Une tribune pour les luttes

Une chaîne humaine de 1000 personnes contre le mandat d’arrêt européen

Arrestations d’une "violence inouïe" de trois jeunes de Segi en compagnie d’élus du Pays basque.
+ Deux élus et une militante de Segi en grève de la faim

Article mis en ligne le mardi 8 mars 2011

Une chaîne humaine de 1000 personnes contre le mandat d’arrêt européen

A l’appel du Collectif contre le mandat d’arrêt européen, un collectif qui regroupe les principales associations et syndicats basques, les partis Abertzaleen Batasuna et Batasuna, ainsi que le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et le syndicat Solidaires, un millier de personnes ont participé samedi à une "chaîne humaine" pour dénoncer l’application des mandats d’arrêt européens (MAE), surtout les MAE contre les militants basques arrêtés en France pour être remis à la justice espagnole.

Revêtus de chemisettes orange, environ mille militants se sont alignés sur la RN10 entre le rond-point Saint-Léon et le Cadran à Anglet, brandissant des banderoles dénonçant les extraditions et les MAE.

Le Collectif a dénoncé les opérations policières et arrestations menées ces derniers jours au Pays Basque nord. Au total sept jeunes militants basques, membres de l’organisation Segi, interdite en Espagne, ont été arrêtés en vertu de mandats d’arrêt émis par Madrid.
Les sept militants faisaient partie d’un groupe de huit membres de Segi qui s’étaient réunis le 21 février à Ispoure pour dénoncer publiquement les mandats d’arrêt européen qui pèsent sur eux et la "politique répressive" exercée à leur encontre. Les jeunes avaient échappé à des coups de filet opérés au Pays Basque sud en octobre et décembre contre Segi.

Entré en vigueur en France le 12 mars 2004, le mandat d’arrêt européen a été mis en place à la demande de l’Espagne pour simplifier les procédures d’extradition. Le mandat d’arrêt est dénoncé par les organisations des droits de l’Homme comme "permettant de museler les opposants politiques, notamment par une extension abusive de la notion de "terrorisme" qui peut englober désormais toute expression politique tant soit peu radicale".

Les mobilisations contre le mandat d’arrêt européen se sont intensifiées au Pays Basque nord après le feu vert de la justice française au MAE de l’Espagne à l’encontre d’Aurore Martin, ancienne dirigeante de Batasuna, parti indépendantiste légal en France mais interdit en Espagne.

Avec Aurore Martin, le MAE était appliqué pour la première fois envers une militante politique basque de nationalité française pour des supposés "crimes et délits" qui, aux yeux de la loi française, n’en sont pas, ce qui a poussé de nombreuses voix du monde politique et associatif à s’élever contre l’application du mandat d’arrêt européen.


7 Mars 2011

http://blogs.mediapart.fr/blog/colette-larraburu/070311/deux-elus-et-une-militante-de-segi-en-greve-de-la-faim

Deux élus et une militante de Segi en grève de la faim

Par Colette Larraburu

Hendaye, zone des Joncaux, lundi 7 mars, à 16 h 30. Deux élus, Iker Elissalde d’Hendaye et Xabi Irigoien de Briscous, accompagnant Irati Tobar, militante basque espagnole de Segi - mouvement indépendantiste de la jeunesse interdit en Espagne, mais pas en France -, ont annoncé qu’ils entamaient une grève de la faim jusqu’au 19 mars, veille des élections cantonales. A noter que la jeune fille (24 ans) est visée par un mandat d’arrêt européen. Elle est également la seule rescapée des huit membres de Segi, arrêtés la semaine dernière par la police française. Dans de rudes conditions, pour certains d’entre eux, selon les élus qui les accompagnaient lors de leur arrestation (conf. article Médiapart "On s’en fout, petit con" http://blogs.mediapart.fr/blog/cole....)

Les trois grévistes se sont installés dans un local municipal d’Hendaye, situé dans l’immeuble qui abritait les anciens bureaux de l’autoport. Ils étaient accompagnés d’une dizaine d’élus du Pays basque et du conseiller général d’Hendaye, Kotte Ecenarro (PS). Selon Iker Elissalde : "cette grève de la faim fait suite à une série d’épisodes qui se sont succédé depuis décembre dernier. A savoir le mandat d’arrêt européen délivré à l’encontre d’Aurore Martin, pour son appartenance à Batasuna (parti politique indépendantiste interdit en Espagne, mais pas en France). Un mandat d’arrêt européen qui vise une activité politique légale en France. Aurore est entrée en clandestinité pour échapper à sa remise par la justice française à la justice espagnole où elle risque douze ans de prison. Plusieurs élus ont annoncé publiquement leur intention d’héberger Aurore Martin qui, par ailleurs, se présente aux prochaines élections cantonales comme suppléante, sous la bannière d’EH Bai sur le canton de Tardets. S’en est suivie, l’arrestation, plutôt musclée, de sept militants sur huit de Segi, qui avaient investi pendant cinq jours la salle Omnisports d’Ispoure pour dénoncer leur situation (conf. article Médiapart, "Huit jeunes indépendantistes jouent leur va-tout" http://blogs.mediapart.fr/blog/cole...). Nous demandons à la France et à l’Espagne qu’elles s’engagent à respecter les droits politiques basques, au moment, où un processus démocratique est en train de se mettre en place. Nous demandons à l’Espagne qu’elle légalise le nouveau parti "Sortu"et que la France annule ces mandats d’arrêt européen. Enfin, nous invitons toutes les citoyennes et citoyens à venir à notre rencontre durant notre grève de la faim pour débattre de ces sujets. En particulier sur la torture que subissent ces jeunes en Espagne lorsqu’ils se font arrêter."

