Deuxième courrier (à voir à la suite le premier courrier du 18 décembre)

Les enseignants de l’école maternelle publique Strasbourg
26 rue du Sud.
13003 Marseille

Marseille, le 5 février 2013.

Monsieur le Directeur Académique,

Le 18 décembre 2012 nous vous adressions un courrier vous alertant sur les manques du service public d’Éducation, en particulier dans l’école maternelle où nous exerçons.

Afin que le service ne soit pas déprécié en apparence - il s’agit là de la façade que nous montrons aux parents, au public - nous avons été dans l’obligation physique et psychologique de réduire de manière conséquente certaines parties de nos missions éducatives.

En effet en raison du manque d’effectifs des agents techniques spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) soit nous réduisons le temps et le contenu des activités éducatives, soit nous créons des tensions entre enseignants et ATSEM. La pression psychologique que cela engendre ne permet plus au personnel éducatif, enseignant et ATSEM, d’être dans un état de disponibilité et d’écoute (état sécur), nécessaire à une action éducative.

Suite à notre courrier du 18 décembre 2012, nous espérions que l’autorité chargée de la mise en œuvre du service public d’éducation intercède en la faveur des usagers que sont les enfants.
Car si le partenaire territorial de l’éducation nationale ne donne pas la mesure de ce qu’on attend de lui, nous ne voyons pas comment nous pourrions effectuer la mission que vous nous assignez.

Dans l’attente d’une action de votre part, que nous vous savons en mesure de réaliser, nous avons poursuivi, depuis le 18 décembre, le processus de camouflage des manques qui d’une part maintient les enfants dans un cadre éducatif en deçà de ce que l’on doit escompter et d’autre part développe de la souffrance au travail ( stress, conflits, perte d’intérêt, dévalorisation, tension interprofessionnelle, …).

A ce jour nous sommes encore dans l’attente d’une réponse.
A défaut de celle ci nous prendrions acte de ce silence.

Cependant nous tenions à vous informer que nous ne serions bientôt plus en mesure de poursuivre ce simulacre, pour les enfants, pour leurs responsables légaux, pour la qualité du travail et la santé de l’ensemble du personnel éducatif de l’école, pour l’école du public.

Veuillez croire Monsieur le Directeur Académique à notre attachement au service public d’éducation.

Les enseignants de l’école maternelle publique Strasbourg

Premier courrier

Monsieur le Directeur Académique
sous couvert de Monsieur l’Inspecteur de l’Education Nationale,
circonscription 3 de Marseille

Marseille, le 18 décembre 2012.

Monsieur le Directeur Académique,

Nous tenons à vous informer de la situation alarmante de l’école.
Nous sommes dans l’incapacité d’assurer notre service de manière efficace.
En effet, le manque d’ATSEM sur les temps de classe et de cantine nuit aux apprentissages et à la sécurité des enfants.

Voici le genre de problèmes auxquels nous sommes confrontés au quotidien :
 3 ATSEM pour l’école pour assurer le temps éducatif dans les 4 classes et faire le ménage dans 9 salles, 4 salles d’eau et la cour de récréation.
Par conséquent, les ATSEM ne sont pas présentes à 100% dans les classes, l’enseignant se retrouve seul :
 la sécurité des enfants ne peut être garantie.
 les besoins naturels et affectifs sont mis de coté (aide à l’habillage, papier toilette, se laver les mains, etc.).
 la prise en charge éducative est incomplète, par manque de temps et de disponibilité.

 temps de cantine : 3 ATSEM, mais régulièrement (quand l’effectif des inscrits à la cantine est inférieur à 50) l’une d’entre elles est déplacée dans une autre école.
Par conséquent :
 un seul service est mis en place avec tout le bruit et la fatigue que cela implique.
 impossibilité de coucher les enfants de petites sections sur le temps du midi.
 Une ATSEM est susceptible de rester seule avec les 50 enfants lorsque l’autre gère les incidents. Les enseignants sont dans l’obligation morale d’intervenir pour pallier le manque d’agent.

En conclusion, nous voulons des ATSEM à plein temps dans nos classes, présentes pour jouer un rôle dans les apprentissages et pour nous assister dans notre tâche auprès des enfants.

Les problèmes que nous venons d’évoquer ne sont pas que les nôtres, ils sont ceux de toutes les écoles maternelles se trouvant dans une situation analogue.

Tant que cette situation perdure, nous affirmons que la mission de service public d’éducation n’est pas complètement remplie.

Veuillez croire Monsieur le Directeur Académique à notre attachement au service public d’éducation.

Les enseignants de l’école maternelle publique Strasbourg