Une tribune pour les luttes

Acharnement

Marseille. Ce matin, il y a encore eu une descente policière à la Maison du peuple kurde et aux maisons de ses militants.

Environ 300 personnes qui se sont rassemblées dans l’urgence ont descendu la Canebière et se dirigent actuellement (14h30) vers le Palais de Justice derrière une banderole
"Si être Kurde est un crime, nous sommes tous des criminels" .

Article mis en ligne le mardi 7 décembre 2010


http://www.lamarseillaise.fr/soci-t-quartiers/si-tre-kurde-est-un-crime.html

« Si être kurde est un crime… »

08-12-2010

Six personnes ont été arrêté et la Maison du peuple perquisitionnée par les brigades antiterroristes.

Boulevard Longchamp, c’est dépitée et totalement abasourdie qu’une vingtaine de membres de la Maison du peuple kurde accueillait la nouvelle ce matin. Le désordre des locaux indiquait qu’une visite policière y avait été effectuée deux heures plus tôt. Dans le même temps, six personnes ont été interpellées sur commission rogatoire d’un juge de la brigade antiterroriste parisien.
Ce sont des policiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la police judiciaire de Marseille qui ont procédé aux opérations dans la matinée. « Deux frères et leur père à leur domicile, le président de l’association et deux autres personnes à la Maison du peuple kurde ont été embarqués avec des sacs poubelle sur la tête », indique Erol, de l’association des Kurdes de Marseille. Les policiers ont agi sur ordre du juge Thierry Fragnoli dans le cadre d’une enquête sur le financement du PKK (parti des travailleurs kurdes) qui lutte depuis 26 ans pour l’autonomie du Sud-Est de la Turquie. Placées en garde à vue, les six personnes peuvent le rester quatre jours.

Le président de l’association en garde à vue

Parmi elles figure « un membre important du PKK au niveau européen », estiment les enquêteurs, et « certains seraient également impliqués dans des jets de cocktails Molotov à Marignane ». Des accusations infondées, selon Erol, « il n’existe aucun membre important du PKK ici. Quant aux événements de Marignane, je ne vois même pas à quoi on fait allusion. » Cette opération fait suite à une première descente à la Maison du peuple kurde organisée en février dernier. « La démocratie française met un sac sur la tête du peuple kurde », dénonce Nezhat. « Ici, c’est une association culturelle déclarée en préfecture », précise la jeune femme en désignant un instrument de musique fracassé dans la visite du matin. Un groupe folklorique et une trentaine de jeunes viennent régulièrement s’y exercer à la danse et à la musique.
« Nous ne nous laisserons pas déstabiliser », assurent les membres de l’association.

(...)

MYRIAM GUILLAUME


7 décembre 17h.

300 personnes, principalement Kurdes mais pas seulement pour cette réaction immédiate dans l’urgence a descendu la Canebière jusqu’au Vieux-Port et est monté jusqu’au Palais de Justice derrière une banderole Si être Kurde est un crime, nous sommes tous des criminels aux cris de Libérez nos camarades et
Turquie terroriste, France complice

Un sit-in a eu lieu devant le palais pour demander la libération immédiate des emprisonnés.

Il a été
demandé à ce qu’une délégation soit reçue par le procureur.
Des CRS se sont précipités pour barrer l’entrée du palais de justice , mais le procureur a accepté de recevoir une délégation de 4 personnes, les accueillis aimablement, a exprimé sa sympathie pour le Peuple Kurde et expliqué qu’il n’était au courant de rien et ne connaissait pas les chefs d’inculpation.

La délégation a exprimé au procureur sa révolte devant cette politique permanente d’oppression, de répression et d’humiliation de la communauté Kurde de Marseille.

La DCRI avait déjà arrêté le 30 novembre 3 personnes déjà arrêtées au printemps et relachées, dont 2 sont toujours en détention.

La police française a procédé l’arrestation de plus de 50 kurdes depuis janvier pour des motifs politiques. La plupart ont été relachés sans inculpations.

Il y a donc 8 personnes en prison dont le Président de la maison du Peuple Kurde sorti ce matin pour l’humilier avec un sac poubelle sur la tête.