Chaîne d’élus

Au Pays basque français, afin d’héberger Irati Tobar, une véritable chaîne d’élus s’est mise en place, à l’image de la chaîne humaine qui a réuni, samedi dernier à Bayonne, quelque 1000 personnes en signe de protestation contre l’application de ces mandats d’arrêt européen. En fait, ce sont une bonne dizaine d’élus du Pays basque, pour la plus grande part des élus abertzale (patriote en langue française), mais aussi du PCF comme Yvette Debarbieux élue à Saint-Jean-de-Luz ou du PS comme le conseiller général Kotte Ecenarro, qui se portent volontaires pour la soustraire aux forces de l’ordre. Ce dernier se dit choqué par la traduction de ce mandat d’arrêt européen dans les faits. Il n’a pas hésité à accompagner Irati Tobar, avec deux autres élus du groupe de gauche hendayais, dans le véhicule qui la transportait de la maison où elle était hébergée à l’endroit où elle a entamé la grève de la faim. Daniel Romestant (Front de gauche du Pays basque), présent à Hendaye, a déclaré pour sa part, avoir dénoncé dès le congrès de Versailles, les dangers de l’application de ce mandat d’arrêt européen : "la justice française examine la forme, pas le fond. Cette législation a harmonisé les procédures de police, pas celles de la justice."

Reste à connaître le sort que réserve la justice à Irati Tobar et Aurore Martin.


MAE : plainte des élus à la suite des violences

A la suite des arrestations de militants de Segi, sous le coup d’un mandat
européen, plusieurs élus locaux qui les accompagnaient mercredi dernier
avaient déjà dénoncé la « violence inouïe » avec laquelle s’étaient
déroulées ces arrestations. Il s’agissait de la conseillère régionale
Alice Leiciagueçahar, d’élus d’Urrugne et de Gamarthe et de deux
conseillers municipaux de Saint-Pée-sur-Nivelle, Eliane Etxeberria et
Jean-François Béderède qui accompagnaient les jeunes de Segi à bord de
leurs véhicules. Tous ces élus avaient déclaré publiquement qu’ils étaient
prêts à héberger les militants de Segi.

Hier, plusieurs de ces élus ont consulté un avocat en exprimant leur
volonté de porter plainte pour dégradation de matériel, coups et blessures
et menaces avec armes. Nous avons joint Jean-François Béderède, élu
senpertar qui nous a indiqué avoir reçu, lui et sa collègue Eliane
Etxeberria, le soutien de la maire de Saint-Pée-sur-Nivelle : « Elle a été
choquée, elle ne comprend pas. Je pense pour ma part que l’on ne peut pas
laisser faire ce genre de choses. Certes, nous ne nous faisons guère
d’illusions sur la suite juridique qui sera donnée à ce dépôt de plainte.
Je tiens à dire que les personnes ont été très traumatisées.
Personnellement j’ai eu la vitre de mon véhicule cassée et j’ai été
insulté et menacé par une arme le matin et l’après-midi »
.

Ce qui a principalement interloqué les élus est la manière dont les forces
de police ont procédé à ces arrestations : « Nous avions déclaré
publiquement que nous hébergerions ces jeunes gens, ces arrestations
auraient pu se dérouler normalement, sans violence inutile »
, ajoute J.-F.
Béderède.

Quant au sens de cette action solidaire, l’élu senpertar affirme « avoir la
conscience tranquille. J’ai fait mon devoir, je ne peux pas admettre une
telle injustice. Ce que nous avons fait, nous l’avons fait en étant
conscients de nos actes. A l’heure actuelle, des personnes, ces jeunes en
l’occurrence, risquent la torture et la prison pour des idées politiques
qu’ils défendent sans violence.

