Une tribune pour les luttes

Fédération des Bouches du Rhône

Des ROMS accueillis humainement à Gardanne. Une réponse à la violence d’Etat

Article mis en ligne le mardi 16 octobre 2012

La Ligue des droits de l’Homme salue l’initiative de la Ville de Gardanne et de son maire Roger Meï pour l’accueil et la mise à l’abri de familles ROMS sur un terrain municipal. A l’inhumanité de la Préfecture des Bouches du Rhône une collectivité locale oppose et met en œuvre un plan de sauvegarde, en faveur d’hommes de femmes et d’enfants, conforme aux valeurs de justice et de solidarité de notre République.

Ce geste vient rappeler au Préfet qu’il y a d’autres réponses que la violence d’Etat et que la chasse aux ROMS doit immédiatement cesser.

Elle doit laisser la place à une concertation pour élaborer en urgence un "Plan départemental de sauvegarde" ; la L.D.H. propose qu’il soit coordonné par le Conseil Général des Bouches du Rhône compte tenu de ses compétences légales et règlementaires.

le 16 octobre 2012


http://www.laprovence.com/article/a...

Gardanne : le maire s’explique sur l’accueil des Roms

Publié le mardi 16 octobre 2012

Face au mécontentement, Roger Meï, seul élu à avoir organisé l’intégration des familles, justifie son choix

Pas d’expulsions sans solutions." Roger Meï, le maire de Gardanne, a présidé, hier matin, une réunion sur les Roms. Derrière lui, la banderole portant la phrase de François Hollande, déjà brandie vendredi lors de la manifestation qui a précédé le conseil municipal (La Provence du 13 octobre).

"Devant la situation difficile et les remous, il faut s’expliquer encore une fois", a dit le maire qui a rappelé dans quelles conditions il avait décidé, il y a un mois, d’accueillir temporairement les Roms expulsés de Marseille. "Quand Manuel Valls est venu, je lui ai dit que ce n’était pas acceptable de traiter les gens comme ça. Et le préfet nous a envoyé un fonctionnaire pour vérifier que nous les traitions bien, alors qu’il les flanque dehors ! C’est honteux." Gardanne est la seule ville des Bouches-du-Rhône à avoir organisé l’accueil de ces familles et leur intégration.

"Pas plus de vols"

Georges Felouzis, directeur du centre communal d’action sociale, a fait un état des lieux : "Le camp est installé depuis une trentaine de jours. La priorité a été d’assurer la sécurisation de l’endroit et les conditions sanitaires de base : apporter de l’eau, des sanitaires, un groupe électrogène... On est dans le droit commun. Ces familles ont été déménagées brutalement maintes et maintes fois. C’est compliqué sur le plan administratif. C’est un peu comme si votre maison brûlait tous les 15 jours."

Christian Huc, responsable de la police municipale, a précisé que 11 foyers (62 personnes) sont sur le site du puits Z, mis à leur disposition par la municipalité. "La collaboration que nous avons avec la gendarmerie me permet de vous affirmer qu’il n’y a pas plus de vols qu’avant", a-t-il commenté.

Roger Meï ayant posé pour condition la scolarisation des enfants, "garçons et filles", a-t-il insisté, une quinzaine d’entre eux sont accueillis dans les établissements gardannais, quatre au collège (Gabriel-Péri et Pesquier), le reste en primaire et maternelle. "La mobilisation de l’Éducation nationale a été exemplaire, a souligné Angèle Planidis-Dumont, responsable du secteur éducation municipal. Nous avons fait en sorte que les familles fassent elles-mêmes la démarche de venir inscrire leurs enfants, dont certains mangent aussi à la cantine, comme les autres Gardannais."


Suivi médical difficile

La Maison départementale de la solidarité, structure du Conseil général, assure la surveillance sanitaire dans le cadre de la Protection maternelle infantile (PMI) et la protection de l’enfance. "Nous avons fait des consultations sur le site, a informé Annie Venaud-Prouset, sa directrice, avec un dépistage antituberculose et la vaccination de certains enfants. En l’absence de carnet de santé, le suivi médical de ces familles est toujours difficile."

Les différents responsables associatifs présents hier ont tous salué la décision du maire de Gardanne. "Une initiative réaliste parce qu’on ne parviendra pas à intégrer cette population si on ne la stabilise pas", pour Cendrine Labaume de Médecins du monde. "Un traitement très humaniste dans le souci de ne pas enfermer ces gens dans un assistanat", selon Hélène Mayer, du Secours catholique diocésain. "La première fois qu’il y a une initiative de cette nature dans le département", d’après Dominique Michel de l’Addap qui vient de publier un rapport sur la situation des Roms en France. "C’est tellement rare d’avoir des élus qui prennent leurs responsabilités", pour Fathi Bouaroua de la Fondation Abbé-Pierre.

Un collectif d’associations, emmené par Christine Verihac, du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), s’est constitué dès leur arrivée à Gardanne. Attac, par le biais de Didier Bonnel et Jean-Luc Debard, s’est aussi beaucoup mobilisé.

Roxandra Rappuzzi, roumaine de naissance, a également apporté son témoignage. "Je suis allée les rencontrer. Ils viennent de Transylvanie, une région où on travaille beaucoup. Ils savent leur responsabilité vis-à-vis de ceux qui les accueillent. Ils sont disposés à s’intégrer."

Christine LUCAS


Communiqué de la LDH des Bouches du Rhône du 15 octobre 2012

L’INACCEPTABLE COMPORTEMENT DU PREFET DES BOUCHES DU RHONE.

Le Préfet des Bouches du Rhône a décidé, sans doute pas seul, de chasser les ROMS, gibier on ne peut plus facile et exposé en permanence à toutes les agressions, à tous les racismes. Sur les terres de M. Jean-Claude Gaudin à Marseille et celle de Mme Joissains à Aix cette chasse est ouverte toute l’année même à l’approche de la mauvaise saison.

C’EST INDIGNE DE CES VILLES ET DE LA FRANCE !

PROPOSITIONS POUR UN PLAN DEPARTEMENTAL DE SAUVEGARDE :

Heureusement des collectivités territoriales, des associations sauvent notre honneur et font passer la santé et la vie d’hommes, de femmes et d’enfants avant tout le reste. Ces pauvres gens totalement démunis et lourdement discriminés dans leur pays d’origine doivent être considérés comme des réfugiés et traités comme nous avons su le faire dans notre histoire pour des populations plus nombreuses encore. Les terrains, les matériels d’hébergement d’urgence existent !
Utilisons-les, installons-les avec une répartition équilibrée et solidaire sur le territoire départemental.

La L.D.H. estime que le CONSEIL GENERAL des Bouches du Rhône auquel la loi a donné d’importantes prérogatives en matière de Santé Publique et de protection de l’Enfance, et qui n’est pas resté inactif, pourrait être le fédérateur de ce sursaut social et moral, de ce sursaut des consciences.

Des familles entières, des femmes des bébés ne doivent plus « dormir » sur les trottoirs de Marseille, d’Aix ou de Vitrolles, ne doivent plus être repoussés par la police dans des quartiers déjà sinistrés par le chômage et la pauvreté.
Les fonds européens prévus pour ça doivent être utilisés !

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