Une tribune pour les luttes

CALAIS

Les No Border qui voulaient accueillir les migrants ont été expulsés du local loué rue de Cronstadt par un gros dispositif policier

Informations actualisées
+ article du UNHCR : Migrants et demandeurs d’asile à Calais tentent de survivre dans le froid
+ Crimininalisation des No-border

Article mis en ligne le mardi 9 février 2010


Mardi 9 février 2010


Ces associations qui défendent la cause des migrants

http://www.la-croix.com/Ces-associa...


Lundi 8 février 2010

Crimininalisation des No-border

Frédéric Lefèbvre veut traquer les "No border"

Frédéric Lefèbvre a dénoncé lundi les activités selon lui "antinationales" de l’association altermondialiste "No Border", qui a soutenu le week-end dernier l’occupation d’un hangar de Calais par une centaine d’immigrés clandestins. Le porte-parole de l’UMP a demandé des poursuites judiciaires et des sanctions contre les dirigeants et les membres de l’association qui ont participé à cette opération. "On ne peut pas continuer d’avoir des gens qui s’assoient sur les lois de la République et qui manipulent la misère humaine (...) simplement pour faire entendre des revendications et des idées qui sont extrémistes et, en l’occurence, antinationales", a-t-il déclaré.



Mise au point de No Border :

La presse locale ces derniers jours, a annoncé que No border voulait créer un Nouveau Sangatte à Calais et que nous marcherions "sur les pieds et le ventre des calaisiens"(d’après Madame Bouchart).

Nous tenons à rectiftier cette "information". No Border est un mouvement international pacifiste de militants pour la liberté de circulation et d’installation. Nous estimons que les frontières doivent être ouvertes pour tous et non pour quelques privilégiés, les marchandises, les oiseaux et les virus. Nous voulons faire du hangar Cronstadt un lieu de débat, d’informations et de rencontres autour du sujet qui nous anime.

Vous savez que la fermeture du camp de Sangatte n’a rien règlé de la situation, contrairement aux dires de Sarkozy et que le démantèlement de la jungle non plus, malgré les déclarations de Besson.
Vous voyez qu’ils arrivent tous à passer, parfois au bout de plusieurs mois, soit au péril de leurs vies, soit en payant des sommes exorbitantes.

Les associations humanitaires, avec leurs bénévoles, aident à soulager le quotidien en fournissant des soins, des repas, des vêtements. Mais les tentes et couvertures distribuées avec Médecin du Monde sont confisquées ou détruites systématiquement par les CRS sur ordre des autorités.

Nos gouvernements européens ont décidé de fermer les frontières aux non-européens et obligent la population calaisienne à vivre avec en permanence des personnes en errance dans l’attente d’un passage en cachette. Ils nous offrent le spectacle d’hommes pourchassés par les CRS, frigorifiés, sous la pluie, au vent, contraint de se déplacer en permanence ou de se cacher.

Pour nous, la solution est dans l’ouverture des frontières. Qu’en pensez vous ?

N’hésitez pas à entrer au hangar pour discuter.

Nous vous invitons samedi 6 février à partir de 17h pour une après midi/soirée d’informations avec de la musique.

noborder-calais-groupelocal chez hotmail.fr

tel : 06 99 74 67 00


Coordination nationale des SANS PAPIERS en lutte> - 25, rue François Miron, 75004, Paris -– fax : 01.44.61.09.35 – mail : coordnatsanspap chez wanadoo.fr -

NON A L’EVACUATION POLICIERE DU HANGAR ASSOCIATIF
LOUE POUR LES REFUGIES !

Sarkozy/Hortefeux/Besson n’ont jamais dormi sous des températures d’hiver, ça se voit, ils viennent de faire intervenir la police contre un local associatif loué pour mettre à l’abri les réfugiés Afghans, Somaliens, Irakiens, etc, de cet hi ver particulièrement dur.

Après le « nettoyage de la jungle » de Calais suite au démantèlement de Sangatte, voilà la charge policière pour déloger, en piétinant sans honte la trêve hivernale, les centaines de réfugiés fuyant les guerres dans lesquelles sont engagées les soldats français.

Dans le pays berceau des droits de l’homme, on ne respecte décidément plus rien. TOUT EST POSSIBLE disait le slogan de campagne de Sarkozy, eh, bien TOUT EST DEVENU POSSIBLE : LE PIRE EST DEVENU POSSIBLE, LA SAUVAGERIE EST DEVENUE POSSIBLE !

