Une tribune pour les luttes

Communiqué d’Alternative Libertaire

Solidarité avec le peuple syrien
contre les crimes de la dictature

Article mis en ligne le mercredi 15 février 2012

Après plus de 6000 mort-e-s, les Syrien-ne-s attendent toujours que le concert des nations leur chante autre chose que la triste litanie des meurtres, viols, et tortures que leur quotidien leur inflige. Aujourd’hui comme hier, la dictature syrienne de Bachar El Assad ne connaît que l’arme de la répression pour sauvegarder son pouvoir. Devant la ténacité des insurgé-e-s, le tyran n’hésite pas à se livrer à de véritables massacres.

Ces crimes bénéficient de l’indifférence ou du soutien des grandes puissances : les gouvernements européens s’indignent vertueusement depuis un an, les États-Unis menacent des pires représailles, pour la forme, pendant que les dirigeants russes et chinois soutiennent indéfectiblement la dictature syrienne et les exactions qu’elle commet. Ainsi, mardi la Russie de Poutine opposait son veto à toute condamnation de la dictature syrienne par l’ONU, et le lendemain elle envoyait même un médiateur serrer les mains sanglantes du tyran ! Pour négocier la paix ? Ou pour négocier les achats d’armes au sinistre Bachar El Assad, dont la Russie est le premier fournisseur ? Jeudi, ces mêmes chars et artillerie de campagne, intensifient encore plus leur pilonnage d’Homs, faisant 24 mort-e-s supplémentaires.

Il s’agit bien d’un "permis de tuer" fourni en bonne et due forme par l’ONU et la Ligue arabe.

Le peuple syrien n’a rien à attendre des grandes puissances, et une intervention militaire, hypothétique dans l’état actuel des choses, serait de toutes façons pire que le mal, s’abattant, comme toujours, sur le peuple plutôt que sur les tyrans. Pour vaincre la dictature, le peuple syrien ne peut compter que sur lui-même et sur la solidarité des peuples.

Malgré les milliers de tué-e-s, coupé du monde, sans accès à l’internet, désinformé, surveillé, vexé, fouillé, emprisonné et torturé, le peuple syrien s’entête et persiste, chaque vendredi, à braver le sanguinaire El Assad. Il veut, et nous voulons avec lui, la chute du tyran. Il veut transformer son hiver en printemps de révolution. Il veut, et nous voulons avec lui, une révolution populaire en Syrie, que les puissances étrangères et les clans syriens ne pourront lui confisquer !

Solidarité avec le peuple syrien jusqu’à la chute de la dictature !

Alternative libertaire, le 11 février 2012

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Vos commentaires

  • Le 12 février 2012 à 21:19, par Christiane En réponse à : Les médias syriens inventent une interview de chercheur français

    http://riverains.rue89.com/nolwenn-...

    (...)

    « Pour moi, l’instrumentalisation d’un intellectuel français n’est pas anodine : Olivier Roy est un nom connu et en particulier pour ces positions favorables au Moyen Orient (Iraq etc..). En trafiquant l’information il s’agit de montrer, pour le régime syrien, que, malgré les positions intransigeantes de la diplomatie française actuelle, la France, une des alliés historique de la Syrie ne laisse pas tomber le régime. »

    Olivier Roy ajoute que sa position sur Bachar el-Assad est très claire :

    « Le régime est à bout de souflle. Je vois, dans ce genre d’incident insensé, un signe de panique de plus. »

  • Le 14 février 2012 à 15:46, par Jean-marc En réponse à : Communiqué commun d’anarchistes russes et syrien-ne-s

    Aux masses, aux opprimé-e-s et aux révolutionnaires
    de la Fédération de Russie et de la Syrie

    Nous, anarchistes russes et syriens, constatons la collaboration honteuse entre les 2 régimes répressifs syrien et russe, et le soutien du régime dirigeant syrien à la répression sanglante qu’exerce le régime d’Assad contre les masses syriennes en révolte, à la fois en approvisionnant en armes et munitions les forces d’Assad et en fournissant une protection diplomatique aux massacres d’Assad contre les syriens en lutte contre le régime. Nous voyons cela comme le résultat logique de la similitude quant à la nature répressive et exploitatrice des deux régimes, et comme une part de la guerre qu’ils mènent contre les opprimé-e-s au sein de leur peuple.

    En tant qu’anarchistes et anti-autoritaires, nous condamons cette collaboration honteuse et les pratiques répressives des deux régimes, et nous appelons à une forte et fraternelle solidarité entre les masses réprimées, les révolutionnaires et les anarchistes des deux pays, dans leur lutte contre les élites répressives des deux pays.