Tout ceci se passe quelques jours après la visite du chef des services secrets turcs pour préparer une visite de Sarko en Turquie et l’annonce de la vente de matériels militaires et d’avions pour ce pays dictatorial où de nombreux journalistes, élus et militants des droits de l’Homme sont pourchassés (Voir en particulier l’article de Mille Bâbords 15738 ).


Ils attendent la Justice !
Etat des lieux après la "perquisition"


Kurdes arrêtés à Marseille : nous exigeons des explications

Au petit matin, le Président de la Maison du peuple kurde de Marseille a été arrêté à son domicile, conduit au siège de son association où cinq autres personnes ont été emmenées par les forces de police, couvertes de sacs poubelle. Ce n’est pas la première fois que se produisent des faits similaires, avec la violence qui les caractérise. Nous condamnons de tels agissements.

La criminalisation des ressortissants kurdes est intolérable. Elle contribue à alimenter des réflexes xénophobes que nous combattrons pied à pied.

Les kurdes de Marseille sont des réfugiés politiques venus chercher ici la liberté qu’on leur déniait dans leur pays. La Maison du peuple kurde est une association culturelle qu’ils se sont donné. Ils travaillent, leurs enfants sont scolarisés, ils participent à la vie de la société.

Il serait insupportable qu’ils payent une volonté officielle ou officieuse d’entretenir de bonnes relations commerciales avec les autorités turques, au moment où se tient le procès politique de 151 personnalités et élus kurdes à Diyarbakir, en Turquie.

N’étant plus au temps des lettres de cachet, nous demandons donc publiquement des explications sur les faits reprochés aux personnes arrêtées. Nous demandons les raisons de cet acharnement envers la communauté kurde.

Pierre Dharréville,

Secrétaire départemental du PCF 13


Mardi 7 décembre 2010

11h.

Acharnement

Marseille. Ce matin, il y a encore eu une descente policière à la Maison du peuple kurde et aux maisons de ses militants.

Descente policière avec cagoules, armes et tout et tout...

Il y a au moins 6 militants arrêtés

Les kurdes comptent sur votre soutien.

Retour en haut de la page

Vos commentaires

  • Le 7 décembre 2010 à 16:39, par Christiane En réponse à : Marseille. Ce matin, il y a encore eu une descente policière à la Maison du peuple kurde et aux maisons de ses militants.

    http://www.mediapart.fr/club/blog/m...

    Ces opérations font suite de rencontre entre l’ancien ministre français des affaires étrangères Bernard Kouchner et son homologue turc, Ahmet Davutoglu. Bernard Kouchner, s’est rendu à Ankara les 11 et 12 octobre pour une visite bilatérale suite à l’invitation de Davutoglu. « Dans le domaine de la sécurité, Kouchner et Ahmet Davutoglu ont évoqué la collaboration entre les deux pays pour la lutte contre le terrorisme et, en particulier contre le PKK qui figure sur les listes des organisations terroristes de l’Union européenne » selon un communiqué du Ministère français des Affaires étrangères. Le ministre français avait évoqué les « 28 membres du PKK emprisonnés en France » lors de sa visite à Ankara, selon les medias turques. « Nous sommes dans le même camp » avait déclaré le ministre qui avait annoncé que la visite de M. Sarkozy en Turquie s’effectuera début de l’année 2011. Cette collaboration entre ces deux pays intervient curieusement après le cessez-le-feu décrété le 13 août par le PKK pour une solution pacifique à la question kurde.

    (...)

  • Le 7 décembre 2010 à 20:15, par Christiane En réponse à : Communiqué de Reporters sans frontières du 1er décembre 2010.

    http://fr.rsf.org/turquie-la-turqui...

