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29 avril 2011
Après avoir verrouillé ses frontières intérieures en multipliant les contrôles illégaux, le gouvernement français poursuit sa chasse aux Tunisiens dans les squares parisiens ou marseillais.
Plutôt que d’organiser un accueil décent pour ces jeunes migrants venus essayer leur liberté fraîchement conquise, le gouvernement met en place des dispositifs renforcés d’interpellation et d’enfermement.
A Paris, à Marseille, à Nîmes ou encore à Rennes, des centaines et des centaines de Tunisiens ont été placés en garde à vue, puis en rétention, en vue de leur éloignement du territoire français.
Ainsi, à Nîmes, 239 Tunisiens ont été placés en rétention depuis une semaine, 135 ont été réadmis vers l’Italie. Les autres sont libérés lors de leur passage devant le juge des libertés, du fait des irrégularités de procédures, stéréotypées et collectivisées. Cependant, lorsqu’ils sont libérés, c’est pour se voir notifier un arrêté de reconduite à la frontière qui permettra leur expulsion ultérieure… alors même qu’ils disposent d’un titre de séjour italien !
Ces interpellations massives devraient se multiplier puisqu’un local de rétention vient d’être créé dans la zone d’attente de Marseille par arrêté du préfet du 28 avril. Ce local de 34 places est vraisemblablement destiné à accueillir des migrants tunisiens.
En organisant de telles arrestations ciblées contre les Tunisiens puis en les privant de liberté, l’administration bafoue leurs droits les plus fondamentaux.
Mobilisée aux côtés des migrants tunisiens, La Cimade avec la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives, la Fasti, le Gisti et le Mrap, a mis en place des permanences juridiques d’urgence à Paris.
La Cimade s’insurge de ce mépris du droit dont font preuve les autorités françaises. Elle affirme avec force que la France et l’Europe doivent accueillir ces migrants dans le respect de leurs droits et de leur dignité.