Même des voyous sont amenés à utiliser « la burqua » pour braquer et voler, comme quoi c’est la gouv ernance sarkoziste même qui donne des idées aux bandits pour accomplir leur forfait. Voilà à quoi a été ramené le pays des « lumières ». Pauvres « lumières ».

La fascisation rampante qui se manifeste en Italie frappe à nos portes avec cette obsession hystérique sarkoziste/hortefeuiste/Bessonniste de capter les électeurs Front Nazional dans les élections régionales. Le PIRE EST A VENIR : QUE FERONT-ILS EN 2012 ?

La CNSP proteste avec la dernière énergie contre cette dérive de plus en plus systématique vers le fascisme du sarkozisme aux abois.

Après moi le déluge semble être la nouvelle devise du sarkozisme. Halte au déluge !

Paris le 07/02/10


CHRONIQUE QUOTIDIENNE SUR LE RESEAU « JUNGLES » DU BRAS DE FER ETAT/ASSOCIATIONS SUR LA QUESTION DE LA PROTECTION DES MIGRANTS DE CALAIS

Depuis les opérations d’éradication des jungles du Calaisis, décidées par Eric Besson au mois de septembre 2009, la stratégie décidée à Paris au sujet des migrants est la mise sous tension permanente des migrants et des associatifs et l’obsession de les rendre invisibles comme pour mieux nier leur existence.

Depuis septembre, harcelés quotidiennement par la police qui détruit le moindre campement reconstitué, avec le soutien de la nouvelle maire UMP de Calais, Natacha Bouchart, laquelle applaudissait l’aide aux migrants lorsqu’elle était dans l’opposition, les migrants errent dans les rues de Calais comme des spectres, ceux de la guerre, de la pauvreté et de la famine, pourtant leurs patries recèlent, pour certaines, de nombreuses richesses que se partagent pour l’essentiel un certain nombre de multinationales.

S’adaptant aux caprices de la météo, mairie et sous-préfecture soufflent le chaud et le froid sur les associations, ouvrant tantôt une salle et la refermant le lendemain, jouant avec les nerfs des migrants et des associatifs. Le dernier acte de ce bras de fer, sur fond de procès de militants du groupe «  No Border », jeudi dernier, a été l’acquisition locative par la mouvance No Border, d’un vaste local, situé rue de Cronstadt à Calais et destiné notamment à être mis à disposition des migrants et des associatifs.

Samedi dernier, le groupe No Border a organisé des festivités dans le dit local, c’était sans compter avec l’hostilité d’Eric Besson et de la mairie de Calais, lesquels ont promptement réagi par l’envoi de CRS. Nous reprenons la chronologie des échanges de mails dans le Calaisis qui sont significatifs de la volonté des pouvoirs publics de ne pas discuter et de ne vouloir naviguer que dans une stratégie que l’on pourrait qualifier de « répression permanente » par opposition homothétique avec le concept de «  révolution permanente ».

___________________


Dimanche à Calais, le quartier autour du hangar était entièrement bouclé depuis 15h30 par une dizaine de camions de CRS venue en renfort du Touquet et qui se sont postés à chacune des trois rues qui permettent d’accéder au hangar, en interdisant l’accès aux migrants ainsi qu’à la presse

Il n’y avait plus de migrants mais uniquement des militants dans le hangar quand les policiers ont fait irruption pour l’évacuer vers 16H30.

"Ils ont tout pété, ils sont rentrés de force. Il n’y avait plus de migrant à l’intérieur", a crié Hélène, une militante de No Border, encadrée par deux policiers qui l’évacuaient du local.

Ils ont interpellé 12 membres du réseau No Border qui ont été conduits au commissariat pour des vérifications.
Les policiers souhaitaient vérifier des faits "d’hébergement d’étrangers en situation irrégulière dans un local non configuré pour ce faire, et les faits de violences et d’outrages commis la veille à l’égard des agents de la force publique", selon la préfecture.

Tous les militants appréhendés sont ressortis quelques heures plus tard, libres, du commissariat.


Avec vidéo

Le hangar de Calais occupé par des migrants évacués par des CRS

http://www.lepost.fr/article/2010/0...


