Une tribune pour les luttes

Les salariés de PSA Aulnay, soutenus par les syndicats CGT, CFDT et SUD, sont en grève reconductible depuis le 16 janvier 2013.

Treizième semaine de grève.
La grève continue malgré les provocations de la direction.

Halte à la criminalisation des salariés en lutte de PSA !
Soutenez la grève y compris financièrement !
Jeudi 28 mars, Les grévistes de PSA violemment embarqués par les gendarmes mobiles pour avoir manifesté au Medef (voir la vidéo)

Article mis en ligne le lundi 8 avril 2013

Envoyez vos soutiens au nom de l’association : Soutien aux salariés de l’automobile du 93
A l’adresse suivante : 19-21 rue Jacques DUCLOS, 93600 Aulnay- sous-Bois.


Soutien financier par internet
 : www.soutien-salaries-automobile-93.org

infos sur la grève : http://cgt-psa-aulnay.fr

Signez la pétition contre Contre le licenciement et les poursuites judiciaires à l’encontre des salariés en lutte à PSA Aulnay-sous-Bois (avec les portraits des huit poursuivis)
http://cgt-psa-aulnay.fr/contre-le-...


Communiqué de presse de la CGT PSA Aulnay
08/04/2013

12 semaines de grève et ça continue

Au bout de 12 semaines de grève, les salariés sont toujours aussi déterminés. La grève continue et la production reste paralysée. L’objectif des 250 voitures par matin que s’était fixé la direction est irréalisable. Une manifestation pacifique a eu lieu dans l’usine qui a recueilli un accueil chaleureux des salariés non grévistes. Il a été constaté la présence d’au moins 2 salariés de Sept Fonds qui sont arrivés ce matin sur chaîne pour remplacer les grévistes, ou les non-grévistes qui refusent de faire plusieurs postes.

D’autre part, en toute illégalité, la direction a fait venir ce matin, pour travailler et non pas en formation, au moins deux salariés en CDI d’équipe du soir. Cela pose un grave problème juridique : les salariés en équipe du soir ne peuvent pas être payés en chômage (APLD), c’est-à-dire par les fonds publics, et venir travailler le matin. Dans le même temps, les intérimaires du soir se verraient eux aussi basculer que du matin. La CGT va saisir l’inspection du travail pour faire cesser le plus vite possible ces agissements illégaux.

Par ailleurs, la direction centrale refuse toujours de communiquer une date d’une nouvelle réunion de négociation sur l’annulation des sanctions disciplinaires et des poursuites pénales. Direction et ministère du Travail jouent le pourrissement. Pour la CGT, c’est une politique irresponsable qui va droit dans le mur face à la détermination des salariés en grève.

D’autre part, les salariés en grève ont décidé d’être présents à la manifestation de mardi 9 avril contre le projet de loi de la honte qui vise à faire exploser le code du travail.


Citroën Aulnay – 3 avril : dans l’attente du résultat des dernières négociations

Jeudi 4 avril 2013, par thomas // PSA

Malgré la tension qui règne depuis le début de la semaine et la volonté d’un certain nombre de grévistes de radicaliser leurs actions, ce mercredi 3 avril est resté calme.

La CGT a refusé de participer aux nouvelles réunions des CHSCT (tenues cette fois hors de l’usine), celles-ci s’étant terminées la veille par 11 nouvelles procédures de licenciements sous le prétexte d’une intervention des grévistes. Ces CHSCT ont donné aujourd’hui un avis négatif au PSE, mais cet avis n’empêche pas la procédure de suivre son cours. Un CCE, au cours duquel la direction entend faire voter ce PSE est toujours prévu pour le 19 avril.

Par ailleurs les négociations tripartites ont débuté en fin d’après-midi et se poursuivaient dans la soirée. On sait que PSA n’entend négocier que sur les sanctions et pas sur le contenu du PSE. Ce qui n’est évidemment pas fait pour que la tension baisse.

Aulnay-sous-Bois le Mercredi 3 avril 2013
Le collectif contre les patrons voyous et licencieurs


12ème semaine de grève et nouvelle provocation de la direction

Communiqué de presse de la CGT PSA Aulnay

03/04/2013

Entrés dans leur 12ème semaine de grève les salariés de PSA Aulnay organisent une nouvelle opération péage gratuit au péage de Senlis aujourd’hui à partir de 11h.

Cette après midi aura lieu la deuxième réunion de négociation sur l’annulation de toutes les sanctions disciplinaires et poursuites pénales ainsi que la garantie d’avoir un CDI après la fermeture de l’usine.

La réunion a lieu aujourd’hui à 17h30 au siège de la direction régionale du travail au 35 rue de la gare près du centre commercial "le millénaire" porte d’aubervilliers.

Un rassemblement aura lieu à partir de 17h au centre commercial "le millénaire" porte d’aubervilliers. La direction vient de faire tomber 10 nouvelles mises à pieds suite au fait que les salariés en grève aient interpellé pacifiquementla direction lors des réunions de CHSCT de ce mardi 2 avril.

Cette énième provocation prouve que la direction perd véritablement le sens des réalités.

Les salariés restent eux déterminés à continuer leur combat.


http://vimeo.com/62923586

Les grévistes de PSA violemment embarqués par les gendarmes mobiles pour avoir manifesté au Medef

Jeudi 28 mars, les grévistes de PSA ont manifesté dans les locaux du Medef, sans violence ni effraction. Les gendarmes mobiles s’introduisent dans le bâtiment. Lorsque les grévistes sortent pacifiquement et s’apprêtent à reprendre les cars pour rentrer à l’usine, les centaines de gendarmes mobiles présents les embarquent, en traînant certains grévistes au sol. 130 grévistes seront emmenés au centre de rétention de la rue de l’Evangile, dans le 18e arrondissement, et relâchés quelques heures plus tard. Ils finissent la journée par une manifestation nocturne dans les rues du 18e.


Vendredi 29 mars 2013, 73ème jour de grève. N° 9

L’ETAT PS... A !

Depuis que nous sommes en lutte, nous avons pu constater que le gouvernement n’a rien fait pour nous. Hier il a carrément donné l’ordre aux flics de nous embarquer. Notre crime ? Avoir manifesté au siège du MEDEF, le plus puissant syndicat patronal !

Bien sûr il y a de quoi être indigné quand on voit ce gouvernement qui se prétend « de gauche » se mettre à plat ventre devant les patrons et exécuter le moindre de leurs désirs ! Mais ce que révèlent surtout des journées comme celle d’hier, c’est que, quel que soit le gouvernement en place, c’est toujours Peugeot et les grands patrons qui décident ! Non l’Etat n’est pas neutre dans les conflits entre patrons et ouvriers. En nous traînant de force dans les paniers à salades, les flics ont fait un sale boulot, mais c’est le leur. Le rôle essentiel de la police, ce n’est pas de faire la chasse aux voyous (surtout les petits) et de régler la circulation, mais de défendre les intérêts du grand patronat, et cela par la violence si nécessaire ! Hier les flics se sont contentés de faire un contrôle d’identité. Mais la répression anti-ouvrière peut prendre demain des formes bien pires si les intérêts des patrons l’exigent.

C’est cela que nous ne devons pas oublier.


POURQUOI NOTRE GRÈVE LEUR FAIT PEUR ?

Les effectifs de police déployés hier peuvent sembler disproportionnés alors que nous étions 130, sans autre chose que nos bras pour nous défendre. Mais c’est la preuve que notre grève gêne le patronat.

Plus que notre nombre, c’est l’exemple que nous donnons qui est une menace pour le patronat et le gouvernement à sa botte (droite ou gauche, peu importe car, comme nous l’avons crié hier, Hollande est le sosie de Sarkozy).

Dès le 16 janvier, nous avons fait le choix d’une grève active. Il ne s’agissait pas de rester chez nous à ne rien faire. Il fallait être présents aussi bien à l’usine pour empêcher la production de sortir, mais aussi à l’extérieur pour faire connaitre notre grève et faire pression sur le gouvernement.

Ce n’est pas tout. Nous nous sommes aussi donné les moyens de contrôler notre grève. Depuis le début, toutes les décisions sont discutées et votées en comité de grève et en AG. C’est parce que notre grève est active et démocratique que nous avons pu mener toutes ces actions et remplir notre caisse de solidarité. Ce contrôle des ouvriers sur leur lutte, c’est ce que craint non seulement le patronat et le gouvernement, mais aussi pas mal de dirigeants syndicaux habitués à « négocier » avec les patrons sans rendre de compte aux salariés.

Bien sûr, à quelques centaines, il n’est pas dans nos possibilités de changer réellement le rapport de force dans le pays. Mais la popularité de notre grève donne de grandes espérances. Nous avons montré que, face aux attaques du patronat, il est possible aux ouvriers de s’organiser. Bientôt, ce ne sont pas 300, mais peut-être 300 000 et même des millions de travailleurs, comme en juin 36 ou en mai 68, qui peuvent se retrouver en lutte.

Notre grève a déjà amené PSA à faire des concessions sur le PSE (sur lequel il faut continuer de nous battre !) mais surtout, elle nous donne à tous une expérience inappréciable et qui sera utile pour l’avenir.


LA RÉUNION DE CET APRÈS MIDI

Grâce à nos actions mercredi à la Direction Générale du Travail et jeudi au MEDEF, nous avons obligé PSA à s’asseoir de nouveau à la table des négociations.

La délégation choisie par l’Assemblée Générale a été mandatée pour défendre les revendications des grévistes. En premier lieu : la réintégration des camarades licenciés et l’abandon de toutes les sanctions.


AUJOURD’HUI JOUR DE PAYE

Grâce aux soutiens, les grévistes sont encore sûrs d’avoir un chèque ce mois-ci. Si on compte les aides personnelles et les jours chômés payés, chaque gréviste aura touché au moins 1300 €.

Et c’est beaucoup plus que les salaires que compte nous proposer ID Logistics et autres !

Le Comité de Grève Soutenu par la la CGT, la CFDT et SUD Aulnay, le 29 mars 2013


Le gouvernement Hollande envoie la gendarmerie aux grévistes

Communiqué de presse de la CGT PSA Aulnay
28/03/2013

130 grévistes de PSA Aulnay sont allés manifester au siège du Medef cet après-midi. Ils réclament des garanties de reclassement, et l’abandon des sanctions et des licenciements contre huit de leurs camarades. Tout s’est passé dans le calme, sans aucune violence ni dégradation. Ils ont au bout d’un moment décidé d’évacuer les lieux dans le calme.

Les responsables des forces de police ont fait croire aux manifestants qu’ils pourraient remonter dans leurs cars. Au lieu de cela, après avoir attendu le départ des journalistes de France 3, les forces de police ont embarqué de force les manifestants en en traînant certains violemment sur le sol, et les ont mis dans des camions cellulaires. Ils les emmènent au commissariat du 18ème arrondissement.

