Une tribune pour les luttes

Conférence de presse de Médecins du Monde

30 Juillet 2010 : Discours de Grenoble,
Marseille, la situation des Rroms 1 an après

- Roms, la descente aux enfers... Revue de presse. Arrivée à Marseille d’un représentant de l’ONG European Roma Rights Centre

- Nos "intouchables "...
Aujourd’hui 7 août, ils sont toujours Porte d’Aix ou ailleurs au bord d’une route, à la merci de la répression policière et des calomnies, sans aucune intimité, sans un minimum d’hygiène, sous la pluie.
Honte à Marseille et sa région !

Article mis en ligne le dimanche 7 août 2011


5 août 2011

Med’inMarseille

Rroms : « Marseille est représentative d’un emballement d’expulsions concomitantes »

Face à la situation vécue par les Rroms à Marseille et dans la région, l’ONG European Roma Rights Centre, Centre européen des droits des Rroms, a dépêché un émissaire français dans la ville. Grégoire Cousin a été missionné à des fins d’observation, mais aussi afin de recueillir des récits et de témoigner d’éventuels accrocs aux droits des Rroms en matière d’évacuation et d’expulsion du territoire. Son rapport, transmis à la maison mère, délivrera l’information auprès de la Commission européenne...

Nous avons rencontré Grégoire Cousin, qui nous livre sa vision de la situation marseillaise :
par Anne-Aurélie Morell, Sarah Lehaye
http://www.med-in-marseille.info/sp...


30 juillet 2011

Med’inMarseille

La France a ses « Intouchables », Marseille les chouchoute

par Anne-Aurélie Morell

http://www.med-in-marseille.info/spip.php?article1477

« Parias, les Rroms de France » : Médecins du Monde a présenté ce vendredi à l’Espace Accueil aux étrangers son rapport sur la situation sanitaire des Rroms dans notre pays. Le focus a été mis sur la cité phocéenne, où la « crise aiguë » se caractérise par le « harcèlement policier » et la «  sur-précarisation » d’une population déjà vulnérable. L’occasion d’analyser sous un spectre plus large l’absence de prise en compte de cette population de quelques centaines d’individus et d’aiguillonner les élus présents.

Pour les Rroms de Marseille, rien de neuf sous le soleil (ni sous la pluie). Sauf qu’ici, la situation est «  pire qu’ailleurs », assène Pierre Salignon, directeur général de Médecins du Monde (MdM). L’organisation non gouvernementale tenait une conférence vendredi matin, afin de présenter son rapport sur la situation sanitaire des Rroms en France, et analyser les conditions de vie des quelques centaines d’individus résidant dans notre ville. Les discussions ont confirmé un sentiment partagé par les acteurs associatifs de terrain. Dans notre cité plus de deux fois et demi millénaire, les Rroms bénéficient d’un traitement de faveur : expulsions menées à la cadence d’une mitraillette tirant sans relâche, « harcèlement policier systématique », « sur-précarisation »...

(...)

« De la cabane au parc, du parc au trottoir » : le document illustre le parcours en forme de spirale infernale des familles invariablement évacuées par la force publique, quittant le «  confort » d’une maisonnette bricolée pour une tente plantée sur un terrain, avant de finir sur le trottoir, pour ne pas dire le caniveau. La réalité n’apparaît pas moins crue, et se vérifie au fil des mois. 79 % de la population rrom connue de MdM a enduré au moins une expulsion. L’association Rencontres Tsiganes avance les mêmes chiffres à l’échelle locale. Il suffit de prendre l’exemple marseillais du squat de Zoccola dont les habitants ont été « expulsés, puis ré-expulsés, puis ré-expulsés [...] Soit Quatre expulsions en moins de quatre mois », calcule Philippe Rodier. Bonne moyenne. A Marseille, «  raffinement suprême : même ceux qui se trouvent réfugiés dans des jardins publics, on leur refuse de se mettre à l’abri » sous une tente ou une bâche.

Ravages

De fait, les conditions de vie des Rroms ont subi une « détérioration par rapport à l’année dernière », note le responsable : « plus personne n’a accès à l’eau, à des toilettes, au ramassage des ordures, ni n’a accès à un abri, ou n’est à l’abri des agressions ». « La situation s’est dégradée », confirme Pierre Salignon, qui la replace dans « un contexte pré-électoral ». « A Marseille, elle est particulièrement aiguë, [...] choquante, inhumaine ».

