Une tribune pour les luttes

SALAM / Newsletter mars 2012

Des nouvelles des migrants du Nord-Pas-de-Calais

Article mis en ligne le dimanche 18 mars 2012

Communiqué - Calais : Quand cessera la honte ?
18 mars 2012

A l’affût de la dernière journée officielle de la période non-expulsion, les services préfectoraux, régionaux et municipaux n’auront pas tardé pour jeter à la rue nos amis migrants, réfugiés dans les squats.

Les températures nocturnes avoisinent actuellement encore le zéro degré !

Outre le fait inacceptable de voir des êtres humains à la rue, c’est aussi la méthode qui scandalise ! Cette fois-ci, les associations n’ont pas même été prévenues !

Et cela n’a pas suffi !

Les migrants se sont repliés avec divers effets dont leurs couvertures que les services municipaux ont rapidement "confisqués".

Comment ne pas avoir honte devant ces actions :

qui privent les migrants des couvertures qui sont leur seule protection contre le froid ;
qui les jettent encore plus fragilisés entre les mains des passeurs qui, sous prétexte de sécurité, détruisent systématiquement les pauvres abris de fortune où nos amis se réfugient et qui ne proposent que des solutions inadaptées ;
qui dépensent l’argent des contribuables sans commune mesure uniquement pour essayer d’arriver à ce qui est un échec depuis 10 ans maintenant : faire disparaître les migrants de Calais.

Et que penser de ce message qui précise que les couvertures pourront être récupérées lundi matin à la déchetterie de Calais ?

Eh bien non ! SALAM n’ira pas comme les autres années récupérer des couvertures dans des bennes, ni des tentes dans l’enceinte du commissariat de police ! Nous refusons désormais de jouer à ce jeu du «  je prends et je redonne » !

On peut également se demander combien d’argent s’envole en fumée lors des opérations de destruction (logistique, forces de l ordre, services municipaux...) : les différentes African Houses, la destruction de la "jungle" le 22 septembre 2009, la destruction des maisons des Erythréens, les différents squats, etc. ? Le préfet du Pas-de-Calais va-t-il demander comme cela est le cas à Norrent Fontes, le remboursement à la Ville de Calais du coût de la destruction de l’African House ?

Honte à cette France qui tous les jours bafoue les droits de l’homme !
Honte à cette France qui renie ce qui est sa devise : liberté, égalité, fraternité !
Honte à cette France qui déchire des familles, expulse vers des pays en guerre, emprisonne des enfants !

Il est temps que se mette en place une politique HUMAINE de l’immigration !

L’association SALAM Nord/Pas-de-Calais


Ensemble, soutenons Marc Boulnois, le courageux maire de Norrent Fontes.

Monsieur Denis ROBIN
Préfet du Pas-de-Calais
Préfecture
Rue Ferdinand Buisson
62020 ARRAS Cedex 9

Monsieur le Préfet,

Le 22 février 2012, votre prédécesseur a transmis à la Commune de Norrent-Fontes une injonction
d’inscrire au budget municipal et de procéder rapidement au mandatement de 21270,86 euros pour
le paiement de l’opération de destruction du campement de migrants. Ce courrier évoque également
la possible saisine de la Chambre Régionale des Comptes.
Un an jour pour jour après avoir été interpellé par de nombreux élus pour dénoncer la mise en
demeure du Maire de Norrent-Fontes pour démanteler le campement de migrants sis sur un terrain
communal, l’Etat continue son bras de fer en condamnant financièrement cette Commune dont le
Conseil Municipal s’est montré humain.
Je vous prie de bien vouloir lever la procédure en cours. L’Etat ne peut pas faire peser sur les
communes sa politique d’immigration qui est une mise en œuvre très répressive et spectaculaire des
directives européennes. Les communes qui se trouvent être sur les routes migratoires essaient de
faire face à la situation du mieux qu’elles peuvent : elles font leur possible avec les associations de
solidarité pour accueillir le plus dignement ces personnes vulnérables confinées à l’errance sur le
territoire. L’Etat a certes contribué à l’accueil des migrants durant la trêve hivernale mais de façon
inéquitable : en octroyant des fonds à la Ville de Calais qui est l’emblème de la politique migratoire
et en délaissant les autres communes concernées dans la Région.
Les relations de l’Etat avec les élus locaux ne peuvent se maintenir dans le rapport de force et dans
l’isolement des élus locaux qui essaient de faire face à leur responsabilité. Après le cadeau de Noël
de 2010, voici le cadeau de départ de 2012, c’est inadmissible. Je soutiens le Maire de Norrent-
Fontes dans sa politique d’accueil ainsi que tous les autres élus de la Région Nord-Pas de Calais qui
font face à ce genre de situation et vous prie de bien vouloir rétablir des rapports de coopération et
de concertation avec les élus locaux. Dans cette perspective, je vous prie de bien vouloir mettre en
place une table ronde permanente entre élus locaux, services de l’Etat, Conseil Généraux et
associations à un niveau régional.
En espérant pouvoir compter sur votre diligence, je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet,
l’expression de mes salutations distinguées.