Cet acte n’entamera pas la détermination des ouvriers en lutte. Ils sont bien décidés à défendre leurs camarades menacés de licenciement, et à obtenir des garanties pour leur reclassement.

C’est le vrai visage du gouvernement Hollande que l’on voit à cette occasion. Au lieu de mettre son poids du côté des ouvriers en lutte pour leurs emplois, il leur envoie la gendarmerie pour essayer de casser leur mouvement.

Plus que jamais, ce gouvernement mérite le surnom que lui ont donné les ouvriers de PSA : GOUVERNEMENT PS...A

Jean-Pierre MERCIER


CGT PSA Aulnay

mercredi 27 mars 2013

Les salariés de PSA Aulnay qui entrent dans leur 11ème semaine de grève ont investi l’annexe du ministère du travail à la délégation générale du travail au 45 quai andré citroën à Paris pour demander l’intervention du ministère du travail afin de débloquer la situation sur les menaces de licenciements disciplinaires qui pèsent sur 8 militants et les poursuites pénales.

Une demande de rencontre entre le ministère et les syndicats avait été faite le 21 mars dernier qui est restée sans réponse.


CGT PSA Aulnay

10 semaines de grève, et toujours debout !

Nous sommes en grève depuis le 16 janvier. Et à l’époque, bien peu d’entre nous auraient parié que cela devait durer autant. Depuis, nous avons fait face à tout : les vigiles et les dizaines de cadres déployés par la direction pour nous intimider ; le licenciement de camarades, pour des motifs aussi lamentables que « jet d’œuf » ou « joue du tambour » ; la presse, qui nous a traités de «  voyous » ; le gouvernement, solidaire de la direction de PSA ; les convocations de copains à la sûreté territoriale, avec la menace de poursuites judiciaires ; les CRS qui nous accompagnent dans tous nos déplacements, etc.

Mais rien de cela ne nous fait céder, pour une raison simple et juste : nous cherchons à sauver nos emplois, et nous défendons nos camarades sanctionnés par des patrons aussi dénués de scrupules que cupides.
La production toujours paralysée

Depuis le 16 janvier, aucune C3 n’est sortie des chaînes de production. La direction en a perdu plus de 21 000.

Vendredi 22 mars, elle a annoncé qu’à partir du 8 avril, elle allait mettre au chômage l’équipe du soir pour quatre semaines. Une décision qui masque difficilement son échec de remettre en route la production depuis le 16 janvier. Du coup, elle voudrait faire payer la moitié des salaires d’avril par l’Etat.

C’est pourtant simple, si elle veut sa production, la direction n’a qu’à nous garantir un CDI et lever toutes les sanctions disciplinaires.

« Cinq syndicats sur six », vraiment ?

La direction de PSA et le ministre Montebourg ont répété que cinq syndicats sur six auraient validé le plan social de PSA. Vraiment ? Au Comité central d’entreprise du 18 mars, la CFTC, FO, la CGC et le SIA ont en effet approuvé le plan de la direction, tandis que la CGT votait contre. Mais la CFDT s’est divisée, deux de ses représentants votant non, tandis qu’un s’abstenait – une petite gifle pour la direction de PSA.

Surtout, les représentants centraux des syndicats ne représentent pas les salariés d’Aulnay, où les organisations engagées dans la grève contre la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois totalisent 55 % des voix dans le 1er collège (ouvriers et employés) : CGT 36,5 %, SUD 12,5% et CFDT 6%. En deux jours, une pétition à Aulnay a recueilli 1000 signatures contre le plan social. Les notions de « majoritaire » et de « minoritaire » sont donc à revoir !

(...)


Citroën Aulnay : le tribunal de Versailles renvoie toute décision à propos du PSE au 8 avril

Mercredi 27 mars 2013, par thomas // PSA

C’est le 8 avril que l’on saura si l’assignation de PSA pour « insuffisance du Plan de Sauvegarde de l’Emploi » devant le Tribunal de Grande Instance de Versailles par la Fédération de la Métallurgie CGT sera jugée à Versailles ou Paris.

Mécontents de cette décision, de n’avoir pu pénétrer dans la salle pour une partie d’entre eux, de constater que certains syndicalistes, mais surtout semble-t-il leur avocat, n’avait pas respecté les votes de l’AG, bref des manœuvres aussi diverses qu’incompréhensibles, les salariés de Citroën présents sont partis en manifestation... pour se heurter à un barrage de police. Affrontements, coups de matraques, lacrymogènes et quelques blessés. Une journée qui risque de laisser pas mal d’amertume.

Aulnay-sous-bois le mardi 26 mars 2013

Le collectif contre les patrons voyous et licencieurs


Citroën Aulnay : la grève continue

Mardi 26 mars 2013, par thomas // PSA

Ce lundi 25 mars la grève continue. On a même noté une très légère remontée du nombre de grévistes qui, il est vrai, avait quelque peu baissé au cours de la semaine passée. Le comité de grève et les syndicats qui le soutiennent se sont adressés aux travailleurs non grévistes mais surtout aux anciens grévistes qui avaient abandonnés le mouvement pour leur demander de marquer à nouveau leur opposition au PSE qui a reçu la semaine dernière l’avis favorable des syndicats liés à la direction. Un peu plus d’un millier de salariés avaient signé la semaine dernière une pétition contre ce projet de PSE.

Mardi 26 mars à 10 heures un rassemblement est appelé devant le tribunal de Versailles où la Fédération de la Métallurgie CGT a assigné la direction au nom de tous les syndicats CGT de PSA pour «  insuffisance du plan de sauvegarde de l’emploi ».

Le mardi 2 avril une assignation de Sud passera devant le TGI de Paris.

Déjà le 21 mars une centaine de salariés de PSA Melun fermé il y a près de deux ans, et dont 400 pointent aujourd’hui au chômage sur les 780 qui y travaillaient, ont attaqué au Tribunal des Prud’hommes de Melun.

Dans deux jours la grève d’Aulnay entrera dans sa onzième semaine mais les travailleurs de PSA n’ont pas l’intention de se laisser faire. Ils réclament des renégociations avec la direction et l’annulation de toutes les sanctions (menace de licenciement contre 10 d’entre eux dont 2 effectivement jetés déjà à la porte).

Pour l’instant la direction comme le gouvernement continuent à faire la sourde oreille. PSA a annoncé qu’à partir du 8 avril et pendant 4 semaines une équipe travaillerait pendant que la deuxième serait en chômage technique (payé en grande partie par l’Etat). Les grévistes entendent bien poursuivre leurs actions tant devant les tribunaux que dans la rue ou dans l’usine. Rien de moins sûr que la direction pourra redémarrer le 8 avril une production pratiquement arrêtée depuis le 15 janvier (déjà 21 500 véhicules de perdus) et encore loin d’être totalement transférée sur le site de PSA Poissy.

Aulnay-sous-bois le lundi 25 mars 2013

Le collectif contre les patrons voyous et licencieurs


Les grévistes font rater son train à Montebourg !

20/03/2013

Mardi 19 mars, Arnaud Montebourg devait inaugurer le "Train de l’innovation" à la Gare de Lyon. Mais les grévistes d’Aulnay ont quelque peu perturbé l’évènement... Les grévistes ont demandé au ministre de les recevoir, en présence de la presse. Mais il faut croire que M. Montebourg n’aime les caméras que quand il contrôle la situation... Finalement, il a été obligé d’aller se cacher en attendant que les grévistes s’en aillent.

http://vimeo.com/62230268#


Citroën Aulnay : les espoirs de PSA douchés, la grève est repartie

http://www.collectifcontrelespatron...

Mardi 19 mars 2013, par thomas // PSA

Ce lundi 18 janvier le CCE du groupe PSA était consulté pour avis sur le PSE (la signature définitive est prévue pour le milieu avril). L’espoir de la direction était de démontrer l’isolement de la petite minorité de grévistes.

Les grévistes d’Aulnay avaient donc organisé un rassemblement devant le siège central sur les champs Elysées. Et pour faire la démonstration qu’ils ne représentent pas simplement une petite minorité, à la fin de la semaine dernière ils avaient fait signer une pétition par les non-grévistes pour refuser le PSE en l’état (rappelons que la prime extra-légale se limite à 9 mois de salaire, alors qu’ils demandent 130 000 €). Un succès d’ailleurs puisque près d’un millier de ces non-grévistes l’ont signée.

Devant le siège près de 300 travailleurs d’Aulnay se sont retrouvés (dont quelques non-grévistes). Et finalement les 3 délégués centraux CFDT (malgré l’avis de leur syndicat) se sont prononcés contre le PSE avec les deux de la CGT. Pas suffisant pour faire une majorité (5 contre 15 voix aux syndicats pro-patronaux, SIA, FO, CFTC et CGC) mais considéré comme un succès par les grévistes qui sont donc rentrés à Aulnay regonflés et déterminés à poursuivre leur mouvement.

Par ailleurs environ 180 ouvriers (OS et professionnels) d’Aulnay ont été mutés (mutations individuelles) pour 5 semaines à Poissy... où du propre avis de certains d’entre eux ils n’ont rencontrés ni les conditions de travail qui leur avaient été promises ni l’accueil chaleureux qu’ils espéraient.

Bref, si à Aulnay les grévistes déclarés sont toujours minoritaires... non-grévistes ou malades sympathisent avec eux. Cela s’est encore vu aujourd’hui, après près de 9 semaines de grève. La production ne semble pas prête de reprendre... d’autant plus que la direction a envoyé à Poissy un certain nombre de pièces nécessaires pour terminer quelques centaines de véhicules commencés avant le début de la grève le 16 janvier.

Après la demi-semaine dernière de chômage technique, la grève est donc repartie. Reste cependant toujours aux grévistes à trouver le chemin vers d’autres travailleurs et les fédérer dans la lutte.

Aulnay-sous-bois lundi 18 mars 2013

Le collectif contre les patrons voyous et licencieurs


Journal de grève n°8

Mardi 19 mars 2013, 63ème jour de grève

AULNAY DIT NON AU PSE

La semaine dernière nous avons fait circuler une pétition dans les ateliers pour dire non au PSE. Cette pétition a recueilli 1000 signatures ! Ça
veut dire, étant donné les nombreuses absences dues aux intempéries ou autres, que la grande majorité des salariés qui étaient présents dans l’usine la semaine dernière a signé. C’est bien la preuve que ce sont les grévistes qui sont représentatifs de la volonté des travailleurs d’Aulnay et non ceux qui prétendent parler en leur nom sans jamais leur avoir demandé leur avis !

C’est fort de ce soutien que nous nous sommes retrouvés à 400 devant la Grande Armée hier après-midi, pour dire non au PSE.