Résultat, cela cause une «  rupture des processus engagés en matière de scolarisation des enfants, d’accès à la santé, de continuité des soins, avec une chronicisation et une aggravation des pathologies chroniques comme le diabète ». Et derrière la souffrance physique, l’épreuve psychique de la « désespérance », symptôme d’un « traumatisme psychologique » savamment entretenu. Dans ces circonstances, Marseille décroche-t-elle la palme de championne de France des mauvais traitements infligés aux Rroms ? Quoi qu’il en soit, « dans l’Etat actuel de maltraitance, les problèmes de santé viennent après tous les autres impératifs de survie qu’imposent [aux Rroms] leurs conditions de vie ».

Cœur de métier de Médecins du Monde, les données sanitaires recueillies localement et centralisées procurent cependant des sueurs froides. D’abord, la couverture vaccinale plafonne à 8 % de la population. Les campagnes de vaccination peinent à être suivies et restent souvent incomplètes du fait de la dispersion des familles après une expulsion. Ouvrant ainsi la porte à des épidémies, comme celle de la rougeole qui sévit depuis 2008 en France et notamment dans le Sud, ce qui présente « un risque de santé publique » pour l’ensemble de la population française. Ensuite, seule une femme sur dix consulte régulièrement lors d’une grossesse, les nourrissons de moins d’un mois encourent neuf fois plus de risque qu’en moyenne sur le territoire français de ne pas survivre, et la mortalité infantile est cinq fois supérieure à celle que l’on connaît. Enfin, l’espérance de vie des Rroms en France se situe entre 50 et 60 ans, quand elle cumule à plus ou moins 80 ans pour l’ensemble des Français.

« La politique sécuritaire à un prix : la violation des droits fondamentaux » Philippe Rodier, responsable de mission à Médecins du Monde

Constat : « cette politique sécuritaire et discriminatoire est un échec, se trouve dans l’impasse », accuse Philippe Rodier. Les Rroms « font partie intégrante de notre cité, il faut compter avec cette évidence ». La « cosmétologie urbaine » n’engage que ceux qui y croient : en réalité rien ni personne ne se désintègrera d’un coup de matraque magique. Ce pourrissement de la situation s’avère également facteur de « tensions sociales », en particulier avec le voisinage de campements, lui aussi « partageant cette souffrance ».
Pour conclure l’intervention, Philippe Rodier et MdM appellent les « pouvoirs publics à ce que le harcèlement policier s’arrête immédiatement, à interrompre les expulsions sans autre solution de relogement, on appelle les politiques à se réunir, à repenser une politique plus en cohérence avec les principes républicains et la réalité ».

(...)

Avant d’évoquer un cas précis d’agression violente dont à été victime une famille rrom, menacée à deux reprises par un homme cagoulé et armé d’un couteau quelques jours avant que sa caravane ne soit incendiée, Alain Fourest, président de Rencontres Tsiganes tient à apporter la seule note bénéfique de la matinée : « il y a cinq ans, le réseau Romeurop se réunissait ici. L’élément positif c’est qu’à l’époque, c’était plaider dans le désert. Aujourd’hui, il y a une mobilisation de quelques politiques, media, citoyens ». Rapidement contrebalancée par une répression accrue ces dernières années.

La « question rrom » - ayant connu un glissement sémantique puisque les responsables politiques parlent désormais de « problème rrom » (la même mutation s’était opérée il y a une trentaine d’années, affectant cette fois la notion d’immigration) - qui prévaut à Marseille trouve une résonance au niveau national. Bientôt, tous sauront qu’à Marseille, les droits fondamentaux des Rroms sont niés. Déjà au bas de l’échelle sociale, depuis un an et le début de la traque des centaines de personnes sont littéralement clouées au troisième sous-sol, devenues « Intouchables ». Pourtant ce n’est pas faute d’essayer de s’insérer dans la société française. Ainsi Anghel et Rostas - venus témoigner - n’ont eu de cesse d’expliquer qu’ils ne souhaitent que travailler (Rostas ayant trouvé à s’employer comme mécanicien dans un garage s’est vu refuser à maintes reprises un permis de séjour et de travail. Ils ne demandent qu’à pouvoir « travailler comme tout le monde »), et mettre leurs enfants à l’école de la République.

