Une tribune pour les luttes

Communiqués FCPE, SNUipp-FSU, SE-Unsa

5 ans... et déjà triés et fichés !

+ Témoignage
+ Pétition

Article mis en ligne le vendredi 14 octobre 2011



Témoignage :

Depuis plusieurs années que nos Inspecteurs essayaient de nous obliger à faire passer les évaluations départementales - qui n’étaient pourtant pas obligatoires !-, nous étions plusieurs à voir venir la suite. ON Y EST !
Je vois d’ici les optimistes volontaristes qui pensent naïvement que ce projet sombrera dans l’oubli au lendemain des élections présidentielles. Ne nous y trompons pas : ce type d’évaluation, qui a pour seul but de piloter le système éducatif selon le modèle managérial, risque d’avoir de l’avenir. Sur 20 réformes que le gouvernement en place veut faire passer à marche forcée, combien seront remises en question par l’éventuel gouvernement dit "de gauche" ?

En tant qu’enseignante en GS de maternelle en ZEP et en tant que mère, j’ai testé ces évaluations précoces, où des bambins de 5 ans se voient infliger des pages de QCM, à des tables séparées, comme au Bac ! J’ai vu les larmes de plusieurs de mes élèves, j’ai vu le désarroi chez certains qu’on avait placés en situation de stress et d’échec. J’ai vu aussi le soulagement quand je leur ai dit que je le faisais car c’était imposé par mon chef (sic) mais que ça ne voulait rien dire ! Que si moi on me faisait passer un examen de dentiste, c’était normal si je n’y arrivais pas. Mais j’ai vu aussi -et ça me glace- les gamins et parents formatés qui trouvent ça excitant de pouvoir se mesurer !
Dans mon école, mes collègues ont fini par céder au chantage de l’Inspection qui imposait ces évaluations dans le cadre du projet PARE de l’école élémentaire (qui nous ont entraîné dans leur galère sans nous demander notre avis). Et petit à petit ça rentre dans les mœurs, même si ça dégoûte les enfants, ça prend un temps fou aux enseignants qui auraient mieux à faire.
Je vois la maternelle se primariser, insidieusement, à coup d’évaluations, de projets, d’objectifs et autres jargon pseudo scientifique. Petit à petit, on oublie ce que signifie enseigner !

En tant que mère, j’ai pu également vérifier l’inanité de ces évaluations : mon fils qui savait lire à 4 ans n’a pas eu de bons résultats, dérouté par ces procédures bizarres et dénuées de sens. Faudra-t-il formater les gamins dès le berceau pour qu’ils répondent aux tests ? Est-on là pour mettre les minots dans des cases au plus tôt ?

On est en train de dévoyer l’éducation en en supprimant l’aspect humain, relationnel, affectif, pour le remplacer par les "dispositifs" et autres systèmes tout droit sortis de l’enfer du management, qui ne servent qu’à piloter et faire de la "gestion humaine" (c’est pas barbare, ce terme ?).

Au moment où sort un rapport consternant de Boris Cyrulnik sur le suicide des enfants, qui préconise l’arrêt de la compétition et de la précipitation, où Mme Jeannette Bougrab, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse parle d’ « un mal-être qui est malheureusement en pleine progression, notamment chez les pré “teens” (5-14 ans) », où on chante les louanges des pays où les notes ne sont introduites que très tardivement, comment ne pas être scandalisés par cette nouvelle source précoce de stress ?

Nous devons tous refuser ce projet avec détermination, pour le bien de nos élèves, de nos enfants : accepter de faire passer les évaluations en CE1 et CM2, de remplir le LPC, voilà le résultat !

Jusqu’où iront-ils ? Je rappelle que le dépistage de la délinquance dès 3 ans est dans les tuyaux !!!

Il faut communiquer, interpeller les chercheurs et les politiques qui sont peut-être appelés à être à la tête de l’état, appeler à refuser cette évaluation, ainsi que toutes les autres. Mon syndicat, Sud Educ, est bien entendu prêt à une bataille intersyndicale contre toutes les évaluations nationales.
Les enseignants doivent arrêter d’appliquer sans réfléchir tous les gadgets qu’on leur impose et réfléchir sérieusement au sens de leur métier.