Rappelons que les pseudos négociations entre la direction et les délégués syndicaux centraux ont abouti à un projet d’accord qui n’apporte que quelques améliorations au PSE. Et encore ces améliorations sont dues à la grève car ce n’est qu’après le déclenchement de la grève que la direction a consenti à augmenter les primes d’indemnité de licenciement (+ 1 à 3 mois de salaire), la période des congés de reclassement (qui passe de 9 à 12 mois) et à abaisser, pour les mutations internes, les critères kilométriques de 50 à 35 km pour toucher les primes de mobilité et d’installation.

Mais ces modifications ne changent rien sur le fond. Le PSE reste synonyme de Pôle Emploi ou d’emploi payé au SMIC pour la plupart des salariés d’Aulnay qui ne seront pas reclassés en interne. C’est pourquoi le PSE reste inacceptable en l’état ! Nos revendications principales, un CDI pour tous et la pré-retraite dès 55 ans sont plus que jamais d’actualité !


UN RASSEMBLEMENT DYNAMIQUE

Pour nous rendre au siège de PSA, nous avons descendu l’avenue de la Grande Armée en manifestation. Les journalistes présents nous ont avoué être impressionnés par le dynamisme du cortège. Après 9 semaines de grève, le moral est toujours là !

Des délégations de Poissy, Saint-Ouen et même Metz Borny étaient avec nous. Il y avait aussi des représentants de salariés d’autres entreprises.

Un rassemblement de lutte qui a fait chaud au cœur de tous ceux qui y ont participé !

UNANIMITÉ RATÉE POUR PSA

Le CCE de lundi, c’était juste un coup de bluff de la direction destiné à impressionner. Elle voulait faire croire que son PSE était entériné à la quasiunanimité, alors qu’elle ne peut pas faire voter son PSE tant que la procédure n’est pas finie (avis des CHSCT, etc.)

Mais grâce à l’activité des grévistes, la direction n’a réussi à tromper personne dans l’usine sur la signification de ce vote, purement consultatif. Autre échec pour elle : la CGT n’est pas seule à voter contre. Deux délégués centraux CFDT ont voté contre, le troisième s’est abstenu. Un camouflet pour la direction et une preuve de plusde l’impopularité de son PSE. Rappelons que la CFDT d’Aulnay soutien la grève depuis le début.

ACTIONS JURIDIQUES

Il faut continuer de se battre sur tous les fronts !

Après le CCE, la CGT a confirmé qu’elle assigne PSA devant les tribunaux pour insuffisance du PSE. L’audience aura lieu le 26 mars au TGI de Versailles.

Une autre procédure, engagée par SUD, suit son cours. L’audience aura lieu à Paris le 2 avril.

QUI VEUT ALLER À POISSY ?

La direction a du mal à trouver des volontaires pour aller à Poissy. C’est normal quand on sait qu’accepter de partir en prêt volontaire ne donne aucune priorité pour être muté par la suite.

Mais ces prêts donnent un avant-goût de ce qui nous attend avec le PSE. Ceux qui viennent d’Aulnay sont placés sur les postes les plus durs et beaucoup, parmi les 161 qui ont accepté de partir, souhaitent faire demi-tour.

Se battre tous ensemble pour garder notre emploi, c’est non seulement possible, mais c’est la seule issue !

Le Comité de Grève soutenu par la la CGT, la CFDT et SUD

Aulnay, le 18 mars 2013



Journal de grève n°7

13/03/2013

Mardi 12 mars 2013, 56ème jour de grève.


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE À L’UIMM

Vendredi, les flics nous attendaient à Versailles, mais c’est à l’UIMM que nous nous sommes invités. L’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) est le syndicat des patrons de la métallurgie. C’est aussi la branche la plus influente du MEDEF. Son président, Frédéric Saint-Geours est même favori pour succéder à
Laurence Parisot.
Mais Saint-Geours est aussi un des principaux dirigeants du groupe PSA. En 2011, son salaire a atteint 1 266 000 € (3468 € par jour !). C’est dire que c’est le cœur même de la puissance patronale que nous avons frappé, là où les patrons prennent, dans le plus grand secret, des décisions qui concernent des centaines de milliers de
travailleurs !
Eh bien c’est là que nous avons tenu notre Assemblée Générale vendredi dernier ! Un sacrilège pour tous ceux qui s’inclinent respectueusement devant le pouvoir des patrons. _ Mais justement, nous ne baissons pas la tête devant ceux qui menacent notre emploi !

SAINT GEOURS OPTIMISTE POUR PSA
On aurait bien profité de notre passage à l’UIMM pour parler à deux doigts des moustaches de Saint-Geours, mais il était au salon de Genève où il a tenu des propos très intéressants.
Saint-Geours a dit : « Nous (PSA) avons une sécurité financière de plus de dix milliards d’euros ». L’aveu que PSA est loin d’être au bord du gouffre et que Peugeot pourrait maintenir tous les emplois et toutes les usines. Ajoutons que verser 130 000 € à tous les salariés d’Aulnay ne représenterait que 3,9 % de cette somme.
Saint-Geours a ajouté que PSA était bien partie pour atteindre son objectif de 13 % de part de marché en Europe. Le directeur des ventes de PSA a pour sa part reconnu que les ventes en Europe ont augmenté de 14 % en février.
Confirmation que ce n’est pas l’avenir de PSA qui est menacé, mais celui des salariés, et que c’est cet avenir là qu’il est urgent de défendre !

ANNULATION DES SANCTIONS !
Hier après-midi, Abdel Gherram était convoqué à un entretien préalable à un licenciement. Ce matin, c’était au tour de Rachid Aslimi et Azzedine Grari.
Cela porte à 9 le nombre de grévistes que PSA veut licencier sans aucune indemnité. Les reproches étaient mensongers et ridicules, comme pour nos 6 autres camarades.
Par ces méthodes, Peugeot ne peut que récolter la haine de la majorité des ouvriers et nous donner des raisons de continuer la grève !


UN CDI POUR TOUS !

Lundi prochain, 18 mars, la direction va tenter encore un coup de bluff pour faire croire que son accord de la honte est largement accepté. Elle compte sur le vote de quelques délégués centraux qui ne représentent qu’eux-mêmes, au cours d’un CCE qui se déroulera à la Grande Armée.
Tous les salariés d’Aulnay ont intérêt à se mobiliser ce jour-là pour dire non à ce PSE synonyme de Pôle Emploi pour la plupart d’entre nous !

ACTIONS JURIDIQUES
La CGT attaque elle aussi le PSE devant la justice. L’avocate de la CGT va réclamer la suspension du PSE pour insuffisance sur le fond. L’audience devrait avoir lieu cette semaine.
Cette action complète celle de SUD dont l’audience aura lieu à Paris le 2 avril prochain.


UNE GRÈVE POPULAIRE

Encore un très bon accueil samedi après-midi au péage de Fontainebleau. Du soleil et les sourires des automobilistes, dont beaucoup ont tenu à nous
aider financièrement. Les dons ont monté jusqu’à 150 € et au total nous avons récolté 9325 €.
Les dons étaient accompagnés de messages d’encouragements à continuer. Lutter pour s’opposer aux plans des patrons, il semble que cette idée plait de plus en plus !

Le Comité de Grève soutenu par la la CGT, la CFDT et SUD

Aulnay, le 12 mars 2013


Près de 200 salariés de PSA Aulnay occupaient depuis ce matin vendredi 8 mars les locaux de l’UIMM (patronat de la métallurgie) à Paris

PSA-Aulnay : Une occupation grand luxe au siège de l’UIMM de Paris

Action surprise ce vendredi 8 mars : au siège patronal de la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), présidée par Frédéric Saint-Geours, également numéro 3 de PSA derrière Philippe Varin et directeur des marques du groupe, candidat à la future présidence du Medef !

Personne ne nous attendait dans l’antre du grand patronat. Leurs chefs d’état major n’étaient pas là, mais nous n’avons pas été déçus. « Tout cela…c’est notre fric ! » disaient les copains : toiles de maîtres, tapisseries du 18° siècle ou contemporaines, immense salle de conférence aux fauteuils ergonomiques en cuir blanc (que l’on verrait bien adaptés à nos camarades accidentés du travail à l’usine !), moquette à l’avenant où certains purent s’allonger et s’offrir quelques minutes de pause nettement plus confortablement que dans les modestes « maisons de repos » chez Citroën à Aulnay. Et on passe sur d’autres détails ahurissants. Bref, le conseil patronal de la grande bourgeoisie française ne mégote pas sur son confort ni sur le décor, à usage très privé. Car rien ne sort publiquement des conciliabules, tractations et manigances diverses de ces locaux très feutrés. Ces messieurs complotent en secret, puis font exécuter leurs décisions… par des « accords compétitivité » ou des lois « flexi/sécurité » votées par les députés !

C’est que la maison a ses traditions. Au rez-de-chaussée, nous avons pu détailler l’immense tableau représentant les bobines des 24 maîtres de forges ayant fondé en 1901 ce qui s’appelait alors l’Union des industries métallurgiques et minières (UIMM, déjà !). Les Schneider, de Wendel, Pinot, Cavallier… et même un « Mercier », qui nous a fait rire, car aucun rapport avec notre camarade ! Et c’était quoi, l’objectif de ces messieurs, formulé par le plus éminent d’entre eux, Eugène Schneider ? « Organiser l’entente des patrons afin de résister aux grèves des ouvriers. » Bref, rien n’a changé en plus d’un siècle. Les patrons savent s’entendre d’un groupe industriel à l’autre, pour élaborer des plans d’attaques à long, moyen et court terme contre les ouvriers. A nous de faire pareil contre eux… en attendant de pouvoir tenir nos AG et comités de grève centraux… en occupant leurs confortables locaux !

Samedi après-midi 9 mars : opération collecte au péage de Fleury-en-Bière, près de Fontainebleau : un peu plus de 9000 euros. On ne lâche rien !

Collectif contre les Patrons Voyous et Licencieurs
Aulnay-sous-Bois, 9 mars 2013


Les salariés de PSA Aulnay qui occupait depuis vendredi matin les locaux de l’UIMM, le patronat de la métallurgie, à Paris, pour protester contre la fermeture programmée de leur usine, ont été délogée dans l’après-midi par les forces de l’ordre, selon la CGT.

L’évacuation s’est déroulée « dans la dignité et la fierté. Nous sommes sortis, solidaires, encadrés par les forces de l’ordre », a déclaré à l’AFP Jean-Pierre Mercier, délégué CGT d’Aulnay-sous-Bois, usine de Seine-Saint-Denis qui doit fermer en 2014.

« On est des ouvriers, pas des casseurs, les casseurs c’est les patrons », scandaient-ils dans le hall flambant neuf du siège du patronat de la métallurgie, présidé par Frédéric Saint-Geours, qui est aussi le numéro 3 de PSA. « Que des organisations syndicales aient validé l’accord sur (le plan de sauvegarde de l’emploi à) Aulnay qui est rejeté par la base ne rend pas cet accord meilleur aux yeux des salariés qui vont être au chômage », a déclaré Mercier.

