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EDF privatisée : ERDF, et la coupure vient à vous, à la vitesse de la lumière.

+ Actuchômage : La précarité énergétique touche 3,4 millions de foyers

Article mis en ligne le mercredi 23 juin 2010


Actu-chômage

La précarité énergétique touche 3,4 millions de foyers

Mercredi, 23 Juin 2010

L’augmentation du prix du gaz et les difficultés liées à la crise économique font exploser le nombre d’impayés… et de coupures.

Le nombre des factures de gaz impayées pourrait exploser en 2010, révèle GrDF, le gestionnaire du réseau de distribution. Si la tendance à l’œuvre sur les cinq dernières années se confirme, 300.000 consommateurs risquent d’être coupés, soit trente fois plus qu’en 2008 où il y avait eu 10.000 coupures.

De mémoire de médiateur de l’énergie, on n’avait jamais vu ça. Fin mai, Denis Merville avait tiré la sonnette d’alarme : les appels de détresse de consommateurs étranglés s’empilaient sur son bureau à une vitesse inquiétante.

Le gestionnaire du réseau de distribution de gaz naturel, GrDF, confirme, chiffres à l’appui. Rien que sur les cinq premiers mois de 2010, il y déjà a eu 110.000 coupures, contre 100.000 pour toute l’année 2009, ce qui représentait déjà une explosion : “Le nombre de procédures de coupures pour impayés devrait passer de 10.000 en 2008 à 300.000 en 2010 selon les prévisions”, admet une porte-parole de GrDF, qui est chargé d’exécuter ces interventions pour le compte de GDF-Suez, EDF, Altergaz ou Poweo.

Cette vague s’explique par la conjonction de deux mauvaises nouvelles pour les consommateurs. D’abord, l’augmentation du prix du gaz, qui a bondi de presque 10% en avril dernier (12 à 85 € de hausse annuelle sur les factures). Et ce n’est pas fini puisqu’une nouvelle hausse, de 4 à 5%, devrait se produire au 1er juillet. Au total, le prix du gaz a augmenté de 50% en cinq ans tandis que le pouvoir d’achat du foyer moyen chutait.

GrDF sans pitié pour les plus démunis

Ces renchérissements tombent sur une population plus fragilisée par la crise économique. Selon le médiateur de l’énergie, 3,4 millions de foyers sont en situation de précarité énergétique en France, c’est à dire que plus de 10% de leurs revenus sont consacrés à régler la note de gaz ou d’électricité.

Comble de cette affaire, GrDF a décidé elle aussi d’augmenter les tarifs de ses interventions pour coupures de gaz, pour tenir compte de l’augmentation de la demande. La facture passera de 51 à 88 €. Il s’agirait de facturer “le coût réel au fournisseur de gaz naturel”. Petit “hic” dans la démarche, le fournisseur peut décider de répercuter tout ou partie de la facture sur le consommateur. “Pour les personnes en difficulté, 80% de la facture sont pris en charge”, “rassure” GrDF. Ainsi, le consommateur qui ne peut plus payer sa facture bénéficie d’une ristourne pour se faire couper le gaz. Un bien beau “geste” commercial...

(Source : France info)


Reseau Solidaire d’Allocataires

EDF privatisée : ERDF, et la coupure vient à vous, à la vitesse de la lumière.

http://www.collectif-rto.org/spip.php?article860

lundi 14 juin 2010

Vendredi 12 juin, le Reseau Solidaire d’Allocataires a fait irruption à l’agence ERDF de la rue des Dames dans le 17ème arrondissement.

Privatisation ou pas, la seule manière d’éviter une coupure reste la solidarité collective !

Mme F. et sa famille ont failli être des victimes de la complexité du marché : on ne s’improvise pas capitaliste, la libéralisation du marché de l’énergie permet certes à certains de faire du fric ou d’en dépenser moins, mais pas aux pauvres, comme d’habitude.

Comme beaucoup , Mme F. a été une des «  cibles » des opérations de démarchage de Direct Energie au début de l’année 2008.


On lui a fait miroiter des économies incroyables et une gestion facilitée de ses factures
 : elle a donc signé immédiatement un papier, dont elle pensait qu’il s’agissait d’un contrat en bonne et due forme, ET résilié son contrat de l’époque chez EDF.

Pendant quelques temps, elle ne reçoit plus rien. Puis Direct Energie lui renvoie un nouveau contrat, qu’elle retourne dument complété sans se poser de questions.

Elle reçoit ensuite des factures régulières de Direct Energie, qu’elle acquitte en temps et en heure.