Alors que la conférence tire à sa fin, à quelques encablures de là, Porte d’Aix, de nouveaux hères fraichement expulsés de Noailles viennent grossir le nombre de réfugiés...

et aussi :

Violence d’Etat au summum envers les Rroms

http://www.med-in-marseille.info/spip.php?article1472

Publié le 28 juillet 2011, mise à jour le 30 juillet 2011
par Anne-Aurélie Morell

Marseille sous la pluie. C’est loin d’être romantique, ce grain infernal ; celui qui s’est abattu férocement sur la ville hier matin. Surtout quand une demi-douzaine de personnes se serrent, se terrent sous une bâche de deux mètres par trois. Des « toits du pauvre », il y en a plein. Des gens en-dessous aussi. Des nourrissons, des minots. Des femmes, des hommes. Action pour la vie, Artriballes, Rencontres Tsiganes, Médecins du Monde. Moi... Et donc vous, aussi. Socle de la demeure : un matelas détrempé. Murs porteurs : quelques sacs empilés, à peine gonflés par quatre vêtements, trois yaourts. Imbibés d’eau. Les lames lancées par l’orage transpercent l’abri dérisoire et pénètrent les chairs. Tout le monde a « froid ».

Nous sommes Porte d’Aix. Là où trône un triomphal Arc gravé de cette inscription : « A la République, Marseille reconnaissante ». Une marée transparente et verte de bannes enchevêtrées. La République et ses bienfaits, les droits fondamentaux ne sont pas parvenus jusque-là. Un camp de réfugiés - il faut l’appeler camp - en plein cœur de Marseille. La « ville rebelle » a du oublier de se révolter.

Des Rroms - d’ordinaire si désireux de ne pas faire de vagues - ont osé outrepasser l’injonction policière émise un peu plus tôt : « pas de bâches, sauf pour les bébés ». Les autres se mettent à couvert, dans les cafés bordant la place. Un client anonyme propose spontanément de soustraire les enfants à la pluie en les installant au sec dans sa camionnette, le temps que le déluge cesse. Médecins du Monde prend en charge les plus petits, fiévreux.
Dominique Idir (Artiballes) et Framboise (Action pour la vie), militantes de la première heure, s’activent, passent de groupe en groupe. Dans ce climat, des tensions s’exercent. « On est tous très fatigués, énervés », s’excuse une mère de famille. Poussés «  à bout », sous-alimentés, les Rroms ne disposent d’aucun échappatoire. Le stress s’accumule, même si la plupart ne laisse rien paraître.

(...)

Plus haut sur la pelouse de la Porte d’Aix, trois Tunisiens attendent - après avoir transité par l’île de Lampedusa - que leur situation administrative soit examinée. Ailleurs, dans des accueils de jour ou sur un pas de porte, des SDF. Au loin, des travailleurs modestes, locataires précaires ou propriétaires en sursis, jeunes surdiplômés pôlemploiisés, ou vieux retraités solitaires et méprisés. De l’autre côté de la Méditerranée : des printemps arabes d’éternité ; dans la Corne de l’Afrique : des affamés. Deux humanités s’affrontent à armes inégales. Bancal, le combat diffuse des relents malthusiens et xénophobes qui ne sont pas sans rappeler l’ambiance délétère de la fin des années 30. Sus au pauvre et à l’estranger.

Avec les Rroms, l’Etat français atteint les summums d’une violence institutionnalisée et massive dirigée contre une population sériée par lui. Tandis que les associations ne peuvent et ne veulent pas sortir du cadre légal, quelques voix s’élèvent et s’enquièrent de la possibilité d’un appel collectif à la désobéissance civile. Liberté, Egalité, Fraternité. On peut toujours rêver.