Copie à Monsieur Dominique BUR, Préfet de Région Nord-Pas de Calais


http://www.associationsalam.org/

www.associationsalam.org
Edito
15 mars 2012

Bonjour !

Suite à la demande de nombreux membres et sympathisants, nous allons reprendre l’envoi d’une newsletter (plus ou moins) régulière qui reprendra les articles qui illustrent le mieux l’actualité de l’association et du contexte global des migrants et du phénomène migratoire.

Rappelons que le site est mis à jour quasi quotidiennement au sein de deux rubriques :

  • Actualités : articles rédigés par l’équipe de SALAM et qui concernent directement les migrants du Nord-Pas-de-Calais et notre action associative ;
  • On a lu, on a vu : articles de sources extérieures, sur les migrants "du Nord" et notre situation ou sur des questions de fond.

Pour ceux qui ne l’ont pas reçu par la poste, le dernier numéro de Quai SALAM est disponible en ligne ! Si vous souhaitez recevoir sa version papier, il vous suffit d’adhérer à l’association.

Inutile de vous rappeler combien il est important de voir le nombre de nos adhérents augmenter. Même s’il ne vous est pas possible de vous rendre sur le terrain, il est bon pour le moral des troupes de se sentir soutenues !

Merci encore mille fois de votre intérêt et de votre soutien. N’hésitez pas à nous faire signe pour toute action de sensibilisation !

A très bientôt !
L’équipe de SALAM Nord/Pas-de-Calais

L’African House démantelée, encore et encore
15 mars 2012

En ce jour de fin de trêve hivernale, les forces de l’ordre n’ont pas perdu de temps. L’African House est en cours de démantèlement. Bientôt dix ans après "Sangatte", la fermeture des squats reste une mesure courante pour décourager les migrants à rester à Calais.

Certaines personnes, favorables à ces mesures de dissuasion, diront que cela a permis la réduction de leur nombre. Certes, ils sont moins nombreux qu’au temps de la destruction de la jungle. Mais rappelons qu’à cette époque, l’affluence était tout à fait exceptionnelle et qu’auparavant, le nombre de repas distribués avait déjà avoisiné celui que nous comptons désormais. Nous ne serons jamais à l’abri d’un changement de tendance... tout le temps que la dérive des continents n’aura pas emporté l’Angleterre loin de la cité des six bourgeois !

En attendant, le printemps arrive timidement, mais des dizaines d’individus sont jetés effrontément à la rue.

Klarsfeld veut un mur aux portes de l’UE
13 mars 2012

L’avocat suggère d’ériger un mur entre la Grèce et la Turquie contre l’immigration clandestine.

Les États-Unis et Israël ont leur mur, Arno Klarsfeld propose que l’Union européenne construise le sien. Celui que Nicolas Sarkozy a nommé le 12 septembre dernier, président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration a eu, lundi, une idée originale pour contrer l’immigration illégale en Europe.

Invité de BFM TV, Arno Klarsfeld a proposé d’ériger un mur de 130 km entre la Grèce et la Turquie, sur le modèle de celui entre les Etats-Unis et le Mexique. Une manière de rebondir après la récente annonce de Nicolas Sarkozy à Villepinte. Le président-candidat a menacé dimanche, s’il était élu au mois de mai, de sortir la France des accords de Schengen sur la libre-circulation des personnes dans l’UE afin de pallier une immigration clandestine, selon lui, mal contrôlée par certains pays européens.

"Du bon sens"

Mettant en exergue "une Europe prospère" face au "reste du monde qui a les guerres, qui souffre, qui a des privations, etc.", l’avocat a expliqué l’importance de bloquer l’entrée de l’Europe aux immigrants. "Il faut que les gens ne puissent pas passer, il faut pouvoir décider de qui rentre", a-t-il asséné.

