Une tribune pour les luttes

Communiqué de la LDH 13

Incendie du campement ROMS : la L.D.H. saisit le Parquet de Marseille

et demande au préfet une vraie mise en œuvre de la circulaire interministérielle du 26 août 2012
+ articles de presse
+ Communiqué du 29 septembre de La voix des Rroms : "A la presse, simplement de nous à vous"

Article mis en ligne le samedi 29 septembre 2012

Communiqué de La voix des Rroms du 29 septembre : A la presse,

simplement de nous à vous

Mesdames, Messieurs,

Ce samedi 29 septembre fut riche en événements. Entre autres, une manifestation à Cysoing rassemblait des centaines de Cysoniens, menés par leur maire, qui avait réussi l’exploit de 9000 signatures de la pétition contre l’installation de Rroms dans cette ville de 4500 habitants. A quelques kilomètres de là, les gendarmes avaient arrêté plusieurs Rroms serbes, accusées de traite d’êtres humains. Ils auraient acheté des filles dans les pays de l’Est pour qu’elles volent pour eux. Puis, le Figaro, qui relate ces faits, dit aussi, citant la fameuse «  source proche de l’enquête » qui est encore plus proche du journal : « Chaque recrue, parfois mariée à des membres de la famille en France, était hébergée puis déposée sur un secteur bien précis pour l’écumer en un temps record ». La concomitance de ces deux événements est-elle un pur hasard ? Peut-être bien, mais :

Le 25 septembre, vous étiez aussi très nombreux à relayer l’information des «  sources proches de l’enquête » : 11 interpellations dans des camps de Rroms en Seine-Saint-Denis. Les faits sont qualifiés par les bons soins de ces « sources proches de l’enquête » : trafic d’enfants, esclavage, maltraitances, violences, exploitation de mineurs pour des vols etc.
Le lendemain, un enfant roumain de 9 ans disparaissait à Saint-Denis. Inquiets, ses parents déclarent la disparition au commissariat en montrant son passeport. Les policiers retiennent le passeport et leur disent d’aller le chercher à la brigade des mineurs à Bobigny. Ils y sont seulement interrogés, eux et la sœur du disparu. Ils n’en auront des nouvelles que par des moyens détournés vendredi soir, soit 48 heures après, et ne le récupéreront que samedi matin, sans aucune explication.
Le 27 septembre, une foule chassait une quarantaine de Rroms à la cité abandonnée des Créneaux à Marseille, sous l’œil de la police qui n’est pas intervenue.

Pures coïncidences là aussi ? Nous en doutons. Pourquoi pas vous ? Il ne vous vient jamais à l’esprit de vérifier les informations qui vous sont communiquées ? Sinon, au moins de réfléchir sur elles avec votre logique, avant de les transmettre ? C’est ce qui distingue la rédaction d’un média d’un organe de propagande ! La cité des Créneaux est un lieu à l’abandon. Seuls 3 frères habitent encore dans la seule tour qui reste. Alors, qui sont les quelques 30 «  riverains » dérangés par la présence des Rroms sur ce lieu, et que dérangeaient-ils vraiment ?

Ensuite, pour les «  voleuses achetées », marier une «  recrue » à son fils, c’est bien moins logique que marier son fils à une voleuse. D’ailleurs, pour avoir connu quelques cas, il s’agit de jeunes voleurs et voleuses, agissant par 2 ou 3 et qui sont frères et sœurs, cousins ou couples. On n’achète pas des voleuses, on donne de l’argent aux parents de la fille dont on demande la main. C’est une tradition ancienne et arriérée qui a encore cours ci et là dans telle ou telle population des Balkans, et pas que parmi les Rroms.

De la même manière, on ne trafique pas les enfants, on ne les mets pas en esclavage, on ne les maltraite ni ne les exploite de la manière qui vous est servie par «  les sources proches de l’enquête » et que vous nous servez à votre tour telle quelle. Certains gamins commettent parfois de petits larcins, et apportent le butin à leurs parents. Ces derniers sont fautifs d’accepter cela, tout au plus de l’inciter, mais cela ne fait pas d’eux des esclavagistes de leurs propres enfants !


