Une tribune pour les luttes

FSE (Fédération Syndicale Etudiante)

Pour défendre le partage du savoir libre, gratuit, critique et populaire, ACTA doit tomber !

Article mis en ligne le vendredi 17 février 2012

Le 26 Janvier 2012, l’accord commercial anti-contrefaçon (ACAC) plus connu dans sa forme anglaise, Anti-Counterfeiting Trade Agreement (ACTA), a été signée à Tokyo par une trentaine de pays, notamment 22 de l’Union Européenne, dont la France. Sous apparence d’un traité international pour renforcer la lutte contre les contrefaçons, ACTA vient en fait compléter les lois américaines de restrictions et de censure internet , SOPA et PIPA, promulguée en janvier, et renforcer les pouvoirs de contrôles et de polices contre l’échange de savoirs et d’informations notamment via internet, assimilés à de la piraterie et de la contrefaçon intellectuelle.

En effet, il faut replacer cette politique dans le contexte des travaux de l’Organisation Mondiale du Commerce, du patronat international et des différents Etats aux manœuvres pour structurer l’économie mondiale comme un vaste marché reprenant les doctrines du capitalisme libéral. Le savoir, les idées, les productions immatérielles, ont été regroupés dans leur vocabulaire sous le nom d’économie de la connaissance. Régie par des brevets et des copyrights, la propriété privée a ses déclinaisons dans le domaine de l’immatériel. Or, malgré une fracture numérique toujours existante, internet s’est démocratisé, et les nouvelles technologies d’échange d’informations et de contenu avec lui, multipliant les échanges dit peer to peer, c’est-à-dire d’utilisateur/trice à utilisateur/trice, les bases de partage de données, les logiciels libres, développant un secteur internet libre, gratuit, horizontal. Et aujourd’hui, gouvernements et entreprises veulent imposer l’achat en ligne, le partage vertical des contenus, et poursuivre en justice à coup d’amendes voire de prison les contrevenant-e-s, criminalisé-e-s et catégorisé-e-s comme pirates, receleur-euse-s ou trafiquant-e-s, pour assurer leur contrôle et leurs profits,.

Pour la Fédération Syndicale Etudiante, les raisons de nous opposer à ACTA sont triples :

- Premièrement, nous défendons que les étudiant-e-s, en tant que travailleur-euse-s intellectuels ou manuels en formation doivent avoir accès à l’université au savoir libre et gratuit, émancipé des contraintes économiques. Nous défendons de ce fait le savoir libre, gratuit et partageable, sur internet au même titre que nous le défendons dans les bibliothèques ou dans la vie associative et sociale de nos campus.

- Deuxièmement, le savoir et les connaissances sont au cœur des progrès sociaux, humains, scientifiques, et de ce fait éminemment politiques. L’existence d’un partage gratuit et horizontal doit selon nous être défendue contre les appétits des créateurs-trices de l’économie de la connaissance, qui visent de fait à assujettir au capitalisme et à son idéologie le savoir et la connaissance. Nous devons au contraire prôner un savoir critique et populaire !

- Troisièmement, nous combattons la criminalisation des personnes et des groupes qui promeuvent le partage libre gratuit et horizontal et qui veulent s’organiser et résister contre cet assujettissement. De même, nous dénonçons le deuxième volet de ces accords, qui donnent des outils puissants de censure politique aux mains du pouvoir par leur main mise sur internet, outils qui ont été et seront à coup sur dirigés contre nos luttes et contre les classes populaires. Nous dénonçons par ailleurs les logiques similaires à l’œuvre dans tout autre média.

Ainsi, nous exigeons l’abandon d’ACTA et des accords similaires. Nous affirmons notre solidarité avec les personnes et les organisations qui résistent et qui pâtissent déjà des conséquences néfaste de ces attaques contre la liberté ! Nous soutenons les lieux de partages alternatifs du savoir et de la connaissance, et appelons à massifier les mobilisations populaires appelées dans le monde entier pour le Samedi 11 Février 2012 !

Contre ACTA et ses assimilés, contre la criminalisation et la censure économique et politique des espaces d’échanges libre !

Pour un savoir libre, gratuit, critique et populaire, seules la lutte paye !

Créons les convergences, et mobilisons nous le 11 février et tant qu’il le faudra !

Pour une Université gratuite, laïque, ouverte à tous et à toutes !

Fédération Syndicale Etudiante
http://www.luttes-etudiantes.com

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