"Entre les Etats-Unis et le Mexique, il y a une grande barrière sur toute l’étendue du territoire, avec des patrouilles qui patrouillent sans cesse", s’est justifié Arno Klarsfeld, devant l’historien spécialiste de l’immigration Patrick Weil. "C’est ce qu’il faut faire aux frontières européennes, c’est-à-dire en Grèce", a-t-il ajouté.

Pour Arno Klarsfeld, il s’agit de "bon sens". "S’il y a un espace qui est libre et s’il y a une porte entrebâillée, il est nécessaire qu’elle soit refermée et que les citoyens européens qui ont quand même depuis des générations bâti l’Europe (et qui) aujourd’hui ont la paix, les régimes sociaux, une Europe apaisée et relativement prospère, décident de qui vient sur son territoire".

Des barbelés contre un 2nd tour Le Pen-Mélenchon en 2017

Interrogé afin de donner des précisions quant à la construction dudit mur, Arno Klarsfeld a aussitôt répondu : "un mur c’est fait avec des fils, des barbelés, un mur quoi, comme à Rome, il y avait un mur. La paix a duré quatre siècles", en référence au mur qui marquait les limites de l’Empire contre les barbares venus du Nord.

L’avocat a argumenté que de cette mesure dépendait l’avenir de la France. En effet, celui-ci n’a pas hésité à ajouter "sinon dans cinq ans, au deuxième tour, ça ne sera pas Sarkozy-Hollande, mais Le Pen-Mélenchon".

Source

Migrants : « Il y a une schizophrénie de l’Etat, qui aide d’une main et harcèle de l’autre »
12 mars 2012

TCHAT Haydée Sabéran, correspondante pour « Libération » qui a sillonné pendant plus de dix ans le Calaisis et rassemblé dans « Ceux qui passent » des dizaines de témoignages sur les migrants qui attendent de rejoindre l’Angleterre, a répondu à vos questions.

Sofian. En dix ans, quels changements avez-vous vu ?

Haydée Sabéran. Le premier changement, c’est la fermeture de Sangatte à la fin de l’année 2002, quand Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur. Le Centre de la Croix-Rouge de Sangatte, qui a été ouvert en 1999 après un coup de gueule de l’abbé Pierre, était un lieu d’hébergement ouvert : on ne demandait pas aux gens leurs papiers pour y entrer. Il permettait aux migrants sans abri, qui tentaient toutes les nuits de passer en Angleterre, de ne pas être à la rue. Sangatte était ouvert à 200 personnes - le plus souvent des Kurdes, des Afghans et quelques Iraniens. Sangatte était un ancien hangar d’Eurotunnel, ce lieu-là leur permettait de se reposer, le chiffre est passé de 200 à 1 500, jusqu’à 2 000 personnes.
Les tabloïds anglais nous accusaient d’avoir « un centre de remise en forme des clandestins ». En 2002, il y a eu des accords entre les Français et les Anglais, qui ont conduit à la fermeture. Dans le même temps, les Anglais durcissaient leurs conditions d’accueil. Les autorités de l’époque espéraient que cela permettrait de régler la question.
Depuis, ça s’est considérablement dégradé. Le flux ne s’est pas tari, il s’est ralenti, mais ça continue. Des migrants continuent d’arriver dans notre région calaisienne pour passer en Angleterre, mais leurs conditions de vie se sont terriblement dégradées. On a des gens qui vivent dans des forêts, des fossés, des squatts, qui sont parfois nourris par des habitants.

Eloi. Comment s’organise l’aide aux migrants ? Quelles sont les associations qui s’en occupent, ont-elles des subventions ? Par qui ?

H. S. L’aide aux migrants s’organise sur tout le territoire Nord-Pas-de-Calais. Dans la région, il y a trois grandes autoroutes qui mènent à Calais, et le long de ces autoroutes, dès qu’il y a une aire de repos où peuvent s’arrêter les camions, dans les forêts alentours, il y a des migrants qui attendent la nuit pour se glisser dans les camions qui vont vers Calais.
Progressivement, de manière individuelle, des gens se sont mis à aller vers ces étrangers qui dormaient dans les forêts pour leur proposer à boire et de la soupe. La plupart de ces habitants ont fini par se constituer en associations. Ils leur proposent des douches, des soins, éventuellement une aide juridique pour ceux qui voudraient rester en France, et ils tentent de les protèger, par leur présence, contre les exactions des passeurs et des violences policières éventuelles. Il y a des associations qui existent depuis très longtemps à Calais, puisque le problème de l’errance des migrants s’est posé dans la région dès les années 80, à une échelle bien moindre, mais la question existait déjà.
Oui, il y a des subventions, mais leurs niveaux sont sont très variables. Il y a des petites associations, comme Terre d’errance, comme Salam, comme Fraternité Migrants. Il y a aussi de grosses associations, comme le Secours catholique ou Médecins du monde, qui elles, sont indépendantes.
Il y a une schizophrénie de la part de l’Etat qui empêche les migrants de se poser quelque part, et par ailleurs subventionne les soins quand c’est nécessaire. On va secourir les gens ponctuellement avec des douches contre la gale, et, par ailleurs, on va les fragiliser en les empêchant de se poser quelque part. On va les épuiser, ce sont de jeunes gens vigoureux, mais qui ne mangent pas assez, et qui sont épuisés, pas seulement par leur passage, mais aussi par le harcèlement policier. On donne d’une main, et on harcèle d’une autre main.

