Une tribune pour les luttes

Contre les crimes de guerre commis par l’armée turque

La manifestation du samedi le 17 juillet à 19h30 aux Réformés
+ Turquie : procès du sociologue Besikci et de l’avocat Şimşek

Article mis en ligne le dimanche 18 juillet 2010

Manifestation hier soir 17 juillet aux Réformés et sur la Canebière à Marseille, pour dénoncer "les crimes de guerre commis par l’armée turque". "Plus de cent Kurdes ont été tués par l’armée turque depuis le début du mois de juillet", certifie Aydin, militant de la Maison du peuple kurde à Marseille, réclamant "la reconnaissance de l’identité, de la culture et des droits du peuple kurde" et "la modification des lois de la Turquie pour une transformation en un État démocratique acceptant l’existence de ses régions".

"Depuis 26 ans que dure la guerre dans notre pays, l’armée turque et le gouvernement ont commis de nombreux crimes contre l’humanité", ajoute Aydin. Le jeune Kurde explique que "depuis deux mois, l’armée torture nos morts. Les corps des guérilleros tués sont mutilés et rendus sans tête, sans mains, sans bras ou sans pieds, alors que la Convention de Genève de 1949 prohibe de telles mutilations". Autre fait de guerre dénoncé par les manifestants, "la mise à feu de dizaines de milliers d’hectares de forêts pour empêcher les membres du PKK de s’y cacher" alors que la même Convention interdit de telles dévastations.

http://www.laprovence.com/actu/regi...

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Contre les crimes de guerre commis par l’armée turque

Manifestation samedi le 17 juillet à 19h30 aux Réformés à Marseille

Congrès National du Kurdistan
Rue Jean Stas 41 1060 Bruxelles tel : 00 32 2 647 30 84 fax : 00 32 2 647 68 49
Homepage : www.kongrakurdistan.net
e-mail : kongrakurdistan chez gmail.com

Nous souhaitons attirer votre attention sur les crimes de guerre commis par l’armée turque. Depuis des siècles, l’humanité tente d’élaborer un droit de la guerre. Depuis plus de 150 ans, les guerres sont régies par des conventions internationales. La Turquie est partie à la plupart de ces conventions. Mais il est malheureux de constater que quand il s’agit d’appliquer ces normes et en particulier lorsqu’il est question des Kurdes, les autorités turques ne respectent pas leurs engagements.
Cette attitude ne concerne pas uniquement les Kurdes. On ne connaît par exemple toujours pas le sort des 1612 Chypriotes faits prisonniers durant l’invasion de Chypre en 1974.

Depuis 26 ans que dure la guerre dans notre pays, l’armée turque et le gouvernement n’ont jamais respecté le droit de la guerre et ont commis de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Durant cette guerre, des milliers de villages ont été brûlés, de nombreuses forêts ont été incendiées et des millions de personnes ont été déplacées. Des centaines de milliers de personnes ont par ailleurs été torturées et des milliers d’autres ont été tuées sous la torture ou exécutées arbitrairement dans la rue ou après avoir été enlevées. On a utilisé des armes interdites, les guérilléros faits prisonniers ont été exécutés après avoir été interrogés sous la torture, leurs corps ont été brûlés ou mutilés.

Depuis deux mois, on assiste à une intensification de la guerre. L’armée turque continue ses anciennes pratiques. Au cours des vingt derniers jours, les corps des guérilléros tués dans les combats dans les régions de Siirt, Hakkari et Gumushane ont été sauvagement mutilés. On a arraché les yeux de certains. A d’autres, on a coupé les oreilles, le nez, les organes génitaux, les bras ou les doigts. D’autres encore ont la tête coupée ou tout le corps mutilé, à tel point qu’ils sont méconnaissables. Pourtant, la convention de Genève de 1949 sur le droit de la guerre, à laquelle la Turquie est partie, prohibe les mutilations sur les corps des personnes tuées et prescrit l’enterrement honorable des corps ainsi que le respect et l’entretien convenable de leur tombe. Les actes commis par l’armée turque sont des crimes de guerre.

On continue encore à dévaster les milieux naturels en brûlant les forêts, ceci afin d’empêcher les guérilléros du PKK de s’y cacher. On empêche la population d’éteindre le feu par ses propres moyens. Jusqu’à aujourd’hui, des dizaines de milliers d’hectares de forêts ont été réduits en cendre. La convention précitée contient pourtant des dispositions qui protègent l’environnement et prohibent clairement la dévastation des milieux naturels : “La guerre sera conduite en veillant à protéger l’environnement naturel contre des dommages étendus, durables et graves. Cette protection inclut l’interdiction d’utiliser des méthodes ou moyens de guerre conçus pour causer ou dont on peut attendre qu’ils causent de tels dommages à l’environnement naturel, compromettant, de ce fait, la santé ou la survie de la population.” Ici encore, l’armée turque commet un crime de guerre.


