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Le MRAP s’élève contre le renvoi vers Haïti à partir de la Guadeloupe de Stéphanie, jeune réfugiée haïtienne de quatorze ans dont les parents vivent en France

Article mis en ligne le samedi 10 avril 2010

Avant-hier 7 avril, l’avocate de Stéphanie, jeune mineure haïtienne de quatorze ans, retenue en zone d’attente en Guadeloupe depuis le lundi 5 avril - après s’être présentée à la douane de Pointe-à-Pitre en provenance d’Haïti qu’elle quittait pour rejoindre ses parents - saisissait le Préfet de ce département d’une demande de sursis immédiat au renvoi, programmé pour le 8 avril au soir par la Police de l’Air et des Frontières, de la jeune fille en Haïti.

Comme en témoigne une dépêche de l’AFP de ce jour, cette reconduite a bien eu lieu au motif, invoqué par le préfet et la police, que la jeune fille avait déjà tenté de se faire admettre en présentant de « faux papiers », ajoutant qu’"Il faut faire très attention à tout ce qui est trafic d’enfants et de faux papiers".

Dans la situation de tragique chaos qu’a provoqué le séisme haïtien – effondrement de milliers de demeures et de bâtiments administratifs, perte lourde de conséquences de toutes possessions personnelles dont les documents d’état civil – le choix des autorités administratives françaises de renvoyer une mineure isolée fait preuve d’une cruelle inhumanité.

Un tel renvoi se trouve en totale contradiction avec le communiqué du ministère de l’Immigration du 13 janvier dernier, au lendemain du séisme en Haïti, donnant « instruction à ses services de suspendre immédiatement toutes procédures de reconduite dans leur pays d’origine des ressortissants haïtiens en situation irrégulière sur le territoire national ».

Comme l’écrivait son avocate «  Il va sans dire qu’une fois encore ce sont toutes les réglementations applicables en matière de droits des étrangers mineurs qui vont être bafouées allègrement »

Le MRAP s’insurge contre une procédure qui méconnaît totalement - les articles 3 et 8 de la convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales, - les articles 3 et 9 de la CIDE (convention internationale pour les droits de l’enfant) stipulant que « l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale » et que « Les États-parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré ».

Le MRAP demande avec force que Stéphanie reçoive en urgence des autorités consulaires françaises en Haïti un visa de long séjour pour la France afin que ses parents qui y résident puissent y solliciter un regroupement familial sur place.

Paris, 9 avril 2010

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