C’est à tous les citoyens de réagir .. non sans se demander au passage si derrière cette provocation, il n’y aurait pas un autre projet plus discret et plus machiavélique qui sortira sous peu (c’est la méthode !) ;-)

Mi (très énervée et qui compte bien se bouger)


Evaluation en grande section de maternelle : c’est le fichage des enfants qui est à haut risque !

Mercredi, 12 Octobre 2011

La FCPE s’alarme du projet d’évaluation des élèves de grande section de maternelle. Elle refuse catégoriquement tout classement ou fichage des élèves, qui plus est d’enfants de 5 ans !

Ce projet, qui n’a fait l’objet d’aucune concertation, prévoit de faire passer aux élèves par les enseignants des tests auparavant réalisés par les médecins scolaires pour établir un bilan de santé. Cela n’a aucun sens de faire passer pour pédagogiques des tests conçus pour savoir si un enfant entend bien.

A partir de ces pseudo-résultats, les enfants seront classés en trois catégories : «  RAS », « à risque », « à haut risque ». Après un tel classement, les élèves des deux dernières catégories auront des «  séances d’entraînement » quotidiennes. Ce n’est plus de l’aide personnalisée mais du formatage !

Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un dispositif de normalisation des enfants dès 5 ans ! Plutôt que de privilégier la pédagogie et des effectifs raisonnables en classe, on colle une étiquette extrêmement anxiogène sur des enfants qui peuvent, un jour donné, être fatigués ou malades, récalcitrants, impressionnés et ne pas réussir les «  épreuves » imposées. Pour aider réellement les enfants de maternelle, il vaut mieux cesser de fermer des écoles et d’en exclure les enfants de moins de trois ans.

Le vocabulaire est d’ailleurs édifiant quant aux intentions des concepteurs du dispositif : «  risque », « séances d’entraînement », « épreuves »… Le ministère de l’Education nationale compte-t-il faire de l’Ecole serait-elle devenue un camp militaire ? Une compétition sportive ?

La FCPE exige le retrait immédiat de ce projet honteux directement inspiré du rapport Bénisti !

http://www.fcpe.asso.fr/index.php/a...
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Fichés et sélectionnés à 5 ans : C’est NON, Monsieur le ministre !

12 octobre 2011

Dans la suite du rapport de l’INSERM* sur les troubles de conduite des enfants, le ministère s’obstine. Il voudrait maintenant trier les enfants. Dans un document dévoilé ce jour mais jamais soumis aux organisations syndicales, on découvre que le ministre compte mettre en place un dispositif national d’évaluation en maternelle destiné à marquer les élèves comme «  à Risque » voire « à Haut Risque ». 5 ans et déjà fiché ! Le marquage « à Risque » ou à « haut risque » devrait être communiqué aux parents. Les élèves seraient alors orientés vers des entrainements obligatoires et formatés.

Pour le SNUipp-FSU, ce dispositif est inacceptable. En maternelle, il n’existe pas d’élève à risque. Les différences de maturité et de développement ne peuvent pas être regardées sous le seul prisme de la difficulté scolaire et encore moins sous celui des troubles du comportement. La maternelle n’est pas une école de la compétition et du tri. Les enseignants accordent une toute autre attention aux élèves pour qu’ils apprennent, grandissent et s’épanouissent sereinement. Pour cela, les apprentissages se construisent progressivement. Dans ce cadre, les enseignants savent très bien observer et accompagner les élèves qui ont besoin d’aides et d’étayage.

Le SNUipp-FSU demande au ministre de renoncer à la mise en place de ce protocole. Dès maintenant, il appelle les enseignants à boycotter ce dispositif de marquage des élèves, s’il devait se mettre en place. Il invite les organisations du collectif «  pasdezérodeconduite » et l’AGEEM (Association générale des enseignants de maternelle) à se rencontrer au plus vite pour lancer une grande initiative nationale contre l’étiquetage des élèves.

Paris, le 12 octobre 2011

* Expertise Inserm sur le « trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent » (2005)

http://www.snuipp.fr/Fiches-et-sele...


5 ans... et déjà triés !

Mercredi 12 octobre 2011.

