Une tribune pour les luttes

Lyon / Collectif du 21 octobre

Punishment Park Bellecour, la riposte


Article mis en ligne le mercredi 17 novembre 2010

http://rebellyon.info/Punishment-Park-Bellecour.html

Publié le 16 novembre

Le jeudi 21 octo­bre, entre 13h30 et 19h30, plu­sieurs cen­tai­nes de per­son­nes, majo­ri­tai­re­ment des jeunes, voire des mineurs, ont subi, sur ordre de l’auto­rité pré­fec­to­rale,une garde à vue de fait en plein air, place Bellecour, tota­le­ment illé­gale. Elles étaient venues rejoin­dre le cor­tège d’une mani­fes­ta­tion auto­ri­sée, ou pas­saient sim­ple­ment pour se rendre à leur tra­vail ou ailleurs. De nom­breux témoi­gna­ges confir­ment qu’un grand nombre d’entre elles a été soit gazé, soit fla­sh­ballé, ou encore matra­qué, arrosé pen­dant plu­sieurs heures dans la nasse fermée par un double cordon de CRS, de gen­dar­mes et de poli­ciers qu’était deve­nue la place Bellecour....

Depuis, nous nous sommes orga­ni­sés et avons créé :

LE COLLECTIF DU 21 OCTOBRE

Le col­lec­tif est à l’ini­tia­tive des événements ci-des­sous :

- 20 novem­bre, Prise de la Place BELLECOUR : à 14 heures expo­si­tion de photos, de témoi­gna­ges, de des­sins, sculp­tu­res d’artis­tes... Si vous tendez l’oreille, peut être per­ce­vrez-vous le bruit de l’hélico, si vos yeux piquent ce ne seront pas les lacrymo...**

- 24 novem­bre, MEETING : à la Bourse du Travail, à 19 h 15 avec témoi­gna­ges, inter­ven­tions de magis­trats, d’avo­cats du Rhône et Serge PORTELLIMagistrat (Vice Président du TGI de Paris).

Le col­lec­tif orga­nise des Permanences :
Tous les mer­cre­dis de 14 h à 20 h à la Ligue des Droits de l’Homme, 5 Place Bellecour pour :

- recueillir témoi­gna­ges et plain­tes des per­son­nes ayant subi la vio­la­tion de leurs droits et des com­por­te­ments illé­gaux de la part des forces de l’ordre, dans le but de dépo­ser une plainte

- appor­ter un sou­tien juri­di­que, social et psy­cho­lo­gi­que à tous les inculpés

Tél. : 06 72 73 45 84 (en dehors des per­ma­nen­ces)

Pour rompre l’iso­le­ment de cer­tains des inculpés, tous les réseaux (parents d’élèves, syn­di­cats d’ensei­gnants,lycéens, étudiants, asso­cia­tions, etc) doi­vent faire cir­cu­ler lar­ge­ment l’infor­ma­tion rela­tive à cette pro­po­si­tion de sou­tien.

Lire aussi sur rebel­lyon.info
- Témoignages sur la « prison » Bellecour
- En pleine mobi­li­sa­tion sur les retrai­tes, le gou­ver­ne­ment viole les liber­tés fon­da­men­ta­les (com­mu­ni­qué du col­lec­tif)
- Casseurs ? Coup de gueule contre cer­tai­nes orga­ni­sa­tions lyon­nai­ses (cri­ti­que ini­tiale sur ledit col­lec­tif)

P.-S.

Pour ceux qui n’aurait pas compris, l’intitulé « punishment park » fait référence au film éponyme de peter Watkins (1971, 88 mn).


Par mail de Terra

Transition autoritaire : violences policières, propagande d’État et mise en scène médiatique sur la place Bellecour le 21 octobre 2010

1) "En pleine mobilisation sur les retraites, le gouvernement viole les libertés fondamentales", Collectif d’associations sur le site de Rebellyon, le 3 novembre 2010

2) "Appel à témoignages pour un dépôt collectif de plaintes suite à la « garde à vue à ciel ouvert » de Bellecour et du Pont de la Guillotière", site Rebellyon, 7 novembre 2010.

