Une tribune pour les luttes

Marseille

SANS PAPIERS NI FRONTIERES

Réunion mercredi 4 août à 20 heures à Mille Bâbords, 61, rue Consolat

Article mis en ligne le vendredi 30 juillet 2010

Ces dernières semaines, en dépit du no man’s land estival, nous avons commencé
à nous réunir à l’initiative d’un groupe de sans-papiers à Marseille.

L’idée de créer un collectif répond donc au besoin de trouver collectivement des
solutions face à la précarité (autant matérielle que psychologique) de la condition
d’ « étranger en situation irrégulière ». Cette demande de solidarité ne s’est pas seule-
ment manifestée en terme d’aide matérielle, mais aussi et surtout comme une envie de
créer un mouvement de lutte contre cette situation, et donc contre les politiques
migratoires.

Face au morcellement de la lutte des sans-papiers et face à la mise en concurrence des populations sur le marché du travail (bien
pratique pour nous opposer, nous diviser et nous faire courber l’échine), il paraît nécessaire de s’organiser collectivement pour
sortir des stratégies individuelles et pour mettre en commun des pratiques de lutte.

En effet, la «  libre circulation des biens et des
personnes »
qui constitue la base de l’espace Shengen n’est qu’une gestion de ces flux orientée vers la recherche de profit : les
politiques migratoires répondent aux besoins de l’organisation du travail.

Le collectif que nous envisageons pourrait tenter d’apporter des perspectives pratiques ( d’aide et de lutte), en réponse à des
situations de galère individuelle, tout en s’attachant à porter une critique plus large à travers des luttes collectives (notamment
en refusant les catégories, sans papiers plus ou moins régularisables, avec ou sans papiers...). La difficulté va donc être de trouver
les modalités d’actions qui permettent cette conciliation.

Beaucoup de questions restent encore ouvertes : est-ce que ce collectif va revendiquer des papiers pour tous, ou mener la
critique plus largement pour la destruction des frontières et des papiers ? Comment ne pas s’inscrire dans une démarche de
négociation (pour une réforme du droit des étrangers par exemple), mais plutôt construire un rapport de force dans le cadre des
luttes contre les politiques migratoires (sans papiers ni frontières) ?

Mis à part toutes ces questions, il paraît nécessaire de poser quelques bases de fonctionnement, notamment celle du principe
d’«  horizontalité », afin d’éviter de tomber dans les écueils d’une stricte position de soutien (qui implique souvent un rapport
d’assistanat et apporte une certaine caution morale à l’état), ou à l’inverse, de construire un collectif dans lequel les migrants ne
seraient qu’un prétexte pour se donner bonne conscience.

Nous vous invitons tous à venir créer ce collectif ensemble et discuter de ses perspectives

le mercredi 4 août à 20 heures à Mille Bâbords, 61, rue Consolat..

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