Une tribune pour les luttes

A la suite de l’accord anti-kurde signé le 7 octobre entre Paris et Ankara.

La police française "anti-terroriste" arrête de nouveau avec violence plusieurs Kurdes, cette fois à Bordeaux !

Article mis en ligne le vendredi 14 octobre 2011


La police française arrête plusieurs kurdes

Maxime Azadi

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article121166

Mardi 11 octobre 2011

La police française a perquisitionné mardi à Bordeaux les locaux de l’association franco-kurde et plusieurs maisons, arrêtant au moins quatre personnes. Cette opération fait suite à l’accord anti-kurde signé le 7 octobre entre Paris et Ankara.

Les maisons appartenant aux réfugiés kurdes ont été saccagées par la police anti-terroriste lors des perquisitions, a-t-on appris de sources kurdes. Medeni Gokalp a été battu devant les yeux de ses enfants avant d’être arrêté, selon les mêmes sources.

La police a également arrêté le président de l’association kurde, Halit Secen, ainsi que Moustafa Dalkilic, un autre réfugié.

Le 8 octobre, des milliers de kurdes ont descendu dans les rues de Paris pour dénoncer la «  complicité » de la France avec la politique répressive du gouvernement turc.

La dernière opération fait suite à l’accord anti-kurde signé avec Ankara lors de la visite du ministre de l’Intérieur Claude Guéant. L’accord prévoit l’engagement des deux pays dans une "coopération opérationnelle de lutte contre le terrorisme", avait indiqué M. Guéant. Il devrait permettre aux forces de sécurité turques et françaises de mener une lutte commune sur le terrain, avait ajouté le ministre français.

Au moment où la France affirmait sa «  détermination totale » et « indéfectible » aux côtés de la Turquie contre le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon Guéant, la police turque traquait et enfermait les membres du principal parti kurde BDP. Plus de 4200 membres actifs, dont des maires, ont été arrêtés en Turquie au cours des six derniers mois et environs 1600 d’entre eux ont été écroués.

Les Kurdes qui ne sont pas surpris par les arrestations à Bordeaux attendaient surement des nouvelles opérations sur le sol français après le retour de Guéant.

Selon un décompte du blog Maxime Azadi sur Mediapart, au moins 46 kurdes ont été arrêtés en France depuis dépit début de l’année 2011 pour des motifs politiques, contre 51 arrestations durant toute l’année de 2010. Ces chiffres portent à 180 le nombre d’arrestations depuis 2006. Aujourd’hui, seulement huit d’entre eux sont toujours en détention.

Le tribunal correctionnel de Paris devrait se prononcer le 2 novembre sur le sort de 18 politiciens et le centre culturel kurde à Paris poursuivis pour avoir financé le PKK, dans le cadre d’une enquête ouverte en 2006..

Voir Mille Bâbords 18670, 17731, 17205


150 ans de prison pour trois députées kurdes dont Leyla Zana
Maxime Azadi

Jeudi 13 octobre 2011

Le parquet turc a demandé 150 ans de prison pour trois députées kurdes, dont Leyla Zana, Prix Sakharov, pour "propagande du terrorisme" et avoir participé à des manifestations "non autorisées".

Les réquisitoires du parquet de la République de Diyarbakir, chef-lieu du Kurdistan de Turquie, ont été adoptés par la 7ème chambre de la cour d’assise, héritière de l’ancien tribunal militaire appelé DGM.

Le parquet demande 45 ans pour Leyla Zana, députée de Diyarbakir, 72 ans pour Nursel Aydogan, députée de Van et 33 ans pour Aysel Tugluk, députée de Diyarbakir. Cette dernière est également la co-présidente du Congres pour une société démocratique (DTK), une plateforme d’associations et mouvements kurdes, dont le principal parti kurde BDP.

Elles sont accusées de propagande en faveur d’une organisation "terroriste", d’être les membres de cette organisation et de participation à des manifestations "non autorisées". Cinq différentes déclarations publiques de Leyla Zana, notamment lors de la campagne électorale du BDP pour les législatives de 12 derniers et sa participation aux funérailles des combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été considérées comme Des crimes. Les réquisitoires contiennent les mêmes accusations pour Aysel Tugluk et Nursel Aydogan, À de différents endroits, toujours au cours de l’année 2011.

Selon le BDP, il n’y a actuellement aucun dirigeant du BDP qui n’ait pas été condamné ou poursuivi par la justice turque. Environ 200 000 personnes ont été jugées depuis 2009 dans le cadre de la loi anti-terroriste (TMK) et des articles controversés du Code pénal turc, d’être le "membre d’une organisation terroriste" et de "soutenir" cette organisation.

Le 7 octobre, la 4ème chambre de la cour d’assise de Diyarbakir a condamné Selim Sadak, maire de Siirt, à un an et huit mois de prison pour "propagande d’une organisation terroriste", pour ses déclarations en 2007. La justice l’a condamné au total à 30 ans de prison pour ses neuf déclarations publiques.

La semaine dernière, 45 ans de prison en total ont été requis contre le député et co-président du DTK, Ahmet Turk, pour sept de ses déclarations publiques.

L’acharnement de la justice s’inscrit dans le cadre de la nouvelle campagne de répression contre le BDP et les opposants. Plus de 4200 membres actifs du BDP, dont des maires, ont été arrêtés en Turquie au cours des six derniers mois et environ 1600 d’entre eux ont été écroués.

Parmi les membres du BDP enfermés figurent notamment six députés, dix maires, huit vice maires, deux adjoints au maire, deux anciens maires, deux présidents des conseils provinciaux, quatre adjoints au conseil provincial et vingt neuf membres des conseils municipaux.

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