Dès le premier jour des manifestations lycéennes (jeudi 14 octobre
2010), des arrestations massives ont été faites sur Lyon. On parle
de 57 arrestations sur Lyon en deux jours (jeudi et vendredi). Des
témoins qui étaient sur place affirment que des arrestations ont été
effectuées complètement au hasard et que par exemple un jeune noir a
été interpellé alors qu’il était totalement calme et pacifique au
sein d’une manifestation impromptue. Apparemment, les jeunes de moins
de 18 ans qui ont été arrêtés seront convoqués ultèrieurement
devant le tribunal des mineurs.
Certains jeunes, repérés depuis quelques années de manifestations
lycéennes ont été ciblés et interpelés, certains d’entre eux accusés
de causes aussi graves (!) que jet de sac poubelle plastique empli de
feuilles mortes sur agent de la force publique, appelé ’jet d’arme par
destination’ ont effectué 48 heures de garde à vue et ont comparu
devant le juge de la détention et des libertés ; certains autres
accusés d’avoir renversé des poubelles ou malmené du matériel
urbain Decaux ont été transféré en incarcération préventive sans
jugement directement à la prison de Corbas et ont été accusés d’être
alors membres de
« groupuscule organisé »... Lundi, tous parmi les majeurs, comparaî
tront au Tribunal de Lyon en Comparutions Immédiates (salle G).
Devant l’envie des autorités de donner des punitions exemplaires
dès le début du mouvement, nous pouvons répondre par un soutien
massif. Votre présence est importante devant le Palais de Justice ce
lundi à partir de 14h.
Nous appelons à une présence des journalis
tes, et des syndicats afin de montrer que ces jeunes ne sont pas de
dangereux casseurs à la feuille morte mais bien de jeunes militants
lyonnais faisant partie d’un mouvement qui nous touche tous !
MERCI de VENIR NOMBREUX LUNDI DÈS 14H
au Tribunal de Grande Instance 67, rue Servient Lyon 3e
Tram T1 Palais de justice - Mairie du 3e / Métro B place Guichard
http://rebellyon.info/Manifs-lyceennes-une-lyceenne-et.html
Manifs lycéennes : une lycéenne et un étudiant en prison ce dimanche soir
Publié le 17 octobre
La préfecture annonce une soixantaine d’arrestations en deux jours à Lyon (jeudi et vendredi).
Jeudi et vendredi, Claire et Frederic partent comme beaucoup d’autres en manifestation, puis sont arrêtés violemment par la BAC. Après respectivement 48 heures et 24 heures de garde-à-vue, ils sont déférés au parquet ce samedi, et doivent passer en comparution immédiate lundi. La juge des libertés et de la détention (JLD) estime, malgré toutes les recommandations qu’ont pu fournir les familles et les avocats – promesses d’embauche, certificats de scolarité, lettres de recommandation - que ces deux personnes vont attendre leur procès en prison. Claire et Frédéric, 18 et 22 ans, dorment donc pour la deuxième nuit consécutive à Corbas ce soir.
D’autres personnes (au moins deux à notre connaissance), comparaîtront également lundi, après 52 heures de détention pour l’un d’entre eux par exemple (Ludovic a d’abord fait 48 heures de garde-à-vue puis 4 heures dans les locaux du TGI). Un mineur sera lui présenté au juge pour enfants le 8 novembre.
Ce qu’on leur reproche ce sont ces délits qui tombent à l’occasion de manifs qui sortent un peu de la routine : bris de panneaux de pub, rébellion contre des arrestations, repousser les flics...
Il est clair que pour le pouvoir, les scènes de révolte de rue ne sont pas tolérables : alors ce sont des matraquages (à Lyon, un lycéen est parti en garde-à-vue le visage en sang, sous les coups des policiers), des tirs de flashball (à Montreuil, un lycéen a eu l’oeil et la pommette défoncés par un tir de flashball en pleine tête), des arrestations massives (264 interpellations, en France, pour la seule journée du 15 octobre), et des condamnations accablantes dans des procès expéditifs (deux lycéens se sont déjà pris un mois ferme pour jets de projectiles, l’un à Meaux, l’autre à Dijon).
Dans les commissariats, les flics se lâchent : plusieurs lycéen.ne.s se sont pris de grosses gifles et des coups. Au fur et à mesure de la garde-à-vue, les versions policières s’accordent pour enfoncer les personnes interpellées.
Appel à témoignage : plusieurs cas de violences policières (coups en garde-à-vue, arrestations violentes...) ont été évoqués. Des témoignages plus précis de ces faits sont nécessaires, y compris pour constituer des défenses !
Contactez au plus vite l’association Témoins / Caisse de Solidarité, au 06 43 08 50 32, ou
caissedesolidarite (arobase) riseup.net
Les frais de justice étant élevés, la solidarité doit également être financière. Il est important de faire des dons pour s’entraider face à la répression, n’hésitez pas à contacter Témoins.