« Les patrons et le gouvernement doivent prendre au sérieux la situation d’Aulnay. Nous sommes déterminés. Nous voulons la garantie de l’emploi », a expliqué un salarié de l’usine, Mohammed Diyer. La direction de PSA indique que plusieurs centaines de salariés d’Aulnay pourront être transférés à l’usine de Poissy (Yvelines), mais « est-ce que ce poste sera équivalent au mien actuellement et est-ce qu’il sera garanti ? », s’interroge Fadma Abraim, moniteur à la chaîne de montage.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois, vouée à la fermeture l’année prochaine dans le cadre d’un vaste plan de restructuration annoncé en juillet 2012, est paralysée depuis le 16 janvier par une grève à l’appel de la CGT à laquelle se sont joints la CFDT du site et le syndicat SUD d’Aulnay.

Source AFP


Ils sont 170 à occuper les bureaux parisiens de l’UIMM, le puissant syndicat patronal de la métallurgie, pour exiger des CDI.

« Nous sommes entrés à l’intérieur et nous n’en sortirons pas tant que nos revendications n’auront pas été entendues, à savoir un CDI pour tous et une pré-retraite à 55 ans ». « On est là pour protester contre les licenciements, contre le refus de PSA de négocier et contre le refus du gouvernement de nommer un médiateur. »a dit Jean-Pierre Mercier à l’AFP.

Mercredi, une partie d’entre eux, s’étaient « invités » au ministère du Travail pour réclamer la nomination d’un médiateur, récusant ainsi le rôle de conciliateur joué par Marc Leray, directeur départemental du travail de Seine-Saint-Denis.


L’Inspection du Travail refuse un 1er licenciement disciplinaire : la direction désavouée !

Communiqué de presse de la CGT PSA Aulnay

04/03/2013

La décision de l’Inspection du Travail de refuser le licenciement de Salah Keltoumi, délégué syndical CGT, est une première réponse à la campagne mensongère et hystérique de la direction, qui accusait les salariés en grève de PSA Aulnay de « violence » et d’être « des casseurs et des terroristes »

Cette décision est un désaveu cinglant pour la direction de PSA, et la preuve que le dossier d’accusation était complètement vide. C’est toute la politique d’accusation mensongère de PSA envers les salariés en grève qui se fissure.

Salah Keltoumi fait partie des six militants de la grève qui font l’objet d’une procédure de licenciement. Salah était faussement accusé d’avoir agressé un huissier payé par la direction de PSA.

Concernant les cinq autres militants de la grève :

➢ Une enquête de l’Inspection du Travail est en cours pour deux délégués, Agathe Martin et Samir Lasri, à l’encontre desquels les fausses accusations sont les mêmes que celles contre Salah Keltoumi. Pour ces deux délégués, les élus du CE de PSA Aulnay (y compris des élus SIA) s’étaient déjà prononcés majoritairement contre la demande de licenciement.

➢ Pour Julien Méléard et Onay Bunul, qui sont non-délégués, leur licenciement a été prononcé. Ils attaquent la direction de PSA au Conseil de Prud’hommes de Versailles ce vendredi 8 mars.

➢ Najib Azarhoui, accusé d’avoir lancé un œuf, est en attente de sa notification de licenciement.

Comme à son habitude, devant une grève déterminée PSA a pratiqué une politique de répression. Non seulement elle est désavouée par l’Inspection du Travail, mais les salariés restent toujours autant déterminés. La production à ce jour reste totalement paralysée, la direction n’arrivant pas à convaincre les non-grévistes de travailler et de remplacer les salariés en grève.

Jean-Pierre Mercier
DS CGT PSA Aulnay et DS Central adjoint CGT du groupe PSA


Journal de grève n°6

01/03/2013

C’EST ENCORE JOUR DE PAYE
Jeudi, La commission financière a commencé à distribuer la « paye des grévistes ». Grâce à l’argent récolté, ceux qui ont fait 4 semaines de
grève active ou plus ont touché 800 €. Mais tous ceux qui ont fait au moins une semaine de grève ont droit à quelque chose.
La distribution des chèques continue, toujours à l’aire UEP située à l’entrée du bout d’usine. Les soutiens continuent d’affluer. En continuant nos actions, nous sommes sûrs de toucher un chèque au mois de mars.

ACTION À LA GARE SAINT-LAZARE
Hier matin, avant la remise des chèques, nous étions une centaine à la gare Saint-Lazare à nous adresser aux banlieusards qui venaient au boulot.
Nous avons collecté près de 2000 €. Preuve que notre grève à toujours la sympathie des travailleurs.

LA LOI D’AMNISTIE
Mardi à 13h avait lieu un rassemblement devant le Sénat pour soutenir le projet de loi d’amnistie défendu par les sénateurs communistes, pour des faits liés à des grèves.
La loi a été adoptée par le Sénat, quoique de justesse (le centre et la droite ont voté contre). Les socialistes ont voté pour, mais ils ont déposé de nombreux amendements qui limitent la portée de la loi. Celle-ci doit encore passer devant l’Assemblée Nationale pour entrer en application, ce qui devrait prendre quelques semaines.La loi impose l’annulation de toutes les sanctions pour des faits situés entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013 à l’occasion de conflits du travail, d’actions revendicatives ou de manifestations. Avec une restriction toutefois : les « fautes lourdes constituant une atteinte à l’intégrité physique ou psychique des personnes ».
Reste à annuler toutes les sanctions et, surtout, à faire des lois contre la casse de nos emplois, en commençant par interdire les licenciements !

UNE VICTOIRE POUR LES CONTI !
Le Tribunal administratif d’Amiens a refusé le licenciement des délégués de l’usine Continental de Clairoix car le motif économique n’était pas justifié.
Une victoire morale pour nos camarades et une occasion de rappeler que, dans cette période de chômage massif, aucun licenciement n’est
acceptable !

LEPAON À AULNAY
Il y a quelques mois, la direction avait refusé l’accès de l’usine à Bernard Thibault. Aujourd’hui, elle n’a pas pu empêcher son successeur à la tête de la CGT, Thierry LEPAON, de prendre la parole, place de grève, devant plusieurs centaines d’ouvriers, grévistes ou pas.
Comme quoi la mobilisation des travailleurs peut faire sauter bien des verrous… et forcer la direction à fournir des garanties pour l’avenir de tous les salariés de l’usine !

PROJECTION VIDÉO
Hier après-midi était diffusé Place de grève « Avec le sang des autres ». _ Dans ce film, on voit comment, dans les années 70, Peugeot faisait
régner la terreur dans ses usines. C’était l’époque où les commandos de la direction tabassaient à coups de barre de fer les militants qui tenaient tête au patron.
Ce sont le courage des militants, et les grèves comme celle de 82 à Aulnay et 83 à Poissy, qui ont forcé Peugeot à changer de méthodes. C’est bon de le rappeler.

ACTIONS JURIDIQUES
Deux actions juridiques ont été initiées par SUD pour la suspension du PSE de la direction. L’un pour défaut d’information du comité de groupe Européen de PSA et l’autre pour insuffisance du PSE.
Le rendu de justice sera mardi 6 mars à 16h.

Le Comité de Grève soutenu par la CGT, la CFDT et SUD

Aulnay, le 1er mars 2013

Télécharger le journal :

ndeg6_journal_de_la_greve_psa_aulnay_2013.pdf


Citroën Aulnay : dernières nouvelles de la lutte

Ce mardi 26 février, rassemblement des grévistes et de certains non-grévistes à Bobigny l’après-midi, à l’occasion d’une réunion de la tripartite sur les revendications. Ils sont repartis au bout d’une heure, avant l’issue de la réunion… (A noter la colère de non-grévistes contre la direction qui leur propose une mutation d’un mois à Poissy, sans aucune garantie ultérieure…)

Programmation des actions de la semaine :

Mercredi 27 : rassemblement au Sénat où la proposition de loi d’amnistie sociale déposée par le Front de Gauche doit être examinée.
Accompagnement à la Sécurité du territoire départementale de 4 grévistes, cette fois à propos de la visite des PSA d’Aulnay à leurs collègues de PSA St-Ouen !

Jeudi 28 : rassemblement avec les postiers du 92 contre la répression, devant la Cour d’appel de Versailles. Par ailleurs, poursuite des collectes et des initiatives vers l’extérieur.

Collectif contre les Patrons Voyous et Licencieurs

Aulnay-sous-Bois, 26 février 2013


5 semaines de grève… et nous ne sommes pas fatigués !

mardi 26 février 2013

Lettre d’information n°9

La grève, commencée le 16 janvier, est donc entrée dans sa 6e semaine. La solidarité financière continue à grossir notre caisse de grève. Grâce à elle nous pouvons tenir. Jeudi 21 février, elle se montait à 210 000 € collectés et 40 000 € de promesses. La collecte se poursuit, auprès des mairies, des péages, comme à Senlis lundi 18 février, ou auprès des travailleurs d’autres entreprises. Partout, les réactions que nous avons montrent que, les patrons et les médias ont beau nous traiter de «  voyous », notre lutte est largement soutenue car elle est juste !

Pendant ce temps, la direction perd de plus en plus de voitures à Aulnay. Et en plus, la grève des salariés de Lear, le fournisseur de sièges, paralyse la production de l’usine de Poissy (208, C3 et DS3).

Grève et visite à l’usine Lear

L’usine de sièges de Lear de Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise) est en grève depuis jeudi 14 février contre un plan de suppressions d’emplois. Cette usine approvisionnant en sièges l’usine de Poissy, la production de voitures est bien bloquée là-bas. 4000 voitures sans sièges sont sorties des chaînes. Avis aux acheteurs !

A 250, nous avons rendu visite aux camarades de Lear ce mercredi 20. Les CRS nous attendaient lundi 18 et mardi 19, mais pas mercredi ! Ce fut un grand moment de fraternité ouvrière dans la lutte. Les grévistes de Lear nous ont expliqué leur combat, nous en avons fait de même. C’est en fait un seul et même combat, contre les licenciements. Cette rencontre a renforcé la détermination de tout le monde.

Visite à PSA Poissy

Dans la foulée, toujours à 250, nous nous sommes également rendus à l’usine PSA de Poissy. Nous avons été chaleureusement accueillis par la cinquantaine de travailleurs qui débrayaient pour les salaires. Car la direction de PSA ne s e contente pas de licencier. Elle bloque les salaires en annonçant « zéro augmentation générale pour 2013 » et prépare des «  négociations » sur les accords de compétitivité, comme à Renault : augmentation du temps de travail, blocage des salaires et mobilité inter-sites obligatoire.

Débrayage à SevelNord

A SevelNord (Valenciennes-Hordain), où un accord de compétitivité a été signé, les salariés ont débrayé lundi 18 car la direction voulait muter provisoirement des salariés vers d’autres usines de la région.

