Une tribune pour les luttes

Ma’ame Bettencourt ! M’sieur Nicolas, il a fait comme vous avez dit !..

Article mis en ligne le lundi 19 juillet 2010

Nicolas a tout effacé, la caravane UMP a repris la route. L’avenir en face, les portefeuilles grands ouverts, juste quelques woerth collatéraux.

Tous les medias sérieux l’ont répété, et répété, heureusement que notre Président allait parler. Faut bien, les français ils ont du mal à imprimer l’info, à sortir de leurs petits bobos. Et ils sont un chouïa feignants, ça aussi faut le dire.

Alors, j’ai fait la tournée des quartiers, avant. "Le Président va vous donner la feuille de route. C’est pour votre bien, parce qu’ils vous aime, comme je vous aime", etc. L’apéro, le thé à la menthe, je suis pas sectaire, je fais toutes les cages d’escalier, avec deux gardes du corps et basta. Ils savent bien qu’y a toujours un petit billet à la fin.

Mettez-vous ça dans la tête, bien profond et je repasserai voir ce que vous avez capté. Le Président va parler. Le Président français, des fois je suis obligé de préciser, vous imaginez...20h30, lundi 12 juillet 2010 sur France-Télévisions, la chaîne à Pflilim. Soyez à l’heure et interdiction de petit coin jusqu’à la fin. Voilà ce que j’ai dit à tous. J’imagine que vous avez raconté les mêmes salades. Ah, c’est un métier. Allez, à la vôtre !..

Franchement, j’avais pas besoin de me forcer devant toutes ces moitiés de chrétiens. Je savais qu’il allait resserrer les boulons le Sarko, et remettre les pendules à l’heure. Ca allait chauffer pour la racaille. Comme d’hab, quoi.

J’ai pourtant vu des collègues qui doutaient, la veille. Pas tout à fait devant moi, mais quand même. Il ira pas, il est au fond. Il a trop mangé, son secrétaire aux liasses. Et la vieille, elle roulerait même le Bon Dieu. Sans parler des retraites. T’irais bosser plus toi, si tu voyais un type qui se tape une pension d’enfer après quelques années à voter des lois qui te tondent ?..Pour un patron qui sait plus quoi faire du fric raclé sur ton dos chaque jour ?.. Bref, y avait un bon paquet de chochottes dans le groupe, et les autres y pensaient qu’à sauver leur cul et leur écharpe.

Moi, je suis pas comme ça. Je suis pas le dernier pour les extras, mais j’ai une idée certaine de la France. Et même une certaine idée de la France. On prend l’oseille, alors on se tire pas. Je savais que Sarko me décevrait pas.

Et il m’a pas déçu, ah ça non ! Il l’a fait, nom de Dieu ! Je comprends pas tous ces faux-culs qui l’ont voulu et qui font leur bouche en cul de poule. Argent trop cher, toujours les mêmes en première, on voit jamais la vieille chez Carrouf, UM des pétés de thunes....Mais comment y veulent qu’on les aide après, si on s’aide pas avant ?! Komprend pas, komprend pas cette mentalité anti-france !...

C’est comme si j’y étais encore. 20h30 pétantes, voilà mon Président qui s’assoie devant l’animateur. Pujadas, c’est un ami.
Je le savais mais pour moi, ça été comme un rêve, ’voyez les gars. Un rêve que j’ai depuis tout petit, même, bien avant que je préside les jeunes pousseurs de l’UMP. Voir Nicolas en image de lui-même sur l’écran. Wonderful ! Quand il a dit "je vais vous dire, M. Pujadas, vous êtes un trop grand professionnel pour croire ce genre de chose", j’ai vraiment percuté. C’était bien lui. On était de retour.

Il est venu et il a parlé pour de vrai, voilà le fin fond du truc, alors les sondages y peuvent...C’est ça, bien profond.
Il a donné le meilleur, dans la meilleure chaîne publique du privé. Avec Pujadas souffleur, c’était une vraie tuerie. Le chef s’est sorti les tripes façon Raw power. Pliflim a sorti le meilleur champagne et quelques assouplissements vertébraux, après. Des fleurs fraîches aussi, pour Carlita, d’après ce qu’on m’a raconté.

