Une tribune pour les luttes

Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)

Condamnation de 4 jeunes migrants tunisiens en Italie

Article mis en ligne le mercredi 1er septembre 2010

Le vendredi 13 août 2010, le tribunal de Bari en Italie a condamné 4
jeunes migrants tunisiens à quatre ans de prison ferme, suite à un
mouvement de protestation dans les centres de rétention.

Les quatre jeunes font partie d’un groupe composé de 18 personnes, dont
le bateau est arrivé à Lampedusa, en Italie en juin 2010. Ils ont été
placés en centre de rétention en attendant leur procès.

Les familles des condamnés, se basant sur des témoignages d’autres
détenus, réfutent la version officielle et nient toute implication de
leurs proches dans les événements qu’a connu le centre de rétention.

La révolte du Centre d’Identification et d’Expulsion (CIE) de Bari n’est
qu’un épisode de la série de protestations qui reprennent de plus belle
depuis le début de l’été dans toute l’Italie. Les dernières en date ont
éclaté entre le 15 et le 16 août dans les centres de Milan (Via Corelli),
de Gorizia (Gradisca d’Isonzo) et de Brindisi (Restinco). Cette
recrudescence est due aux conditions de détention extrêmement dégradée,
prolongées par les dernières lois européennes sur les délais de
rétention et aggravées par la chaleur de ces derniers mois.
Ces
conditions de détention dégradantes —qui plus est pour des hommes, des
femmes et des enfants qui n’ont pas commis de délit— et l’issue
expéditive réservée aux migrants favorisée par les accords répressifs
entre l’Italie et les pays d’origine et de transit des migrants, fait de
la révolte une réaction de défense normale et légitime. Les conséquences
qui en découlent, subies principalement par les migrants, ainsi que les
dégâts qui en résultent sont de la responsabilité exclusive des
autorités italiennes et des autorités des pays qui collaborent à la
répression du droit à la mobilité, garanti à tout un chacun par l’article
13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

(voir analyse Migreurop : http://www.migreurop.org/article422.html)

La Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) :

- Estime que la recrudescence de la répression contre les migrants
tunisiens a été rendu possible par les récents accords entre les
gouvernements tunisien et italien en matière d’immigration. Ces accords
italo-tunisiens, à l’instar des accords franco-tunisiens, bafouent les
droits des migrants, comme tous les accords conclus par les
gouvernements européens avec les pays africains et méditerranéens qui
n’obéissent qu’à des objectifs sécuritaires anti-immigrés.

- Déplore le recours abusif à la justice pour réprimer les nouveaux
migrants et dénonce les politiques européennes de gestion sécuritaire de
l’immigration et la législation italienne en vigueur qui sont en cause.

- Demande la libération des jeunes tunisiens et la constitution d’une
commission d’enquête sur la situation dans les centres de rétentions en
Italie.

- La FTCR lance un appel au mouvement démocratique, aux défenseurs des
droits humains et des droits des migrants en Italie et en Europe pour
l’organisation d’une campagne urgente de soutien aux droits des migrants
en Italie et à Lampedusa.

- La FTCR s’engage à suivre l’affaire sur le terrain afin de rendre
justice aux jeunes tunisiens et mobiliser la société civile en faveur de
leur cause.

Paris, le 18 aout 2010

Pour la FTCR - Le Président
Tarek Ben Hiba

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