En clair, la direction de PSA se porte de moins en moins bien, et c’est tant mieux !

Rencontres avec le faux-médiateur et la direction

Trois rencontres ont eu lieu avec le faux-médiateur et la direction de PSA, en la personne de Philippe Dorge. En substance, M. Dorge a demandé aux grévistes de laisser redémarrer la production… sans rien céder sur nos revendications. La direction refuse toujours de négocier sérieusement.

En l’état : pour ceux qui décideraient de quitter PSA, aucune garantie d’obtenir un CDI, une prime de licenciement s’élevant seulement à 9 mois de salaires. Et pour ceux qui choisissent la mutation à Poissy ou un autre site : ni garantie de logement, ni de garder son poste, et une prime de transfert de seulement 5000 euros !

Alors si PSA veut que la production redémarre, c’est très simple : qu’ils accèdent à nos revendications ! En effet, quand ils essayent de redémarrer la production à Aulnay, ils n’y arrivent pas car ce sont les non grévistes qui les envoient promener.


PSA n’en a pas fini avec les travailleurs d’Aulnay… et d’ailleurs !


PSA-Aulnay : rétablissons les vérités

Par Philippe Julien, secrétaire du syndicat CGT PSA d’Aulnay-sous-Bois

25/02/2013

Sous couvert de rétablir "quelques vérités", le délégué syndical central CFTC PSA Peugeot Citroën, Franck Xavier Don enchaîne, dans une tribune, les inexactitudes, les mensonges et les calomnies les plus grossières. M. Don ne connaît pas l’usine d’Aulnay-sous-Bois, où il n’a jamais travaillé. J’y travaille depuis 1981. Le syndicat CGT de cette usine, dont je suis le secrétaire depuis 2003, est explicitement attaqué, et je souhaite rétablir quelques vérités.

M. Don présente les trois syndicats "qui ont tenu à dénoncer les violences" à Aulnay comme "largement majoritaires au sein de PSA Peugeot Citroën". Les trois syndicats (CGT, SUD, CFDT) actuellement engagés dans la grève à PSA contre la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois totalisent 55 % des voix dans le 1er collège (ouvriers et employés) à PSA Aulnay, (CGT 36,5 %, SUD 12,5% et CFDT 6%). Quant à la CFTC, qui n’avait recueilli que 3,5% des voix aux élections précédentes, n’a dû sa survie qu’en faisant alliance avec le syndicat maison SIA (anciennement CFT puis CSL). Les notions de "majoritaire" et de "minoritaire" sont donc à reconsidérer.

Venons-en au fond. M. Don critique deux universitaires qui témoignent, dans une tribune, n’avoir pas vu de violences lors de leurs venues dans l’usine. Alors que M. Don qui, lui, n’a pas mis les pieds une seule fois à Aulnay depuis le début de la grève, fait état de violences de la part d’ouvriers en grève sur leurs camarades de travail. Vu la présence permanente de douze huissiers rémunérés par PSA sur le site d’Aulnay et la guerre judiciaire que PSA mène aux grévistes, si de réelles violences avaient été commises, des plaintes auraient été déposées par des salariés. Or les seules plaintes à la Sureté territoriale émanent des huissiers eux-mêmes qui se plaignent d’avoir été bousculés dans une usine qui était vide (!) puisque mise en chômage. On n’est jamais si bien servi que par soi-même.

Une autre accusation pourrait porter à rire tant elle est ridicule, si un salarié père de deux enfants n’était en passe d’être licencié pour faute lourde, accusé d’avoir jeté un œuf sur des cadres organisés en commando dans l’usine. En fait, depuis la grève qu’ils ont entamée le 16 janvier, les grévistes ont fait preuve d’une grande maîtrise d’eux-mêmes, bien que la direction de l’usine ait recouru à des méthodes musclées : lock-out d’une semaine ; mobilisation permanente de quelque 200 cadres et agents d’autres sites pour intimider grévistes et non- grévistes ; mobilisation d’une centaine de vigiles de sociétés privées, en violation de la loi ; licenciement de salariés ; poursuites judiciaires, etc.

Il n’est pas étonnant que PSA ait renoué avec les méthodes de Citroën ou de Peugeot des années 1970 et 1980. M. Don semble manquer de culture générale ou syndicale, au point de ne pas connaître les livres comme L’assassin était chez Citroën, Les truands du patronat, Le printemps de la dignité. Il en existe bien d’autres, ou encore le film Haya. Et M. Don sombre dans le ridicule quand il me trouve muet ou apathique lors des réunions avec la direction. C’est bien la première fois qu’on me fait une telle remarque ; habituellement c’est plutôt l’inverse !

M. Don dénonce "le noyautage" de la CGT par Lutte ouvrière, accusée de préparer "la révolution socialiste mondiale" et de "précipiter le grand soir". La direction de PSA Aulnay a récemment adressé une lettre aux salariés, portant les mêmes accusations. Cette prose fleure bon la dénonciation du "spectre communiste" et de "l’homme au couteau entre les dents", voire la chasse aux sorcières.

En 1982, quand la "grève de la dignité" avait éclaté à l’usine d’Aulnay, pour la liberté syndicale et contre les méthodes de gangsters dont usait l’encadrement, la direction de PSA accusait les grévistes d’être manipulés par le Parti communiste. Cette ficelle patronale de la dénonciation du "complot politique" est décidément bien usée. Et M. Don pourrait s’interroger : comment expliquer qu’une grève paralyse depuis cinq semaines la production d’une grande usine d’assemblage, si seule une petite minorité politique "trotskyste" est à l’œuvre ? La réponse de M. Don – les ouvriers d’Aulnay seraient des "pantins" – montre le mépris dans lequel il nous tient.

Les choses sont plus simples. Si rien n’est fait, l’usine d’Aulnay-sous-Bois aura fermé d’ici un an. Les 2 800 salariés concernés auront le choix entre la mutation vers l’usine de Poissy, soit au bas mot, deux heures supplémentaires de transport chaque jour ; un reclassement hypothétique dans d’autres sociétés, avec des salaires diminués et sans aucune garantie ; ou encore Pôle Emploi, alors qu’Aulnay-sous-Bois compte 5 000 chômeurs et que la Seine-Saint-Denis en compte 100 000. Voilà ce que refusent les travailleurs grévistes et bien d’autres qui, sans faire grève pour des raisons financières, sont à leurs côtés. En m’attaquant de façon aussi grossière, c’est à eux tous que s’en prend M. Don.

Philippe Julien, secrétaire du syndicat CGT PSA d’Aulnay-sous-Bois

Source Le Monde


Lettre d’information n°8 18/02/2013

La grève à l’usine d’Aulnay

Lundi 11 février et toute la semaine jusqu’au vendredi 15, la grève a été reconduite. Nous sommes donc entrés dans notre cinquième semaine de grève. Notre détermination est intacte malgré tous les coups portés par la direction et nous constatons qu’elle a échoué dans ses plans pour nous affaiblir.

Le gouvernement essaye de nous berner

Mercredi 6 février nous sommes allés au Stade de France interpeler Hollande sur la fermeture de l’usine et les promesses faites cet été. Nous avons été reçus par le secrétaire général adjoint de l’Elysée qui a promis d’intervenir à propos des vigiles illégalement présents sur le parking de l’usine. Il a aussi promis de nommer un médiateur et la tenue d’une réunion tripartite avec le ministère du travail cette fois. Car plus aucun salarié ne veut entendre parler de Montebourg.

Certes, dès le vendredi suivant, les vigiles disparurent du parking de l’usine. La direction les avait rangés à la niche dans un des bâtiments de l’usine. Mais le gouvernement essaya de reculer sur la nomination d’un médiateur, car la direction de PSA n’en voulait pas. Il a fallu qu’on aille nous-mêmes le chercher à l’Elysée le jeudi 14 février pour que le gouvernement tienne ses promesses. Et encore, il a nommé le directeur départemental du travail, sans lui donner la moindre pouvoir de médiation, que ce soit sur les menaces de licenciements disciplinaires ou sur la réouverture de la négociation du plan social.

Malgré tout, les grévistes ont marqué un point, car ils ont imposé au gouvernement de les entendre.

La direction de nouveau mise en échec.

Si le gouvernement a bien été obligé de nous entendre, c’est uniquement parce que la grève dure. La direction a raté toutes ses tentatives pour nous diviser et briser la grève. Elle n’a pas réussi à faire venir des travailleurs du groupe pour remplacer les grévistes. Les commandos de chefs ne suffisent pas à intimider les grévistes et surtout ils n’ont pas réussi à empêcher ceux-ci de discuter et de renforcer les liens avec les non grévistes. Au contraire même. Bien des non grévistes ont refusé de continuer à supporter les cadres présents autour d’eux.

Vendredi 7 février, au Ferrage, une centaine d’ouvriers grévistes et non grévistes se sont réunis en Assemblée Générale. Les discussions ont été fructueuses et fraternelles. Nous avons convaincu un certain nombre de non grévistes de nous rejoindre le lundi et le mardi suivants dans la lutte.

En effet ces jours là, il y avait ce que la direction espère être la dernière réunion de négociation et en même temps une convocation pour licenciement d’un des 6 camarades. Mardi 12 février, c’est à plus de 400 que nous avons accompagné notre camarade Najib, menacé de licenciement pour avoir jeté un œuf sur un cadre. Un projet qui ne passe pas

Mardi 12 février, la direction faisait donc avaliser par des syndicats complaisants son projet de nous jeter dehors sans rien. Elle voudrait qu’on accepte que des vieux travailleurs se retrouvent au chômage et au RSA. Elle voudrait qu’on accepte des congés dits de reclassements payés à 78% du net, sans aucune garantie d’emploi à la fin. Elle voudrait qu’on accepte des mutations à Poissy sans garantie de retrouver son poste, sans garantie de logement et dans des conditions financières misérables. La direction peut obtenir la signature de syndicats complaisants. Ce sont les travailleurs d’Aulnay qui décident et eux seuls. Grévistes comme non grévistes exigent toujours la même chose : un CDI pour tous et une préretraite à 55 ans pour les anciens.

Des licenciements intolérables

Deux de nos camarades ont donc reçu leur lettre de licenciement vendredi 15 février. La direction veut se débarrasser d’eux car ils font partie des militants de la grève. Elle croit nous casser avec ces attaques. Mais elle ne fait que renforcer la colère de tous. Il est hors de question de les abandonner.


Le combat continue plus que jamais !

Et dans ce combat les marques de soutien se multiplient. Notre caisse de grève a recueilli plus de 200 000 euros qui nous aideront à tenir bon. Des personnalités ont signé la pétition contre les sanctions : Bernard Thibault, Thierry Lepaon, Annick Coupé, M.G. Buffet (PCF), O. Besancenot (NPA), Aline Archimbaud (EELV), N. Arthaud (LO), des artistes, des intellectuels et de nombreux anonymes, des travailleurs de tout le pays qui nous adressent leur soutien qui nous fait si chaud au cœur.