On est tous d’accord. Tous d’accord, et personne dira le contraire, Wazza ! Wazza !!!!!!. El maestro a tout cassé, tout arraché. Rupture totale. Je pleurais à la fin, j’imaginais le Fig. Gros titre : on aurait retrouvé une moitié de visage de Pujadas incrusté dans le plafond des combles du studio. C’est grand, c’est beau, ça devrait ça le journalisme On devrait pas avoir besoin de leur gueuler dessus pour qu’ils mouillent la chemise, les plumitifs ! Je voyais défiler en corps 80, sur le Point, un mot, un titre : « Le-Président-a-parlé ». Impeccable. Moi, je suis comme Jean-François, j’aurais toujours une ’tite préférence pour L’Express. D’ailleurs, quand j’ai passé le petit coup de fil pour prendre la température après l’allocution, l’émission pardon, ben on s’est amusé à faire la Une façon l’Equipe : « IL les a tous niqués ! ». Ca déchirait, hein ? Hein ? Hein ?...Mais il a pas voulu Cricri, il commençait déjà à flipper avec les sondages...’kulé, va !... ’scuse Rachida, c’est les nerfs.

Enfin, les canards, on s’en tape, hein ?...Les problèmes sont réglés, voilà l’important. La France n’a qu’à bien se tenir, le capitaine est à la proue.

L’argent c’est essentiel, c’est la thune qui fait tourner ce pays et ceux qui en ont ben, y sont plus égaux que les autres et c’est bien normal. Nicolas a dit rien que ça. Pas mieux, pour moi. Plus y aura de liasses pour les riches, plus y aura de piécettes pour Suzette et Albert, pas vrai ?...Y a rien de plus sûr, c’est confirmé par les écomistes d’ailleurs.

Je déjeunais avec M. Arnault l’autre jour et y avait le type du CNAM, je me souviens plus de son nom. Ils nous a fait la démonstration avec les chiffres, les courbes, les indices et les coeffs. La totale. Ca mérite une thèse. Peut-être Maffesoli, s’il est pas occupé avec sa boule de cristal, ah, ah, oh, oh. Meuh non, Rachida, on pleusante. Sexiste, tout de suite...Mon cul, ouais !...

En gros, le truc c’est ça. Plus les riches sont riches, plus les pauvres sont pauvres. Non, plus les pauvres sont riches...Attends, tu m’embrouilles. Plus les pauvres sont riches, plus les riches sont pauvres. Bon, bref !...Il faut des riches plus riches, comme ça y a plus de richesses pour nous. Tous. Nicolas, il l’a pas envoyé dire. Il a tatoué le message sur l’écran, carrément. Fort, très fort, moi je dis.

Je m’attendais à une tripotée de mecs de gauche qui l’ouvrent sur la fortune adorée, le veau d’or rejoué, le domestique des riches, etc. Je crois qu’y a un député qui a osé dire un truc, quasiment rien. Faut dire qu’ils sont presque aussi péthés de thunes que nous les mecs du PS, ahaaaaaa !...Et les Verts ?...’zavez vu les verts. Ils étaient verts !!!! Mais pas un mot. Y a machin qu’y est passé, le Bandit, l’autre jour ; ils ont plus un kopeck. Je leur ai fait un chèque. Le silence est d’or, eh, eh...

Bon, y a les sondages d’accord, mais les sondages ça se travaille, sur le coin de table...Et l’aut’ là, elle va se calmer à Nanterre, moi je te le dis. Son collègue qui l’aime y va lui tellement lui chier dans les bottes, qu’elle va convoquer Krivine à la place de Maître du Pognon de la Bourse en Voilier, ah, ah, oh, oh !...Bon, Nico a dit qu’on peut le recaser à l’UE, après.

Moi ce que j’ai aimé, c’est que le Président a eu un mot pour tous, en repeignant le paysage. Et surtout pour nous. C’est gentil, y a pas. Il est gentil Nicolas, il hésite pas à faire plaisir. Aussi bien, il fera 700 km pour rendre service à un ami. Il est comme ça. Un brave homme, d’ailleurs ça se voit sur son visage. Oh, Jean-Louis, laisse-le ce Bordeau, y t’as rien fait !....