3) Laurent Mucchielli, "Maintien de l’ordre ou grave entrave au droit de manifester ? (Lyon, 21 octobre)", Blog sur Médiapart, 13 Novembre 2010


En pleine mobilisation sur les retraites, le gouvernement viole les libertés fondamentales

Publié le 3 novembre

Suite aux événements à Lyon le 21 octobre place Bellecour ( http://rebellyon.info/Temoignages-s...), de nombreuses associations et organisations se sont réunies pour examiner les réponses à donner au franchissement par le gouvernement d’une étape supplémentaire dans sa dérive sécuritaire et sa remise en cause des libertés fondamentales.

Communiqué.

Le gou­ver­ne­ment a fran­chi à Lyon une étape sup­plé­men­taire dans sa dérive sécu­ri­taire et sa remise en cause des liber­tés fon­da­men­ta­les.

Pendant plu­sieurs jours, un chaos social a été orga­nisé, avec des inter­rup­tions « pré­ven­ti­ves » des trans­ports en commun et une sur-pré­sence de poli­ciers lour­de­ment armés, qui étaient là pour main­te­nir un climat d’angoisse, quand ils n’agis­saient pas en pro­pa­ga­teurs de rumeurs.

Le jeudi 21 octo­bre, entre 13h30 et 19h30, plu­sieurs cen­tai­nes de per­son­nes, majo­ri­tai­re­ment des jeunes, voire des mineurs, ont subi, sur ordre de l’auto­rité pré­fec­to­rale, une garde à vue de fait en plein air, place Bellecour, tota­le­ment illé­gale. Elles étaient venues rejoin­dre le cor­tège d’une mani­fes­ta­tion auto­ri­sée, ou pas­saient sim­ple­ment pour se rendre à leur tra­vail ou ailleurs. Elles ont été gazées, fla­sh­bal­lées, matra­quées, arro­sées pen­dant plu­sieurs heures dans la nasse fermée par un double cordon de CRS, de gen­dar­mes et de poli­ciers qu’était deve­nue la place Bellecour.

De plus, de nom­breux témoi­gna­ges nous condui­sent à nous inter­ro­ger sur les pra­ti­ques dis­cri­mi­na­toi­res des forces de l’ordre, dont cer­tains mem­bres pro­fé­raient des inju­res racis­tes ou libé­raient les jeunes selon leur faciès, et qui plus géné­ra­le­ment, ont sys­té­ma­tisé les contrô­les d’iden­tité de toutes les per­son­nes rete­nues sur la place et les pho­to­gra­phies d’iden­tité au faciès.

A ces accu­sa­tions graves, l’auto­rité pré­fec­to­rale doit appor­ter une réponse claire et per­met­tre une véri­fi­ca­tion de tous les dos­siers cons­ti­tués à cette occa­sion ; il est regret­ta­ble que l’auto­rité judi­ciaire n’ait pas été mise en situa­tion d’assu­rer immé­dia­te­ment sa mis­sion de pro­tec­tion des liber­tés indi­vi­duel­les, rela­ti­ve­ment aux mesu­res de réten­tion col­lec­tive, de contrô­les, de véri­fi­ca­tions et de rele­vés d’iden­ti­tés opé­rées en ces cir­cons­tan­ces.

Au sur­plus, la pro­cé­dure de com­pa­ru­tion immé­diate a été uti­li­sée, laquelle ne permet pas une véri­ta­ble défense indi­vi­duelle, repose rare­ment sur des éléments maté­riels de preuve et répond à un souci de média­ti­sa­tion, au risque de méconnaî­tre les prin­ci­pes du procès équitable énoncés par la Cour Européenne des Droits de l’Homme et repris par le Conseil Constitutionnel et la Cour de Cassation.

Les orga­ni­sa­tions sous­si­gnées enten­dent tout faire pour réta­blir les droits démo­cra­ti­ques et les liber­tés fon­da­men­ta­les bafouées et les faire res­pec­ter. Elles appel­lent la popu­la­tion et les orga­ni­sa­tions atta­chées aux droits démo­cra­ti­ques à faire bloc contre l’ensem­ble de ces attein­tes aux droits.

