Une tribune pour les luttes

CAC au Havre : pourquoi un camp action climat ? et appel au partage de savoirs

Du 22 juillet au 1er août 2010

Article mis en ligne le vendredi 9 juillet 2010

Bienvenue au Camp Action Climat !

Un Camp Action Climat céquoi ?

"Le Camp Action Climat se déroulera du 22 juillet au 1er août à côté du Havre. Il s’inspire notamment des Camps Climat anglais, et de ceux qui se tiennent un peu partout dans le monde cette année. Le camp est organisé par un collectif d’individus de tous bords, qui constatent que la crise climatique n’est pas seulement un problème environnemental de plus, mais qu’elle doit être lue comme la faille de l’ensemble du système dans lequel nous vivons. C’est la crise la plus urgente à laquelle nous sommes confronté.

A l’échelle globale, nos pays développés sont relativement adaptables à ce problème qui se fait déjà sentir. D’autres zones, et des populations entières, sont en revanche beaucoup plus fragiles et l’impact sur ceux-ci pourrait être rapide, et dramatiquement violent. Cet impact se répercuterait sans tarder sur l’ensemble de la planète, dans un contexte de ressources en diminution.

Si les gouvernements et les industriels poursuivent le « business as usual », la politique de l’autruche, c’est à nous d’agir dès maintenant, pour limiter l’impact de cette crise et sortir de la voie sans issue dans laquelle nous sommes embarqués. Le système actuel est responsable du changement climatique. Soyons responsables et changeons de système !

Le camp climat est l’occasion d’agir directement pour opérer une transition juste vers une société équitable, soutenable, indépendante par rapport aux énergies fossiles et neutre en terme d’émissions de CO2.

Chaque Camp Climat est organisé horizontalement par quiconque souhaite s’investir. Il a une empreinte écologique minimum, et développe quatre thématiques principales :

- la résistance aux pires « crimes climatiques » par l’action directe créative et non-violente
- le développement d’alternatives concrètes pour un mode de vie soutenable ici et maintenant
- l’éducation, à travers un large éventail d’ateliers et de discussions
- la construction d’un large mouvement international pour une justice climatique

En organisant ce camp au Havre, nous voulons comparer nos envies d’alternatives et de bonheur à ce spectacle de désolation que représente le capitalisme industriel.

Nous voulons construire ensemble un Camp action climat où nous puissions commencer à vivre ici et maintenant selon nos aspirations, retrouver dignité et enthousiasme, sans attendre le Grand soir. Cette nouvelle zone d’autonomie temporaire, nous voulons qu’elle en appelle d’autres.

Mais nous voulons aussi nous frotter au plus dur, à ce qui menace l’existence même de l’humanité, à cette folie qui, pour accumuler toujours plus de fric et de pouvoir, amasse des montagnes de déchets toxiques, souffle dans l’air des fumées cancérigènes, exproprie les peuples, fait grandir la misère et organise la répression pour étouffer les cris de rébellion.

Nous voulons, en organisant ce camp ici, au pied des cheminées, que se rencontre ce qui pourrait être et ce qui est, et qu’en nous touTEs l’expérience de cette contradiction exacerbe l’espoir et la rage. Que cette rencontre nous donne assez d’énergie et de courage pour sortir enfin de l’ère pétroléo-capitaliste et ouvrir d’autres possibles.

Attisez votre révolte, attisez votre amour, ensemble, on reprends nos vies en main !

Pourquoi un CAMP ACTION CLIMAT ?

Alors que la croyance dans le futur qu’on nous propose s’écroule, une ligne de plus en plus claire devient visible entre celles-eux qui croient qu’une solution est possible à l’intérieur du système capitaliste, et celles-eux qui n’y croient pas. Pendant que le monde est secoué par des crises, un nombre grandissant de populations sur la terre se trouvent du côté de ceux qui doutent des structures actuelles du pouvoir et du capital.
La Crise Climatique semble avoir ouvert la possibilité d’unir un large spectre de luttes contre le capitalisme : des peuples autochtones aux syndicats de travailleur-euses, des sans-terre aux autonomes européens-ennes, des campeurs-euses des camps action climat aux jeunes des banlieues de métropoles, des anti-industrialistes aux anarcho-syndicalistes. Aussi varié que l’éventail des stratégies, des tactiques et des rêves.
Même si les divisions entre les mouvements radicaux de lutte des classes et les mouvements environnementaux sont réelles, en montant ce camp nous cherchons les connections :
_Quels intérêts communs pouvons nous avoir face à la « Crise Climatique » ?
Comment les changements climatiques et les mesures prises par les dirigeants vont influencer nos conditions de luttes et de vies dans le futur ?
Et la question inévitable : Comment stopper la dévastation ?

