Une tribune pour les luttes

Il y a cinq ans, ERIC BLAISE était retrouvé mort au mitard de Fleury-Mérogis...

Article mis en ligne le mardi 9 novembre 2010

Son décès survenu dans des conditions mystérieuse le dimanche 13 novembre 2005 au bâtiment D1 de Fleury-Mérogis est hélas un exemple parmi beaucoup d’autres de morts en détention restées sans explications…

Eric Blaise a été arrêté le mercredi 9 novembre 2005 à EPINAY en compagnie d’un de ses frères et de deux copains pour avoir tiré sur des canettes de bière à l’aide
d’un simple pistolet à billes.
Eric fut condamné à 4 mois de prison dont 2 ferme et 18 mois de soins pour alcoologie.
Après sa condamnation Eric a été transféré à Fleury-
Mérogis. Il y serait arrivé le samedi 12 novembre à 0 h 40. Le samedi après midi, il n’aurait pas voulu regagner sa cellule et aurait été remis de force dedans. Là il aurait tout cassé. Un médecin et les pompiers seraient intervenus selon les déclarations du substitut.

Dans une lettre écrite samedi Eric déclare : " (…) Le juge m’a dit que j’étais là
pour 4 mois, mais si je ne fous pas le bordel j’en ai pour 2 mois… je ne bois plus une goutte d’alcool et je ne m’en porte pas plus mal. En prison, aujourd’hui samedi, il me
donne des médicaments pour que ça continue (
…)". Ses parents ne comprennent toujours pas le ton plutôt calme et raisonné de cette lettre qui ne cadre pas avec la suite des événements.

Eric est retrouvé mort le dimanche 13 novembre à 7 heures du matin au quartier disciplinaire (QD) où il avait été placé. Ses parents sont avertis vers 17 heures par
un appel téléphonique leur apprenant que leur fils va être autopsié.
_ Malgré ses demandes, la famille ne sera admise à voir le corps que le mercredi 16 novembre à 11 heures au funérarium de Ste Geneviève-des-Bois. Les vêtements d’Eric seront remis à sa tante le jeudi 17 après avoir été lavés consciencieusement et pliés.

Le substitut déclarera à la famille qu’Eric est mort d’un oedème cérébral après s’être cogné seul dans sa cellule.

La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) a rendu il y a plus de deux ans son rapport d’investigations au sujet de la mort d’Eric. Ce document, mélange de versions contradictoires toutes aussi horribles les unes que les autres, faisait froid dans le dos : les médecins et l’administration pénitentiaire se renvoyant mutuellement la responsabilité.
La CNDS mettait à jour la manière dont on traite les vies humaines dans les quartiers disciplinaires, c’est déjà une bonne chose. Mais cela n’expliquait toujours pas les traces de coups sur le corps d’Eric…
Cela ne dit pas pourquoi le substitut du procureur a dit à la famille que les pompiers s’étaient déplacés plusieurs fois alors que, renseignements pris auprès d’eux, ils n’ont jamais été appelés à Fleury cette nuit-là.
Et lorsque l’on apprend comment les uns et les autres, du fait de leurs versions contradictoires, sont capables de mentir pour se couvrir, tous les doutes sont largement permis. sur les véritables causes de la mort d’Eric. En tout cas, la famille et les proches ne se suffisaient pas de ces premières conclusions.

En juillet 2008, le juge d’instruction en charge de ce dossier rendait une notification de conclusions d’expertise médicale concernant « le décès d’Eric Blaise ». : « La cause très probable du décès est un delirium tremens, complication du syndrome de sevrage alcoolique. (…) Eric Blaise n’a pas été hospitalisé alors que l’hospitalisation en soins intensifs s’imposait, sans aucun doute possible. Il n’a pas reçu sur place l’attention et les soins que nécessitait son état. Les soins donnés par le docteur F. Mehareb ont été très insuffisants et n’ont pas apporté à M. Blaise l’assistance que nécessitait son état. (…) Les soins donnés par le docteur N. Miquel à M. Blaise témoignent de graves carences, négligences et erreurs d’appréciation, non pas ponctuelles mais répétées sur plusieurs heures, du début d’après-midi à la survenue du décès dans la nuit. Ils n’ont pas été conformes aux règles de l’art. Ces manquements sont à l’origine du décès de M. Blaise. »

En octobre 2010, deux “expertises” ont conclu à la non-responsabilité des médecins : son décès serait dû à son état physique, et ils n’hésitent pas à inventer pour cela un prétendu
alcoolisme” et une pathologie psychiatrique lourde (la schizophrénie) pour se dédouaner. _ La famille n’a même pas été entendue, alors qu’elle sait très bien qu’Eric est arrivé en pleine possession de ses moyens en prison et qu’il n’en est pas sorti vivant…Il s’est passé quelque chose que la justice et l’administration pénitentiaire laissent dans l’ombre. _ Il ne faut pas oublier que sans la ténacité des parents et proches, la version officielle serait toujours celle donnée sur le moment : un suicide… comme d’habitude, alors que le nombre de morts suspectes derrière les morts ne cessent d’augmenter et nombreuses sont les familles qui ont perdu un enfant en détention

Aujourd’hui ses parents, sa famille, ses proches, ses amis refusent de brader la vie d’Eric, ils ne baissent pas les bras et veulent toujours connaître la vérité : de quoi et pourquoi
Eric BLAISE est-il mort ? Ils font toujours appel à des témoignages de codétenus qui auraient des éléments de nature à expliquer ce qui s’est vraiment produit.

Contacts : envolée radio, 43 rue de Stalingrad 93100 Montreuil.

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Tél. direct pendant l’émission tous les vendredis de 19h à
20h30 sur 106.3 au 0140050610

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