Une tribune pour les luttes

Grève contre la réforme des retraites : le 23 mars, le 27 mai, le 15 juin, le 24 juin, le 7 septembre... le 23 septembre, et après ?

Article mis en ligne le mercredi 15 septembre 2010

http://www.sudratp.fr/

10 septembre 2010

Les organisations syndicales SUD, CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, UNSA et Indépendants de la RATP se sont rencontrées le 9 septembre 2010 pour envisager les suites à donner à la grève du 7 septembre 2010 : Carrée (24 heures) pour la CGT, la CFDT, l’UNSA et les Indépendants, Limitée à la manifestation (4h00) pour la CFE-CGC, et Reconductible pour SUD.

Tiédeur syndicale de mise !

Il ressort que la CGT, l’UNSA, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC et les Indépendants, ancrés dans un discours timoré, n’ouvrent aucune autre perspective que celle de l’organisation de deux nouvelles journées de grève ou de manifestations les 15 et 23 septembre prochains, en attendant celles d’octobre puis de novembre, etc… Mais peut-être veulent-ils garder leurs forces pour la suite, après 6 journées de grèves isolées en 2010..?

Fracture syndicale sur la forme comme sur le fond !

Il n’est plus question de demander le retrait du projet de Loi, comme le souhaite SUD RATP, certaines confédérations s’étant clairement positionnées dans une démarche de négociation, comme en 2003 avec la Loi Fillon, ou plus récemment en 2007 lors de la réforme des régimes spéciaux. Il n’est pas d’avantage question de créer les conditions d’une grève reconductible !

Des grèves d’une journée comme soupape de sécurité !

SUD RATP a toujours pensé que seule la construction d’un véritable rapport de force, autour d’une grève générale interprofessionnelle reconductible, était de nature à faire reculer le gouvernement sur la question des retraites. C’est pourquoi SUD RATP, qui avait participé à la première journée de grève du 23 mars 2010 ne s’était pas associé aux journées de grève des 27 mai, 15 juin et 24 juin 2010, même si nous avions souhaité la réussite des manifestations organisées à ces occasions.

SUD RATP pense que les journées de grève isolées, sur un sujet aussi important que les retraites, desservent les salariés qui veulent se battre pour préserver cet acquis social, et ce d’autant plus qu’elles ne sont que la répétition des erreurs - ou des stratégies ? – d’un passé encore pas si lointain.


Et les salariés dans tout ça..?

Les agents sont lucides, ils savent que les journées de grève sans lendemains ne servent qu’à épuiser la contestation sociale et à faire accepter cette pseudo réforme, en d’autres mots à accompagner le gouvernement !

SUD a bien tenté d’enclencher les conditions d’une grève reconductible le 7 septembre - à l’instar de ce qui s’était passé en 1995 où les salariés avaient gagné le bras de fer contre le gouvernement en reprenant le contrôle de la grève - mais les manœuvres des grandes confédérations syndicales ont étouffé toutes possibilités d’initiatives des salariés, en attente d’un message clair et unitaire.

La multitude des préavis et, pour l’exploitation qui est souvent la partie visible de la grève, l’obligation de se déclarer sur le bon ont découragé les salariés, à l’image du préavis carré de la CGT déposé quasiment 2 mois à l’avance pour éviter tout débordement de SUD en particulier, mais également de ses propres militants de la CGT.

Quels enjeux ?


Après les décrets Balladur de 1993
 : Passage de 37,5 à 40 annuités pour les salariés du privé et calcul des pensions sur les 25 meilleurs années ;

La Loi Fillon de 2003 : Alignement des fonctionnaires à 40 annuités et « rendez vous » pour passer à 41, 42… annuités ;

La réforme des régimes spéciaux de 2007 : Alignement des durées de cotisation des régimes spéciaux sur les fonctionnaires, Suppression du 1/5ème, Réduction des droits des femmes, etc...

La réforme de 2010 entend repousser l’âge minimum de départ à la retraite de 2 ans, elle réduit mécaniquement le niveau des pensions, elle nie la notion de pénibilité par métiers, mais plus encore elle ne règle en rien les problèmes de financement et anticipe déjà d’une nouvelle réforme à l’horizon 2018.


Un coup d’arrêt !

Accepter de négocier une nouvelle réforme des retraites c’est accepter encore de perdre du terrain sur les acquis sociaux, et perdre aujourd’hui c’est déjà envisager de reculer à nouveau demain !
Seul un coup d’arrêt sans concessions peut enrayer le processus de Casse sociale sur les retraites, initié par les gouvernements successifs depuis plus de 15 ans !

Le 23, Grève ou pas grève ?

SUD RATP n’a pas retiré son préavis illimité du 7 septembre 2010 contre la réforme des retraites, même si la Direction envisage de le faire à notre place sans même saisir le Juge.

Pour autant nous n’entendons pas t’appeler à faire grève sur une seule journée le 23 septembre car nous pensons que ce n’est que la suite de la comédie à laquelle se livre les confédérations syndicales depuis maintenant plus de 7 mois et, bientôt, 6 journées de grève à la RATP.

Quelle solution pour gagner ?

SUD RATP a tenté de créer l’unité syndicale dans l’entreprise autour du retrait du projet de Loi et d’un mouvement reconductible, ce qui dépend aussi des positions prises en dehors de l’entreprise dès lors que tous les régimes sont concernés.

Les salariés doivent s’émanciper de la main mise syndicale, ils doivent se réapproprier la grève par le biais des assemblées générales, sans forcement suivre le tempo que l’on veut leur imposer !

Les syndicats ne sont qu’un outil, reste à savoir qui l’utilise du gouvernement ou des salariés ???

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