LES RAISONS D’AGIR

Les modèles climatiques actuels testés suggèrent que dans les dix ans, nous aurons relâché suffisamment de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pour provoquer un réchauffement global de 20°C. À ce point, la fonte des calottes glacières (qui aujourd’hui reflètent largement les radiations solaires), le relâchement du méthane actuellement stocké sous le permafrost de Siberie (le méthane est un gaz plus réchauffant que le CO2), l’augmentation de la vapeur d’eau atmosphérique (qui piège la chaleur du soleil), et les dégagements supplémentaires du CO2 actuellement stocké dans les océans dus à la baisse de leur taux d’absorption causée par le réchauffement, auront un effet cumulatif dans l’augmentation des températures globales de 5 à 6 degrés d’ici la fin du siècle. Peu d’espèces vivantes aujourd’hui ont survécu à un monde aussi chaud dans le passé, et nous devrons nous adapter ou nous éteindre, alors que les océans s’acidifient, que les régions désertes s’étendent et que les zones côtières s’inondent.

Il y a un certain nombre de possibilités : la meilleure de toutes est que dans les dix prochaines années, des vagues de révolte renversent l’Etat, qui est le défenseur en chef et l’administrateur des structures du capitalisme basé sur les énergies fossiles ; toutes les centrales à charbon sont fermées ; toutes les voitures sont enlevées de la route à part peut être un tout petit nombre qui peut rouler à l’huile végétale ; les transports aériens sont abolis ; l’électricité est abandonnée ou produite localement de façon renouvelable et à petite échelle ; l’agriculture passe des méthodes actuelles dirigées par le pétrole à des méthodes traditionnelles ou de permaculture, ce qui signifie qu’une immense portion de la population humaine devra de nouveau s’occuper de faire pousser la nourriture de leur communauté ; et une énorme quantité de dioxyde de carbone est retirée de l’atmosphère par la reforestation des autoroutes abandonnées, des zones commerciales, des terrains de golf, et à travers le passage à l’état sauvage des exploitations forestières commerciales extensives de la planète (la plus grande quantité de carbone stockée par une forêt est dans les couches de feuilles et autres débris organiques du sol , qui va de pair avec une biodiversité qui n’existe pas dans les plantations d’arbres). C’est aussi ce qui devra arriver si nous dépassons le point de non retour, mais dans ce cas là ce sera beaucoup moins plaisant pour nous touTEs.

Nous ne sommes pas face à un effondrement total, mais face à un approfondissement de la misère qui va plus loin que ce qu’aucunE de nous ne peut imaginer. La crise climatique ne détruira pas le capitalisme. Aussi aveuglément idiots que le sont les puissants, ils regardent aussi vers le futur. Au récent sommet de l’OTAN à Strasbourg, le gouvernement du monde discuta de ses solutions au désastre annoncé : des frontières militarisées et des mesures internes de sécurité plus strictes comme les cartes d’identité biométriques et la surveillance. Les puissants sont bien informés que les importantes baisses de productivité agricole liées au réchauffement global, coïncidant avec le pic de population humaine projeté à 9 milliards, résultera à des famines massives. Les populations humaines commencent déjà à migrer à grande échelle pour survivre.

Ça doit être une sorte de force religieuse qui garde les gens ligotés au capitalisme. C’est la force que Debord appelle le spectacle, la force du divertissement et de la publicité, lorsque les relations entre les humains passent non seulement par des commodités, mais par des images produites par le capital qui colonise nos vies.


Révolution totale.

Même si un capitalisme «  vert » zéro-carbone était possible il transformerait inexorablement les ressources naturelles vivantes en capital mort. Si ce n’est pas le carbone, ce sera l’eau, l’atmosphère, la vie elle-même, sacrifiés à l’appétit insatiable du capital pour la reproduction de commodités, même si cela signifie la fin de la reproduction de la vie. Le capitalisme est l’origine de la bio-crise, la dernière et la crise finale du capitalisme.

http://campclimat.org/

Camp Action Climat au Havre : appel au partage de savoirs et savoir-faire

Toute personne ayant des connaissances dans un domaine lié à la justice climatique, avec tous les sujets que cela recoupe, est invité à venir les partager au sein du camp. Chacun est libre de proposer un atelier pour parler de ce qu’il connaît ou sait faire.