Deux ouvriers grévistes licenciés aujourd’hui vendredi 15 février !

Deux ouvriers qui participent à la grève paralysant l’usine PSA Peugeot-Citroën d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ont reçu vendredi leur lettre de licenciement à l’issue d’une procédure disciplinaire engagée par la direction, a indiqué la CGT. Contactée par l’AFP, la direction de l’usine n’a pas souhaité commenter.

Ces deux pères de famille de 33 et 40 ans « sont seulement syndiqués. Ils ont été licenciés pour faute lourde », a indiqué Jean-Pierre Mercier, délégué du syndicat CGT qui a appelé à la grève bloquant la production de l’usine depuis le 16 janvier, rejoint par SUD et la CFDT. Le site employant 2 800 CDI doit fermer en 2014 dans le cadre d’un vaste plan de restructuration.

Source AFP


PSA-Aulnay, une violence patronale

http://www.actuchomage.org/20130215...

Deux chercheurs — Vincent Gay et Sylvain Pattieu —, historiens en histoire sociale, témoignent de l’intérieur et confirment que la violence n’est pas où le patronat, des syndicats et des médias complaisants la placent.

Le vendredi 1er février, le directeur des marques de PSA, Frédéric Saint-Geours (IUMM-Medef), dénonce la "violence intolérable" des grévistes d’Aulnay. Il évoque des jets de boulons, d’œufs, des menaces.

Incroyable hasard, le même jour, trois syndicats minoritaires sur le site d’Aulnay ont tenu une conférence de presse au siège de PSA pour dénoncer les agissements de la CGT. Ces déclarations font suite, rappelons-le, à un lock-out à peine déguisé de plus d’une semaine de cette usine, pratique traditionnelle du patronat visant à fermer provisoirement une usine pour contrer un conflit social, alors qu’un mouvement de grève a commencé le 16 janvier.

Plus de six mois après l’annonce officielle de la fermeture du site, que des syndicats préfèrent dénoncer des grévistes plutôt que de défendre l’emploi des salariés est en soi assez surprenant, mais rappelle en fait des pratiques qu’on aurait pu croire révolues : celles des syndicats patronaux marchant main dans la main avec leurs employeurs.

Chercheurs, historiens en histoire sociale, nous nous sommes rendus sur place, à l’usine d’Aulnay les 17 et 18 janvier, au tout début de la grève, et encore ce 1er février. Nous n’avons pas vu les violences intolérables décrites. Nous n’avons pas vu de casse, de machines abîmées ; seulement quelques caisses de boulons renversés, quelques tags célébrant la grève, mais de déchaînement de violence, point.

Par contre nous avons observé des grévistes, en civil, sous le regard vigilant de la maîtrise, bras croisés, en blouse de travail, dont 200 membres ont été appelés des autres sites PSA pour tenter de casser la grève. Nous avons aussi constaté l’accueil menaçant des compagnies de vigiles embauchés pour l’occasion, postés sur le parking.

Nous avons vu des discussions animées, franches, voire très vives, entre grévistes et non-grévistes. Nous avons vu des regards noirs, entendu quelques moqueries, quelques qualificatifs peu amènes ("mouchards, vendus…"). Mais aussi quelques billets glissés en douce, en soutien, par des non-grévistes aux grévistes pour la caisse de grève. Et aussi les discussions, les plaisanteries, les slogans, les chants, les danses au son des tambours, la possibilité pour des salariés de relâcher la pression et de s’approprier leur lieu de travail, après les mois éprouvants ayant suivi l’annonce de la fermeture de l’usine, à la veille des vacances d’été.

Qu’il y ait des "tensions", c’est bien le moins quand une telle décision est prise, quand la crainte du chômage pèse, quand les négociations ne semblent pas avancer, quand une grève est en cours. Quand les vigiles et les cadres, payés double, sont appelés en renfort par la direction.

Qu’il y ait des discussions, des disputes, des remous, des actes virulents, c’est le propre des conflits sociaux ; une grève fait nécessairement monter la pression et les tensions, surtout dans un tel contexte. Mais nous n’avons pas vu de violences physiques.

Si on compare avec les images et les témoignages des grandes grèves chez Citroën dans les années 1970 et 1980, quand des nervis attaquaient les grévistes, interdisaient toute activité syndicale indépendante de la direction Citroën à l’intérieur des usines, la violence évoquée paraît aujourd’hui dérisoire.

En tant que chercheurs, nous avons reçu un accueil chaleureux des grévistes. Les seules tentatives d’intimidation sont venues, en ce qui nous concerne, d’un responsable des ressources humaines accompagné d’agents de maîtrise.

La direction de PSA a choisi de dresser les salariés les uns contre les autres, elle a choisi l’angle de la criminalisation du mouvement social en traitant les grévistes de "casseurs", en portant plainte contre plusieurs d’entre eux. C’est pourtant elle qui casse l’usine et l’avenir des ouvriers, et qui cogne sur les grévistes. Cette rhétorique ouvre la voie à des amalgames et des dérives réactionnaires.

Le pas est vite franchi, entre "casseurs" et "jeunes des cités", "voyous" et "Arabes", dans une usine historiquement marquée par une forte proportion de travailleurs immigrés ou héritiers de l’immigration. Comme le disait le syndicaliste Ahmed Berrazzel, menacé il y a deux ans de licenciement par PSA suite à de fausses accusations, "les voyous, ils ne se lèvent pas à 5 heures du matin pour aller gagner 1.300 euros par mois".

Ayant grandi pour une partie d’entre eux dans les cités populaires d’Ile-de-France, souvent habitués à la stigmatisation de leurs origines sociales et banlieusardes, ils se défendent aujourd’hui pour défendre leur dignité de travailleurs, comme l’avaient fait leurs prédécesseurs immigrés en 1982.

L’arrêt maladie est un moyen de ne pas casser le mouvement

Aujourd’hui, il est erroné de présenter, comme le fait la direction de PSA, une usine bloquée par des grévistes menaçants. Si l’usine ne tourne plus, c’est du fait de la grève, mais aussi parce que l’absentéisme atteint des proportions très importantes : de nombreux salariés, sujets à des pressions diverses de la part de la direction (appels téléphoniques, menaces sur le reclassement…), craignent de faire grève, et l’arrêt-maladie est un moyen de ne pas casser le mouvement.

C’est également le résultat des réductions de postes depuis des années, car aujourd’hui PSA manque de personnel pour faire tourner les chaînes sans les grévistes.

Enfin, les salariés qui restent sont pour nombre d’entre eux découragés, désabusés, inquiets, pas dans les meilleures conditions pour un travail efficace. La "boule au ventre" mentionnée dans certains témoignages, elle vient pour la plupart des salariés de leur avenir incertain, et non du mouvement de grève.

Les constructeurs automobiles français, qui ont connu un recul de leurs ventes, multiplient depuis un an les annonces de fermeture, de plans sociaux, de chantage à la signature d’accords réduisant les droits des salariés. Il est indécent, comme ils tentent de le faire, de se racheter une virginité face à l’opinion publique sur le dos des grévistes.

Vincent Gay, doctorant en histoire, université Evry-Val-d’Essonne
Sylvain Pattieu, maître de conférences en histoire, université Paris VIII ; écrivain

(Source : Le Monde http://www.lemonde.fr/idees/article...


Entretien au rassemblement devant le siège de Goodyear à Rueil Malmaisondu 12 février avec les travailleurs de PSA-Aulnay et de Goodyear-Amiens en lutte.

http://www.ccr4.org/12-fevrier-rass...

12 février, rassemblement réussi devant le siège de Goodyear à Rueil Malmaison

Goodyear, PSA, Renault, Sanofi, Prestalis… on lâche rien !

Jamila Al-Mukhtar et Paul Tanguy

Les Hauts-de-Seine, le fief de Sarkozy et de la droite. Le parking du siège social d’une des plus grosses multinationales au niveau mondial, Goodyear. L’entrée lourdement gardée par les CRS de Manuel Valls et de François Hollande. Devant le bâtiment, plus de 1000 travailleuses et travailleurs, militants et étudiants solidaires, réunis pour dire non à la fermeture de l’usine d’Amiens-Nord et plus généralement « non aux licenciements ! ». Le symbole était fort. L’occasion pour les Goodyear mais aussi pour les délégations venues des quatre coins de France pour dire que c’est tou-te-s ensemble que l’on pourra interdire les licenciements et que les luttes doivent converger. L’occasion aussi pour échanger avec Julien, Patrick, Mebarek ou Stéphane, travailleurs de PSA-Aulnay et de Goodyear-Amiens.

Rédaction : La direction de PSA continue à dire que vous n’êtes qu’une poignée d’extrémistes, que vous êtes armés jusqu’aux dents… pourtant, vous dites juste que « l’arme des travailleurs, c’est la grève ! »

Julien : Depuis le 16 janvier la grève a commencé, le nombre de grévistes n’a cessé d’augmenter. Avec la soixantaine de collègues présents ici, on a fait ce crochet par Rueil, mais juste après on sera Avenue de la Grande Armée, devant le siège du groupe, avec une délégation encore plus fournie. Ce matin encore, au dernier pointage, on était plus de 400 grévistes. Avec les quelques techniciens qui sont avec nous dans le mouvement, c’est plus d’un tiers des effectifs de production, des ouvriers, qui sont en grève.

R : Au début du mouvement, il paraît que vous ne perturbiez pas la production, tellement la grève était peu suivie

J : Pour ce qui est de la production, c’est un autre mensonge de Varin depuis le début. Il suffit de passer sur la bretelle devant l’usine à Aulnay pour constater. Il n’y a plus une seule voiture sur les parcs de stationnement. Cela fait quatre semaines que plus une seule bagnole ne sort des chaines de production.

R : Les médias disent qu’avec la négociation, vous seriez tous assurés d’être reclassés

Patrick : Reclassés ? C’est simple. Avec Mebarek, avant la fermeture du site on était à Melun. On était caristes. Dans mon cas, j’ai même dû déménager. A moins d’avoir une super bagnole, on ne peut pas traverser l’Ile-de-France tous les jours pour aller bosser. Avant j’habitais à Provins, et après j’ai dû m’installer avec ma femme et mes deux gosses dans 40 m2, alors c’est sûr que ça m’a changé. C’est ça, les merveilles du reclassement ? Et avec quelle perspective ? De me retrouver à la rue si le site d’Aulnay ferme ?


R : Il y aurait le site de Poissy…

P : Et ceux qui habitent déjà loin d’Aulnay, dans l’Oise, ou à Compiègne, comment est-ce qu’ils devraient faire ? Et puis c’est une question de confiance : Asnières a fermé, Meulun a fermé, ils veulent fermer Aulnay, Saint-Ouen est sur la liste. Qu’est-ce qui nous assure qu’ils veulent continuer à Poissy ?