Que l’on soit d’accord ou non avec leurs idées n’est pas le fond du
problème. Chacun doit pouvoir défendre des idées politiques
 ». Et J.-F.
Béderède se pose la question : « Est-ce qu’un jour les Basques devront
porter sur leurs chemises un lauburu ou un piment d’Espelette ?
 » Référence
à une époque de sinistre mémoire. Par ailleurs, J.-F. Bédérède
souhaiterait que les grands élus réagissent à une situation qu’il juge
révoltante : « Dans un contexte, où l’organisation armée ETA a décrété un
cessez-le-feu vérifiable, il y a un chemin de paix qui se dessine. Mais je
crains que les intérêts politiques et les chèques à la fin du mois ne
passent avant tout pour certains. Si cela était à refaire, je le referai ».

Protestation des élus régionaux d’Europe Ecologie-Les Verts
Les élus « adressent leur solidarité à leur collègue Alice Leiciagueçahar
ainsi qu’aux élus basques qui ont hébergé des jeunes militants de Segi.
Les violences dont ils ont été victimes sont intolérables. La méthode avec
laquelle ces jeunes militants ont été interpellés est effarante dans la
mesure où les élus avaient rendu publique leur action. Les militants de
Segi visés par un mandat d’arrêt européen affirment avoir passé la
frontière pour se réfugier en Pays Basque français par crainte d’une
arrestation et de mauvais traitements qui pourraient s’ensuivre.
L’utilisation de ces MAE est inquiétante, le cas d’Aurore Martin n’est pas
sans le rappeler
 ».

Béatrice MOLLE

http://www.lejpb.com/paperezkoa/201...


Touche pas à mon élu

Trois jeunes de Segi parmi les huit qui s’étaient installés dans la salle
Bentaberry d’Ispoure la semaine dernière ont été arrêtés hier de manière
« extrêmement violente » selon les élus locaux qui les accompagnaient.

Xalbador et Jazint Ramirez, tout d’abord, ont été interpellés vers 9h30
alors qu’ils se rendaient à une conférence de presse du Collectif contre
le mandat d’arrêt européen à Bayonne.
Selon les élus municipaux de
Saint-Pée-sur-Nivelle, Jean-François Béderède et Eliane Etxeberria, qui
les y accompagnaient, l’arrestation a été d’une « violence inouïe ». A
hauteur d’Arcangues, une voiture leur a barré le chemin et ce qu’ils
supposent être des policiers ont pointé leurs armes sur eux. Jean-François
Béderède, l’un des élus raconte : « Il y avait trois voitures banalisées et
sept ou huit policiers en civil, parmi ceux-ci deux parlaient espagnol.
Ils ne se sont pas identifiés. J’ai fait état de notre qualité d’élus et
l’un d’eux m’a répondu `On s’en fout que tu sois élu, petit con, tu n’as
pas de couilles’. Nous avons essayé de sortir de la voiture, mais ils nous
ont refermé les portières sur les jambes. Nous voulions partir avec les
jeunes et avons réclamé d’être emmenés avec eux, mais les policiers nous
ont menacés avec leurs armes... pour ne pas nous embarquer. Drôle de
paradoxe ! ».

Le même J.-F. Béderède connaîtra quelques heures plus tard la même
mésaventure, toujours à Arcangues. Accompagné d’Alice Leiciaguecahar,
conseillère régionale d’Europe Ecologie, et de Lutxi Oxandabaratz,
conseillère municipale de Gamarthe, ils accompagnaient Endika Perez, un
autre des jeunes de Segi visé par un MAE qui avait participé à la
conférence de presse. Après avoir pris un café à la place Saint-André dans
un Petit-Bayonne quadrillé par des policiers en civil, ces quatre
personnes ont pris la route de Saint-Pée-sur-Nivelle. Arrivés à hauteur de
la pharmacie d’Arcangues, une voiture de police banalisée leur a coupé la
route tandis que d’autres véhicules arrivaient par l’arrière. Les
policiers sont sortis armes au poing. M. Béderède est sorti et a été
contraint sous la menace des armes de mettre les mains sur le capot. Là
encore, il semblerait que les policiers ne se soient pas identifiés. Selon
les témoins, les policiers ont commencé à frapper sur la voiture et ont
fait exploser une vitre du véhicule « alors que les portières étaient
ouvertes
 », souligne l’élu senpertar. La conseillère municipale de Gamarthe
explique quant à elle : « Ils nous disaient de sortir mais en même temps
ils cognaient sur les portières et donc nous ne pouvions sortir
 ». La
conseillère régionale affirme, elle, avoir voulu sortir, mais les
policiers lui ont « refermé la portière sur la jambe ». Une autre élue,
Teresa Halsouet, d’Urrugne, aurait quant à elle été projetée au sol par
les membres des forces de l’ordre. Selon les témoins, elle aurait reçu des
coups de pied et a été blessée à l’arcade sourcilière. Mme Oxandabaratz,
elle, aurait reçu des éclats de verre et a été blessée aux mains. Les élus
affirmaient hier soir qu’ils allaient porter plainte.