23 juin 2010


En Turquie, des centaines d’enfants kurdes envoyés en prison pour “terrorisme”

Le sort des “enfants lanceurs de pierres”, des mineurs arrêtés en marge de manifestations pro-kurdes dans l’Est de la Turquie et condamnés à de lourdes peines par la justice, préoccupe sérieusement les organisations de défense des droits de l’homme.

Le durcissement de la législation antiterroriste turque, en 2006, a conduit des centaines de jeunes, âgés de 12 ans à 18 ans, en prison. “Près de 4 000 ont été détenus, jugés et condamnés comme s’ils étaient des adultes”, explique Mehmet Atak, porte-parole de l’Appel à la justice pour les enfants, qui rassemble avocats et artistes. Actuellement, 350 adolescents sont incarcérés pour des faits mineurs, certains condamnés à des peines allant jusqu’à trente-huit ans de prison.

Berivan, une jeune Kurde de 15 ans, a été arrêtée en 2009 par la police de Diyarbakir, dans l’est de la Turquie, après une manifestation en faveur d’Abdullah Öcalan, le leader emprisonné du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Identifiée par une photo, un foulard sur le nez, elle a nié avoir lancé des pierres sur les policiers antiémeute. Malgré une absence de preuves, la justice lui a infligé huit ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste.

Osman, 14 ans, affirme, lui, qu’il a été pris sur le chemin entre l’école et la maison, son cahier de classe sous le bras. Il a été condamné à plus de quatre ans de prison. Le simple soupçon de participation à un rassemblement en faveur des rebelles du PKK peut suffire.

A Adana, Baran a pris dix ans ferme. Pour preuve de sa culpabilité, la police avait trouvé dans sa poche un demi-citron, utilisé pour se protéger des gaz lacrymogènes.

Les cas de violences et de mauvais traitements sont courants.

A Adana, Deniz, 16 ans, rentrait de l’école chez lui, lorsqu’il s’est retrouvé par hasard dans une manifestation.
Arrêté parmi des adultes, il a été battu jusqu’à l’évanouissement.
Après trois mois de préventive, il a été condamné pour « terrorisme » à 4 ans et 9 mois de prison.

Amed, 14 ans, vient de sortir après huit mois de détention provisoire. Ce blondinet à la voix fluette raconte fièrement sa vie derrière les barreaux. “C’était dur, les gardiens nous battaient”, souffle-t-il. A la sortie, le collège ne voulait plus de lui. Au désespoir de son père, la détention a radicalisé le garçon. “Que vais-je faire maintenant ? Je n’ai plus qu’à partir dans la montagne”, lance-t-il, provocateur, désignant les camps du PKK.

Ils sont ainsi des milliers de mineurs à être arrêtés lors de manifestations illégales, durant le nouvel an kurde, le 1er mai, ou des meetings de protestations pro-kurdes, et jugés comme des adultes.

Selon Amnesty International, qui a publié, le 17 juin, un rapport sur ces enfants kurdes, “la Turquie doit cesser les procès injustes contre les enfants au titre de la loi antiterroriste”. L’organisation dénonce des procédures arbitraires, mais également des “violations des droits constatées pendant leur arrestation, leur détention et leur procès”.

http://www.amnesty.org/fr/region/turkey/report-2009


Collectif VAN (Vigilance Arménienne contre le négationnisme)

http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=45932

Turquie : procès du sociologue Besikci et de l’avocat Şimşek

12-07-2010

Le sociologue turc Besikci, qui a déjà été emprisonné 17 années pour délit d’opinion, risque de nouveau la prison à cause d’un article écrit pour le magazine de l’Association des Juristes contemporains [Contemporary Lawyers Association], sous des accusations de "propagande pour le PKK", le Parti des travailleurs du Kurdistan. Le dirigeant du magazine, Şimşek, est également dans le box.
Le procès débutera le 28 Juillet 2010 et la première audience aura lieu à 9:10 à la 11ème Haute Cour pénale d’Istanbul. L’initiative d’Ankara pour la liberté de pensée lance un appel pour se porter solidaire des faits qui sont reprochés à Ismail Besikci.

Le Collectif VAN vous propose la traduction d’un article en anglais du journaliste turc Erol Onderoglu, paru dans le journal turc progressiste Bianet le 2 juillet 2010, suivie d’un extrait de l’appel des co-signataires.