Elles déci­dent d’orga­ni­ser un mee­ting dans la semaine du 24 novem­bre avec témoi­gna­ges, paro­les de juris­tes et inter­ven­tion d’une per­son­na­lité natio­nale don­nant toute leur dimen­sion à ces pra­ti­ques.

Elles déci­dent de récol­ter des témoi­gna­ges – au sens juri­di­que du terme – pour exa­mi­ner d’une part la pos­si­bi­lité d’un dépôt de plainte, d’autre part assu­rer le sou­tien aux inculpés.

Signatures :

CGT (UD Rhône), COVRA (Collectif Villeurbannais pour un Rassemblement Anti-libé­ral), FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique), GAL (Gauche Alter Lyon), MAN (Mouvement pour une Alternative Non-vio­lente), Mouvement des Jeunes Communistes, Mouvement de la Paix Rhône, Parti Communiste Français Rhône, Parti de Gauche, PAG69 (Pour une Alternative de Gauche), RUSF (Réseau Education Sans Frontières), syn­di­cats Solidaires 69,

et les asso­cia­tions et orga­ni­sa­tions sui­van­tes, mem­bres du CIRDEL (Centre d¹Initiatives et de Réflexion pour la Défense des Libertés) : Alternatifs, attac-Rhône, CABIRIA, Europe Ecologie/Les Verts, FSU, Gauche Unitaire, LDH Rhône, MFPF 69 (Planning fami­lial), MRAP, Ras l¹front69, SAF (Syndicat des Avocats de France), SM (Syndicat de la Magistrature)

2) "Appel à témoignages pour un dépôt collectif de plaintes suite à la « garde à vue à ciel ouvert » de Bellecour et du Pont de la Guillotière", site Rebellyon, ( (->http://rebellyon.info/Appel-a-temoignages-pour-un-depot.html]) 7 novembre 2010.

Le jeudi 21 octo­bre, entre 13h30 et 19h30, plu­sieurs cen­tai­nes de per­son­nes, majo­ri­tai­re­ment des jeunes, voire des mineur-e-s, ont subi, sur ordre de l’auto­rité pré­fec­to­rale, une garde à vue de fait en plein air, place Bellecour, tota­le­ment illé­gale. Elles étaient venues rejoin­dre le cor­tège d’une mani­fes­ta­tion auto­ri­sée, ou pas­saient sim­ple­ment pour se rendre à leur tra­vail ou ailleurs. Elles ont été gazées, fla­sh­bal­lées, matra­quées, arro­sées pen­dant plu­sieurs heures dans la nasse fermée par un double cordon de CRS, de gen­dar­mes et de poli­ciers qu’était deve­nue la place Bellecour (extrait du com­mu­ni­qué du 1/11/2010 du col­lec­tif [1]).

Aux fins d’orga­ni­ser un dépôt col­lec­tif de nos plain­tes, le col­lec­tif recueille des témoi­gna­ges écrits et signés de per­son­nes ayant subi la vio­la­tion de leurs droits (droit d’aller de venir, droit de mani­fes­ter) et des com­por­te­ments illé­gaux (vio­len­ces, inju­res, tri au faciès) de la part des force de l’ordre le jeudi 21 octo­bre 2010 sur la place Bellecour et la veille sur la Pont de la Guillotière.
Vos témoignages sont à adresser à l’adresse créée par le collectif à cet effet :

temoi­gnage.bel­le­cour [aro­base] rebel­lyon.info [2]

Le col­lec­tif tien­dra une per­ma­nence tous les mer­cre­dis du mois de novem­bre, de 14h à 20h (excepté le mer­credi 10, jusqu’à 18 h)
au siège de la Ligue des droits de l’homme (5, place Bellecour) afin de vous expli­quer notre démar­che, d’y rece­voir vos témoi­gna­ges le cas échéant en main propre et tenter d’appor­ter une aide aux per­son­nes arrê­tées et/ou condam­nées lors de ces événements.
P.-S.

Un article a été publié à propos de la création de ce collectif : « Casseurs ? Coup de gueule contre certaines organisations lyonnaises » (http://rebellyon.info/Casseurs-Coup...)