Mesdames, Messieurs,

Nous ne vous demandons pas plus que de faire votre métier. Il implique de réfléchir et de travailler sur les informations qui vous sont communiquées (y compris par nous), et en principe de les recouper, avant de les diffuser. Car en ne faisant pas cela, vous contribuez à ce qui s’est passé à Marseille il y a deux jours et qui risque de se reproduire ailleurs. Ne nous faites pas penser définitivement que vous êtes comme des enfants à qui on confie des boîtes d’allumettes dans un hangar de foin !

Lire aussi sur le site de "La voix des Rroms" :Rroms et réseaux mafieux


Communiqué de la LDH 13 du 28 septembre

La L.D.H. 13 a saisi le Parquet de Marseille pour que les incendiaires soient recherchés. Monsieur Jean-Jacques Fagni Procureur de la République Adjoint nous a répondu qu’une enquête judiciaire est ouverte en vue d’identifier les auteurs de ce délit.

Pour la L.D.H. cet évènement est d’une extrême gravité notamment par la portée symbolique que représente le feu surtout pour cette population. Nous interpelons une nouvelle fois le préfet M. Parant qui pourrait mettre en œuvre l’un des points positif de la circulaire interministérielle du 26 août 2012 qui rend possible "l’aménagement d’un site d’accueil provisoire".

le 28 septembre 2012

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Retour à la case départ...vers la Roumanie

http://www.lamarseillaise.fr/societ...

01-10-2012

Pendant que des vagues de journalistes déferlent dans les bureaux des élus locaux, suite à l’incident de jeudi soir aux Créneaux , la « question rom » reste entière. La préfecture se contente d’un communiqué technique, dans lequel elle « rappelle la nécessité de respecter la méthode établie lors de la table ronde du 18 septembre ».
Ce discours de la méthode, version Hugues Parant, livre la « procédure » à suivre pour régler la «  problématique rom dans les Bouches-du-Rhône » (sic). Pour plus de clarté, les services de l’État y ont même ajouté un schéma. Étape n°1 : découverte d’un campement. S’en suit alors une série de flèches et d’encadrés. Ils aboutissent tous à la même conclusion : évacuation des lieux. En somme, la procédure imaginée se borne plus à détailler la manière d’y arriver.

Le préfet envisage toutefois un itinéraire bis, alias « parcours d’intégration ». Cette option se limite à «  une action d’insertion » pour dix familles et pour une durée d’un an. Elle est déjà mise en oeuvre par l’Ampil (financée par l’État pour cela). Le document évoque une réévaluation possible du nombre de bénéficiaires, mais dit aussi que cela « ne pourra concerner un nombre plus important de familles que ce qui est actuellement prévu ». Comprenne qui pourra. « Une évaluation aura lieu dans trois mois », annonce la préfecture.

A savoir comment ce dispositif fonctionnera d’ici là. Pour l’heure, les principaux concernés se montrent dubitatifs, voire absents. A commencer par Rencontres Tziganes, l’une des associations invitées aux tables rondes du préfet (afin d’élaborer cette procédure). « Nous n’allons pas y participer, prévient Caroline Godard. Et nous ne sommes pas les seuls. » Pas question pour cette militante associative d’admettre l’idée d’expulser la plupart des familles ou de sélectionner celles considérées comme « intégrables »... A ses yeux, «  il y a beaucoup plus de 10 familles qui seraient dans ce cas. »

Pendant ces réflexions sous les ors de la République, le même processus se reproduit : des expulsions en chaîne et de nouveaux squats dans la foulée. Encore hier une nouvelle procédure en référé a été déposée « pour des squats situés sous les bretelles d’autoroute A55 et A7. Cela concerne environ 30 personnes par site », prévient Me Lombard. Sur le terrain, Michel Bourgat, adjoint au maire délégué à la lutte contre les exclusions, assure que le nombre de campements basés à Marseille s’élève 28. «  Il se situent plus dans les 15/16 et le 2/3, reconnaît-il. Mais il y en a aussi à dans les quartiers Est, là où se trouvent des délaissés. »

(...)

Marjolaine Dihl


Vidéo la Provence :
http://www.laprovence.com/video/Mar...

