Selon un rapport de la Cimade, 3222 (soit 95 % des retenus) ressortissants tunisiens ont été reconduits à la frontière. Les reconduites à la frontière touchent plusieurs centres de rétention dans l’hexagone. La ville de Rennes est aussi frappée par ce mouvement d’expulsion massif des tunisiens. Le centre de rétention de Rennes se distingue par rapport aux autres centres par l’origine des personnes expulsées. Celles-ci sont issues pour la plupart de la ville de Gafsa au sud tunisien et en l’occurrence la ville de Redeyef où un mouvement de protestation et de révolte contre la politique d’asservissement et de paupérisation préconisée par les autorités tunisiennes contre les populations autochtones se poursuit sans relâche depuis le mois de janvier 2008.
En France, la politique de reconduite à la frontière et d’expulsion orchestrée par le gouvernement français et appliquée sans retenue par les ministres Hortefeux et Besson se poursuit sans scrupule. Toutes les nationalités sont touchées. Cinq jeunes tunisiens, qui occupent la Tour du Sillon de Bretagne à Saint-Heberlain près de Nantes ont été arrêtés par la police et placés en centre de rétention avant d’être expulsés en Tunisie le 11 octobre 2010 après la visite du consul de la Tunisie.. Les jeunes en question sont issus de la ville sinistrée de Redeyef. Ces jeunes tunisiens sont : Marouane Ahmédi, Abid Ben Abdellah, Kamel Ben Abdellah, Saad Ben Abdellalh…
La FTCR et la LDH avaient effectué des démarches en juin 2008 auprès du ministre Eric Besson afin de régulariser d’une manière exceptionnelle les ressortissants tunisiens originaires du bassin minier au sud tunisien. Malgré cette démarche, la politique de reconduite à la frontière continue avec le soutien des autorités consulaires tunisiennes. Ces dernières octroient un laisser passer à chaque tunisien arrêté pour faciliter son expulsion.
La FTCR, association issue de l’immigration, continue de militer pour l’égalité des droits et en l’occurrence le droit à la libre circulation et de résidence.
· Dénonce la politique de la France en matière d’expulsion des ressortissants étrangers y compris tunisiens ;
· Dénonce également la collaboration des instances consulaires tunisiennes qui délivrent des laissez-passer pour les tunisiens en centre de rétention ;
· Exige des autorités françaises la libération des cinq jeunes tunisiens arrêtés et détenus en rétention,
· Dénonce la politique d’immigration poursuivie par le gouvernement français et ses conséquences néfastes en termes de racisme, xénophobie et discrimination.
FTCR, Paris le 9.10.2010