Une tribune pour les luttes

Communiqué de presse du Collectif "Fini les concessions"

Le dîner du club du Siècle était bien gardé ...

Les CRS se démènent sans compter pour protéger les élites parisiennes

Article mis en ligne le vendredi 26 novembre 2010

http://www.politis.fr/Le-diner-du-Siecle-etait-bien,12280.html

Il s’agit du collectif qui avait appelé à ce rassemblement, le communiqué a été diffusé dans l’après-midi du 25 novembre

Le club du Siècle, qui réunit chaque mois les élites patronales, politiques et médiatiques françaises pour un somptueux dîner entre amis, vient d’essuyer un revers historique. Le mercredi 24 novembre, ce banquet habituellement discret a en effet reçu la visite de quelque trois cents indésirables venus pique-niquer sur le trottoir de l’hôtel Crillon, place de la Concorde à Paris.

Effrayés par ces trouble-fêtes armés de cotillons et d’assiettes dorées ornées d’un pavé, de nombreux journalistes membres du Siècle, parmi lesquels Emmanuel Chain, Michel Field, Arlette Chabot, David Pujadas et Laurent Joffrin, ont préféré rester chez eux ou battre en retraite. Étaient en revanche présents Jean-Pierre Elkabbach, Sylvie Pierre-Brossolette et Alexandre Adler, qui pour rien au monde ne raterait l’occasion d’un repas copieux. Reste que, pour la première fois dans l’histoire du Siècle, plusieurs membres éminents de la confrérie ont été privés de dîner.

La police était pourtant venue en nombre pour les rassurer. Casquées, harnachées et matraques au poing, les troupes anti-émeutes ont d’abord dressé un cordon infranchissable autour des manifestants, selon la technique dite de la « garde-à-vue à ciel ouvert » expérimentée récemment place Bellecour à Lyon, et ont plongé cette partie de la place dans le noir afin de pouvoir la «  nettoyer » tranquillement, selon la technique éprouvée du couvre-feu. Cette précaution a certes sauvé le gueuleton du Siècle d’une annulation piteuse, toutefois elle n’a pas empêché les convives – dont l’ancien numéro deux du Medef Denis Kessler, l’ex-secrétaire générale de la CFDT Nicole Notat, la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet et le député UMP François d’Aubert – d’essuyer quelques jets d’œufs, de farine et de serpentins.

La privatisation de l’espace public s’est ensuite logiquement conclue par la mise en danger de certains manifestants, contraints de fuir le harcèlement policier en courant au milieu de la circulation automobile, puis par l’arrestation musclée d’une cinquantaine de pique-niqueurs, parmi lesquels deux membres de notre collectif, Pierre Carles et Michel Fiszbin, ainsi que d’un client allemand de l’hôtel Crillon qui passait par là. Emmenés aux commissariats du 11ème et du 20ème arrondissements, nos camarades ont eu droit à une fouille en règle avant d’être relâchés tard dans la nuit.

Le Collectif Fini les Concessions – Branche armée de patience (CFC-BAP) se félicite néanmoins du succès de ce rassemblement, qui n’en restera pas là. Fidèle à sa devise : « Nous ne vous oublierons jamais ! », le CFC-BAP appelle à renouveler l’opération tous les mois.

http://www.homme-moderne.org/societe/politics/flc/



Les CRS se démènent sans compter pour protéger les élites parisiennes
OLIVIER VILAIN, PARIS

http://www.lecourrier.ch/index.php?name=News&file=article&sid=447506

(...)

Les forces de l’ordre étaient, elles, bien là. Au total, plusieurs centaines de policiers en civil et de CRS.

Les trois groupes de manifestants ont été encerclés, puis rassemblés. « C’était assez insidieux. Nous nous tenions pacifiquement devant l’Hôtel Crillon. L’esprit était bon enfant. On voit d’abord un cordon de CRS devant soi. Au bout d’un moment, on s’aperçoit qu’ils sont aussi derrière nous. A partir de cet instant, c’est fini. On ne peut plus sortir du cercle », raconte un autre organisateur du pique-nique festif, Michel Fiszbin, également pionnier des radios libres et de la télévision associative Zalea TV.

Les manifestants pris dans la nasse sont de plus en plus pressés. Les différents témoins indiquent que le cercle n’a cessé de diminuer. A force, ils étaient si serrés qu’il leur était difficile de respirer. « C’est assez nouveau comme technique policière. C’est un peu une garde à vue en plein air. L’éclairage public a même été éteint. Heureusement, j’ai profité d’une percée pour sortir hors du cordon de CRS », déclare l’un des organisateurs, Olivier Cyran, qui était l’une des chevilles ouvrières du journal satirique de critique des médias Le Plan B, avant la disparition du titre. D’autres ont moins de chance : « Je me suis fait attraper par les cheveux ; j’ai encore mal », se plaint Ornella, membre du collectif Action Critique Média2. Lors de la percée, certains se sont retrouvés poursuivis par la police en pleine place de la Concorde, au milieu de véhicules roulant à toute vitesse. « C’est une chance qu’il n’y ait pas eu de blessés », relèvent les différents organisateurs.

Au bout d’une heure et demie environ, une cinquantaine de manifestants sont réunis dans les fourgons des forces de l’ordre, y compris Michel Fiszbin et Pierre Carles. Là, il doivent par deux fois décliner leur identité et patienter encore. « Interdiction d’aller aux toilettes ! On a dû faire quelque chose de grave », ironise Michel Fiszbin. Puis, une fois au commissariat, ils ont une nouvelle fois dû décliner leur identité, avant d’être relâchés autour de minuit.

« Cette technique de coercition a été utilisée à Lyon lors des manifestations contre la loi repoussant l’âge de la retraite. Sur la place Belcour et sur le pont de la Guillotière où les manifestants n’ont pu franchir le cordon de CRS qu’après avoir été photographiés », explique Bruno Guichard, qui anime à Lyon, le Cirdel, un collectif de défense des libertés. Pour la petite histoire, la police avait déjà bloqué une manifestation sur le même pont, le 17 octobre 1961, en pleine guerre d’Algérie. Il s’agit donc du rétablissement d’une vieille tradition policière qui était tombée en désuétude.
« Cette technique est caractéristique d’une nouvelle stratégie de la tension. Les manifestants cernés et compressés peuvent devenir violents, paniquer... C’est le meilleur moyen d’obtenir des poursuites pour rébellion, relève la magistrate Evelyne Sire-Marin. Au sein de la Ligue des droits de l’Homme, nous examinons de très près l’apparition de cette pénalisation des mouvements sociaux. »

Quant à eux, les membres du collectif « Fini les concessions » ont annoncé qu’ils avaient déjà pris rendez-vous pour le prochain dîner du « Siècle ». I

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