Dimanche 7 février 2010

Tension au hangar : les soutiens maintenus à l’extérieur du cordon de sécurité

En passant, l’un des arguments des autorités est d’affirmer que le local n’est pas "aux normes" (lequelles) et qu’il n’y a pas d’eau, d’électricité ni de chauffage.

Il y a bien de l’électricité et de l’eau, et même une douche et deux toilettes ; c’est-à-dire à peu près autant que ce que l’Etat veut bien accorder après des mois de négociations (rappelons que les algecos de douches qui ont été obtenus de haute lutte ont été saccagés nuitamment en 2 fois, malgré l’engagement - mais on sait à quoi s’en tenir quand elle ouvre la bouche - de Mme Bouchart de les faire surveiller.

Faire semblant de s’offusquer d’un bâtiment qui n’est pas aux normes alors que le seul accueil proposé est un gymnase quand la température extérieure est négative, dans lequel la livraison des couvertures promises par la sous-pref n’est intervenue que le dernier jour d’ouverture (vendredi) ; quand cet accueil est fermé on envoie ses chiens de la police pourchasser nuit et jour les migrants dans les rues et qu’on détruit leurs tentes et toutes leurs affaires ; tout cela c’est le comble du cynisme

http://lille.indymedia.org/article19148.html


Communiqué de SoS Soutien aux Sans Papiers 7 février 2010

Expulsion , et violences intolérables dans le hangar Cronsdat de CALAIS.

BESSON s’agite à nouveau . Il détourne ainsi le vrai débat de fond,
pourquoi ces exils forcés ?
Pourquoi cette violence envers des exilés obligés de fuir guerres, violences
et misère.

Les conflits de l’occident obligent ces véritables " dégâts collatéraux" à
rejoindre nos pays.
Ce n’est pas par la violence et l’expulsion du hangar , ni en rasant leur
campement , que Besson posera les vraies questions , mais il devra en
répondre.
Son discours mensonger et populiste ne trompe personne.

Ce hangar , est un prétexte pour terminer "le nettoyage" : la violence
d’Etat qui est faite à ces exilés, n’est pas sans rappeler une triste époque
où "le nettoyage" procédait de ces rafles , harcèlements fichages et
contrôles.

Les Anglais intiment l’ordre à notre gouvernement d’agir dans ce sens.
Sarkozy est allé jusqu’à signer un accord pour les charters communs vers
Kaboul , violant ainsi les dispositions de la convention européenne des
droits de l’homme.
Ces va-t- en guerre , en aucun cas, ne peuvent nous dicter leur loi !

SoS Soutien aux Sans Papiers, entend dénoncer les violences faites aux
soutiens lors de l’expulsion. La répression , le fichage ,la manipulation de
pseudo réseaux d’etrêmes gauches, la criminalsition sytématique, sont les
signes d’impuissance de ce gouvernement qui ne représente plus que 30% de la
population !

SoS Soutien aux Sans Papiers portera plainte contre ces violences et l’
expulsion du hangar.
Besson déclare : qu’il "saura prendre les mesurent qui s’imposent".
" Nous souhaitons une immigration humaine et respectueuse" : dit il en
l’illustrant ...

Une retraité Calaisienne qui distribue des repas , soutien actif auprès des
exilés, a même eu le nez cassé par les hordes de CRS lâchés dans le hangar ,
des No Border molestés lors de leur arrestation .
Si ce gouvernement craint 20 soutiens, c’est qu’il vacille.
_ Désavoué même par les juges lors de l’arrestation d’une centaine d’exilés
en Corse, Désavoué dans la grotesque parodie de procès du CRA de Vincennes,
il démontre son impuissance.

Cette militante de la solidarité représenterait un danger pour que les CRS
lui casse le nez ? "le danger" dans la désinformation favorite de Besson de
"sa lutte implacable contre les filières" ?

Un réseau alternatif de solidarités, un lieu d’échanges, devient un "réseau
de passeurs
" ?
alors oui M. Besson nous sommes tousTES des passeurs et tousTES des
délinquants de la solidarité

A quand des tasers désintégrateurs dans cette bonne ville de Calais ? : plus
un exilé ?
Pour cela plus un soldat français dans leur pays et forces de l’OTAN , plus
de ventes d’armes , et ils deviendront invisibles ! Ils vivront dignement,
loin de notre accueil indigne.

L’occident et l’Europe qui se barricadent sont les seuls coupables et
responsables de cette honte ! , de ces exils forcés. Nous ne pourrons pas
dire que nous ne savions pas.