Mebarek : A Poissy, ils ne prendront que les plus costauds, des gars qui ont entre 18 et 40 ans. Ceux qui sont trop vieux soi-disant, ou qui ont mal au dos, ce sera dehors tout de suite. Celui qui a le dos cassé (et c’est qui celui qui te l’a cassé le dos ?), il n’aura pas sa place à Poissy. Déjà à Aulnay, ceux qui étaient en restriction à Melun [des salariés qui, pour raison médicale, ne peuvent être affectés à certaines tâches],ils étaient par exemple au conditionnement de petites pièces. Ceux qui ont été reclassés à Aulnay, on leur a dit qu’on ne pouvait rien pour eux, parce qu’il n’y avait aucun poste de ce type dans le 93, mais qu’ils pouvaient rester chez eux. Ils vont faire quoi ces collègues-là si Aulnay ferme ? De ça, pour le coup, personne n’en parle.

R : Entretiens préalables de licenciements, vigiles sur le parking. Citroën a sorti son grand jeu…

J : On est six à avoir été convoqués pour un entretien préalable, avec des dossiers bidon, complètement vide. Dans mon cas, ça va avec une mise à pied. Mais Citroën veut frapper encore plus fort. Ce n’est plus seulement sur les militants que PSA compte taper, c’est sur les grévistes, pour faire des exemples. Ce matin par exemple, c’est un copain, N., qui a été convoqué. Et pourtant, N., c’est un type extra, qui n’a jamais eu d’histoires. Mais le fait d’être gréviste suffit maintenant à la direction pour l’accuser d’avoir blessé un cadre… soi-disant avec un jet d’œuf. PSA veut affaiblir le mouvement, mais c’est l’inverse qui se produit. On n’est pas démoralisés. Le mouvement n’est pas affaibli.

R : On vous sent déterminés à vous battre jusqu’au bout

P : La question qui se pose, elle est simple : le but c’est de payer tes factures, ou de travailler ? Moi je veux travailler. Parce que même avec des indemnités de départ, je pourrai les payer jusqu’à quand, mes factures ? Et je vais leur donner quoi à manger à mes gosses ? Qu’est-ce qu’il y a en dessous de chez Lidl ou Dia ?

J : Dans mon cas, ça fait seize ans que je bosse à Aulnay. J’ai tout fait : l’équipe de nuit, le VSD [l’équipe de week-end], et après ça, Varin veut me jeter ? On défend notre bifteck, pour nous et nos familles. On nous traite de voyous, de terroristes, mais c’est eux, les criminels qui veulent nous pousser à bout… Ils sont déterminés, mais nous aussi. Est-ce qu’on sera capables d’aller jusqu’au bout ? Pour ça, il faudra aussi que tous les autres sites de PSA soient mobilisés, partout en France, et qu’on se mobilise avec toutes les autres boites en bagarre. En attendant, on a le devoir de résister.

R : A Amiens, quel est l’état d’esprit après l’annonce officielle du projet de fermeture ?

Stéphane : L’état d’esprit ? C’est simple. Moi j’ai bossé de nuit. Et je ne suis pas le seul ici, il suffit de regarder autour nous. On a donc arrêté à 5h30 ce matin, on a pris notre douche, et on est montés dans les bus avec les autres. On est 700 aujourd’hui. Et ce soir, ceux de la nuit comme moi reprendront le boulot à 22h. Mais si on dit qu’il faut remettre ça demain, et bien je serai là demain aussi. C’est ça notre état d’esprit. Goodyear voulait nous en mettre plein la gueule, mais on ne va pas se laisser faire !

R : Mais cette fois, les média disent que la direction de Goodyear est vraiment déterminée.

St : Ça c’est les médias. Ils mentent. Ils passent leur temps à mentir sur nous, sur la CGT de Goodyear. Il paraît qu’il aurait fallu qu’on signe [un contrat de « garantie de l’emploi » en échange d’une transformation radicale de l’organisation et des conditions de travail], il y a six ans, comme à Amiens-Sud [à savoir le site Dunlop, dont l’usine Goodyear n’est séparé que par un grillage] ? Regardez où ils en sont à Dunlop. Ils font les 4x8. Vous savez ce que c’est que les 4x8 ? C’est être deux jours de l’équipe du matin, deux jours de l’équipe de l’après-midi et deux jours de l’équipe du soir, week-end compris. Les bonhommes à l’intérieur sont complètement déboussolés, des vrais zombies. Et je ne vous parle même pas des divorces, des dépressions, et même des suicides. C’est ça la violence. A Goodyear, on a dit qu’on voulait maintenir l’emploi.

R : Pas de chèque ?

St : Pas de chèque : qu’est-ce qu’on en ferait du chèque, dans un coin comme la Picardie où il faut au minimum 60 mois pour retrouver un taf ? Ou alors il faudrait en trouver un autre à l’autre bout du pays ? Et à quelle condition ? Alors non, maintien de l’emploi, et maintien de la production, c’est ça qu’on dit.


R : Vous pensez pouvoir gagner ?

St : Comme dit le slogan, «  Tous ensemble ! ». Regardez qui il y a aujourd’hui. Il y a nous, les Goodyear, et puis aussi PSA, et puis Renault, Licenci’elles, Sanofi, Presstalis, Ford, Fralib, Florange. J’en oublie sans doute. Il y a même les cheminots CGT d’Amiens qui nous ont accompagnés, parce que dans le public aussi, le gouvernement dégraisse.

D’ailleurs c’est ça. On va finir par le déstabiliser, ce gouvernement. Hollande a fait savoir qu’il voulait rencontrer Mickaël [Wamen, dirigeant cégétiste de Goodyear]. Je ne sais pas s’il pense qu’il va l’acheter, mais Mickaël et nous, on ne va rien lâcher ! Tout ce mouvement prend de l’ampleur. Il n’y a qu’à voir les boites présentes ici, ce matin. Il faut que ça s’étende, et ne pas rester chacun dans son coin. En mars en tout cas, [le 5 pour la manifestation contre les Accords de flexisécurité, et le 7 pour un nouveau CCE de Goodyear], on remet ça !


Les ouvriers en grève de PSA Aulnay s’adressent à vous

Aulnay le 12 février 2013

Nous, ouvriers de PSA Aulnay, sommes en grève reconductible depuis le 16 janvier 2013. Nous refusons de grossir les rangs de Pôle emploi, car c’est l’avenir que nous prépare la famille Peugeot.

Comme vous le savez, le plan de PSA, c’est non seulement la fermeture de l’usine d’Aulnay, mais aussi plus de 10 000 salariés jetés sur le carreau. Et cela s’ajoute à tous les autres.

Où en sommes-nous de la lutte ? Les deux années de mobilisation nous ont permis de souder les liens entre nous et finalement d’arracher des négociations qui viennent de se terminer sans que l’on ait de garantie sérieuse quant à l’avenir des salariés menacés de licenciement.

Au cours de ces fausses "négociations", très peu de choses ont été changées par rapport au PSE présenté en juillet 2012 par la direction. Trois syndicats ont donné, le 12 février 2013, un avis favorable à la direction sur son application, mais ils disent soumettre leur signature à l’approbation des salariés.

Eh bien nous grévistes, avec le soutien des autres salariés de l’usine d’Aulnay, nous refusons cet accord. Pour nous, les négociations ne font que commencer et nous voulons que PSA revienne à de vraies négociations sur la base de nos revendications :

Un CDI pour tous

Des pré-retraites à 55 ans

Pour cela, nous avons demandé à l’Elysée de désigner un médiateur pour ce conflit. PSA le refuse.

Notre grève est soutenue dans le groupe et en dehors malgré les tentatives de PSA pour la démolir (calomnies répandues dans la presse, armée de vigiles et de cadres qui quadrillent l’usine), et malgré les sanctions :

8 militants, qui sont en première ligne dans la lutte contre la fermeture de leur usine, ont été convoqués par la Sûreté territoriale. Parmi eux, 6 sont en mise à pied conservatoire en vue d’un licenciement. Les lettres d’avertissement et convocations pour sanction pleuvent pour atteindre le moral des grévistes. Mais celui-ci ne faiblit pas et la grève non plus !

Notre grève intervient dans un contexte d’attaques tous azimuts contre le monde du travail. Licenciements massifs, mais aussi accords destinés à baisser les salaires et rendre les salariés encore plus flexibles. L’accord sur la « sécurisation de l’emploi » que le gouvernement s’apprête à entériner tel quel, est en réalité une régression sociale colossale !

Sous prétexte de «  moderniser » le marché du travail et la fonction publique,

c’est tout le monde du travail qui est menacé de précarité !

Si notre grève suscite l’hostilité du grand patronat et du gouvernement, en revanche elle recueille la sympathie de nombreux salariés. Des rencontres ont eu lieu avec des travailleurs d’autres entreprises, notamment ceux de Renault, où Ghosn espère mettre en place un accord de « compétitivité » qui ne vise qu’à maintenir les profits aux dépens des salariés. Beaucoup citent notre grève en exemple et l’idée d’une riposte commune fait son chemin !

Salariés, notre grève peut devenir la vôtre et mettre un coup d’arrêt à l’offensive conjointe du patronat et du gouvernement. Popularisez-la, aidez-la financièrement, défendez l’idée que c’est tous ensemble qu’il faut lutter.

Envoyez vos soutiens au nom de l’association :
Soutien aux salariés de l’automobile du 93

A l’adresse suivante : 19-21 rue Jacques DUCLOS, 93600 Aulnay- sous-Bois.

Soutien financier par internet :
www.soutien-salaries-automobile-93.org

infos sur la grève : http://cgt-psa-aulnay.fr

Le comité de grève, soutenu par les syndicats CGT, CFDT, SUD



Tract du comité de grève soutenu par CGT, CFDT, SUD

Les ouvriers en grève de PSA Aulnay s’adressent à vous

05/02/2013

Aulnay, le 05 février 2013

Nous, ouvriers de PSA Aulnay, sommes en grève reconductible depuis le 16 janvier 2013. Nous refusons de grossir les rangs de Pôle emploi, car c’est l’avenir que nous prépare la famille Peugeot.

Comme vous le savez, le plan de PSA, c’est non seulement la fermeture de l’usine d’Aulnay, mais aussi plus de 10 000 salariés jetés sur le carreau. A quelques jours de la fin de pseudo négociations, on en est toujours au même point : aucune garantie sérieuse quant à l’avenir des salariés menacés de licenciement ! Voilà pourquoi, après maintenant deux ans de lutte, marquées par des journées de grève et de manifestation, nous avons décidé la grève reconductible.