Face à la répression du gouvernement qui veut envoyer les grévistes et révoltés en prison, nous nous devons de répondre par une solidarité sans faille.
Un rassemblement est appelé lundi 13h30 devant le TGI, pour soutenir ceux et celles qui passent en comparution immédiate. Soyons nombreux et nombreuses !
* Tous les prénoms ont été changés.
http://rebellyon.info/Manifs-lyceennes-la-Caisse-de.html
Manifs lycéennes : la Caisse de solidarité s’active
Publié le 16 octobre
Vendredi 15 octobre, énormes manifestations lycéennes dans toute la France. Le ministère de l’intérieur se glorifie d’avoir procédé à 264 interpellations. On nous parle de « casseurs », de « groupes organisés » qui « profitent » des manifestations, quand ceux qui se font chopper ne sont en réalité que des lycéens malchanceux, ceux qui courent moins vite que les autres...
Le nombre spectaculaire d’arrestations, de flics pour encadrer les manifestations, l’extrême tension dans la rue, les blocages de lycées, tout ça nous rappelle le mouvement contre le CPE. La stratégie gouvernementale semble être la même : faire la blinde d’arrestations pour briser le mouvement, instiller un sentiment de peur chez ceux et celles qui luttent. Face à ça, la solidarité, en manif et au delà, peut devenir une arme.
En deux jours (jeudi et vendredi), la préfecture du Rhône annonce avoir arrêté 57 personnes pendant les manifestations lycéennes. La Caisse de solidarité n’a réussi à recueillir les noms que de 14 de ces personnes pour organiser du soutien. Il faut donc plus que jamais ne pas hésiter à faire tourner le numéro de téléphone et le mail. Sans nouvelles des arrêtés, ils se retrouveront seul face au tribunal, aux amendes, à des TIG, à la taule.
Pour l’instant, nous savons que deux personnes qui étaient en garde-à-vue se retrouvent face au JLD (Juge des Libertés et de la Détention) ce samedi matin, pour savoir si elles sont transférées en prison dans l’attente de leur procès en comparution immédiate (vraisemblablement lundi). Aujourd’hui se tiennent également des comparutions immédiates, au TGI rue Servient.
Il est très important que les personnes qui sortent de garde-à-vue nous appellent aussi, pour que nous sachions qui reste encore à l’intérieur, et pour voir comment répondre aux convocations souvent distribuées à ceux qui sortent de GAV.
Ce que vous pouvez faire. Si vous avez un proche arrêté, commencez à réunir les « garanties de représentation », ces pièces qui donnent une bonne image de l’accusé.e devant le juge : statut social (certificat de scolarité, contrat de travail, d’apprentissage, etc...)
lettres de recommandation sur la personnalité de l’accusé (profs, employeurs, associations...)
attestation de domiciliation (bail, factures, ou quelqu’un qui certifie qu’il héberge l’accusé.e) Ces pièces permettent d’éviter le placement en détention provisoire dans l’attente d’une comparution immédiate. Nous conseillons de refuser la comparution immédiate (c’est-à-dire demander le report de celle-ci). D’abord parce qu’elle est une justice d’abattage, faite pour condamner les gens très vite, ensuite parce que dans un contexte social tendu, sans avoir le temps de préparer une bonne défense, les magistrats risquent de condamner sévèrement toutes les personnes qu’ils voient défiler devant eux.
La Caisse de solidarité c’est quoi ?
Se retrouver avec les flics sur le dos, menotté, la gueule par terre, en garde à vue, puis finalement au tribunal avec une bonne amende ou quelques mois de prison , ça peut arriver à tout le monde pour peu de s’être retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment... Avec la tension sociale liée au mouvement contre la réforme des retraites, le moindre écart suffit et il en faut peu pour se faire arrêter. Déjà, les premières condamnations tombent : à Meaux et à Dijon, deux jeunes ont ramassé un mois ferme pour jets de projectiles.
Face à cela, généralement, il faut se démerder tout seul : trouver un avocat, élaborer une défense, payer des frais de justice, cantiner en prison. Parfois on est soutenu par la famille, par des amis, par un syndicat. Parfois non, en tout cas ce n’est pas suffisant.
Face à la répression, à la police, à la justice, il devient nécessaire de s’organiser. S’organiser sur du long terme pour trouver de la thune et la mettre en commun, pour payer des frais de justice, pour trouver des avocats compétents qui s’occupent de ces affaires. S’organiser ce n’est pas « aider les autres qui en auraient besoin », c’est se retrouver à partir de ce qu’on vit, se tenir concrètement et faire face ensemble.
Pour des témoignages, informations : 06-43-08-50-32
caissedesolidarite (Arobase) riseup.net
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