Notes

[1] Le collectif est composé de :

CGT (UD Rhône), CIMADE, COVRA (Collectif Villeurbannais pour un Rassemblement Anti-libé­ral), CCRASS (Comité Critique de Réflexion et d’Action Solidaire et Sociale), CRI (Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie), Divercité, FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique), GAL (Gauche Alter Lyon), MAN (Mouvement pour une Alternative Non-vio­lente), Mouvement Jeunes Communistes de France 69, Mouvement de la Paix Rhône, Parti Communiste Français Rhône, Parti de Gauche, PAG69 (Pour une Alternative de Gauche), RESF (Réseau Education Sans Frontières), RUSF (Réseau Universitaires sans Frontières)

et les asso­cia­tions et orga­ni­sa­tions sui­van­tes, mem­bres du CIRDEL (Centre d¹Initiatives et de Réflexion pour la Défense des Libertés) : Alternatifs, attac-Rhône, CABIRIA, Europe Ecologie/Les Verts, FCPE Rhône, FSU, Gauche Unitaire, LDH Rhône, MFPF 69 (Planning fami­lial), Mouvement des jeunes socialistes du Rhône, MRAP, NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), Ras l’front69, Solidaires, SOS Racisme Rhône, SAF (Syndicat des Avocats de France), SM (Syndicat de la Magistrature), Témoins/Caisse de solidarité

[2] Rebellyon n’est pas membre du collectif et ne fait qu’héberger sa messagerie

3) Laurent Mucchielli, "Maintien de l’ordre ou grave entrave au droit de manifester ? (Lyon, 21 octobre)", Blog sur Médiapart, 13 Novembre 2010

http://www.mediapart.fr/club/blog/l...

Que s’est-il passé exactement à Lyon le 21 octobre, lors de la journée de manifestation contre la réforme des retraites ?

On le sait, la journée du 18 avait été le théâtre de scène de pillage par les "casseurs". Le surlendemain (20 octobre), le ministre de l’Intérieur était venu (avec un parterre de journalistes) assurer que force resterait à la loi. Du coup, la manifestation du 21 octobre, a fait l’objet d’un déploiement de forces policières proprement inouï. Sous le regard aérien permanent d’un hélicoptère, des milliers de policiers et de gendarmes, en tenue et en civil, ont été déployés toute la journée, avec moultes gaz et flash-ball, appuyés par des camions "anti-émeutes" équipés de canons à eau. Au milieu d’eux, les manifestants pouvaient même apercevoir les hommes du GIPN cagoulés et armés de fusils à pompe (des unités d’assaut créées pour lutter contre les opérations terroristes type prises d’otages).

A quoi rime un tel déploiement de force ? Bien sûr, officiellement il s’agissait de lutter contre les "casseurs". Mais les témoignages s’accumulent pour dire que les forces de de l’ordre ont exercé ce jour là un niveau de répression totalement disproportionné, commettant des entraves graves au droit de manifester. L’épisode le plus connu est la "garde à vue en plein air" de quelques 500 personnes pendant plus de 5 heures. Et il faudrait apparemment ajouter des contrôles sans fondement, un fichage dont on ignore la base légale, des gazages et matraquages non nécessaires, voire des tirs de flash-ball et autres pistolets lanceurs de balles en caoutchouc (ajoutons que sur les nombreuses photos visionnables notamment sur ce site ( http://www.flickr.com/photos/372995...), on peut voir une fois de plus des images prouvant que des policiers dévoient totalement les règles d’usage de ces armes très dangereuses, on les voit notamment viser des manifestant à seulement quelques mètres de distance et au niveau de la tête).

Devant ces faits, un collectif s’est créé à Lyon (collectifs69 chez orange.fr), comprenant tous les partis, syndicats et associations engagés dans la contestation de la réforme des retraites, ils lancent notamment un appel à témoignage en vu d’un dépôt collectif de plaintes en justice.


Voir aussi

http://rebellyon.info/Temoignages-sur-la-prison.html

http://www.millebabords.org/spip.php?article15421

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