    La Turquie doit briser le carcan législatif qui pèse sur la liberté de la presse

    Reporters sans frontières s’alarme de la situation désastreuse de la liberté de la presse et d’expression en Turquie, alors qu’à l’approche de la fin de l’année 2010 sonne bientôt l’heure du bilan. Les poursuites, condamnations des médias et incarcérations des journalistes se multiplient à un rythme frénétique, ceci en raison d’un cadre législatif élaboré et liberticide. Médias et journalistes sont entravés par un arsenal d’articles de loi qui entretient un véritable régime de censure. Toute déclaration ou publication concernant de près ou de loin les sujets considérés tabous par les autorités turques (la question des minorités kurdes et arméniennes, l’armée, la dignité de la nation, Atatürk) expose son auteur à des poursuites. Les atteintes à la liberté d’expression sont régulièrement critiquées par la Commission européenne chargée d’étudier la candidature de la Turquie, notamment dans son dernier rapport semestriel rendu le 9 novembre 2010.

    (...)

    Le texte le plus problématique reste la Loi anti-terroriste (LAT) n° 3713 de 1991 et ses amendements de 2006. Plus de 13 journalistes, rédacteurs en chef et directeurs de publication ont été poursuivis pour « propagande d’une organisation terroriste » à partir de l’article 7 alinéa 2 de cette loi. Cinq d’entre eux ont été acquittés par la cour d’assises d’Istanbul le 23 novembre 2010. Les autres sont toujours exposés à une peine de 7,5 ans de prison. Trop large, la notion de « propagande » sanctionne systématiquement toute allusion à la question kurde. De nombreux médias (Azadiya Welat, Rojev, Günlük, Devrimci Demokrasi) sont régulièrement suspendus en vertu de ce même article.

    De plus, quatre journalistes (Vedat Kursun, Ozan Kilinç, Gurbet Cakar et Bedri Adanir) sont actuellement détenus pour avoir rendu publiques des déclarations en provenance du Parti des Travailleurs Kurdes (PKK). Or, l’article 6 alinéa 2 de la Loi anti-terroriste prévoit une peine de trois ans de prison pour « toute diffusion de déclarations et de communiqués émanant d’organisations terroristes ».

    La situation particulièrement déplorable de la liberté de la presse s’explique à la fois par le contenu de lois éminemment répressives et par leur utilisation, souvent abusive, par des magistrats. A l’inverse, l’impunité reste de vigueur concernant les cas d’attentats envers les journalistes. Le procès des assassins du journaliste Hrant Dink est émaillé de reports et d’obstacles qui témoignent du peu de volonté politique d’éclaircir cette affaire. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a d’ailleurs condamné l’Etat turc, le 14 septembre dernier, pour avoir manqué de protéger la vie de Hrant Dink, directeur de publication de l’hebdomadaire Agos, abattu le 19 janvier 2007 devant les locaux du journal.

    Ce carcan législatif rend impossible l’exercice du journalisme. Il est donc indispensable et urgent de réformer en profondeur ces textes et d’abolir les articles liberticides du Code pénal et de la Loi anti-terroriste. Cela afin d’instaurer un véritable climat de liberté d’expression, d’information et de débat sur toutes questions.

    Reporters sans frontières demande de nouveau aux autorités turques d’amorcer cette réforme. L’organisation appelle également l’Union européenne à exiger de la Turquie qu’elle s’aligne sur les standards internationaux en matière de liberté de la presse et d’expression. Le pays se trouve à la 138e place sur 178 au classement mondial de la liberté de la presse 2010, publié le 20 octobre par Reporters sans frontières.

  • Le 8 décembre 2010 à 10:51, par Christiane En réponse à : Marseille. Ce matin, il y a encore eu une descente policière à la Maison du peuple kurde et aux maisons de ses militants.

    Le Kurdistan a été divisé en 4 en 1923 par la France et l’Angleterre entre la Turquie, l’Irak, la Syrie et l’Iran, d’où l’implication et la responsabilité de la France . Les Kurdes sont 40 millions mais ils n’ont même pas le droit de parler et apprendre leurs langue maternelle, ni de donner le prénom qu’ils veulent à leurs enfants.

    Les kurdes cherchent leur reconnaissance et non rien avoir avec les gangs ou la mafia. Jusqu’à maintenant, dans toutes ces perquisitions, il n’y a eu aucune saisie d’armes ou de drogues dans une association kurde ou sur un militant kurde, ni aucun attentat terroriste en France

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Répression c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 1265