Une tribune pour les luttes

Nouvelles acquisitions

Le Bulletin de la Médiathèque de Mille Bâbords n°9 - Spécial littérature

septembre 2012

Article mis en ligne le lundi 1er octobre 2012

contact-biblio chez millebabords.org

Permanences : le lundi de 14 à 17 h / le jeudi de 15 à 19 h

Abonnement 8 euros (ou plus par soutien). Gratuit pour les adhérents à Mille Bâbords.

I. Ce mois-ci nous avons reçu

II. Les précédents bulletins

III. Principe de fonctionnement de la médiathèque

pour voir le catalogue en ligne


Nous avons reçu...

Littérature

  • Cahier d’un retour au pays natal / Aimé Césaire -Présence africaine, 1983

"Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing énorme et la force n’est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l’audience comme la pénétrance d’une guêpe apocalyptique.
Et la voix prononce que l’Europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences, car il n’est point vrai que l’œuvre de l’homme est finie, que nous n’avons rien à faire au monde, que nous parasitons le monde mais l’œuvre de l’homme vient seulement de commencer et il reste à l’homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l’intelligence, de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons maintenant que le soleil tourne autour de notre terre éclairant la parcelle qu’a fixée notre volonté seule et que toute étoile chute de ciel en terre à notre commandement sans limite ". La réédition du Cahier d’un retour au pays natal, la première œuvre d’Aimé Césaire, saluée depuis l’origine comme le texte fondamental de la génération de la Négritude.

  • Exilio / Sara Sonthonnax - l’Atinoir, 2008

Ce livre évoque la tragédie dans la tragédie de la Guerre d’Espagne, ces jours de janvier 1939 où, fuyant l’avance des armées de Franco, populations affolées et combattants républicains en déroute prirent la route, la seule encore ouverte, de la frontière pyrénéenne vers la France, dont ils espéraient, à défaut de l’aide qui ne vint pas, un salut in extremis qui viendrait peut-être.

  • Gaston Couté, le dernier des poètes maudits : chanson, poésie et anarchisme à la Belle Epoque / Élisabeth Pillet - Presses universitaires de la Méditerranée, 2011

Si le nom de Gaston Couté, poète-chansonnier anarchiste mort à trente ans en 1911, est absent des études universitaires, son œuvre fait montre, depuis un siècle, d’une vitalité que pourraient lui envier bien des auteurs classiques : elle n’a cessé d’être diffusée par un cercle de lecteurs passionnés — dont Pierre Seghers, qui la réédita, et des dizaines d’interprètes, parmi lesquels Pierre Brasseur, Édith Piaf, Jacques Douai, Bernard Lavilliers…
L’étude d’Élisabeth Pillet fait découvrir un auteur d’une exceptionnelle puissance poétique, alliant humour et violence, lyrisme et révolte sociale, langue populaire et invention verbale, de la famille des Rimbaud, Verhaeren ou Lautréamont.
Au-delà, l’ouvrage constitue une contribution essentielle à l’histoire de la chanson et de la poésie françaises à la Belle Époque, en particulier des cabarets montmartrois. Mettant en relation textes, lieux et publics, il apporte un éclairage neuf sur le développement de l’industrie du spectacle et de la chanson littéraire, comme sur les représentations du peuple et des paysans ; il propose enfin une réflexion originale sur la poésie à dire et à chanter, dans le prolongement de l’œuvre de Paul Zumthor.

  • Irapuato, mon amour : et quelques histoires qui se sont passées dans des usines / Paco Ignacio Taibo II - l’Atinoir, 2011

Les anecdotes, les souvenirs personnels, sont la matière première des mythes dont la littérature taibienne se veut le vecteur. « Les mythes ne se souviennent pas toujours de la meilleure partie des histoires, souvent ils n’en gardent que la plus sotte ou la plus niaise » (Ces foutus tropiques). (...) S’il s’agit de sauvegarder le souvenir du mouvement [ouvrier] et de ses protagonistes anonymes contre l’oubli institutionnel, il est aussi question d’en bâtir l’épopée. La fois où le patron et le charro (syndicaliste jaune) furent écrasés aux dominos par deux leaders syndicaux, celle où les soudeurs de Tula en grève résistèrent en mangeant les cactus des alentours, la double destruction de la voiture du patron par un monte-charge… Une épopée ouvrière qui, comme toujours chez Taibo II, s’inscrit dans la longue lutte des oppressés contre les oppresseurs, et construit grâce à la littérature, au fur et à mesure, ses propres références, sa mythologie, ses exploits et ses héros : cette doña Eustolia qui brandissait son couteau de cuisine comme une épée vengeresse, Carlos Vargas et El Gallo qui deviendront les acolytes d’Hector Belascoarán et surtout, l’Araignée, ce super-héros populaire, ce défenseur de l’ouvrier, ce vengeur social insaisissable qui tisse sa toile de mots d’usine en usine pour devenir le héros collectif, solidaire plus que solitaire, le porte-étendard (rouge) d’une lutte sociale oubliée qui prend, par le biais de la littérature, des allures de légendes.