La France est nettoyée du sol au plafond, no problemo. D’un seul coup d’un seul, Nicolas a tout remis à niveau. De notre côté de l’électorat je crois que ça va tenir. Les Médiapart et partouzeurs de l’info de caniveau, y vont se calmer. Sinon fessée. Ah oui, ah oui, Brice il va fouiller un peu. Je parie qu’y sont du genre à pas cracher sur la beuh, ou se faire de la jeunette, tous ces fouille-merde. Evidemment tout le monde peut pas être comme Pujadas. Je me demande s’il a une Légion, celui-là...

Je le crois il y a con-sen-sus profond. Tout le reste, c’est l’agitation, les hystéros...Non, c’est une image, Rachida. Tous ces trotskars, c’est des jaloux et des terroristes de la pensée, moi je le dis, j’ai pas peur.

La démocratie adulte sait résister, être ferme. Très ferme...Mais avec du coeur. On a une ligne, un axe, nous, un idéal simple et partagé.
C’est pour ça que Nicolas il a torpillé l’avenir des racailles qui veulent du mal à la France, voilà. Et quoi qu’ils en pensent tous ces rouges, on est tous d’accord ! Ca, y peuvent rien contre.

On est pas tous seul, non plus...Y a quelques socialos qui nous soutiennent. Y peuvent pas faire grand-chose que traîner les pieds, mais s’ils nous font gagner deux mois, hop, on en parlera plus de toutes ces conneries. Ca va rentrer de vacances tout bronzé avec pas une thune. Un estomac vide, ça pense pas, ça compte et ça bosse. Vu les découverts, moi je te dis qu’ils vont comprendre que c’est pas Penel ou machin-chose de Nanterre qui va changer le canapé ou remplir le frigo. Les retraites, c’est tranquille, moi je vous le dis. D’abord faut pas oublier qu’on est fier à droite. Aussi bien, y aura des contre-manifs. Non, de toute façon faut juste que le mec au charbon tienne quinze jours. Quinze jours et y a plus une thune chez les petits cégétistes, eh, eh...Comme une lettre à la Poste, ça va passer. Soixante-deux, soixante-deux, soixante-deux !...Mais je te regarde pas, Rachida, je sais bien que t’a pas soixante-deux ans....Eh !...Faudra pas les oubliers, nos petits harkis roses, au fait, quand l’affaire sera pliée.

De toute façon, Sarko, il me l’a dit clairement. L’ouverture, ce sont des portes qui s’ouvrent à n’importe quel moment. Si on veut la pâté faut aider, faut être prêt, toujours prêt. Après tout, c’est pas parce qu’on est au PS, qu’on joue à touche-pipe avec la Buse en Cenot...Oh, je viens de la trouver celle-là. Pas mal, hein, Nadine ?...Oui, toi avec tes effets lipo-machins, tu peux parler...Ké caractère !...Pourquoi tu vas pas voir chez les gars de la Marine...Oh, oh !...

Je disais...On va reprendre un peu la main sur les garde-à-vues, faudrait pas que les keufs aillent toujours réveiller les mêmes. J’en parlais jeudi avec Monsieur Bolloré. On n’imagine pas combien c’est dur pour une bonne de grande maison de devoir prévenir Monsieur que la police le demande. Et tous ces coups de fils à passer, après. La presse, qui ne respecte rien. Une vraie chienlit, quoi...

Regardez, les mecs, ’gardez !...Au bout d’une semaine qu’on nous crache dessus pire que le pipe au fond du golfe, même pas une trace de sueur. Et pas un euro qu’a bougé. Woerth, bon d’accord, mais faut pas s’affoler non plus. Il va démissionner avec pleureuses sur toutes les télés...Et Nicolas m’a bien certifié que Slatter va pas durer éternellement. Eric, c’est un prénom d’avenir, moi je le dis !

On passe à table ? Ah oui, ok, d’accord, le discours. Ni-co, un discours, Ni-co, un discours !...Qué enveloppe ?...Après, après. On est pas aux pièces, non plus.

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