Helen. Comment se sont faites les rencontres avec les migrants ? Vous êtes-vous présenté en tant que journaliste ? Ont-ils témoigné facilement ?

H. S. Oui, je me suis présentée en tant que journaliste. A chaque fois qu’il y a un malentendu, quand par exemple ils s’imaginent que je suis bénévole et qu’ils se laissent aller à des confidences, je leur dis très vite que je suis journaliste. Il faut qu’ils puissent maîtriser ce qu’ils me disent.
C’est très difficile de rentrer en contact, notamment en tant que journaliste, parce que, quand on est journaliste, on est soupçonné, à priori, que l’on travaille par exemple pour la police. Ce sont des gens qui sont stressés en permanence. A la fois par la situation dans laquelle ils sont, qui est très déstabilisante, à savoir franchir une frontière illégalement, vivre dehors, avoir à se protéger contre les passeurs et contre la police. Ils sont méfiants naturellement. Et ils le sont beaucoup plus qu’à l’époque de Sangatte, notamment parce que, plusieurs fois, il y a eu des campements qui ont été détruits, justement parce qu’on en avait parlé dans la presse. C’est pour cela que le fait de passer par l’intermédiaire des associations est très précieux, et aussi le fait de passer du temps. Si on reste une journée on n’arrivera pas bien à établir le contact, mais si on revient plusieurs jours d’affilé, le contact finit par se faire. On devient juste des êtres humains qui se parl
ent, et ils ont des choses à dire, des choses sur le cœur. Une fois qu’ils ont confiance, ils sont prêts à raconter.
L’autre difficulté, c’est celle de la langue. Un certain nombre d’entre eux parlent anglais, d’autres dans leur propre langue. Les Erythréens parlent en tigrinya, les Afghans parlent en pachto ou en persan, etc... Je connais le persan un petit peu, ça facilite les choses. Par contre, pour parler avec des Erythréens, il faut un intermédiaire.
Par exemple, un infirmier bénévole, qui s’appelle Gaëtan, infirmier au campement de Norrent-Fontes, m’a mis en contact avec un Erythréen qui parlait anglais, lequel m’a mis en contact avec un Erythréen qui avait une histoire terrible, et qui fait l’objet d’un chapitre dans le livre (1), ça n’aurait pas pu être possible s’il n’y avait pas eu cette confiance, suscitée par Gaëtan. En tant que journaliste, ça rend modeste, les bénévoles sont sur le terrain tous les jours, on serait très démunis, nous journalistes, sans eux, et sans la confiance qu’ils nous font.

(1) Ceux qui passent, éd. Montpanasse, « Carnets nord ».

Source

Immigration : Sarkozy menace de sortir la France de Schengen
11 mars 2012

Le président-candidat Nicolas Sarkozy a menacé dimanche, s’il est réélu, de sortir la France des accords de Schengen sur la libre-circulation dans l’UE afin de lutter contre l’immigration clandestine qu’il estime mal contrôlée par certains pays européens.

A six semaines du premier tour de la présidentielle, dont l’immigration est un thème majeur de la campagne, le chef de l’Etat a jugé lors d’un meeting à Villepinte que les accords de Schengen devaient être "révisés" car ils "ne permettent plus de répondre à la gravité de la situation".

Une idée qu’il avait déjà lancée en décembre à Toulon.

"Il faut une discipline commune dans les contrôles aux frontières comme il y a une discipline commune en matière de finances publiques dans la zone euro", a-t-il dit. Sans "progrès sérieux" "dans les 12 mois", il a menacé de suspendre la participation de la France aux accords de Schengen.