Marseille : "Comment nous avons expulsé les Roms"

le 28/09/2012

Rachid est le dernier locataire des Créneaux, la cité de la Logirem dont les riverains se sont unis ce jeudi soir pour expulser des familles Roms qui s’étaient installés au pied des immeubles. Il raconte comment il a d’abord prévenu la police et la société HLM, leur demandant d’intervenir contre cette occupation illégale. Il assure qu’il s’est senti abandonné après divers actes de délinquance qu’il a subi, lui qui entretient désormais seul l’immeuble, et qu’il a réuni un groupe d’habitants pour "agir sans violence et persuader les Roms de quitter les lieux". "Nous n’avions pas de battes de base-balle, nous ne pouvions plus laisser faire", dit-il.

http://www.laprovence.com/article/a...


Marseille : des riverains expulsent les Roms et brûlent leur camp

Publié le vendredi 28 septembre 2012

La démarche ne présage rien de bon. Au pied de la cité des Créneaux, à Saint-Louis à Marseille (15e), une cinquantaine d’habitants du quartier vient d’achever son opération. Une expulsion de Roms. Hier soir, aux environs de 19h30, la police n’a pu que constater les faits et s’assurer qu’aucun débordement n’allait se produire. Les riverains du camp se sont eux-mêmes organisés et préparés pour pousser la quarantaine de personnes installée depuis quatre jours sur le terrain vague jouxtant la cité à partir au plus tôt, sous peine de représailles.

Des vieux meubles, quelques vêtements et des appareils ménagers sont encore en train de se consumer derrière une clôture métallique. Et ceux qui ont réussi leur coup affichent leur satisfaction : "On les avait prévenus. D’abord, on n’était pas vraiment contre le fait qu’ils restent là. On leur a juste dit de ne pas faire de bêtises. En deux jours, on a eu plusieurs cambriolages. Alors, avec plusieurs personnes, on s’est rassemblé et on les a fait partir. C’est un problème de société. Et on n’a pas eu besoin de l’armée."

On peut craindre le pire

Une poussée de fièvre, qui n’a fort heureusement pas eu de conséquences graves. Les forces de l’ordre, intervenues sur place, n’ont même retenu aucune infraction et n’ont pas procédé à des interpellations. Mais ce mouvement spontané pourrait faire tâche d’huile, dans d’autres quartiers, où plusieurs autres camps sont installés et où des incidents se produisent régulièrement avec les riverains.

Sur place, Sabrina, une autre habitante des lieux, expliquait comment la décision s’était imposée d’elle-même : "Ce matin, on est allé à la police, à la préfecture, à la mairie de secteur et même chez les bailleurs, la Logirem. Chaque fois, c’était la même réponse. Qu’il fallait attendre plusieurs mois, avant qu’il y ait une intervention. Ce qu’on nous laissait entendre, c’était ’débrouillez-vous tout seuls’. Très bien, c’est ce qu’on a fait. Dans l’après-midi, on s’est tous téléphonés et on est arrivés tous ensemble devant le camp. Tout le monde se connaît ici. Cela s’est passé très rapidement."

La plupart des personnes qui occupaient le camp ont quitté les lieux à pied. Pour investir un autre terrain, sans doute à proximité. La population environnante se comportera-t-elle de la même manière à leur égard ? On peut désormais le craindre.

— -

LibéMarseille

http://www.libemarseille.fr/henry/2...

28.09.2012
Des riverains délogent et incendient un campement rom

ROMS - Plusieurs habitants et riverains d’une cité de Marseille ont contraint à la fuite, jeudi soir, des familles roms installées à proximité et incendié les restes de leur campement, sans violences physiques, a-t-on appris vendredi de source proche de l’enquête. Les policiers sont arrivés sur place vers 19H00 afin de séparer une trentaine d’habitants mécontents et les familles roms, qui ont reflué avec caravanes et véhicules, laissant quelques affaires qui ont été incendiées dans la soirée, selon la même source, qui a précisé qu’aucune interpellation n’avait été effectuée en l’absence d’agression physique...
Cette action, révélée par le quotidien régional La Provence sur son site internet, était préméditée puisque ces habitants avaient informé les autorités, dont une élue des quartiers nord, de leur passage à l’acte si les roms ne quittaient pas les environs de la cité des Créneaux, dans le 15e arrondissement de la ville. Caroline Godard, membre de l’association Rencontres Tsiganes, s’est dite "effarée", soulignant qu’environ 35 personnes étaient installées dans ce campement depuis quelques jours. "Des habitants sont venus me voir jeudi matin, ils étaient excédés par la présence des Roms", qu’ils accusaient d’avoir commis des cambriolages, indique Samia Ghali, sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille. Selon elle, des femmes s’étaient aussi plaintes que les Roms "salissent tout et essayent d’entrer dans les immeubles", dont certains sont en partie vides en raison d’une procédure de démolition en cours.