Qui sème la misère , récolte la colère !
_ Nous disons non à ces politiques européennes xénophobes, non à cette
violence d’Etat , non aux ordres de l’Angleterre et ses charters de la
mort.
Oui à l’application des Accords et Genève et disparition de cette absurdité
de loi Dublin II.
Oui aux solidarités actives
oui la libre circulation et installation.

Fermeture de tous les centres de rétention.


Migrants et non-borders sont actuellement dans le hangar après une nuit passée "sous contrôle policier" !

Quelques membres de SALAM sont restés une partie de la soirée face à ce hangar.

Il n’est plus possible depuis hier soir( samedi) de franchir les barrages policiers pas davantage pour les médias d’ ailleurs !

Cette opération a le mérite de montrer que rien n’est réglé et que nos amis migrants vivent en cette période hivernale dans une précarité intolérable.

Nous suivons très attentivement le déroulé de cette action.

ASSOCIATION SALAM NORD PAS DE CALAIS


Une centaine de migrants, aidés par des membres de l’association altermondialiste No Border, ont passé la nuit de samedi à dimanche 7 février dans un hangar de Calais qu’ils refusent de quitter.

Une centaine de policiers et CRS ont pris place autour du bâtiment. Le sous-préfet de Calais a demandé aux migrants et aux quelques bénévoles qui se trouvent à leurs côtés de quitter les lieux, sans succès pour l’instant. Le secteur a été bouclé dimanche matin.

Les migrants et les militants associatifs sont entrés samedi après-midi dans ce hangar de la rue de Cronstadt loué par une association de soutien aux sans-papiers qui, avec l’aide de No Border, a organisé l’accueil des migrants. La préfecture du Pas-de-Calais a rappelé que le hangar était destiné à du stockage de marchandises et ne pouvait être un lieu d’hébergement.


« Le sous-préfet nous a demandé d’évacuer les lieux, nous promettant en échange qu’aucune interpellation de migrants ne serait faite. Mais les migrants, eux, ne veulent pas bouger »
, a expliqué Rodolphe Nettier, président de l’association « SOS soutien ô sans-papiers ». « Légalement, les autorités n’ont aucune raison d’intervenir. Il s’agit d’une réunion privée, qui se déroule dans un lieu privé »,


http://lille.indymedia.org/article19123.html

Un nouveau hangar de lutte à calais

Les Noborders sont installés à Calais depuis le camp noborder de juin 2009 http://calaisnoborder.eu.org/. Ils avaient loué un petit local pour assurer le travail politique et le logement des militants venant de France, Allemagne, Italie, Grande Bretagne, Belgique.......

Ce mois ils ont loué un énorme et magnifique hangar. Les Noborders veulent faire de cet endroit un lieu d’hébergement, de débats, un lieu de lutte, de résistance, de solidarité, de création...

Partout en Europe les migrants se font arrêter, réprimer, enfermer et expulser au nom de notre économie, notre sécurité.

Calais est un lieu symbolique de cette répression contre les migrations et les migrants.

Depuis la fermeture du Sangatte, il y a 10 ans, les migrants continuent à venir à Calais. Ils sont pourchassés par la police et la PAF jour et nuit, leurs campements de fortune sont systématiquement détruits et leurs couvertures et tentes confisquées ou détruites.

Calais est une petite ville . La répression s’y passe ouvertement. Vous ne pouvez vous promener dans la ville sans croiser des groupes de réfugiés pourchassés par des CRS.

http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/v...

Suite à l’annonce de l’ouverture de cet hangar, les réactions des médias et de la police ont été immédiates : première page mensongère dans les journaux locaux, contrôle des activistes et présence continuelle de la police devant le-dit hangar.

Nous avons besoin d’énergies nouvelles pour construire cet endroit, pour en faire un lieu agréable et pour revendiquer.

Depuis juin de nombreux activistes de différents pays d’Europe sont venus et viennent encore. C’est devenu un lieu de luttes et de solidarités étonnantes.

Mais nous avons besoin de monde !!

Venez un jour, un weekend, une semaine

Et amenez de la moquette, des bâches, des grandes tentes, des couvertures.....

LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION

PAS DE FRONTIERES

tel : 0033(0)6997467

adresse : noborder-groupelocal-calais hotmail.fr

Hangar Kronstadt, rue de Cronstadt,14 - Calais

http://lille.indymedia.org/article19073.html

http://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/#update

Demain samedi 6 il y aura un 1er temps d’ouverture publique du lieu. TouTEs les camarades y sont bienvenuEs !