Selon lui, "dans la situation économique et sociale qui est la nôtre, si l’Europe ne maîtrise pas les entrées sur son territoire, elle ne pourra plus accueillir dignement ceux qui arrivent, elle ne pourra plus répondre à la demande d’intégration de ceux qui ont tant de mal à trouver leur place dans la société, elle ne pourra plus financer sa protection sociale".

Le PS, par la voix de Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, a accusé "Nicolas Sarkozy (de vouloir) ouvrir un débat délétère" entre pays européens, pendant que l’association d’aide aux étrangers France Terre d’Asile qualifiait de "fumisterie" de "laisser croire au laxisme des accords de Schengen".

L’espace Schengen compte 26 pays (dont quatre non membres de l’UE : Islande, Suisse, Norvège et Liechstenstein) dans lesquels les voyageurs peuvent circuler par voies terrestres ou aériennes, munis d’une simple carte d’identité. Mais cette zone ouverte est l’objet de tensions croissantes au sein de l’UE.

En juin 2011, l’UE a déjà adopté une politique plus restrictive des mouvements migratoires en entérinant la possibilité de rétablir des contrôles aux frontières nationales des Etats Schengen, si l’un d’entre eux n’est plus en mesure de contrôler sa frontière extérieure en cas d’immigration "forte et inattendue".

Une mesure dérogatoire réclamée par Paris pour lutter contre l’immigration clandestine à la suite de fortes tensions avec Rome provoquées par un afflux de Tunisiens après la "Révolution de Jasmin" début 2011. La France avait alors organisé des contrôles ciblés à la frontière italienne pour filtrer les migrants tunisiens auxquels Rome avait accordé des titres de séjour temporaires.

Nicolas Sarkozy a plaidé pour "pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant comme on peut sanctionner un Etat de la zone euro qui ne remplirait pas ses obligations".

Cette proposition traduit plus largement une inquiétude en Europe à l’égard de certains Etats membres, comme la Grèce jugée incapable de juguler l’immigration illégale venue de Turquie.

L’UE a d’ailleurs butté sur cette question du contrôle aux frontières Grèce-Turquie jeudi à Bruxelles lors d’une réunion entre la commissaire chargée des Affaires intérieures Cécilia Malmström et les ministres de l’Intérieur de pays européens.

Selon une source européenne, 200 personnes franchissent chaque jour clandestinement cette frontière pour rallier ensuite les autres pays de l’UE.

D’autres Etats sont dans le collimateur : en septembre, la Roumanie et la Bulgarie, également considérées comme inaptes à combattre les filières d’immigration clandestines, se sont vu refuser l’entrée dans l’espace Schengen. Plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, avaient dit leur hostilité.

Source

Avant son départ pour la Haute-Normandie, zoom sur les dossiers du préfet du Pas-de-Calais
25 février 2012

Il a pris ses fonctions en janvier 2009 à la tête de la préfecture du Pas-de-Calais. Un peu plus de trois ans plus tard, Pierre de Bousquet de Florian s’apprête à gagner la Haute-Normandie où il vient d’être nommé préfet de région. Tour d’horizon de dossiers qui ont marqué son activité...

> Le premier dossier.- À peine arrivé, aussitôt dans le bain ! « Le premier dossier que j’ai trouvé sur mon bureau, c’était celui de la refonte des circonscriptions. On en supprimait deux pour passer de quatorze à douze. Le principe a été de tenir compte du rééquilibrage démographique, le second de redonner une cohérence aux circonscriptions et aux villes importantes qui étaient écartelées. »

> Le redécoupage des intercommunalités.- L’autre grand chantier de ces trois années concernait encore le territoire, avec le redécoupage des intercommunalités. « Un chantier lourd qui a consisté à faire le tri parmi les intercommunalités d’aubaine. Certaines n’avaient pas la surface démographique pertinente et n’étaient pas dotées de compétences raisonnables. On a bâti un nouveau schéma avec des données objectives et techniques pour parvenir à un accord voté à une large majorité à la commission départementale de coopération intercommunale ». Résultat, on est passé de 43 EPCI (établissement public de coopération intercommunale) à 33. « C’est un schéma qui est appelé à encore évoluer ».
Notamment pour les secteurs du Ternois, de l’Audomarois, de la côte d’Opale...