Peuvent être proposés des ateliers de production alternative d’énergies, d’utilisation équitable des ressources naturelles (agriculture, alimentation), de recherche de solutions en matière de logement, et bien d’autres encore !

Remettons les cerveaux en route pour créer un monde vivable !

Des thèmes de débats, discussions et ateliers pratiques ont été définis et distribués sur les jours de la semaine de campement (sachant que les 2 premiers jours seront consacrés au montage du camp) :

* Samedi 24 : Les conséquences du changement climatique, aux niveaux humain, animal et environnemental

* Dimanche 25 : Le capitalisme vert

* Lundi 26 : Agriculture et alimentation

* Mardi 27 : Les énergies + Total, sa vie, son oeuvre

* Mercredi 28 : Vivre ensemble autrement

* Jeudi 29 :

* Vendredi 30 : Visions politiques et modes d’action du mouvement pour la justice climatique

* Samedi 31 : Vers une empreinte minimale (villes, transports et logements)

Une multitude de sous-thèmes existe.

Cette répartition est donnée afin d’avoir une base, mais des ateliers correspondant à un thème en particulier peuvent avoir lieu lors d’une autre journée que celle attribuée au dit thème, ou même tous les jours. La flexibilité est de mise !

Un tableau est à disposition pour que vous puissiez proposer et annoncer des ateliers ou discussions en indiquant l’heure et le lieu.

LES DEBATS

Les thèmes proposés en amont sont de vastes sujets qui rassemblent nombre de problématiques à aborder. Il est possible d’en parler en grand groupe, d’écouter ceux qui s’y connaissent mieux, mais également de se diviser en petits groupes pour revenir ensuite tous ensemble et faire un retour des discussions. Ce mode de fonctionnement implique de faire appel à des facilitateur/trices qui permettent au débat de se dérouler dans le calme et l’écoute .


INITIATION A LA FACILITATION

Le facilitateur est une personne qui tient en quelque sorte le rôle d’animateur lors d’une réunion ou d’un débat. Il doit être attentif à ce qui se dit, capable de synthétiser les propos afin de rendre la discussion compréhensible à tous (en demandant si besoin des précisions par exemple), et a la tâche de faire tourner la parole. Afin que la facilitation ne soit pas une spécialité propre à un petit groupe de personnes, une formation est proposée dans le but de rendre ce rôle accessible à tous, et d’assurer l’efficacité des réunions. Mais si la présence d’un facilitateur permet le bon déroulement d’une réunion, il en est de même de la contribution de chacunE. Outre le fait de lever la main pour demander la parole, quelques signes manuels sont utilisés et enseignés afin de s’exprimer sans se marcher les uns sur les autres : liste des signes

La méthode de facilitation pourra vous être utile dans toute sorte de réunion ; initiez-vous donc !


FORMATION A L’ACTION

Dans Camp Action Climat, il y a Action !

Parallèlement à l’expérience de vie sur le camp et à la recherche d’alternatives, le CAC entend se faire écouter par le biais de l’action directe pacifique. C’est à dire sans passer par le lobbying, qui consiste à faire pression sur les élus. L’an dernier l’action de masse a consisté à envahir l’aéroport de Nantes-Atlantique. Cette année, notre cible est la raffinerie TOTAL de Gonfreville l’Orcher. Afin qu’une telle action se déroule le mieux possible, des ateliers de formation à l’action sont proposés quotidiennement, où vous pourrez vous former aux techniques de franchissement, de blocage, d’occupation de l’espace, avec des entraînements et mises en situations.

Grâce à cette formation, vous serez en mesure de vous joindre sereinement aux centaines de personnes qui envahiront la raffinerie en octobre, mais également d’organiser d’autres actions ailleurs et partout !

LA VIE DES ENFANTS SUR LE CAMP

Un lieu sera dédié aux enfants, un endroit où ils pourront prendre le goûter, participer à des ateliers, même si ceux-ci ne seront pas cloisonnés en un lieu unique.

Plusieurs idées ont déjà germé en amont – arts plastiques (création de cartes postales du camp, fabrication de papiers, etc) – découverte des plantes – bricolage et bouts de ficelle – jeux de piste – atelier marionnette – discussions sur les enfants du monde, d’autres types d’écoles, la hiérarchie, l’environnement vus par les enfants. Mais toutes les idées d’activité et compétences sont les bienvenues. L’ensemble du camp fonctionnant en autogestion, les ateliers-enfants attendent suggestions et matos afin de dynamiser et rendre passionnantes les journées des p’tits loups !