En présentant les modalités d’application locale de la circulaire interministérielle du 26 août sur la gestion des campements illicites, le préfet des Bouches-du-Rhône avait fait état récemment à l’AFP de la préoccupation des services de l’Etat à l’égard de ce genre de tensions. Mais certains acteurs publics ont envoyé ces derniers mois des messages confortant ce genre de pratiques. En mai, dans les quartiers nord de la ville, des militants associatifs, dont le président de la Ligue des droits de l’Homme des Bouches-du-Rhône, avaient été pris à partie par des riverains d’un camp de roms installé à Château Gombert (13e arrondissement), en présence d’une candidate UMP aux élections législatives. Quelques mois plus tôt, l’ex- préfet délégué à la sécurité Alain Gardère était venu un soir prendre l’apéritif avec des riverains pour fêter le départ de familles roms voisines évacuées un peu plus tôt.

Ol.B. (avec AFP)


Marsactu

A lire avec vidéos et documents
http://www.marsactu.fr/societe/camp...

Camp de Roms incendié : l’insoutenable légèreté

(...)

Reste une question : comment en est-on arrivés là ? Tout d’abord, et le préfet de Région le reconnaît lui-même dans son communiqué, il ne s’agit pas d’un cas isolé, même si les agressions - à l’Opéra, à la porte d’Aix - ou les multiples incendies - à la Belle de mai ou à Font-Vert (14e) - n’ont pas eu le même écho. Pour Cendrine Labaume, coordinatrice de la mission Roms de Médecins du Monde, "on monte en précarité, en isolement, et ça a des conséquences directes sur les familles Roms et le voisinage. On ne fait que monter en violence depuis deux ans. Ces trois dernières années, les Roms ont subi une série d’attaques, à coup de battes de baseball, de cocktails molotov, sans compter la violence verbale omniprésente."

Le tout dans un contexte pas si "tolérance zéro" que l’époque sarkozyste pouvait le laisser croire. Après qu’une victime de cambriolage avait abattu son jeune auteur, Samia Ghali alertait déjà en mai 2011 sur le risque de constitution de "milices" face à la délinquance :

Interrogé à plusieurs reprises sur la question, l’ancien préfet délégué à la sécurité Alain Gardère refusait alors de voir le problème. Mais, en novembre, trinquait au rosé à La Belle de Mai (3e) pour fêter avec les riverains le départ des Roms. Décomplexés, jusqu’aux élus comme Nora Presiozi (UMP), qui en campagne pour les législatives prenait la tête d’une descente anti-Roms à Château-Gombert. Pour Yves Robert, ce ne sont que les "prémices, dans les cités marseillaises, du règlement de certains petits incidents, concernant les Roms ou non, par les habitants eux-mêmes". Il se demande également "si les propos de Samia Ghali demandant à ce que l’armée intervienne dans les Quartiers nords n’ont pas encouragé les habitants".

Le tout dans un contexte de précarité croissante de la situation des Roms, qui transparaît dans le parcours chaotique de ceux qui ont été délogés des Créneaux. "Ils venaient du campement boulevard de Plombières, dans le 14e arrondissement de Marseille, dont l’expulsion a été ordonnée le 12 septembre par le tribunal, décrit Caroline Godard, de l’association Rencontres Tsiganes. Comme ils venaient de recevoir la notification, ils ont préféré partir d’eux-mêmes, car ils savent comment ça se passe. En mars 2012, ces mêmes familles avaient été expulsées de terrains à Luynes et La Palette (près d’Aix-en-Provence). A l’origine ils étaient installés à Marseille, dans des baraquements avenue Félix Zoccola (dans le quinzième arrondissement, ndlr), dont ils ont été expulsés en janvier 2012." En milieu d’après-midi vendredi, l’association était toujours à la recherche des familles en Roms en question, pour avoir leur version des faits.