    Action Autonome - Russie
    Mouvement Anarchiste féministe syrien
    Anarchistes Syrien-ne-s

    Traduction française (Berckman, CGA)

    Source :
    A - I n f o s
    Informations par, pour, et au sujet des anarchistes
    Send news reports to A-infos-fr mailing list
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  • Le 20 février 2012 à 00:15, par Jean-marc En réponse à : Massacres en Syrie et action directe prolétarienne

    Massacres en Syrie et action directe prolétarienne

    Salut aux prolétaires en lutte en Syrie, Égypte, Tunisie... et partout dans le monde

    C’était il y a trente ans, dans la ville de Hama en Syrie... Le 2 février 1982, la
    population répond aux appels à l’insurrection contre le pouvoir en place, contre la
    misère et la répression. Les insurgés, auxquels se joignent 150 officiers de
    l’armée, se rendent maîtres de la ville, détruisent des centres de répression,
    exécutent plus de 300 mercenaires du régime en place, ainsi qu’une première unité de
    parachutistes envoyée pour mater la révolte. L’État réplique en faisant assiéger et
    bombarder à l’artillerie lourde la ville 27 jours durant ; du gaz cyanure est même
    utilisé. L’assaut final est donné dans ce qui nous rappelle une certaine « semaine
    sanglante » parisienne où les ultimes sursauts de résistance prolétarienne sont à la
    hauteur de la terreur étatique : des jeunes femmes « kamikazes » se font exploser au
    milieu des blindés et des soldats qui ratissent les quartiers, maison par maison. La
    répression est terrible, le bain de sang total : on estime entre 25.000 et 50.000 le
    nombre de victimes. Ces événements ne sont pas, ou peu, relayés dans la presse et ne
    soulèvent aucune indignation à l’étranger, d’autant plus que partout, c’est la thèse
    du complot islamiste qui est mis en avant pour mieux occulter la nature sociale de
    ces luttes, comme de toutes luttes de notre classe.

    Ce soulèvement n’est pas apparu dans un ciel bleu : grèves, manifestations,
    sabotages, émeutes, attentats à la bombe, exécutions d’officiers de l’armée et de
    cadres dirigeants du régime baasiste, mutineries dans des prisons, divers massacres,
    cela fait des mois, des années que d’importants affrontements embrasent la Syrie. De
    plus, le pays se situe au centre d’une région à feu et à sang, où les luttes de
    notre classe se mêlent à des conflits entre diverses fractions bourgeoises :
    rappelons-nous la guerre du Liban en 1982, ainsi que la répression sanglante dans
    les camps de réfugiés « palestiniens » où les prolétaires se font massacrer tantôt
    par l’armée israélienne, tantôt par diverses milices, si ce n’est pas directement
    par les flics de l’OLP et de la « libération nationale », rappelons-nous la « 
    révolution iranienne » de 1977 à 1979 et sa transformation dans une guerre
    inter-bourgeoise entre l’Iran et l’Irak qui fera environ un million de morts en huit
    ans, rappelons-nous aussi les luttes contre cette guerre, les sabotages, le
    défaitisme révolutionnaire, des régiments des armées des deux pays belligérants qui
    désertent leur camp respectif pour s’unifier et mener des actions contre leur propre
    bourgeoisie, contre les deux États, rappelons-nous la vague de luttes prolétariennes
    qui déferle sur l’Égypte en 1977, rappelons-nous...

    Rien n’a changé, mais tout commence...

    Depuis maintenant plus d’un an, une importante vague de luttes traverse sans
    discontinuer le Maghreb et le Machrek, une région qui s’étend de l’océan atlantique
    à l’océan indien. Des dictateurs sont tombés, d’autres s’accrochent à leurs lambeaux
    de pouvoir, partout la répression est féroce, brutale, à la hauteur de la
    détermination des prolétaires à ne pas crever sur l’autel de la valeur sans au moins
    vendre sa peau le plus chèrement possible. Luttes contre la faim, contre la misère,
    contre l’augmentation des prix des denrées alimentaires « de base », contre le
    chômage, contre l’impunité des tortionnaires, contre l’arrogance affichée des
    maîtres retranchés dans leurs forteresses de moins en moins inaccessibles...
    Tunisie, Egypte, Bahreïn, Yémen, Libye, Algérie, Maroc, Irak, Koweït,...