PENSE-BETE DE LA JOURNEE

Ces horaires sont donnés à titre indicatif et sont bien sûr très flexibles. Si vous souhaitez faire un atelier entre 12h et 14h, il n’y a pas de problème. Cependant, certains moments sont importants pour la vie du camp dans son ensemble, par exemple les AG de quartiers, c’est pourquoi pendant ces moments-là il est préférable que rien ne se passe en parallèle.

7h30 Vider les toilettes-sèches A partir de 8h : P’tit Dèj A partir de 9h et jusque 11h au plus tard : AG de quartiers 11h : Réunion de campement / Taches de logistiques / Formation à l’action / Formation à la facilitation / Ateliers A partir de 12h : Repas A partir de 14h : Ateliers / Discussions 18h : Préparation de l’action de masse A partir de 19h : Repas 20h30 : Soirée débat, théatre, musique,… 23h30 Le repos des pirates du climat. Chuuuuut !

PLUS D’INFOS : http://campclimat.org/


PROCHAINE REUNION 10 ET 11 JUILLET AU HAVRE (10H / 18H)

FORT DE TOURNEVILLE, 55 rue du 329ème Régiment d’infanterie...(c’est confirmer !)

C’est le moment de nous rejoindre et de vous impliquer dans un groupe de travail !

Comme toujours, amenez vos sacs de couchage et tapis de sols.

Si vous avez des besoins spécifiques, n’hésitez pas à écrire à : reunions_campclimat [at] riseup.net

CAISSE COMMUNE VOYAGE

Nous mettons en place une caisse de soutien pour que cELLeux qui viennent de moins loin puissent aider financièrement cELLeux qui viennent de plus loin !

PROPOSITIONS POUR L’ORDRE DU JOUR

Chaque mois un groupe différent prépare l’ordre du jour et la logistique de la prochaine AG.

Merci d’envoyer vos propositions pour l’ordre du jour dès que possible à : reunions_campclimat [at] riseup.net

FACILITATION

Nous prenons nos décisions au consensus et à chaque AG nous assumons à tour de rôle la facilitation des discussions et des prises de décision. Lors du camp particulièrement, ce fonctionnement sera primordial pour que l’autogestion soit mise en pratique réellement. Dès maintenant aux AG chacunE peut s’investir dans ce rôle avec le soutien du groupe pour améliorer nos pratiques collectives et partager au maximum pour respecter l’horizontalité.


Comment fonctionne le Camp Action Climat ?

La transmission d’information étant une étape primordiale pour l’intégration des individuEs dans un fonctionnement collectif autogéré, chacunE est invitéE à passer par la tente accueil en arrivant. Des permanences et un affichage y sont assurés.

Le processus de circulation d’information et de prise de décision sur le camp

Il désigne le mode de prise en charge par touTEs de la vie quotidienne, des aspects logistiques du camp, des décisions collectives, des menaces éventuelles à l’existence du camp. L’objectif de cette structure est de garantir un fonctionnement horizontal et de lutter contre les mécanismes d’oppression et de pouvoir volontaires ou inconscients.

1 – L’Assemblée Générale de Quartier

Le fonctionnement par quartiers nous paraît adéquat pour assurer une gestion collective réellement horizontale. Tous les matins, chaque quartier se réunit en « AG » de quartier de 9h30 à 10h30. C’est le moment où chacunE peut s’exprimer et faire des propositions. Les objectifs sont d’inclure les nouv-eaux-elles arrivantEs, de présenter le fonctionnement du camp et du quartier, d’organiser les aspects pratiques et la rotation des tâches (cuisine, toilettes sèches, équipe de veilleur-euses), de prendre les décisions concernant le quartier et de faire circuler l’information (programme de la journée, transmission d’infos des quartiers vers l’ensemble du camp ou l’inverse, …) Deux « mandatéEs » quotidiens par quartier notent ce qu’il se passe pendant l’AG et participent à la réunion Campement. Ces deux personnes sont mandatées pour une journée, le lendemain les deux autres personnes choisies sont « formées » par les précédentes. Un tuilage peut éventuellement être mis en place : une personne s’engage sur deux jours, le premier jour elle est formée, le deuxième jour elle forme une seconde personne. Les mandatéEs devraient être sur place et joignables durant 24 heures en cas d’urgence.