Au fil des expulsions, les Roms sont de plus en plus dispersés, "de plus en plus cachés", observe Michel Bourgat (UMP), l’adjoint au maire de Marseille chargé du dossier. Les quartiers Nord et leur topographie marquée doublée d’espaces en friche importants, constituent un des refuges. Là, ils se heurtent parfois à des populations déjà fragilisées, qui avaient d’ailleurs refusé l’installation d’une plate-forme d’accueil à la Guillermy (15e), galvanisé par des élus locaux appelant à "ne pas ajouter la misère à la misère".

L’exemple des Créneaux est à ce titre emblématique : la cité comptait à l’origine quatre bâtiments, dont trois ont été détruits dans le cadre d’une opération de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru). N’en reste plus que le bâtiment A, dont quelques locataires continuent de résister à leur relogement, dans des conditions de vie difficiles. Avec ses barrières entourant l’ancien espace aplani où s’élevaient les tours, le site offrait un refuge de choix pour des Roms échaudés, sous l’oeil d’ex-habitants relogés à quelques dizaines de mètres, dans la résidence sécurisée des Vergers. "De toute évidence, on essaie de rentrer par la force afin de squatter les lieux", s’inquiétait mardi sur son blog l’une des anciennes occupantes dont les frères sont toujours sur place.

"Maintenant, ils rentrent même dans les cités pour se brancher sur les poteaux électriques et l’eau des pompiers. On avait averti lors d’une réunion le commissaire de la division Nord que ce type de choses pouvait arriver, que les habitants en avaient marre, marre, marre, mais personne n’a rien fait. Quand j’ai appris la nouvelle ce matin, je n’étais pas surpris", abonde Germain Belisti, président du comité d’intérêt de quartier de La Viste.

Mais, en définitive, c’est surtout le manque de perspectives qui semble avoir motivé le passage à l’acte jeudi de riverains qui avaient dans la matinée fait le tour des autorités (police, mairie de secteur, préfecture, bailleur social). "Chaque fois, c’était la même réponse. Qu’il fallait attendre plusieurs mois avant qu’il y ait une intervention. Ce qu’on nous laissait entendre, c’était "débrouillez-vous tous seuls". Très bien, c’est ce qu’on a fait", déclarait l’une des participantes de l’opération à La Provence.

Alors que la circulaire interministérielle du 26 août prévoyait, selon les mots de la ministre Marie-Arlette Carlotti, une information des riverains "pour qu’ils sachent ce qui est en train de se passer sous leur fenêtre, pour qu’ils sachent qu’une solution est en train d’être cherchée", Michel Bourgat ne peut que reconnaître son impuissance : "Il n’y en a pas de dispositions. Que voulez-vous qu’on leur dise, comment voulez-vous qu’ils nous croient ?"

L’adjoint de Gaudin se dit "très déçu par ce que nous a proposé l’Etat" lors d’une réunion en préfecture le 18 septembre pour préciser le dispositif (voir le document en fin d’article). Lui réclamait un "terrain d’urgence" couplé à des logements d’insertion. "Le préfet nous a dit qu’il accueillait déjà dix familles. Si l’Etat considère que c’est l’échelle nécessaire on est dans les clous : la région en a huit, moi j’ai 50 Roms à l’unité d’hébergement d’urgence, plus quelques uns hébergés par Habitat Marseille Provence"

L’épisode souligne également le démarrage poussif du schéma mis en place par la préfecture. Selon Hugues Parant, le campement "a été découvert" dimanche. Mais, alors qu’il a reçu plusieurs fois la visite de la police, ce n’est que ce vendredi qu’"un groupe d’évaluation des installations illicites devait se rendre (...) sur les lieux afin d’établir un bilan des conditions de sécurité pour les personnes".

