Une tribune pour les luttes

Marseille

La répression contre la communauté kurde continue.

Un jeune kurde a été arrêté par la police. Il est le 10e kurde arrêté à Marseille depuis fin novembre.

Article mis en ligne le mardi 21 décembre 2010

http://www.mediapart.fr/club/blog/maxime-azadi/201210/un-autre-kurde-arrete-marseille

20 Décembre 2010


Un autre kurde arrêté à Marseille

Par Maxime Azadi

Un jeune kurde, passé au commissariat de police à Marseille pour poser une signature imposée par les autorités, a été arrêté par la police. Il est le 10e kurde arrêté à Marseille depuis fin novembre.

Le jeune homme kurde, appelé O. K., est parti le 15 décembre au commissariat de police pour poser sa signature et n’est plus revenu depuis cette visite. On ignore les motifs de cette arrestation.

Il avait déjà été arrêté le 2 octobre 2010 à Marseille par la police anti-terroriste et transferé à Paris, puis libéré sous surveillance qui lui obligeait régulièrement de signaler sa présence par une signature au commissariat.

Au moins 10 kurdes ont été interpelés depuis fin novembre par les services de police anti-terroriste. Les forces de police avait arrêté le 7 décembre le Président de la Maison du peuple kurde de Marseille à son domicile. Il avait été conduit au siège de son association où cinq autres personnes, dont une femme enceinte avaient été emmenées par les forces de police, couvertes de sacs poubelle. Les six personnes, «  membres présumés de l’organisation séparatiste kurde PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) » selon des sources judiciaires, ont été mis en examen le 11 décembre à Paris par le juge antiterroriste Thierry Fragnoli.

Trois autres kurdes avaient été arrêtés le 30 novembre par la police à Marseille. La police française a procédé l’arrestation de plus de 50 kurdes depuis janvier pour des motifs politiques.

2500 kurdes et leurs amis étaient dans les rues de Marseille le 11 décembre 2010 pour protester contre la politique systématique de criminalisation de la communauté kurde en Europe.

Ces opérations visant les milieux kurdes interviennent au moment où kurdes de Turquie cherchent à résoudre le problème kurde par les voies pacifiques et démocratiques après le cessez-le-feu du PKK déclaré le 13 aout. Elles font suite aussi de la visite de Bernard Kouchner, l’ancien ministre français des affaires étrangères, à Ankara les 11 et 12 octobre. Kouchner avait évoqué la visite de Hakan Fidan, le patron du MIT (services secrets turcs) effectuée récemment à Paris, lors d’une rencontre avec son homologue turc Ahmet Davutoglu. « 28 membres du PKK emprisonnés en France » avait-il déclaré, soulignant la coopération entre ces deux pays dans tous les domaines.

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Voir aussi Mille Bâbords 15985


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Vos commentaires

  • Le 26 décembre 2010 à 20:23, par Christiane En réponse à : Pour Habibollah Latifi, prisonnier politique kurde menacé de mort en Iran

    26 Décembre 2010

    Par Daniel Salvatore Schiffer

    Il faut beaucoup de courage moral, allié à une tout aussi énorme volonté politique, pour oser s’enchaîner, bravant le froid polaire qui nous envahit en cet hiver particulièrement rude, aux grilles de l’ambassade de la République islamique d’Iran, à Paris, y entamant, de surcroît, une grève de la faim au finish. C’est ce que, dotés ainsi d’une détermination à toute épreuve, viennent cependant de faire en ce jour de Noël, avant que la police française ne les disperse après avoir scié leurs chaînes, six activistes du « Mouvement Vert » - militants pacifistes proches de Mir Hossein Moussavi, candidat réformiste lors des dernières élections présidentielles de ce pays - pour s’opposer à l’exécution annoncée, mais apparemment reportée à une date inconnue, d’Habibollah Latifi, étudiant kurde emprisonné depuis 2008 et condamné à mort en 2009, lors d’une parodie de procès orchestrée par la Cour Suprême de Téhéran, pour sa participation présumée à des opérations armées dans le Kurdistan iranien.

    C’est ce dimanche 26 décembre 2010, en effet, que devait être exécuté, par pendaison, ce jeune prisonnier politique, ainsi que vient de le rappeler très opportunément, mais de manière tragique surtout, le « comité indépendant contre la répression des citoyens iraniens ».

    Habibollah Latifi, placé maintenant depuis plusieurs semaines en cellule d’isolement dans la prison de Sanandaj, n’est pas le seul, du reste, à attendre que soit appliquée cette sentence particulièrement révoltante, tant elle nous apparaît aujourd’hui, au XXIème siècle, aussi rétrograde qu’injuste et même, carrément, barbare. _ Car dix-sept autres prisonniers kurdes, gens dont le seul tort est de revendiquer l’existence à part entière de leur nation comme de leur culture, se trouvent en ce moment, eux aussi, dans ce même couloir de la mort en raison de leur appartenance à des organisations arbitrairement interdites en Iran (mais également, fait que l’Occident passe cependant là allègrement sous silence pour d’évidents motifs géostratégiques, en Irak et en Turquie).

    D’où cet appel que nous adressons à nouveau, après la tristement célèbre affaire Sakineh (même si ce sont certes là des cas extrêmement différents), aux autorités politico-religieuses de la République islamique d’Iran, en les personnes du président Mahmoud Ahmadinejad et de l’ayatollah Ali Khamenei : que cesse une bonne fois pour toutes, au nom de la dignité humaine tout autant que la liberté des peuples, ce genre, particulièrement odieux, d’assassinat politique !

    DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

    * Philosophe, professeur invité au « Collège Belgique » (sous l’égide de l’Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique et le parrainage du Collège de France), promoteur de la « lettre ouverte aux autorités iraniennes » en défense de Sakineh et auteur de l’essai « Critique de la déraison pure - La faillite intellectuelle des ‘nouveaux philosophes’ et de leurs épigones » (Bourin Editeur).

  • Le 10 janvier 2011 à 10:02, par Christiane En réponse à : Le kurde, une langue inconnue des juges du tribunal de Diyarbakir et … des manuels scolaires français

    Anne Guezengar

    http://www.turquieeuropeenne.eu/article4529.html

    lundi 10 janvier 2011

    Connaissant le sens de l’humour des Kurdes, je suis sûre qu’on a dû bien rire dans les restaurants de Diyarbarkir en apprenant la nouvelle. Des avocats chargés de la défense de certains des nombreux élus, cadres du parti BDP, militants ou représentants de la société civile kurde dont le procès se déroule (et vient d’être ajourné au 13 janvier) dans la principale ville kurde de Turquie, avaient décidé de s’exprimer en kurde. Ils ont été expulsés du tribunal. Motif : ils s’exprimaient dans une langue…inconnue !

    Ces messieurs (et peut-être dames) travaillent - et donc vivent - à Diyarbakir, mais n’ont même pas réalisé que le kurde y était parlé et même écrit ! Ils ont bien dû avoir dans les mains un ou deux exemplaires du journal kurde Welat pourtant, dont certains des journalistes sont emprisonnés. Si la langue dans laquelle ils ont écrit leurs articles est une langue inconnue, et donc indéchiffrable, sous quel motif ont-ils été inculpés alors ? Certes, ce ne sont peut-être pas les mêmes juges qui les ont envoyés en prison. Mais à défaut de rencontrer de temps à autre les indigènes locaux, ils pourraient au moins se parler entre collègues, histoire d’être moins ignorants des réalités.

    Pour ces juges donc, il existe en Turquie une chaîne de TV d’Etat (TV6) qui s’exprime dans une langue inconnue, Aynur a chanté dans une langue inconnue lors du gala d’ouverture d’Istanbul capitale européenne de la culture, et dans ses meetings à Diyarbakir, Recep Tayyip Erdogan, le chef du gouvernement adresse régulièrement quelques mots d’une langue inconnue à son auditoire…

    Certes, il y a sûrement pas mal de gens en Turquie pour considérer le kurde comme une langue de gueux. Certains supportent difficilement d’entendre les convives de la table de restaurant voisine s’exprimer en kurde, pensant y déceler un acte subversif mettant l’unité de la République en grave danger (ceux là doivent considérer que la Suisse doit être au bord de la dislocation avec le nombre de langues qui y sont parlées). Mais ceux qui ignorent qu’il existe une (en fait plusieurs) langue kurde ne doivent pas être légion.

    Ouf, les juges du tribunal de Diyarbakir sont quand même assurés de trouver quelques soutiens indéfectibles. Et c’est dans les manuels scolaires d’histoire géographie de l’Etat qui a servi de modèle à leur république jacobine, qu’on en trouve un magnifique exemple. Dans un chapitre sur la diversité des langues d’un cours de première de lycée français, on apprend que le breton, le basque ou le catalan sont des langues qui existent et que les langues minoritaires sont défendues au sein de l’UE (et que c’est magnifique). Mais qu’on ne trouve qu’une seule langue en Turquie : le turc.

    Espérons que cette solidarité à l’idéologie kémaliste n’ira pas jusqu’à interdire le Q, le X et le W, comme en Turquie. Quoique les ados ne seraient peut être pas fâchés de voir la langue de leurs manuels scolaires commencer à ressembler à celle de leurs messages : Ki, Ke pkoi etc…(même si les kentin, kzavier et autres vilfried ne seraient sans doute pas ravis).

    Des lettres très subversives, comme le sait le sociologue turc Ismail Besikci qui a déjà passé plus de 20 ans en prison pour avoir refusé de prétendre qu’il ne croyait pas à ce qu’il avait écrit. Il est à nouveau traîné devant les tribunaux pour un article qui ne convient pas à l’idéologie officielle. Et avoir choisi d’orthographier (avec un Q et non un K) Qandil , la montagne kurde où se trouve les principaux camps du PKK, constituerait un élément à charge de son soutien à une organisation terroriste, selon des juges du tribunal d’Istanbul.

    Allons bon, Kandil serait une montagne turque, mon Q dirait Zazie, que les juges du tribunal de Diyarbakir ne doivent certainement pas connaître non plus. Avec un nom pareil, Queneau, est sûrement sympathisant d’une organisation terroriste.

  • Le 22 février 2011 à 02:59, par Visan Yfy Mab Ar Floc’h En réponse à : Le kurde, une langue inconnue des juges du tribunal de Diyarbakir et … des manuels scolaires français

    "un cours de première de lycée français, on apprend que le breton, le basque ou le catalan sont des langues qui existent"

    Malheureusement, elles existent sur le papier, et dans la réalité on ne fait que rabaisser son usage et ses locuteurs à des pauvres anarchistes écervelés !

    Par ex. Il est possible de s’exprimer en Anglais à la préfecture de Guingamp, et je vous assure que vous serez reconduits sous escorte si vous parlez breton au guichet... alors que les brittophones sont plus nombreux que les anglophones dans cette ville.

    La Poste se vante de faire un pas en avant pour les langues minoritaires en développant prochainement l’arabe dans ses agence du centre, très belle initiative faux-cul car cela cache les courriers envoyés aux maires de Bretagne pour supprimer tout nom de lieux breton et les franciser définitivement ! Sans parler du refus de la poste de distribuer le courrier en breton ou tout simplement aux personnes ayant la lettre C’H dans son patronyme !!!

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