2 – La réunion Campement

Le passage de l’information entre les quartiers et vers les quartiers se fait dans la réunion Campement. C’est l’ensemble des mandatéEs des AG de quartier et de chaque Groupe de Travail (logistique, programme, enfants, cuisine, …) qui se réunit pour partager les informations et les diffuser.

Dans son fonctionnement normal
Réunion chaque jour à 11h00, après les AG de quartier. Traite les sujets abordés dans les AG de quartier. UnE facilitateurice, et unE scribe peuvent aider à rendre la réunion efficace, afin qu’elle ne dure pas trop longtemps et que les informations soient effectivement enregistrées et retransmises. Le compte-rendu devrait être affiché dans chaque quartier et à l’accueil.

Dans son fonctionnement en mode « urgence »
En cas de menace à l’existence même du camp, le groupe Campement devient une instance permanente avec rotation des mandatéEs toutes les 24h, après chaque AG de quartier. Son but devient de coordonner les activités visant à rétablir la tranquillité dans le camp. La méthode de prise de décision est le consensus. Les mandatéEs devraient être sur place et joignables durant ces 24 heures.


3 – Les décisions concernant l’ensemble du camp :

Exemple : notre stratégie face à la police. Mais peut être pas “où faudrait-il installer des douches supplémentaires”… Si nous avons un peu de temps, nous souhaitons expérimenter une méthode qui permettrait une prise de décision incluant le plus de personnes possible tout en étant efficace : la réunion en pétales (ou hub & spokes).

Tout le monde est présentE et les personnes sont regroupées par quartier = les pétales. Au centre de la fleur, il y a unE mandatéE de chaque quartier qui rapporte les propos du groupe aux autres mandatéEs et discute. Les pétales peuvent s’exprimer grâce aux signes manuels. Des aller/retour peuvent se faire jusqu’à la construction d’une proposition commune ou au refus d’une demande par exemple. Suivant la situation une décision pourrait aussi être prise au consensus des quartiers.

Autogestion : les méthodes que nous avons choisies pour s’organiser collectivement

Il est très difficile pour un groupe (toujours trop restreint) de préparation de ce camp d’opter pour tel ou tel type d’organisation collective de fonctionnement et de prise de décision. Le simple choix d’en proposer un résulte d’une profonde motivation qui nous anime d’expérimenter concrètement ces fonctionnements, même si cela a pu provoquer de nombreux débats. Merci donc de votre indulgence de de votre attitude bienveillante et constructive quant à cette proposition.

La facilitation

Pourquoi animer/faciliter les réunions ?

Le Camp Action Climat est un moment d’expérimentation de pratiques alternatives en tous genres. Ces alternatives concernent aussi les façons de nous organiser collectivement et de prendre des décisions ensemble. Aucune personne et aucun groupe ne peut affirmer qu’il a la solution toute faite, mais le constat quotidien des schémas de domination et d’oppression dans les modèles d’organisation dominants (patriarcat, sexisme, racisme, reproduction des élites, …) nous pousse à en chercher les causes et à essayer de trouver des méthodes pour les atténuer puis les annuler. Ainsi, dans les réunions de groupe, des schémas de domination, parfois inconscients, se reproduisent : celle/ux qui ont le plus l’habitude de prendre la parole en groupe vont la prendre plus souvent, plus longtemps et avec plus d’influence sur le groupe. La facilitation des réunions a pour objectif de faciliter la participation de chacunE aux discussions et décisions. La présence d’unE facilitateur-ice ne dispense bien sûr pas de la coopération de chacunE dans la réussite de ces temps de réunion. La facilitation représentant un risque de prise de pouvoir (limitation du débat par recadrage arbitraire, mauvaise répartition de la parole), il est possible de se former à cette pratique. Des ateliers d’initiation à la facilitation sont proposés sur le camp, afin que chacunE puisse endosser ce rôle si elle/il le souhaite. C’est un moyen de s’impliquer et de prendre de l’aisance dans le débat, ainsi que de sauvegarder l’organisation horizontale et la circulation de la parole.

Prendre des décisions au consensus

Le consensus est un moyen de prendre une décision qui fait appel à la créativité de touTEs, afin que chacunE se reconnaisse dans la proposition soumise à la décision. Cette proposition est construite collectivement, la plupart du temps avec le soutien d’unE facilitateurice.

Voici la marche d’une prise de décision au consensus que nous utilisons d’habitude, il existe des méthodes plus détaillées et plus progressives.