Pourtant, précise le document, ce GE2I "se réunit sans délai" pour émettre un avis sur la dangerosité ou non du camp, sauf si une évacuation est programmée, dans le délai de 48 heures où elle est possible en cas de plainte du propriétaire. Ensuite, différents services de l’Etat et des collectivités "procèdent immédiatement à un diagnostic sanitaire et administratif des familles présentes dans le camp". Le passage à l’acte quatre jours seulement après l’installation montre l’urgence de la tâche, qui comprend normalement - on le soulignait plus tôt - l’information des riverains par des comités de suivi. La relative apathie face à la solution extrême utilisée aux Créneaux ne risque pas de relâcher la pression sur les délais pour la trentaine de camps déjà identifiés...

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http://www.lexpress.fr/actualite/so...

Marseille : "Les Roms sont la cible d’agressions physiques permanentes"

Par Julie Saulnier,

publié le 28/09/2012

Des Marseillais ont délogé et incendié un camp de Roms installé à proximité de la cité des Créneaux, dans le XVe arrondissement. La réaction de Cendrine Labaume, responsable locale de la mission de Médecins du monde.

Des Marseillais ont délogé et incendié un camp de Roms. Quelle est votre réaction ?

Cet incident était malheureusement prévisible. Les Roms en situation précaire subissent une série d’expulsions sans fin depuis deux ans à Marseille. Cette tendance a été particulièrement forte cet été. Le climat de tension palpable dans la ville est la conséquence logique de cette campagne d’expulsions.

Indésirables, les Roms sont contraints de s’installer dans des lieux de plus en plus précaires, dangereux et insalubres. Concrètement, ils sont précipités d’un trottoir sur un autre et vivent sans eau, ni sanitaires. Une situation désagréable aussi bien pour les Roms que pour les voisins de ces campements d’infortune.

D’ailleurs, l’"expulsion" était à l’initiative d’habitants du quartier...

Ce n’est pas une première : deux incidents de ce type ont déjà eu lieu en 2010 et 2011. Les Roms sont la cible d’agressions verbales et physiques permanentes à Marseille. A coups de batte de baseball et de cocktails Molotov, on leur signifie ’qu’on ne veut d’eux nulle part’.

Comment faire cohabiter les Roms et ces voisins en colère ?

Un début de solution serait, dans un premier temps, d’arrêter ces expulsions incessantes. Car chaque expulsion rime avec une rupture de tous les processus d’intégration : scolarisation, accès aux soins... Il faut arrêter de déplacer le problème.

Ensuite, la ville doit mettre à disposition des terrains avec un accès à l’eau et aux sanitaires ainsi que le ramassage des ordures. Ce minimum fait partie des droits fondamentaux et s’applique dans tous les camps de réfugiés.


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Vos commentaires

  • Le 29 septembre 2012 à 08:41 En réponse à : Incendie du campement ROMS : la L.D.H. saisit le Parquet de Marseille

    effectivement nous sommes en automne...la chasse est ouverte, ou plus exactement, elle continue !
    y’ sont (h)ach’ment balaises les riverains du 15ème arrondissement ! ! !
    ils ne l’ont pas fait à 5h du mat’ ou à minuit à coups de couteaux dans les tentes et munis d’armes et de chiens. ils l’ont même fait avec le consentement de toutes les autorités concernées. le peuple est moins lâche et moins formel que les cols bancs,,,,,,,,,non ?!
    et à défaut de déployer de vrais et viables moyens pour ces populations du voyage, ils ont par là-même fait émerger de virulents moyens humains pour exécuter la sale besogne de la police.
    mais alors, qui doit-on juger ? ? ? ! ! !

  • Le 29 septembre 2012 à 12:55, par Christiane En réponse à : De plus, y a-t-il eu vraiment des vols ?

    Il n’est pas question de nier la possibilité de vols dont les Rroms puissent être (comme bien d’autres...) les auteurs (surtout que la chasse policière les empêche de plus en plus de récupérer et vendre ce qu’ils trouvent dans les poubelles et que tout autre travail leur est interdit), mais est on sûr dans ce cas qu’il ne s’agisse pas de rumeurs comme on a pu en constater ailleurs ? Les Rroms ne sont pas idiots et n’ont aucune raison de s’attirer des ennuis dans le voisinage immédiat et considérer que se brancher sur une borne d’eau ou récupérer des matériaux dans des bâtiments abandonnés est du "vol" est peut-être un abus de langage.

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