Le 30 juillet prochain, joyeuse célébration. Le « discours de Grenoble » souffle sa première bougie de pompier pyromane ; avec lui, Nicolas Sarkozy signait l’accélération des démantèlements de campements de Rroms. Mardi, Médecins du Monde aura publié un rapport largement repris dans les média nationaux. L’organisation y dénonce une politique du chiffre inefficace et des expulsions permanentes rendant très compliqué le suivi des personnes concernées, généralement faiblement vaccinées, et chez qui la mortalité infantile affiche un taux record, dix fois plus élevé que la moyenne de notre pays. Comble de l’échec, l’ultra-répressif et les reconduites à la frontière ne sont pas venus à bout d’une population toujours stable en nombre.

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Marsactu
Avec plusieurs vidéos d’extraits de la Conférence presse

La « patate chaude » des Roms tourne toujours

Par Julien VINZENT


Avec vidéos

http://www.marsactu.fr/2011/07/29/l...

(...)

On résume : « surtout, ne rien faire qui puisse favoriser l’intégration de ces familles ». Intégration qui, si elle était accomplie, réglerait d’elle-même le « problème »
"La « cosmétologie urbaine » a échoué et pour une raison bien simple : l’objet de cette politique sont non pas des nomades en escale à Marseille dans une pérégrination éternelle, mais des migrants qui font – nous devons tous faire l’effort intellectuel de le reconnaître – partie de la cité. » est justement l’absence d’accès au logement, à d’emploi, l’éducation, aux soins etc. « Par contre, on fait tout pour désintégrer ce qui a pu être construit », via des expulsions et un démantèlement des lieux à un rythme soutenu qualifié « d’acharnement ».


La même, en pire

« Le résultat, c’est le status quo ante, en pire. Plus personne n’a accès à l’eau, à des toilettes, au ramassage des déchets, de moins en moins ont un abri efficace. L’autre conséquence, c’est de rompre tous les efforts d’intégration engagés : processus de scolarisation ,papier, soins… »

(...)

Dans son coeur de métier, l’association constate les dégâts : «  rupture des traitements, chronicisation et aggravation des pathologies ordinaires (diabètes…). Malgré toute la bonne volonté de tout le monde, personne ne peut imaginer par exemple un suivi efficace de grossesse ou d’un problème au coeur dans ces conditions. » Car, « dans l’état de maltraitance institutionnelle, les problèmes de santé viennent après tous les autres impératifs de survie ».

Avec un « impact direct sur les indicateurs de santé : mortalité infantile cinq fois supérieure et même neuf fois pour la mortalité néo-natale ». Sans compter les « traumatismes psychologiques répétés, ce qui est une façon élégante de parler de la désespérance des gens dont l’avenir est bouché par le manque de perspective, absence qui s’ajoute à celle connu dans le pays d’origine et qui a motivé leur migration ».

Marseille on the lose

Descendu de Paris pour l’occasion, le directeur général de l’ONG Pierre Salignon précise qu’il y a ici « un climat particulier de tension sociale, un rythme d’expulsion répété. On observe ailleurs aussi des éléments comme ceux là, mais il semble au vu de la perception de nos équipes que le lieu où c’est le plus aigu, c’est Marseille. Il ne s’agit pas de stigmatiser la ville, mais tout laisse à croire qu’ici on a un fonctionnement un peu débridé ».

(...)

Vidéos :

Philippe Rodier dénonce la politique sécuritaire.
http://www.dailymotion.com/video/xk...

Dr. Philippe Rodier : épidémie de rougeole
http://www.dailymotion.com/video/xk...

Michel Amiel
http://www.dailymotion.com/video/xk...

Alain Fourest (Rencontres Tsiganes)
http://www.dailymotion.com/video/xk...

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La Provence

Situation des Roms : "Médecins du monde" s’indigne

Pour l’association, la politique sécuritaire actuelle serait "dangereuse".

http://www.laprovence.com/article/a...

(...)


Un "acharnement systématique"

Dans la cité phocéenne, ils sont environ 1500 Roms répartis dans plusieurs campements à travers la ville. Et au moins 300 vivent sur les trottoirs, dans des conditions de vie misérables, dangereuses et insalubres. D’après le docteur Philippe Rodier, la police fait preuve d’un "acharnement" devenu "systématique". "Lors de l’orage de mercredi dernier, un policier a dit : ’Personne ne se met à l’abri, excepté les moins de trois ans’ ! Du coup, les Roms ont dû s’abriter à tour de rôle dans leurs voitures", racontait le chargé de mission de Médecins du monde à Marseille. Pour lui, il s’agit là de "désintégrer" tout ce qui a pu être construit par ces personnes, dont les enfants sont parfois scolarisés.