Pas encore 6 ans, mais déjà marqués comme « à Risque », voire « à Haut Risque » ! C’est ce qui guette les enfants de cinq ans qui n’obtiendront pas « le score » fixé par le dispositif national d’évaluation en maternelle que l’Education nationale s’apprête à imposer dans toutes les écoles.

En novembre, les élèves de grande section seront testés par leur enseignant via un protocole relevant d’ordinaire des médecins scolaires. Des informations confidentielles deviendront ainsi des éléments du dossier scolaire.

Ensuite, on annoncera aux parents que leur enfant appartient à une catégorie « à risque » ou à « haut risque » et qu’il devra suivre une succession de séances d’entraînement pré-formatées. Pas de réponse individualisée, pas de recours aux aides spécialisées, le protocole unique du ministère est sensé tout résoudre !

Enfin, en mai et juin, plusieurs épreuves collectives et individuelles d’évaluation seront conduites pour mesurer les performances de chaque élève à travers une kyrielle d’exercices imposés dans un cadre inhabituel et stressant.

Ainsi, des enfants de cinq ou six ans seront déclarés en échec alors qu’à cet âge, quelques mois de plus ou de moins engendrent des différences de maturité importantes. Les enseignant(e)s de maternelle savent très bien identifier, dans le cadre habituel des activités en classe, les enfants qui ont besoin d’accompagnement particulier. C’est leur métier. Ils n’ont nul besoin d’un dispositif inadapté et pernicieux.

Le SE-Unsa refuse cet étiquetage des enfants. Il dénonce la confusion entre compétences scolaires et comportements qu’induisent certains items du protocole d’évaluation. Il s’oppose à l’amalgame entre le médical et le pédagogique. Il récuse une vision caricaturale des premiers apprentissages.

Le SE-Unsa dit non à la transformation des enseignants en exécutants. Il les appelle à refuser de mettre en œuvre une évaluation qui instaure la pression scolaire avant même l’entrée à l’école élémentaire. Il invite à le rejoindre toutes celles et tous ceux qui veulent que l’école maternelle reste un lieu épanouissant où chaque enfant peut vivre une première scolarité réussie, en signant l’appel qu’il lance aujourd’hui « Pas de tri en maternelle ».

Lire notre analyse détaillée
http://www.se-unsa.org/spip.php?article3896



Pétition


Pas de tri en maternelle

Je signe http://pasdetrienmaternelle.fr/

Pas encore 6 ans, mais déjà marqués comme « à Risque », voire « à Haut Risque » !
C’est ce qui guette les enfants de cinq ans qui n’obtiendront pas « le score » fixé par le dispositif national d’évaluation en maternelle que l’Éducation nationale s’apprête à imposer dans toutes les écoles.

Les enfants scolarisés en grande section seront testés par leur enseignant selon un protocole relevant d’ordinaire des médecins scolaires. Ils subiront ensuite une succession de séances d’entraînement formatées et passeront en fin d’année, dans un cadre inhabituel et stressant, plusieurs épreuves collectives et individuelles au format contestable.

Des enfants de cinq ou six ans, seront alors déclarés en échec avant même l’entrée au Cours Préparatoire, alors qu’à cet âge, quelques mois de plus ou de moins engendrent des différences de maturité importantes.

Professionnels de l’Éducation, parents, citoyens,

Nous refusons cet étiquetage des enfants. Nous dénonçons la confusion entre compétences scolaires et comportements qu’induisent certains items du protocole d’évaluation. Nous nous opposons à l’amalgame entre le médical et le pédagogique. Nous récusons une conception caricaturale des premiers apprentissages. Nous refusons la pression scolaire dès 5 ans.

Nous nous engageons pour que l’école maternelle reste un lieu épanouissant où chaque enfant peut vivre une première scolarité réussie.

Je signe : http://pasdetrienmaternelle.fr/

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Vos commentaires

  • Le 14 octobre 2011 à 10:49 En réponse à : 5 ans... et déjà triés et fichés !

    Décidément "ils" osent tout. On voit bien sous jacent leur but de trier et ficher.
    Je fais une proposition "FICHEZ LES FEMMES ENCEINTES" çà gagnera du temps et c’est tellement plus simple de trouver et justifier les futurs enfants dangereux en fonction du quartier et de l’origine des parents.

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