Tout va bien jusqu’en mars 2010 : pour la première fois depuis deux ans, un technicien ERDF passe vérifier le compteur. En effet, quel que soit l’opérateur, ERDF est désormais le fournisseur central qui seul, est habilité , à évaluer et à contrôler la consommation réelle, les fraudes éventuelles et transmet aux fournisseurs.

Quelques jours plus tard, elle reçoit une facture astronomique, 832 euros !

La raison ? Le premier engagement signé avec Direct Energie au début 2008 n’était pas valable, et son contrat avec cette société a pris effet lors de la réception du second contrat.

Dans les 832 euros, 500 environ correspondent donc à cette période de consommation sans aucun contrat, pendant laquelle Mme F pensait déjà dépendre de Direct Energie.

Et 350 à des « frais de dossier » facturés par ERDF.

Mme F est immédiatement classée dans la catégorie «  fraudeurs » ce qui permet ce type de surfacturations, plus d’un tiers de la dette !

Pourtant, elle a toujours payé les factures qu’on a bien voulu lui envoyer, mais ne pouvait évidemment deviner seule qu’il y en avait d’autres. Elle n’a par ailleurs jamais touché au compteur, ni empêché l’accès à ERDF pour le contrôle de sa consommation réelle.

Comme avec la CAF, cela ne change rien de toute façon, qu’on ait « fraudé » pour survivre, ou tout fait selon leurs règles...

La seule manière de déserrer l’étau ? La solidarité offensive.

Mme F voulait bien payer sa consommation, même deux ans après, mais pas d’un coup.

Fin de non recevoir d’ERDF, la coupure était prévue lundi 14 juin.

Une intervention collective plus tard, la coupure est annulée. Les « frais de dossier » aussi. Le mot « fraude » ne sera pas prononcé et un échéancier sera établi pour le paiement de la consommation réelle.

Une intervention collective, c’est une recette très simple : ensemble, faire de chaque cas le nôtre, laisser aux responsables de notre misère un seul choix : nous réprimer tous ou résoudre le problème de la personne concernée.

Si vous aussi, vous risquez la coupure, vous savez ce qui vous reste à faire

Avec ou sans papiers, avec ou sans emploi, la solidarité est l’arme des précaires !

Venez nous rencontrer, vous informer, rencontrer d’autres précaires pour faire valoir vos droits aux permanences de lutte du Réseau Solidaire d’Allocataires.

A Paris : tous les mardis de 18H 19H30 à la Maison des Associations du 18ème arrondissement, 15, passage Ramey, métro Marcadet- Poissonniers Contact Tel : 09 54 70 66 22 Mail : ctc.rsa chez gmail.com Site : http://www.collectif-rto.org

Chaque semaine, nous sommes présents devant des agences Pôle Emploi et des CAF d’Ile de France. Contactez nous par mail pour les dates et lieux exacts. Si vous nous écrivez pour un problème précis, n’oubliez pas d’indiquer votre département d’origine !

http://www.collectif-rto.org

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Vos commentaires

  • Le 22 juin 2010 à 09:54, par Christiane En réponse à : Très forte augmentation du nombre de coupures de gaz pour impayés

    http://www.liberation.fr/societe/0101642690-tres-forte-augmentation-du-nombre-de-coupures-de-gaz-pour-impayes

    Quelques 300.000 consommateurs pourraient être privés de gaz cette année pour cause d’impayés, soit 30 fois plus qu’en 2008, a indiqué lundi à l’AFP la société GrDF qui gère le réseau de distribution de gaz naturel.

    « Le nombre de procédures de coupures devrait passer de 10.000 en 2008 à 300.000 en 2010 selon les prévisions », a expliqué une porte-parole de GrDF, confirmant des informations du Parisien.

    GrDF réalise ces coupures à la demande de GDF Suez (ex Gaz de France) ou des autres fournisseurs de gaz naturel tels qu’EDF, Altergaz, Poweo… « Entre le 1er janvier et le 31 mai 2010, il y a eu 110.000 procédures de coupures. Sur la base de ces chiffres, les fournisseurs de gaz naturel annoncent 300.000 demandes de coupures cette année », a précisé la porte-parole de GrDF.

    Pour réaliser ces coupures, GrDF envoie un agent chez le consommateur et facture ensuite cette opération au fournisseur de gaz, qui peut alors décider de le répercuter sur le consommateur.

    « Pour les personnes en difficulté, 80% de la facture est prise en charge », a précisé la porte-parole de GrDF.

    Pour tenir compte de la forte augmentation du nombre de demandes de coupures, GrDF a décidé d’augmenter le tarif des coupures en le faisant passer de 51 euros à 88 euros.

    « Il s’agit de redonner un caractère exceptionnel et ultime à cette procédure, en le facturant à son coût réel au fournisseur de gaz naturel », a expliqué la porte-parole de GrDF.

    (...)

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