Les riverains aussi ne sont pas en reste : hostilité, agressions ou incendies volontaires de caravanes font partie du quotidien des Roms, "à la merci de malades mentaux", témoignait le président de l’association Rencontres tsiganes, Alain Fourest.

La situation sanitaire est très préoccupante

L’autre effet, attendu mais moins visible, de la "chasse aux Roms", est la forte dégradation des conditions sanitaires de leur milieu de vie. Augmentation et aggravation des pathologies, interruption de la campagne de vaccination contre la rougeole, traumatismes psychologiques répétés (la "désespérance") : la situation sanitaire est très préoccupante. Selon Médecins du monde, la mortalité néonatale des Roms (entre 0 et 1mois) est 9 fois supérieure à la moyenne française, l’espérance de vie de 50 à 60 ans. Et des épidémies ne sont pas à exclure.

(...)

Louis FAVROT

Marseille : Roms, la descente aux enfers

http://www.laprovence.com/article/a...

Chassés de leurs bidonvilles, près de 300 d’entre eux vivraient désormais la rue. Leur santé est plus précaire que jamais.

Les touristes qui traversent la ville de Marseille n’auront aucune chance de trouver un camping. Pourtant, ce ne sont pas les tentes qui manquent. Des tentes apparues récemment, dont les occupants ne partiront pas avec la fin de l’été. Car ces campeurs-là sont des Roms qui vivaient dans les squats et les bidonvilles situés essentiellement dans les 2e , 3e , 14e et 15 e arrondissements. Oui mais voilà. L’immense majorité de ces taudis a disparu en quelques semaines. Les procédures juridiques ayant abouti, la police les a fait évacuer avant de "lâcher" les pelleteuses pour raser les cabanes.

Bidonville de Charpentier à Félix-Pyat, détruit. Bidonville Frédéric Savage dans la zone des Arnavants, détruit. Bidonville Cap Pinède à l’entrée du chemin du Littoral, détruit... À tour de rôle, les Roms ont dû partir précipitamment au petit matin. Ils auraient pu alors aller se réfugier dans le plus gros camp de la ville, au Merlan. Détruit (Lire ci-dessous). Autre solution avec un transfert vers celui de Chanterelle, près de Longchamp. Détruit également, il y a une semaine.

"On estime que 80% des familles ont été touchées dans l’agglomération marseillaise sur une population de 1500 personnes, assure Jean-Paul Kopp, responsable de l’association Rencontres Tsiganes. On recense aujourd’hui 300 personnes vivant dans les rues, dans un état sanitaire épouvantable, souffrant de pathologies diverses dues à la dégradation de leurs conditions de vie et à la rupture du suivi médical. Une campagne de vaccination contre la rougeole a dû être interrompue."

Il reste bien les deux squats de la Capelette (10e), celui de la traverse Font Vert (14e) et du 102 boulevard Plombières (3e) mais les "toits" manquent aujourd’hui pour les Roms. Alors, ils dressent des tentes sur le trottoir, près d’un feu rouge comme à Cap Pinède ou sous la passerelle de l’autoroute à Bougainville. Ils sont expulsés mais ils s’adaptent, note un employé municipal qui connaît parfaitement le dossier des Roms. Ils utilisent des tentes mais on a vu apparaître aussi beaucoup de caravanes."

Des caravanes ainsi que des voitures à bout de souffle, qui ne tiendraient pas trente secondes au contrôle technique. "Mais ces voitures qu’ils ont achetées à des prix dérisoires leur permettent de dormir à tour de rôle." Des tentes, des caravanes, des voitures. Les vieilles cabanes ont bien disparu mais les Roms ont bricolé d’autres abris. Et ils vivent plus que jamais dans des conditions d’un autre âge. "Le constat est évident. On voit de plus en plus de vieilles voitures ou des tentes", assure-t-on au Samu social. Et Médecins du monde, qui soigne la communauté rom, ne tient pas un autre discours.