Entre ces deux arrestations avait eu lieu, donc, une conférence de presse
du Collectif contre le mandat d’arrêt européen qui regroupe divers partis
politiques, syndicats et mouvements sociaux. Lors de cette conférence de
presse étaient également présents des élus qui s’étaient engagés
publiquement lors d’un kantaldi à Cambo samedi dernier à offrir protection
et hébergement aux huit jeunes de Segi qui ont fui l’Etat espagnol pour
« des raisons politiques » selon eux.

Anaiz Funosas d’Askatasuna et Francis Charpentier de Solidaires au nom du
collectif ont dit être « scandalisés » à la suite des arrestations de lundi
et celles d’hier matin. « Alors que de plus en plus de voix s’élèvent
contre le MAE et se prononcent en faveur d’un processus de résolution du
conflit, voilà la réponse des Etats français et espagnol. Ils arrêtent des
jeunes dont le seul tort est de vouloir poursuivre leur activité
politique
 ». F. Charpentier se dit également scandalisé de la façon dont se
sont produites les interpellations « dans des conditions inacceptables avec
des policiers qui sortent leurs armes !
 »

Battit Amestoy, conseiller municipal d’Ustaritz a rappelé que ces jeunes
« en quittant leurs domiciles, leurs familles, leurs amis, leur cadre de
vie, ont fait un pas difficile et douloureux »
. Pour l’élu, « s’ils l’ont
fait c’est parce qu’ils risquaient la torture et tout le monde sait que la
torture existe dans l’Etat espagnol. On nous dit que c’est une démocratie,
mais quel genre de démocratie est-ce là qui interdit des journaux, des
partis, des associations ?
 », s’interroge le conseiller uztariztar qui
ajoute : « La raison de la présence de ces jeunes ici est politique et
uniquement politique. Pour nous, élus, il est inacceptable que l’on
poursuive quelqu’un pour des raisons politiques »
. A sa suite, l’élue de
Gamarthe L. Oxandabaratz, très émue, s’est déclarée chanceuse « d’avoir pu
connaître ces jeunes même si ça a été très bref ». « Pour un adulte, pour un
élu, c’est important que les jeunes se prennent en main. Et ces jeunes-là,
justement, ils se prennent en main, ils sont dynamiques, ils
s’investissent
 », a-t-elle ajouté avant de poursuivre : « Ils risquent la
torture et douze ans de prison parce qu’ils sont abertzale et de gauche.
Mais nous ne sommes pas en Tunisie ou en Algérie. Nous sommes en France et
en Espagne
 ». Elle a regretté aussi n’avoir aucune information sur le sort
des jeunes arrêtés : « Nous ne savons pas où ils sont, on refuse de nous
répondre. C’est du kidnapping
 ». Même son de cloche chez Alice
Leiciaguecahar. La conseillère régionale écologiste fait allusion à
l’arrestation de deux des jeunes qui ont été arrêtés entre son domicile à
Uhart-Cize et Saint-Jean-Pied-de-Port : « On les a ramassés au bord de la
route, comme des chiens et à l’abri des regards, et après, aucune
nouvelle.
 » Elle s’est aussi indignée du fait que son domicile ait été
surveillé.

Par ailleurs, la dernière des huit jeunes encore en liberté, Irati Tobar
Eguzkitza, a assisté hier soir au conseil municipal d’Hendaye. Durant ce
conseil, l’élu abertzale Iker Elizalde a refusé de prendre part aux votes
pour « dénoncer les arrestations brutales » et les violences faites aux
élus. Il a également invité les membres du conseil municipal à rencontrer
la jeune femme.

Une audience aura lieu mardi prochain à Pau pour examiner le MAE.


Chaîne humaine contre le MAE samedi

Le Collectif contre le MAE a appelé à participer « massivement » à la
« chaîne humaine » qui aura lieu samedi entre le rond-point Saint-Léon à
Bayonne et celui du Géant Casino d’Anglet. Cette manifestation en faveur
« des droits civils et politiques » et contre le mandat d’arrêt européen a
vu se multiplier les soutiens cette semaine. Parmi eux, des sportifs,
comme le pilier de l’Aviron Bayonnais, Aretz Iguiniz, ou les Rugby Neskak
de l’ASB, des musiciens tels que Niko Etxart, Erramun Martikorena, les
Souletines du groupe vocal Amaren Alabak. L’appel est relayé aussi par le
festival Euskal Herria Zuzenean et par Euskal Herriko Laborantza Ganbara
ainsi que par le dessinateur Asisko Urmeneta, entre autres.

Source : Le Journal du Pays Basque, 3 mars 2011
http://www.lejpb.com/paperezkoa/201...

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