  • Lénine à Disneyland : une étude littéraire sur l’oeuvre de Paco Ignacio Taibo II / Sébastien Rutés- l’Atinoir, 2010

Une étude littéraire sur l’œuvre de Paco Ignacio Taibo II :
Ernest Hemingway a-t-il déjoué un complot nazi à Mexico en 1942 ?
Quels messages secrets recèlent les croquis de Léonard de Vinci ?
Est-ce sur ordre de Sherlock Holmes que le Chien des Baskerville a dévoré le président du Mexique ?
Les Quatre Mousquetaires ont-ils préparé la chute de son gouvernement ?
Existe-t-il une version apocryphe des Tigres de Malaisie d’Emilio Salgari ?
Quelle était l’enquête que menait Philip Marlowe au sud du Rio Bravo ?
Frantz Kafka est-il né dans le quartier populaire de Tepito au cœur de la capitale mexicaine ?
Qui connaît la date exacte de la visite de Lénine à Disneyland ?
A défaut d’apporter des réponses à ces passionnantes questions, Sébastien Rutés explore en écrivain complice, universitaire rigoureux et lecteur fasciné l’œuvre de l’auteur hispano-mexicain
Paco Ignacio Taibo II.
Une œuvre plus que jamais salutaire, envisagée pour la première fois à partir des innombrables références littéraires, cinématographiques et musicales qui font la spécificité de l’écriture de Taibo II et mettent, au-delà des jeux intertextuels, la littérature policière au service d’une conception de l’histoire et d’un projet social militant d’une incroyable originalité.

  • Le linceul du vieux monde : roman / Sébastien Rutés - l’Atinoir, 2008

1899. Les ultimes préparatifs de l’Exposition Universelle. Une ère de science et de progrès s’ouvre pour faire oublier les déchirements de l’affaire Dreyfus. Les temps sont à l’optimisme mais voilà qu’une affaire de mœurs sème le trouble et inquiète Paris : dans les tramways, on pique à l’aide d’aiguilles des femmes à l’entrejambe.
Lorsque l’une d’entre elles meurt, la presse se déchaîne contre les anarchistes qui exploitent le fait divers pour semer la terreur. Une estampe, mais qu’en sait la Sûreté ?
Dans un Paris nostalgique, peuplé de regrets, Nino, un vieux militant hanté par le souvenir des violences et des échecs, enquête pour mettre hors de cause les mouvements libertaires, avec l’aide inopinée d’un Oscar Wilde en butte aux affres de l’exil, bien décidé à réaliser son dernier chef-d’œuvre : le dynamitage de la tour Eiffel.
Un roman d’aventures baroque, à la manière des feuilletons du XIX siècle, qui ressuscite un Paris populaire, ouvrier et solidaire, loin des clichés de la ville Lumière. Mêlant aphorismes précieux et argot fin de siècle, Sébastien Rutés salue dans un hommage tendre et décalé l’anarchisme parisien et le poète irlandais qui vit ses derniers jours entouré de personnages réunis par la défaite des idéaux.

  • La longue nuit de Francisco Sanctis / Humberto Costantin - l’Atinoir, 2011

"Aujourd’hui, je me sens de plus en plus attiré, comme lecteur et écrivain, par les expériences qui mènent au roman total. Je veux aller à la rencontre du roman fleuve grossi par de multiples affluents, hybride parce qu’ouvert à tous les genres, né évidemment de toutes sortes de métissages, forcément baroque dans la structure narrative tout en faisant la part belle à l’anecdote et qui préfère à l’expérimentation du langage le canevas du couturier qui unit et assemble de son fil invisible. Un roman qui tout en conservant la tension du noir dont l’intrigue est le noyau, s’approprie le grand roman d’espionnage, le roman historique et le feuilleton avec ses milliers de trames souterraines."

  • Le ministre doit être exécuté / Nahum Montt - l’Atinoir, 2011

Colombie. 1982. Le jeune ministre Rodrigo Lara Bonilla, brillant avocat, élu de la gauche démocratique veut empêcher Pablo Escobar, chef des puissants cartels de trafiquants de drogue, de s’installer dans la politique colombienne et d’atteindre les plus hautes sphères de l’Etat. Avec des moyens inégaux, les deux hommes vont se livrer une lutte sans merci. Utilisant librement les procédés du roman policier, du récit historique, de la biographie et de la chronique, Nahum Montt recrée les personnages et les évènements qui allaient plonger la Colombie dans la violence et le chaos. Au-delà du combat opposant le vice à la vertu qu’Escobar et Lara incarnent avec vraisemblance et beaucoup d’intensité, ce livre offre un travail de mémoire sur une sombre période de l’histoire colombienne encore récente.