"Ils ne partiront pas, garantit Jean-Paul Kopp, le représentant de Famille Tsiganes. On croit que ce sont des nomades mais ils sont ici pour des raisons économiques. Certains sont à Marseille depuis quelques années. Et ici, en mendiant, en vendant des fleurs ou en travaillant au noir pour une vingtaine d’euros par jour, ils gagneront toujours plus qu’en Roumanie."

(...)

Jean-Jacques FIORITO

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Le Parisien


Roms : MdM dénonce "un harcèlement policier" à Marseille

http://www.leparisien.fr/marseille-...

Le directeur général de Médecins du Monde (MdM), Pierre Salignon, a dénoncé vendredi à Marseille "le harcèlement policier" dont sont victimes les Roms dans la cité phocéenne, appelant à un "moratoire des expulsions" et à l’arrêt de ce comportement.

Pour expliquer une "situation plus aiguë" dans le traitement des Roms à Marseille qu’ailleurs en France, M. Salignon a jugé qu’il y avait "plusieurs éléments.
Il y a un climat particulier, une tension sociale autour de cette communauté, des rythmes d’expulsion répétés avec dispersion et une sur-précarisation aiguë (...)".
"Nos équipes sont particulièrement en difficulté à Marseille par rapport aux situations humaines qu’elles rencontrent. Tout laisse à croire qu’ici il y a un fonctionnement un peu débridé avec un harcèlement policier un peu systématique", a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

(...)

A Marseille, MdM a décompté 900 Roms expulsés, souvent à plusieurs reprises, de logements précaires depuis un mois et demi, ce qui a entraîné "une rupture des processus d’intégration engagés (structures de soins, scolarisation, papiers)" et un cercle vicieux les faisant passer "de la cabane, au parc et du parc au trottoir".
Un père de trois enfants, membre de la communauté Rom, a témoigné. _ Présent à Marseille depuis 2006, il s’est dit inquiet à propos du lieu où seront scolarisés ses trois enfants, après que sa famille a été expulsée à deux reprises depuis le début de l’année. MdM a précisé que les enfants étaient scolarisés et bons élèves.

"Il y a aussi un certain nombre d’agressions privées dont les populations Roms sont victimes", a souligné Cendrine Labaume, coordinatrice générale de MdM à Marseille.
"Ce sont elles qui disent que par rapport à Lyon ou ailleurs, ici, c’est pire. Mais il y a surtout eu, depuis le mois de janvier, un certain nombre d’incendies provoqués, des cocktails Molotov qui ont été jetés sur des cabanes qui ont été incendiées", a-t-elle ajouté.
"Il y a aussi des agressions orales de la part du voisinage en permanence. Sur dix accompagnements que nous réalisons sur des femmes enceintes ou des personnes malades, six donnent lieu à des agressions orales directes" de la part de membres du voisinage, a-t-elle conclu.

AFP

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Le 20/07/2011

FR3 avec vidéos

http://provence-alpes.france3.fr/in...

Les associations des Droits de l’Homme se mobilisent contre les expulsions à répétition.

Les associations de Défense des Droits de l’Homme tirent la sonnette d’alarme, après la série d’expulsions de campements roms à Marseille. Certaines familles se sont regroupées à la Porte d’Aix. Les collectifs de soutien ont été reçus au conseil régional pour tenter de trouver des solutions.
Médecins du Monde vient en aide aux Roms

Plusieurs squatts et campements ont été évacués en deux mois à Marseille. _ La semaine dernière, 150 personnes ont du quitter leur campement au parc des Chanterelle, dans le 11ème arrondissmenent avant l’arrivée des tractopelles.
Certaines familles avec des enfants ont vécu trois expulsions et se retrouvent aujourd’hui sans solution de logement selon les associations. Une centaine de personnes seraient ainsi à la rue.
Le collectif qui regroupe sept associations sur Marseille lance un cri d’alarme :
Rencontres Tsiganes Marseille,
Secours Catholique,
Cimade,
Pastorale des Migrants,
Secours Populaire, Aumônerie des Gens du Voyage,
CCFD- Terre Solidaire

François Bombard et Francis Di Cesare ont suivi une équipe de médecins du monde qui tente de venir en aide à ces populations qui se retrouvent dans la rue.
http://www.youtube.com/watch?v=crWW...