Pour commencer :
- Énoncer la problématique ou sur quoi porte la décision.
- Demander si il y a des questions de clarification
- Faire un brainstorming : lancer des idées, même complètement folles, sans les discuter ou les critiquer.

Discussion :
- Le groupe partage et creuse les idées et formule des propositions
- La/le facilitateurice cherche à reformuler et synthétiser les idées dans l’objectif d’arriver à une proposition qui réponde au maximum de problématiques et de remarques.

Proposition :
- Énoncer une proposition formulée
- Demander si il y a des questions de clarification
- La discussion se poursuit pour approfondir, affiner et amender la proposition.

Vérification du consensus :
- Répéter la proposition telle que dégagée à l’issue de la discussion (l’inscrire sur un tableau peut être utile)
- Redemander s’il y a des besoins de clarification
- Demander si certain-e-s souhaitent y apporter des amendements de nouveau.

Prise de décision :
- Demander si il y a des personnes qui souhaitent bloquer la décision
- Demander si il y a des mises en retrait
- Demander si il y a consensus actif

Différentes situations peuvent alors se présenter :
- Il y a des blocages. Il est possible qu’à l’issue de cela, certaines personnes restent totalement opposées à l’adoption de cette proposition. Le blocage doit porter sur un élément concernant les bases mêmes du groupe : si cette décision est prise malgré tout, alors que les valeurs ou les objectifs du groupe ne sont pas respectés (selon moi/nous), je/nous quitterons le groupe.
- Il y a des mises en retrait. Il se peut aussi que des personnes se sentent peu impliquées dans la proposition ou qu’elles ne soient pas satisfaites de son contenu sans pour autant désirer la bloquer. Dans ce cas, elles peuvent signifier qu’elles se mettent en retrait. On les invite alors à en expliquer les raisons, mais la proposition peut continuer à avancer tant que le nombre de personnes qui se mettent en retrait est limité.
- Il y a accord actif. Tout le monde secoue ses mains en l’air pour signifier qu’il/elle est d’accord avec la proposition.

La méthode utilisée au sein du collectif Camp Action Climat est la facilitation des discussions et la construction de consensus dans les prises de décisions.

Voir les gestes utilisés pour faciliter les discussions / prises de décision

Organisation du camp : des choix politiques !

Changeons le système… », à la cantine aussi.

Les tambouilles de l’ère post-capitaliste et post-fossile seront préparées collectivement et de manière autogérée. Dans chaque quartier une cantine collective est présente. Nous sommes toutes et tous appelé/es à participer à la préparation des repas, à la vaisselle, au rangement… Cette année encore, des effluves de pains, tout bons tout chauds et préparés sur place, se propageront dans les allées du campement.

Le Camp Action Climat fournit des denrées alimentaires bio et végétaliennes, issues le plus possibles d’échanges locaux. Dans l’après-pétrole c’est nécessaire simplement pour pouvoir touTEs manger : au niveau mondial la moitié des céréales est produite pour nourrir nos futurs steaks et fromages. L’alimentation végétarienne est moins consommatrice en énergie fossile et en ressources naturelles. Elle est également la plus abordable pour toutes et tous.

Le camp se veut un espace non marchand. La prise en compte des coûts liés aux achats se fait sous la forme du « prix libre ». Chaque personne participe selon ses possibilités, ce qu’elle estime le plus juste.

Au pied des cheminées de la zone industrielle, nous sortirons du pétrin en se prêtant mainS forteS.


Prix libre

Le prix libre c’est dire « libre à chacunE de donner selon ses moyens, tout en consommant selon ses besoins ». Si j’ai beaucoup, je peux compenser pour celles-eux qui ne peuvent pas mettre autant (ou pour la prochaine fois où je serai fauché-e). Le prix libre implique une notion de responsabilisation et d’entraide dans l’échange. C’est une pratique de solidarité dans le sens où chacunE, quels que soient ses revenus, peut bénéficier des mêmes services : priorité à la satisfaction des besoins de touTEs ! Le prix libre donne l’occasion d’un questionnement : combien vais-je donner ? Quels sont mes moyens ? Quels sont les frais qui ont été occasionnés ? À quel point puis-je ou ai-je envie de participer ? On s’éloigne ainsi d’une attitude purement consommatrice, où la somme qu’on donne est un geste rapide et machinal : la pratique du prix libre cherche à créer les conditions d’un autre rapport à l’argent qui règne en maître dans notre société.

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