  • Pancho Villa : Roman d’une vie / Paco Ignacio Taibo II - Payot, 2009

Personnage mythique, héros de cinéma, de bandes dessinées et de chansons, Pancho Villa (Révolutionnaire mexicain né à San Juan del Río, Durango, en 1876 – mort à Parral, Chihuahua, en 1923) est au cœur de nombreux récits légendaires qu’il a parfois lui-même racontés ou suscités, et qui sont si variés qu’il semble impossible de les démêler. Confronté au manque de fiabilité des témoignages et des sources, Paco Ignacio Taibo s’efforce donc de "tendre l’oreille au cœur de cette rumeur immense et interminable ", avec " l’impression d’y être arrivé, mais pas toujours ". Il en découle pour lui la seule approche possible, celle de la biographie narrativa. Revendiquant sa fascination, il sait qu’il devra aussi être romancier pour cerner au plus juste son personnage, celui qui est devenu l’emblème d’une révolution et l’inspirateur de beaucoup d’autres. " Ceux qui aimeraient que le passé fonctionne comme une Bible, un guide routier, une leçon transparente, un manuel permettant de corriger le présent se trompent de livre ", prévient Taibo. " Le passé est cette histoire chaotique qu’on lit de façon conflictuelle dans le présent... Partons du postulat que Pancho Villa ne mérite pas une version édulcorée de lui-même, pas plus que ne la mérite l’auteur de ces lignes, pas plus que ne la méritent évidemment les lecteurs. "

  • Saint-office de la mémoire / Mempo Giardinelli - l’Atinoir, 2012

Extrait d’une entrevue de Mona Moncalvillo avec l’auteur dans la revue Humor – 1991 :
"J’ai toujours su que je voulais écrire l’histoire de mes grands-parents et de mes arrières grands-parents qui serait en même temps une vision de la présence et de l’influence italiennes en Argentine ; je voulais aussi expliquer d’une certaine façon ce qu’il y avait d’étrange et d’indéfinissable chez l’Argentin.
Je voulais que mon explication se fasse à partir d’une fiction mais sans utiliser les procédés habituels, autrement dit, sans vraiment donner d’explications ; il s’agissait simplement de mettre mes doutes sur la table et de les écrire noir sur blanc. 
Saint-Office de la mémoire est un roman historique, un roman sur l’immigration, un roman qui traverse sur plusieurs générations notre histoire et les affrontements les plus dramatiques qu’elle a connus : la mémoire contre l’oubli, la vie face à la mort, le jour après la nuit, la paix et la violence, l’intolérance contre la démocratie. Une série de dichotomies, une très grande ambiguïté, une sorte de schizophrénie qui jalonne l’histoire argentine.
En même temps, j’ai écrit un roman où j’ai voulu m’attaquer à un très grand nombre de thèmes qui étaient, selon moi, du plus grand intérêt. C’est aussi un débat sur la littérature argentine. J’ai voulu qu’elle soit présente parce que cette littérature accompagne l’histoire tout en l’affrontant. Dans ce pays, les épigones littéraires sont en général des personnes appartenant à l’élite et ne représentent que très rarement de véritables valeurs populaires."

  • Seul le prix du sang / Mario Mendoza - l’Atinoir, 2011

Comme c’est souvent le cas de certains romans noirs latino-américains, Seul le prix du sang restitue le malaise, l’écœurement, l’horreur face à une société arrogante et violente, mais il va bien plus loin que cela ; sans se perdre dans la présentation efficace d’un argument ni dans la description des personnages, il propose une réflexion sur la vengeance et sur la manière avec laquelle cette vengeance finit par s’éteindre elle-même et va détruire celui qui s’y est engagé ; alors comme dans la nouvelle Emma Sunz, de Borges, c’est en s’éloignant que Samuel Sotomayor, le personnage du roman, trouve la délivrance ; mais lui s’en ira vers le nord, ce nord perdu de la Colombie, où les rafales de vent font se confondre le désert et la mer.


La liste des bulletins mensuels suit :

Bulletin n°1 de la médiathèque, décembre 2011

Bulletin n°2 de la médiathèque, janvier 2012

Bulletin n°3 de la médiathèque, février 2012

Bulletin n°4 de la médiathèque, mars 2012

Bulletin n°5 de la médiathèque, avril 2012

Bulletin n°6 de la médiathèque, spécial Education

Bulletin n°7 de la médiathèque, mai 2012

Bulletin n°8 de la médiathèque, juin 2012


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