> Les enjeux des JO de Londres.- Ils sont au nombre de trois pour le préfet. Pour les équipes qui vont s’entraîner dans le Pas-de-Calais, base arrière des Jeux olympiques, « c’est un enjeu de confort et d’accueil de la responsabilité des collectivités. Il y a ensuite un enjeu de fluidité pour le passage vers la Grande-Bretagne avec un flux estival plus un flux spécifique à l’événement de 15 à 30 % supérieur ». Et enfin, directement du ressort des services de l’État, l’enjeu sécuritaire. « Le passage Transmanche sera sécurisé pour les ferry et le tunnel. Dans le cadre du Vigipirate, avec un dispositif terre et mer, il y aura des moyens exceptionnels : 70 % de l’effectif gendarmerie et police sera présent en continu ». Une surveillance qui bénéficiera de l’aide de forces mobiles. Sous la direction du préfet, les liens ont aussi été renforcés avec la police du Kent. « Les JO, c’est une période à forts risques. C’est regardé dans le monde entier. Il y aura des
milliers de journalistes. Nous serons en vigilance et en alerte ».

> Hausse des cambriolages.- Si on note une baisse de la délinquance, « en revanche, on est en échec sur les cambriolages qui ont fortement augmenté ». Avec du cambriolage de proximité, des larcins, mais surtout une délinquance nomade « et des groupes organisés qui ont leurs bases en régions parisienne ou lilloise. Il y aussi une délinquance clairement identifiée de ressortissants d’ex-pays de l’Est pour les vols de métaux, de cuivre ».

> Les migrants.- Ce qui amène à aborder les fameux camps des gens du voyage originaires des pays de l’Est : « C’est utile de les résorber tant sur le plan de l’humanitaire que de la sécurité. Ça casse l’outil des mafias qui s’en servent comme réseaux ». Quant aux migrants, ceux qui veulent passer en Grande-Bretagne... « C’est un des sujets les plus délicats que j’ai eu à gérer. Avec des problèmes d’ordre public plus que de délinquance. Des gens là aussi aux mains des passeurs. En cassant les squats, on fait baisser la pression migratoire. Ce qu’on a fait à Calais avec la "jungle". En trois ans, on a fait passer le nombre de migrants de 1 500 à 150. Si on laisse prospérer ces camps, on aboutit à un "Sangatte". Le volet répressif a été accompagné d’un volet humanitaire. On a trouvé des solutions pour les repas, les douches, les soins... ».

Source

Commentaire de SALAM :

Les migrants sont bien sur aux mains des passeurs mais en cassant les
squats on les fragilise encore plus.
Le nombre de migrants sur Calais a toujours été depuis la fermeture de
Sangatte de 180/ 200 personnes.
En 2009, date de la destruction de la « jungle », que l’on peut comparer
au coup médiatique de la fermeture de Sangatte, les migrants étaient plus
de 1000. Phénomène exceptionnel et l’on ne peut que s’interroger : ’était
ce une stratégie qui allait dans le sens de la médiatisation ? ».

Quant aux solutions pour les repas ou les douches : ce sont LES
ASSOCIATIONS qui en ont la charge !

L’assemblée générale de SALAM
17 février 2012

L’AG de SALAM s’est déroulée hier 16 février à l’Auberge de Jeunesse de Calais.
Plus de cinquante adhérents avaient fait le déplacement.
Un hommage a été rendu bien évidemment à Jean Pierre Leclercq, disparu en
Juillet dernier. Un diaporama a permis à chacun de se rappeler son action,
sa gentillesse, sa disponibilité,son engagement auprès de ses "copains
migrants".
Le point a été fait sur l’année 2011 : finances, situation des migrants
sur Dunkerque et Calais, communication, questions diverses.
Le bureau a été renouvelé : ce sont maintenant 13 adhérents qui ont été
élus au conseil d’administration. Des nouveaux venus, des jeunes
bénévoles, un représentant des équipes de cuisine et des plus "anciens" la
composent. Gageons que ce dynamisme permettra à SALAM de continuer dans
les meilleures conditions possibles son action auprès des migrants du
Littoral.
Un diplôme et un cadeau ont été remis à Quentin, ce si sympathique et
apprécié bénévole, pour son engagement auprès des migrants et son action
au sein de SALAM. C’est Françoise Leclercq qui a eu le plaisir de
féliciter Quentin et de lui rappeler tout le bien que Jean Pierre pensait
de lui.
Ensuite, un pot a réuni l’ensemble des participants.

L’année 2011 a été difficile en événements mais SALAM a su garder le cap
grâce à l’implication de chacun et nous tenons à remercier les adhérents,
les donateurs, les associations, qui nous ont soutenus et permis de
continuer notre action.

 
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Editeur : Salam
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