Une tribune pour les luttes

Samira Bobouch est de retour après deux années et demie passées au Maroc seule sans son père et sa jumelle après avoir été expulsée de France où elle avait construit sa vie !!
Continuons la lutte pour sa régularisation.

Article mis en ligne le dimanche 10 janvier 2010

Samira Bobouch, expulsée le 5 décembre 2007 sans bagages vers le Maroc revient avec un visa long séjour obtenu grâce à la solidarité militante. L’administration a enfin décidé de se pencher sur son cas et de revenir sur sa décision. Bienvenue à Samira dont la place est en France aux côtés de son père et de sa soeur.

Elle vivait depuis plus de 2 ans désemparée, sans travail, sans ressource, soutenue moralement par RESF Maroc. Il va falloir maintenant obtenir sa régularisation !

Rappelons que l’expulsion de Samira avait soulevé une grosse émotion et une forte mobilisation dans notre région et que son nom revient souvent quand le RESF 13 ou le RESF Maroc s’indignent et se mobilisent pour faire connaître le situation de ces jeunes majeurs dont la vie est en France et qu’on expulse sans même un accompagnement. Son cas est en effet tout à fait emblématique d’une politique du chiffre xénophobe et aveugle.

Le père de Samira vit et a travaillé légalement en France comme ouvrier agricole depuis 1973 et ses filles l’y ont rejoint. Samira a été arrêtée lors d’un banal contrôle routier sans délit aucun et sa vie a basculé. Elle a perdu d’un coup sa famille et son travail à l’Association Prévention Autisme Recherche dans la région de Marseille. Elle se destinait à l’aide aux personnes handicapées après des études débutées en France en 2000, notamment au Lycée professionnel de Saint Chamas.

Sa soeur jumelle qui avait échappé à l’expulsion vient enfin d’obtenir sa régularisation, Nous nous félicitons de cette issue mais trouverions incompréhensible que l’on refuse maintenant le même traitement à Samira puisque leur situation est identique : Elles sont entrées ensemble en France où elles ont été scolarisées et ont vécu près de leur père.

Les situations de ces jeunes majeur-es qui deviennent sans-papiers à leur majorité se multiplient en France et très récemment, une jeune fille clermontoise, Salima, a été expulsée loin de sa soeur jumelle dans des circonstances très proches de celles de Samira Bobouch. Suite à une forte mobilisation elle vient elle aussi d’ obtenir un visa pour revenir, ainsi qu’un titre de séjour. Ces victoires ne doivent pas faire oublier que l’on continue à expulser tous jours des jeunes loin de leur famille, de leurs amis vers des pays qu’ils ne connaissent plus.


Par mail de la LDH

INFO RETOUR DE SAMIRA (source AFP)

Une jeune Marocaine retrouve en France sa soeur jumelle deux ans après son expulsion

source : http://marseille.ville.orange.fr/di...

Le 12/03/2010 à 19:57

Une jeune Marocaine expulsée en 2007 alors qu’elle vivait avec sa soeur jumelle et son père dans un village des Bouches-du-Rhône a pu revenir en France vendredi et retrouver sa famille.

"Je suis vraiment heureuse, je n’arrive pas à le croire : c’était mon rêve de rentrer en France auprès de ma famille et de reprendre ma vie. Je me sens chez moi", a dit à l’AFP Samira Bobouch, 25 ans.

Son embarquement forcé à Sète le 5 décembre 2007 pour Tanger après une première tentative d’expulsion par l’aéroport de Marignane avait suscité beaucoup d’émotion à Marseille et la mobilisation des associations de défense des sans-papiers comme la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et RESF.

Ce retour met "un terme à deux ans de souffrances" et d’"exil dans un pays qu’elle ne connaissait plus", sans travail et sans ressources, a souligné la LDH.

Samira, dont la famille est installée à Velaux près d’Aix-en-Provence, a obtenu mardi un visa de long séjour, a expliqué à l’AFP Jean-Claure Aparicio de la LDH des Bouches-du-Rhône qui a eu "de longues discussions" avec la préfecture et le consulat général de Fès au Maroc.

"Je me félicite de l’attention que la préfecture et le consulat ont porté au cas de Samira", a-t-il ajouté, espérant que la jeune fille obtienne dorénavant une véritable régularisation.

Samira, qui travaillait dans une association d’aide aux enfants autistes avant son expulsion, était entrée légalement en France pour y étudier avec sa soeur jumelle alors qu’elles avaient moins de seize ans. Toutes deux habitaient chez leur père, ouvrier agricole légalement installé en France depuis 1973.

Mais elles étaient devenues sans-papiers à leur majorité. Samira avait été arrêtée lors d’un contrôle routier. De son côté, sa soeur jumelle vient d’obtenir après de longues démarches l’assurance de sa régularisation.

Ce cas est similaire à ceux de Salima à Clermont-Ferrand et de Najlaé dans le Centre qui ont aussi obtenu de pouvoir revenir en France après une expulsion, rappelle la LDH.


Pour l’historique
voir Mille Bâbords 13523


Communiqué RESF 13 du 5 décembre 2007 :

L’acharnement de la préfecture des Bouches-du-Rhône a visé Samira Bobouch, expulsée le 5 décembre .


Samira Bobouch a été expulsée mercredi 5 décembre par bateau de Sète et est arrivée à Tanger hier, vendredi matin où elle a été accueillie par cinq militants de l’Association Marocaine des Droits Humains informés par RESF Maroc. Samira (23 ans) vivait en France depuis 7 ans, avec sa soeur jumelle, son frère et son père, présent depuis 35 ans en France. Elle a fait ses études au Lycée professionnel de Saint Chamas et s’est orientée ensuite vers l’aide aux personnes handicapées. Elle travaillait comme bénévole à l’Association Prévention Autisme Recherche. Sans-papiers, un simple contrôle routier l’a conduite en prison.

Lors des 14 jours d’emprisonnement de Samira au Centre de Rétention du Canet, nous avons une nouvelle fois acquis l’assurance :

- Qu’un simple contrôle routier peut faire basculer une vie, voire plusieurs.

- Que "l’immigration choisie", avec priorité donnée aux travailleurs des secteurs "en tension" - comme l’aide aux personnes - n’est que poudre aux yeux.

- Que certains fonctionnaires d’Etat sont déterminés à "répondre aux objectifs" sans sourciller, alors qu’il s’agit d’une politique visant à satisfaire les électeurs du Front National ayant voté pour Nicolas Sarkozy en rendant les Etrangers responsables des maux des Français.

- Que l’on brise des familles dans le seul but de remplir des quotas.

Travailler 35 ans en France comme ouvrier agricole ne compte pour rien, et n’ouvre même pas au droit de vivre tranquillement avec sa fille.

Face à l’acharnement de la préfecture, Samira a tenu tête jusqu’au bout, refusant d’embarquer sur le vol Air France Marseille - Casablanca mardi 4 décembre avec le soutien d’une centaine de personnes dans l’aérogare — incluant des élus et des gens de son village, certains de ses anciens enseignants, des militants de la Ligue des Droits de l’Homme et de RESF.

Puis le lendemain, malgré l’attitude violente des policiers de la Police de l’Air et des Frontières, elle a encore refusé de partir sur le bateau de Sète. Cependant, elle a été contrainte par la force d’embarquer.

Samira mérite notre plus grand respect !
Nous espérons qu’elle pourra rapidement revenir !

samedi 8 décembre 2007.

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