La Convention Internationale des droits de l’enfant demande aux états signataires d’agir en fonction de l’intérêt supérieur de l’enfant.
« Les États parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans l’intérêt supérieur de l’enfant. » Convention internationale des droits de l’enfant, article 9.
Le vendredi 26 mars, nous alertions sur 5 pères en danger d’expulsion, sur 5 familles en risque d’être brisées, au mépris des conventions internationales signées par la France.
Guilherme Hauka Azanga, libéré samedi, sauvagement arrêté ce matin, remis en rétention à LYON pour être expulsé
Hanifi KAPAN, maçon, père de 3 enfants nés à Avignon et scolarisés à Avignon, en grand danger d’expulsion.
Din Chinh Tran, père d’un bébé de trois mois, épouse en situation régulière, en rétention depuis le 19 mars
Mahamadou BAH, père de famille malien de Drancy (93), sera-t-il séparé de force de sa femme et de ses trois enfants ?
NAILI Djalil, père de famille franco-algérien du 95 sera t-il expulsé ce 28 mars ! ?
Aujourd’hui, 3 avril, M. Tran a été libéré, MM Hauka Azanga, Bah et Naili sont encore en rétention et M. Kapan a été expulsé !
Hanifi KAPAN, 33 ans, maçon turc d’Avignon, a été expulsé le 2 avril presque secrètement. Il avait été évacué à l’aube du centre de rétention de Marseille. Sa famille qui avait cherché en vain à le joindre durant toute la journée, n’a été informée que le soir, par un appel téléphonique d’Hanifi à son arrivée à Istambul.
Père de 3 enfants nés à Avignon et scolarisés à l’école maternelle Louis Gros, Hanifi KAPAN a été arrêté lors d’un contrôle routier. En France depuis dix ans, il avait fait pour lui-même et sa femme de nombreuses demandes de régularisation, sans résultat.
Le Préfet du Vaucluse, François Burdeyron, chargé d’appliquer la politique « humaine et juste » dont ne cessent de se prévaloir Sarkozy et Besson, a tenu au sujet de la famille KAPAN les propos suivants :
« Si le temps gagné grâce à des recours ou des appels de décisions prises enchaînés les uns après les autres permet d’avoir des enfants pour en faire un argument je ne suis pas d’accord ». Se demande-t-on pourquoi tel ou tel préfet a des enfants ou pour quelle raison administrative il les aurait conçus ?
Et le préfet ajoutant « Je ne comprends toujours pas pourquoi ils sont venus en France ».
Il a donc « appliqué la loi », expulsé le père, au mépris de la mobilisation et des nombreux soutiens locaux, des interventions d’élus, de l’incompréhension et de la peur que cette mesure suscite dans le quartier où vivait la famille, aujourd’hui cachée. Humain par-dessus tout, il montre toute sa préoccupation pour le maintien de l’unité familiale.
" Le bon sens c’est que cette famille reste unie et reparte en Turquie, a indiqué le préfet au journal La Provence. Je vais envoyer un courrier à Mme Kapan pour lui préciser que ses frais de transport seront pris en charge pour rentrer en Turquie et qu’elle peut recevoir l’aide au retour qui est de 5000 €. C’est la bonne solution, elle n’aura à s’occuper de rien et cela ne lui coûtera rien. Ça n’est pas dans son intérêt, ni dans celui de ses enfants, de rester ici. Cette famille peut reconstruire sa vie en Turquie.
Humainement, je comprends son inquiétude mais je suis favorable à son retour en Turquie. Et je ne reviendrai pas sur mes positions. Je ne fais qu’appliquer la loi ".
A Avignon, Hanifi Kapan a été expulsé, sa famille terrorisée se cache.
A Lyon, Guilherme Hauka Azanga, père et soutien de 4 enfants, enfermé pour la troisième fois au CRA de Lyon est en très grand danger d’expulsion. Ses enfants, sa femme en situation régulière, sont dévorés par l’inquiétude et le désespoir. Un autre père lyonnais Monsieur Nikolic, est enfermé en rétention depuis le 1er avril, lui aussi est en France depuis 9 ans. Daniel son fils de 4 ans est scolarisé à l’école Anatole France à Bron. Monsieur Nokolic a une promesse d’embauche.
Les citoyens normaux, ceux d’en bas, les parents d’élèves, les enseignants qui côtoient ces familles sont révulsés, indignés, stupéfaits qu’on puisse proférer de tels propos. L’immense majorité des parents pensent à l’attitude qui serait la leur si on voulait les séparer de force de leurs enfants, de leur femme.
L’immense majorité de la population ne comprend pas pourquoi il faut absolument expulser des gens présents en France depuis des années, briser des familles, au nom de quelles valeurs, de quels intérêts ?
S’agit-il de gagner des voix à l’extrême droite pour de futures élections ? S’agit-il d’une prise de position purement idéologique, au défi de tout réalisme, de toute attitude pragmatique ?
L’interrogation lancinante revient, comment des êtres humains peuvent ils infliger de telles souffrances à d’autres humains ?
A Lyon, à Avignon, dans tant d’autres villes, l’application de la loi telle que la veut M. Sarkozy détruit des familles, prive des enfants de leur père, des femmes de leur compagnon, réduit tout le monde à la misère.
Mais, pour Besson ce n’est pas assez encore, ce n’est qu’un début dans l’horreur. Le projet de loi du gouvernement sur l’immigration (sixième loi depuis 2002) prévoit le durcissement de la politique menée aujourd’hui, avec parmi un empilement d’autres mesures, l’allongement de la durée de rétention passant de 32 à 45 jours, une interdiction de retour sur le territoire français pour les expulsés.
Autour des familles en danger et bien au-delà, l’opinion publique dit fortement qu’elle en a assez. A ces lois et aux drames qu’ils génèrent, elle dit NON !
Les pères en rétention doivent être libérés et régularisés ! Les pères expulsés doivent retrouver leur famille ici. Les pères et les familles en danger doivent retrouver ici la sécurité et être régularisés.
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