Erol Onderoglu

hukuk chez bianet.org Istanbul - BIA Nouvelles Center

02 Juillet 2010, Vendredi

Le procureur public en chef d’Istanbul a ouvert un procès contre le sociologue Ismail Besikci sous des accusations de "propagande pour le PKK", le Parti des travailleurs du Kurdistan, hors la loi. Les poursuites sont basées sur un article écrit par Besikci pour le magazine « Droit contemporain et société », publication de la branche d’Istanbul de l’Association des avocats contemporains (CHD).

Besikci et le responsable éditorial de la revue, Zeycan Balci Şimşek, risquent chacun des peines de prison allant jusqu’à 7,5 ans en raison de l’article intitulé « Le droit des peuples à l’autodétermination et les Kurdes".

Le procès contre Besikci et Şimşek débutera le 28 Juillet à la 11ème Haute Cour criminelle d’Istanbul.

Hakan Karaali, procureur public d’Istanbul, a porté des accusations contre Besikci sur la base de la déclaration suivante : « Les Kurdes payent le prix d’une lutte de 200 ans pour la liberté et pour une patrie libre. [...] La Syrie, l’Iran et la Turquie gouvernent les Kurdes avec oppression et cruauté. [...] Les États qui, ensemble, ont tenu les Kurdes sous l’oppression peuvent toujours réunir la politique, l’idéologie, la force militaire et la puissance diplomatique contre les Kurdes. Cette gouvernance commune n’a pas rendu le droit et la justice. Au contraire, elle a très clairement écrasé et blessé le sens de la loi et de la justice. La résistance contre cette oppression et la cruauté semble être un droit légitime. [...]" L’acte d’accusation a été établi le 11 mai.

Besikci a également été poursuivi pour son article intitulé « Nous n’avons pas parlé, nous avons été opprimés », publié dans le magazine "Popular Culture Dark" en Décembre 2005. Il a été jugé avec le responsable du magazine Ferzende Kaya et le rédacteur en chef Mehmet Ali Izmir. L’affaire a été classée par la prescription.

Dans les années 1990, le sociologue Besikci était passible de plus de 100 ans d’emprisonnement pour des articles sur la question kurde publiés dans le journal Özgür Gündem et des livres publiés par Yurt Publishing.

La plupart de ses livres ont été interdits. Besikci a été en prison pendant de nombreuses années avant d’être libéré en vertu de la Loi sur l’amnistie conditionnelle N° 4304. Selon cette loi, les poursuites et les peines relatives aux crimes commis avant le 12 Juillet 1997 seront suspendues si aucune infraction pénale n’est commise dans les cinq ans. (EO / VK)

©Traduction Collectif VAN – 12 juillet 2010 - 07:05 – www.collectifvan.org


L’initiative d’Ankara pour la liberté de pensée lance un appel

Extraits :

Nous, les signataires de cette pétition, sommes certains que ce n’est pas possible d’enfermer l’esprit brillant et la plume du docteur Besikci sous la menace d’emprisonnement. Il a déjà passé 17 ans de sa vie en prison, et en risque volontiers 17 autres, pour dire ce qu’il tient pour être la vérité.

Notre révolte est contre les réflexes sclérosés de ce régime, dont la réaction immédiate est, chaque fois qu’il se sent en difficulté, d’emprisonner ces voix divergentes qui ne sont pas d’accord avec ses dogmes... Contre l’incessant décompte des affabulations horribles fait par les dirigeants, tandis que les « prisonniers de conscience » atteignent eux la cinquième génération dans ce pays ... Contre l’incompétent despotisme du refus de la discussion à toute proposition alternative pour résoudre les problèmes accumulés de ce pays ...

Pour cette raison, nous annonçons que nous épousons fièrement chaque mot, chaque phrase de M. Besikci pour lesquels il est poursuivi, et que nous serons avec lui et avec l’avocat Şimşek Zeycan Balci, le rédacteur en chef du magazine, pour leur première audience le 28 Juillet 2010, à 9:10 à la 11ème Haute Cour pénale d’Istanbul, et dans les audiences suivantes.

L’initiative d’Ankara pour la liberté de pensée

Fikret Baskaya, Sibel Özbudun, Temel Demirer, Sait Çetinoğlu, Konuk Mahmut, Mustafa Kahya, Akalın Fatime, Pinar Ömeroğlu, Kocman Serdar, Ragip Zarakolu, Tuygan Attila, Günaysu Ayşe, Gündoğan Cemil, Faruk Arhan, Açıkdilli Altan, Bawer Çakır, Necati Abay , Oran Baskin Leman Yurtsever, Recep Marasli, Cilasun Emrah, Bacıoğlu Ulvi, Mehmet Özer,

Gerçek Inatçidir

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