C’est à 17h, et si vous pouvez y aller avant ne vous gênez pas : y a du boulot !

5 février 2010 12:37

un nouveau hangar de lutte à calais

le tel c’est le 06 99 74 67 00


http://www.un.org/apps/newsFr/story...

France : Migrants et demandeurs d’asile à Calais tentent de survivre dans le froid

3 février 2010 –

Sabir Mohammed* s’est réveillé trempé jusqu’aux os et frissonnant de froid. Sa seule protection contre la pluie glaciale et le vent pinçant balayant les côtes de la Manche était une couverture donnée par une organisation caritative française. La pluie n’ayant toutefois pas cessé de tomber durant toute la nuit, la couverture s’est vite transformée en une large éponge trempée.

Le jeune homme de 22 ans, qui est originaire de Jalalabad dans l’est de l’Afghanistan, a raconté au personnel du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) qu’il se sentait courbaturé et qu’il souffrait d’une douleur aiguë dans la poitrine à cause du froid. Ses amis et lui ont passé une grande partie de la nuit à déambuler dans les rues désertes de cette ville portuaire du nord de la France, chargés de leurs maigres effets personnels et poursuivis par la police qui leur a donné le choix entre quitter Calais ou être arrêtés.

Comme Sabir détenait des documents attestant qu’il attendait une décision finale sur sa demande d’asile, la police l’a laissé partir, mais quelques-uns de ses amis ont été emmenés dans un centre de rétention.

Les autorités locales permettent aux migrants et aux demandeurs d’asile - en provenance de l’Afghanistan, de l’Erythrée, de l’Ethiopie, du Ghana, de l’Iran, de l’Iraq, de la Somalie et du Soudan - de dormir dans une salle municipale sur des cartons faisant office de matelas. Ce lieu ne leur est toutefois ouvert que lorsque les températures passent sous la barre de zéro degré.

«  J’ai quitté mon pays il y a presque un an en raison de sérieux problèmes », a expliqué Sabir par le biais d’un interprète. «  J’ai passé sept mois en France à demander une protection. La France ne m’a accordé aucun papier. Ils ne m’ont donné ni abri ni argent. »

Le jeune homme explique qu’il a dû dormir sous les ponts et dans la boue. « J’essaie tous les jours d’obtenir des papiers et, chaque nuit, ils [les policiers] ne me laissent pas dormir », a-t-il ajouté. « Je suis malade et je deviens fou. Je suis épuisé. »

Sabir a expliqué avoir quitté l’Afghanistan après que son père et deux de ses frères plus âgés aient été tués. Sa mère vit encore en Afghanistan avec son frère et sa soeur plus jeunes. Une autre soeur est mariée et elle vit au Pakistan. Il n’a reçu aucune nouvelle d’eux depuis qu’il est parti, il y a presqu’un an.

Les personnes quittant leur pays par crainte fondée de persécution politique, religieuse ou ethnique ont droit au statut de réfugié. Conformément au règlement Dublin II de l’Union européenne (UE), les demandes d’asile sont cependant gérées par l’Etat membre via lequel le demandeur est initialement rentré dans l’UE. Sabir, comme plusieurs autres jeunes hommes vivant à la dure à Calais, est rentré en Europe via la Grèce, un pays où les demandeurs d’asile rencontrent de sérieuses difficultés pour accéder à une procédure d’asile efficace.

Il y a environ 30 demandeurs d’asile à Calais dont le cas relève du règlement de Dublin. Selon la loi française, les demandeurs d’asile qui ont été admis dans le cadre de la procédure normale de demande d’asile ont droit à un logement. Toutefois, les autorités font état d’une pénurie de logements et elles considèrent également que la priorité doit être accordée aux familles avec des enfants en bas âge. Les autorités françaises estiment enfin que certains demandeurs d’asile à Calais refusent d’être logés dans d’autres parties de la France, car leur intention réelle est de traverser la Manche pour travailler au Royaume-Uni.

Même si le but des autorités est d’éviter les traversées irrégulières, la pénurie de logements et les rondes et contrôles de police constants rendent la vie très difficile pour des demandeurs d’asile comme Sabir.

