.

En effet un article du projet de Loi de Finances Rectificative 2010, examiné à partir d’aujourd’hui à l’Assemblée Nationale, renforce encore les exonérations de cotisations patronales pour les travailleurs occasionnels en agriculture. Ceci doit permettre aux producteurs français de réduire leurs coûts de main d’œuvre pour être compétitifs avec nos voisins européens quitte à entrer dans la logique du moins-disant social.

La Confédération paysanne dénonce ce choix et surtout son risque de pérennisation dans les années futures car il pourrait entraîner :

* une déresponsabilisation des employeurs face à la protection sociale de leurs salariés,

* une précarisation des travailleurs salariés agricoles qui, pour un certain nombre d’entre eux, se verraient maintenus dans un statut de saisonnier plus avantageux pour les employeurs que le statut de permanent,

* à terme une remise en cause des droits sociaux des saisonniers qui ne cotiseraient pas comme les autres salariés et dans le prolongement de cette logique une baisse de la protection sociale des paysans eux-mêmes,

* une remise en cause du financement de la protection sociale, solidaire et universelle.

Les cotisations sociales ne doivent pas être la variable d’ajustement des revenus des paysans.

La Confédération paysanne appelle les parlementaires à refuser la pérennisation de ces exonérations et à mettre en place les outils d’une politique agricole permettant aux paysans de couvrir tous leurs coûts de production et de tirer un revenu de leur activité agricole :

* régulation des marchés (maîtrise de la production notamment),

* mise en œuvre du principe de souveraineté alimentaire,

* mise en œuvre d’une aide directe plafonnée à l’actif non salarié et d’une aide de compensation plafonnée par salarié et par UTH.

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