Rassemblement pour les Roms au conseil régional

http://provence-alpes.france3.fr/in...

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Voir aussiquelques-uns des derniers articles de Mille Bâbords sur les expulsions récentes, souvent avec photos :

17933
Marseille Collectif associatif
Expulsion d’un terrain Rom que nous avons nettoyé la semaine dernière.
Après la destruction sauvage du bidonville de Felix-Pyat, du squat de La Capelette et de celui de Bougainville, ..., où s’arrêtera l’inhumanité ?

18038
Marseille
Destructions et expulsions en série des lieux de vie de Rroms en mai-juin 2011
"Evidemment à chaque expulsion on abandonne hommes, femmes, enfants, handicapés et vieillards au bord de la route..."

18049
L’indignation de l’année dernière contre la manière dont étaient traités les Rroms a fait long feu...
Les expulsions et les agressions contre les Rroms continuent à Marseille !
Destruction du campement du Merlan sans qu’on se soucie de ses habitants, agression à Chanterelle.

18072
Toujours les expulsions sans relogement !
Expulsion du campement Chanterelle le mardi 12 juillet

18119
Rassemblement de Rroms expulsés de leur terrain et de leurs soutiens associatifs au Conseil Régional
"Les Roms ne savent plus où aller"
Revue de presse et vidéo

18132
Marseille bat le record honteux de la chasse aux Roms !
Encore une expulsion de familles Roms aujourd’hui dans le 15e arrondissement

18175
27 juillet à Marseille : orage sur les familles Roms de la Porte d’Aix
Encore une journée bien ordinaire
Témoignage de Jean-Paul Kopp, Rencontres Tsiganes

18183
L’inhumanité continue
Encore une expulsion des mêmes Rroms !
Hier à Aubagne sur les berges de l’Huveaune.


INVITATION PRESSE / Discours de Grenoble, Marseille, 1 an après

CONFERENCE DE PRESSE

VENDREDI 29 JUILLET A 10H00

A l’association ESPACE
22, rue Mathieu Stilatti 13003 Marseille

En présence de :
PIERRE SALIGNON, directeur Général de Médecins du Monde
Dr Philippe RODIER, responsable de Mission

30 Juillet 2010, Nicolas Sarkozy annonce lors d’un discours prononcé à Grenoble une politique d’expulsions systématiques à l’encontre des Rroms, les désignant comme responsables de problèmes sécuritaires.

Un an après, la communication menée par le gouvernement n’a conduit qu’à rendre plus visibles des expulsions qui s’inscrivent dans la continuité d’une politique mise en place depuis plusieurs années mais vient aussi légitimer les attitudes de violence exercées à l’encontre des populations rom.

A MARSEILLE, 12 sites sur 23 (environ 900 personnes soit 80% de la population connue d’MDM) ont été expulsés depuis début juin et leur abri détruit à coups de tractopelles. Il s’agit, pour la très grande majorité, de familles présentes à Marseille depuis des années.

A ce jour, ce sont environ 300 personnes (dont un tiers d’enfants) qui dorment sur des pelouses, des bouts de trottoir, rendus d’autant plus vulnérables aux agressions qu’ils n’ont aucune possibilité des se protéger. Sur le plan sanitaire, la situation des enfants et des femmes enceintes est particulièrement inquiétante du fait de la dégradation des conditions de survie (aucun accès à un point d’eau, intoxications alimentaires, épidémies, ruptures des suivis médicaux et des traitements …) mais aussi des agressions dont ils sont régulièrement victimes.

Compte-tenu de la situation sanitaire et sociale désastreuse de ces familles, il est indispensable que les institutions concernées décrètent un moratoire immédiat sur les expulsions, que cessent les persécutions policières et que soient trouvées des solutions immédiates d’hébergement dignes pour ces familles vivant à la rue.

Contacts Presse :
Cendrine LABAUME, coordinatrice générale - 04 95 04 56 02

Exposition de photos de Christina Modolo

mf.marseille chez medecinsdumonde.net

PARIAS LES ROMS EN FRANCE JUILLET 2011

http://medecinsdumonde.org/mdm/rroms/mdm-rroms2011.html

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