« Les difficultés de survie à Calais pendant l’hiver découragent de nombreuses personnes à demander l’asile en France et forcent la majorité des personnes relevant du règlement de Dublin à partir. Bien que certains migrants demandent l’asile en France pour obtenir un document qui leur permette de rester jusqu’à ce qu’ils puissent traverser vers le Royaume-Uni, ces personnes indiquent en majorité qu’elles resteraient en France et continueraient la procédure d’obtention de papiers si elles recevaient un logement et l’accès aux services essentiels », a expliqué Maureen McBrien, chef du bureau du HCR à Calais.

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés dispose d’une présence à Calais depuis juin dernier. Des employés du HCR, accompagnés d’un interprète, se rendent dans des villes et des villages situés le long de la côte dans le nord de la France pour y rencontrer des migrants sans papiers et les informer tant sur la procédure d’asile en France que sur les étapes à suivre pour demander le statut de réfugié, et enfin pour les aider à remplir les demandes.

Le HCR est particulièrement inquiet du nombre croissant d’enfants sans abri à Calais. On estime qu’un quart de tous les migrants sans papiers à Calais ont moins de 18 ans. Des employés du HCR ont rencontré des enfants de neuf ans, voyageant avec un frère ou une soeur plus âgés ou alors un proche.

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés demande la mise en oeuvre d’une approche européenne commune pour les enfants, à travers une action législative et une coopération pratique entre les membres de l’UE. Cette approche devrait inclure l’accès à des tuteurs qualifiés, à des procédures justes pour la détermination de l’âge des enfants et à des structures d’accueil appropriées. Dans cet environnement, il serait alors possible de déterminer la meilleure solution pour chaque enfant et de garantir que l’intérêt supérieur de l’enfant demeure la priorité.

* Nom fictif pour des raisons de sécurité

Retour en haut de la page

Vos commentaires

  • Le 9 février 2010 à 10:10, par Christiane En réponse à : Après la fermeture du hangar No Border, les migrants de retour au BCMO, hier

    (...)

    Mansou erre dans Calais depuis un mois. Samedi, ce jeune Afghan de 14 ans a passé la nuit, au chaud, dans le « hangar Kronstadt », loué par les No Border. Dimanche, c’est dehors, sous un pont, dans le froid, qu’il a dormi au côté d’autres compagnons d’infortune. Un changement brutal qui laisse cet adolescent désemparé.

    Le local du BCMO, qui l’a accueilli cet hiver, a été fermé samedi. Pourtant, avec des températures qui avoisinent les 0°C voir même négatives d’ici la fin de semaine, chaque nuit passée dehors s’annonce très difficile. « Les No Border ont voulu bien faire en louant ce hangar. Mais finalement, aujourd’hui, les migrants se retrouvent à la rue, sans toit pour la nuit », s’inquiète Nathalie, bénévole à la Belle Étoile. « Si la salle du BCMO avait été encore ouverte, toute cette agitation ce week-end n’aurait jamais eu lieu. »

    Contre toute attente, hier après-midi, compte tenu de la forte baisse annoncée des températures, après seulement deux nuits de fermeture (samedi et dimanche), le local du BCMO, qui accueille les migrants, a été rouvert, au grand soulagement des migrants et des bénévoles. « C’est une bonne nouvelle, se réjouit Jean-Claude Lenoir, responsable de Salam. C’est juste idiot de l’avoir fermé pour deux nuits. »

    Hier encore, des CRS bloquaient l’accès aux rues de Cronstadt et de Moscou. Même si l’effervescence du week-end est retombée, le quartier reste bouclé et sous haute surveillance.

    (...)

  • Le 10 février 2010 à 10:45, par Christiane En réponse à : Un procès de No Borders s’est tenu Jeudi 4 Février 2010. Décision le 24 février

    Nord littoral

    Jeudi 04.02.2010

    Procès de deux militants no-borders à Calais

    En plein coeur du rassemblement No Border à Calais, le 25 juin 2009, une manifestation et une distribution de tracts s’improvisent en centre-ville.
    De nombreux services de police sont sur place. Et forcément, sur le terrain comme au tribunal, hier, où deux jeunes militants étaient renvoyés pour des faits de rébellion, les versions s’opposent.