    Et lorsque des dictateurs sont chassés sous la pression de « la rue » (doux
    euphémisme journalistique pour ne pas dire crument la vérité : le prolétariat en
    lutte !), ou mieux dit, lorsque la bourgeoisie mondiale et ses appareils centraux
    écartent tel ou tel de leurs gestionnaires qui ne sont plus aptes à maitriser la
    situation, alors de « nouvelles » figures apparaissent, des « alternatives »
    politiques plus crédibles sont poussées au portillon afin de rétablir la paix
    sociale et l’ordre du business. Mais très vite, la lutte reprend sa dynamique comme
    nous pouvons le constater depuis quelques semaines, quelques mois : en Tunisie où
    les « nouveaux » dirigeants (un mélange de « progressistes » et d’islamistes) ont
    été hués à l’occasion du premier anniversaire de « la révolution », mais aussi en
    Égypte où chaque tour du cirque électoral a été sanctionné par un véritable boycott
    actif d’importants secteurs du prolétariat qui s’affrontaient dans la rue aux
    éternels mêmes tortionnaires, et jusqu’en Libye où les « libérateurs » du CNT se
    sont vus infligés une dérouillée qui s’est manifestée sous une simple et efficace
    activité prolétarienne consistant dans un premier temps à occuper la rue et se
    réapproprier les places publiques, pour dans un deuxième temps saccager de fond en
    comble le siège central du CNT à Benghazi...

    Malgré quelques hausses de salaires symboliques, malgré le renforcement des subsides
    aux denrées alimentaires « de base », malgré des promesses de lever l’état de siège
    qui est d’application depuis 1963, malgré la proposition d’organiser des « élections
    libres », malgré la répression et les tueries (dont la dernière s’est déroulée ce 4
    février 2012 lorsque l’armée a bombardé la ville de Homs faisant plus de 200 morts
    en une fois), malgré les arrestations et les tortures, malgré l’encerclement des
    villes par les blindés, malgré les bombardements, malgré tout cela et bien d’autres
    choses encore, la révolte se propage en Syrie depuis le 15 mars 2011 et continue de
    se développer. Partie de la ville frontalière de Deraa, elle enflamme les
    prolétaires à travers tout le pays : Homs, Hama, Damas, Alep, Banias, Lattaquié,
    etc.

    Très rapidement, diverses structurations de lutte se mettent en place dont des
    centaines de comités de coordination (« tansiqyat ») qui répondent dans la pratique
    aux besoins de la lutte, de son organisation sur le terrain, de sa coordination, de
    sa centralisation et de son auto-défense, bien qu’ils développent des niveaux de
    radicalité très contradictoires quant aux perspectives de la lutte. Très rapidement
    également le mouvement de notre classe riposte à la terreur étatique par la violence
    de classe et l’action directe, il pousse au défaitisme dans les appareils centraux
    de la répression : de plus en plus de soldats désertent les rangs de l’armée
    bourgeoise, ils fraternisent avec leurs frères et soeurs de classe et protègent les
    manifestations contre les nervis du régime. Divers réseaux de soldats déserteurs
    existent dont le plus médiatisé est sans nulle doute l’ASL (« Armée syrienne libre
     ») qui, malgré ses alliances avec des groupes d’opposants au régime en place
    (fractions bourgeoises qui se poussent au portillon de l’alternance politique et de
    la gestion de notre misère), n’en développe pas moins sur le terrain une pratique
    militante très contradictoire de défaitisme...

    Camarades prolétaires en lutte en Syrie, en Égypte, en Tunisie... au Kazakhstan,au Nigéria... en Roumanie, en Chine, en Bolivie... aux États-Unis et partout ailleurs
    dans le monde... le capitalisme n’a rien d’autre à nous offrir que toujours plus d’austérité, de misère, d’exploitation, de répression, de guerre, de mort...

    La lutte pour la vie passe par l’élimination de toutes les fractions bourgeoises qui
    gèrent notre quotidien et nous maintiennent dans la misère : les « dictateurs » comme les « démocrates », la droite comme la gauche, les militaires comme les civils, les ultralibéraux comme les sociaux-démocrates,...

    L’économie capitaliste est en crise, qu’elle crève !
    L’ennemi, c’est le capitalisme et la dictature du marché mondial !
    L’objectif est le même partout : la révolution sociale !
    Destruction du capitalisme et de l’État !

    Trídní Válka
    (Guerre de Classe)

    Février 2012

    http://www.tridnivalka.tk

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