    Pour les prévenus et leurs supporters, il n’a pas été question de provocation ou de débordement. Thomas, âgé de 27 ans, prend la parole en premier : « On défilait, assez vite, avec des banderoles. On criait des slogans... et ce sont les policiers qui sont venus vers nous pour mettre un terme à notre défilé. Ils ont chargé. On a tous fui. Et sans sommation, nous deux, on a été interpellés et menottés dans la foulée. On s’est laissé faire... ».

    Même récit pour Cédric, 24 ans, qui évoque, lui, des violences policières : «  L’un des policiers m’a mis la main sur la figure pour me faire taire et m’a mis mes lunettes dans la bouche, alors que j’étais au sol, que je ne bougeais pas. Je n’ai pas déposé plainte... Je ne me faisais pas d’illusion ».

    Le procès verbal de saisine de la police va à l’encontre de cette version : «  On a voulu contrôler leur identité, mais ils ont fui. Tous se sont montrés particulièrement provocateurs. La poursuite a duré peu de temps. On a fini par les intercepter et c’est là qu’ils se sont débattus, qu’ils ont refusé la palpation de sécurité, qu’ils n’ont pas obtempéré. Ils nous ont repoussés, usant de leurs pieds et de leurs bras. Nous avons dû appliquer nos techniques d’intervention pour les maîtriser et les menotter. Mais ni l’un, ni l’autre ne portait de blessure apparente ».

    Les témoins des no-borders défilent à la barre pour donner des versions concordantes à celles de leurs deux acolytes.

    Parmi ces témoins, hier, au tribunal, Hélène Flautre, Eurodéputé Vert, qui fait part « de cette psychose et de cette frénésie sécuritaire qui s’étaient emparées de Calais. On a cru avoir affaire à des terroristes violents. On se serait cru en état de siège. Ce sont des jeunes qui se sont retrouvés face à des policiers provocateurs, qui tutoyaient immédiatement. Pourtant, ces manifestants, plutôt peace and love et babacool, voulaient seulement médiatiser la violation des droits des migrants... ».

    Cette histoire avait déjà été évoquée au tribunal en octobre dernier. Mais un complément d’informations s’était avéré nécessaire. Quatre mois plus tard, la position du parquet n’a pas bougé. «  Le procès-verbal de saisine est clair et suffisant aux poursuites. Personne n’avait à juger du bien fondé du dispositif mis en place à l’époque. Les contrôles d’identité ont été tentés. En vain... jusqu’à déboucher sur une procédure de garde à vue, longue. Les policiers avaient autre chose à faire ».

    À défaut de pouvoir opter pour un stage de citoyenneté, non autorisé par la loi dans ce cadre, le procureur requiert pour chacun un mois de prison avec sursis simple.

    (...)

  • Le 10 février 2010 à 22:10, par Christiane En réponse à : Les No Border veulent déposer plainte contre Besson

    http://www.libelille.fr/saberan/201...

    10/02/2010

    C’est un hangar à la porte vitrée éclatée, seule trace du passage en force des forces de l’ordre dimanche après-midi. "On leur a proposé d’entrer, mais ils ont préféré se défouler", notent des militants de No Border.
    Lors de la conférence de presse, ils ont annoncé, avec l’association SOS soutien ô sans papiers, vouloir déposer plainte pour diffamation contre Eric Besson, ministre de l’Immigration, devant la cour de justice de la République. "Nous sommes taxés de groupe violent et mafieux".

    A Calais, il neige, et à cent mètres de la rue de Cronstadt, des migrants se blottissent dans des sacs de couchage, sous le auvent du BCMO, le local grand froid, qui ouvrira ses portes ce soir.

    C’est l’ironie de la situation. Dimanche, les CRS encerclaient puis expulsaient le hangar des No Border, parce que les militants autonomes avaient hébergé pour une nuit 86 migrants, en majorité afghans. Lundi, la mairie rouvrait le local grand froid, parce que la température avait assez baissé, pour loger, cette fois-ci en toute légalité, les mêmes migrants. Le BCMO devrait rester ouvert jusqu’à vendredi matin.

    Cet après-midi, les No Border et l’association SOS soutien ô sans papiers ont tenu une conférence de presse, pour rappeler qu’’ils sont les locataires, avec un bail, du hangar, et qu’"en aucun cas, ce lieu est fermé. Il reste à disposition des migrants, et des Calaisiens qui les soutiennent".
    Ils comptent déposer des recours contre l’arrêté municipal d’expulsion pris par la maire de Calais, Natacha Bouchart.

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Sans-papiers c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 925