Depuis le début du mouvement, PSA fait tout pour nous démolir : calomnies répandues dans la presse, armée de vigiles et de cadres qui quadrillent l’usine. Et maintenant des sanctions :

6 militants, qui sont en première ligne dans la lutte contre la fermeture de leur usine, sont convoqués par la sureté territoriale. Parmi eux, 4 sont en mise à pied conservatoire en vue d’un licenciement.

Notre grève intervient dans un contexte d’attaques tous azimuts contre le monde du travail. Licenciements massifs, mais aussi accords destinés à baisser les salaires et rendre les salariés encore plus flexibles. L’accord sur la « sécurisation de l’emploi », que le gouvernement s’apprête à entériner tel quel, est en réalité une régression sociale colossale !

Sous prétexte de « moderniser » le marché du travail et la fonction publique, c’est tout le monde du travail qui est menacé de précarité !

Si notre grève suscite l’hostilité du grand patronat et du gouvernement, en revanche elle recueille la sympathie de nombreux salariés. Des rencontres ont eu lieu avec des travailleurs d’autres entreprises, notamment ceux de Renault, où Ghosn espère mettre en place un accord de «  compétitivité » qui ne vise qu’à maintenir les profits aux dépens des salariés. Beaucoup citent notre grève en exemple et l’idée d’une riposte commune fait son chemin !
Salariés, notre grève peut devenir la vôtre et mettre un coup d’arrêt à l’offensive conjointe du patronat et du gouvernement. Popularisez-la, aidez-la financièrement, défendez l’idée que c’est tous ensemble qu’il faut lutter.

Envoyez vos soutiens au nom de l’association : Soutien aux salariés de l’automobile du 93

A l’adresse suivante : 19-21 rue Jacques DUCLOS, 93600 Aulnay- sous-Bois.

Soutien financier par internet : www.soutien-salaries-automobile-93.org

infos sur la grève : http://cgt-psa-aulnay.fr

Le comité de grève, soutenu par les syndicats CGT, CFDT, SUD


Communiqué de presse de la CGT PSA Aulnay

06/02/2013

http://cgt-psa-aulnay.fr/communique...

Plusieurs centaines de salariés de PSA Aulnay entrent dans leur
TROISIÈME SEMAINE de grève pour imposer à la direction de PSA de reprendre à zéro les négociations sur la base de leurs revendications contresignées par plus de 1 600 d’entre eux.

Pour la direction de PSA, il ne resterait plus qu’une seule réunion de négociation, le 12 février, et elle reste complètement sourde face aux revendications des salariés.

Après une campagne de calomnies et de mensonges hystérique, la direction de PSA est montée d’un cran pour tenter de briser la grève en entrant dans une politique de répression en menaçant de licenciement 6 militants actifs de la mobilisation.

Face à une telle obstination de la direction, et pour sortir de cette situation de blocage, les salariés en grève de PSA ont démarché les services de l’Élysée, il y a maintenant plusieurs jours.

Sans réponse de leur part, les salariés demandent désormais qu’une délégation soit reçue par le Président de la République.

Ils ont décidé de l’interpeller ce soir, en manifestant au Stade de France, à l’occasion du match France-Allemagne.

Rassemblement au Stade de France ce soir mercredi 6 février à 19h

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La direction écrit un courrier d’intimidation et mensonger aux salariés en grève

Ce mardi 5 février, la direction a envoyé un courrier au domicile de chaque salarié en grève qui relève entre autre de l’intimidation et de la menace.

De plus, ce courrier comporte deux nouveaux mensonges :

1) PSA aurait trouvé 3 500 solutions de reclassements pour 2 700 CDI sur PSA Aulnay. A qui la direction voudrait-elle faire avaler cette énormité. La réalité est tout autre : à part les mutations à internes (sans garantie de poste, ni de logement), seule la société ID Logistic s’est déclarée pour venir s’implanter sur le site d’Aulnay. Récemment, le PDG d’ID Logistic, a déclaré que lui seul serait maître des embauches et que les 540 emplois ne sont toujours pas réservés en priorité aux salariés de PSA.

2) Les salariés bénéficieraient d’un dispositif financier de 24 mois nets pour un salarié ayant 10 ans d’ancienneté. Faux, archi faux. Les dernières négociations ont confirmé que les salariés ayant 10 ans d’ancienneté ne bénéficieront que de 2 mois d’ICL et de 9 mois de prime d’incitation.

Ce n’est pas part le mensonge et l’intimidation que la direction réussira à impressionner les salariés.

Jean-Pierre Mercier

DS CGT PSA Aulnay et DS Ce


Rassemblement de soutien aux militants menacés de licenciement et poursuivis Mardi 5 février à 13h30 sur le parking de l’usine de PSA Aulnay.


Lundi 4 février

Le mouvement se poursuit à l’appel de la CGT, de SUD et de la CFDT. La direction évoque une situation « tendue ». Pas de production aujourd’hui

Communiqué de presse de la CGT PSA Aulnay
04/02/2013

http://cgt-psa-aulnay.fr/

Rassemblement de soutien aux militants menacés de licenciement et poursuivis

Depuis le 16 janvier, plusieurs centaines de salariés de PSA Aulnay sont en grève pour faire aboutir leurs revendications face à la volonté de la direction de PSA de fermer et de casser l’usine.

Ne supportant pas que des salariés osent relever la tête, s’organisent et se défendent pour défendre leur emploi, la direction a développé la semaine dernière une monstrueuse campagne de calomnies et de mensonges pour tenter de salir les salariés et de casser la grève.

Durant toute la semaine dernière, la direction a tenté de faire régner un climat de tension en recrutant près de 200 cadres et agents de maitrise des autres sites PSA appuyé par une centaine de vigiles de deux sociétés privées habillés en treillis et rangers noirs.

Cette politique a échoué et la grève avec occupation de l’usine continue. Après l’échec de l’intimidation, la direction de PSA monte d’un cran et passe à la politique de répression :
Sept militants très actifs dans la grève ont été convoqués à la Sureté territoriale.
Cinq sont menacés de licenciement et ont été mis à pieds immédiatement.

Fidèle à sa réputation, PSA privilégie la répression à la négociation et au dialogue !

Les salariés en grève appellent à un rassemblement de soutien politique et syndical le plus large possible pour condamner cette politique de répression.

Ont répondu déjà présents, mais d’autres sont en attente de confirmation :

Pour les soutiens politiques
Marie Georges Buffet et Pierre Laurent (PCF), Martine Billard (PG), Nathalie Arthaud (LO), Olivier Besancenot (NPA), Aline Archambaut (Sénatrice EELV), Daniel Goldberg, député PS, ainsi que de nombreux élus locaux de gauche.

Pour les soutiens syndicaux
Annick Coupé (SUD), Philippe Martinez (secrétaire de la Fédération des Métaux CGT), les secrétaires départementaux du 93 CGT, CFDT, FO, SUD et FSU. Xavier Mathieu ancien prote parole des Conti, Mickael Wamen, Good Year, ainsi que de nombreuses délégations d’entreprises.

Mardi 5 février à 13h30
sur le parking de l’usine de PSA Aulnay.

Des prises de parole seront organisées.

Jean-Pierre Mercier
DS CGT PSA Aulnay et DS Central adjoint CGT du groupe PSA

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PSA et GOODYEAR - Faites entrer les accusés !

de l’Huma

lundi 4 février 2013

" Faites entrer les accusés ! Les ouvriers de PSA et de Goodyear, en lutte contre les fermetures, sont les cibles d’une violente offensive médiatique, sur fond de transposition parlementaire de l’accord Medef CFDT.

Drôle de climat social, politique et médiatique sur le pays. Il pleut des « boulons », des « oeufs » et des « crachats ». La presse aux ordres le répète depuis quelques jours : les grévistes engagés dans le mouvement contre la liquidation de l’usine Peugeot Citroën d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) feraient régner dans les ateliers la « terreur », multipliant les « violences » et les « intimidations » envers les autres salariés.

Et chez Goodyear à Amiens (Somme), alors que la direction vient d’officialiser un projet de fermeture, ce sont les salariés qui, en refusant, avec leur syndicat, le saccage de l’usine programmé depuis cinq ans, auraient en fait alimenté leur propre malheur, par « dogmatisme ». La cause est entendue : ceux qui luttent sont des « casseurs », et la CGT, bien représentée tant chez PSA que chez Goodyear, les chapeaute ! des médias bien loin de la réalité sur le terrain

Dans les journaux et sur les ondes, loin de la réalité sur le terrain (lire en page 4 [de l’Humanité] notre feuilleton au coeur de la grève à Aulnay), c’est la surenchère sur fond de circulation circulaire de l’information.

Lundi dernier, à l’occasion de la réouverture de l’usine de Seine-Saint-Denis après une semaine d’un lock-out déguisé une pratique absolument illégale en droit français , les journalistes embarqués embedded, comme à la guerre, en somme, autorisés par la direction à pénétrer dans l’enceinte de l’établissement, ont fait chou blanc : ils n’ont pu qu’enregistrer la reprise d’une grève assez massive pour paralyser immédiatement la production, et cela sans le moindre débordement, malgré les multiples provocations patronales (déploiement de vigiles, de cadres et d’agents de maîtrise à l’extérieur et à l’intérieur du site, tentatives de remplacer les grévistes par des intérimaires, volonté de limiter drastiquement les déplacements dans l’usine, mises à pied conservatoires et convocation à la sûreté départementale de plusieurs grévistes, etc.).

Qu’à cela ne tienne ! Quelques témoignages anonymes offerts sur un plateau par la direction locale, immédiatement repris par les délégués des syndicats SIA (héritiers directs des jaunes de la CFT et de la CSL), FO et CGC, minoritaires chez les ouvriers et hostiles à la grève, et amplifiés ensuite par les patrons du constructeur, feront l’affaire : «  peur », « stress incroyable », « menaces de mort », « courses-poursuites », derrière les non-grévistes « otages » du blocage, etc.

Certains journalistes décrivent une situation « explosive » en citant, sans rire, « l’entourage de la direction ». Vendredi matin, sur France Inter, Frédéric Saint-Geours, directeur des marques du groupe PSA mais aussi figure de proue de l’UIMM et du Medef, est complaisamment invité à abonder dans le sens d’un reportage passé plus tôt à l’antenne qui ne fait que reprendre les propos tenus au siège parisien du constructeur, et non à Aulnay, par des délégués syndicaux centraux défavorables au mouvement ; en revanche, personne ne demande, par exemple, au patron de PSA s’il bénéficie, une fois de plus, dans ce conflit, des largesses de la fameuse caisse antigrève de l’UIMM : en 2007, lors de la dernière grande grève à Aulnay, le groupe avait touché 550 000 euros

(...)

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article133200


Vendredi 1er février 2013

L’usine PSA Peugeot-Citroën d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) est toujours bloquée par la grève aujourd’hui. Des grévistes et militants CGT se sont rassemblés à Bobigny en soutien à des salariés convoqués par la police.

"L’usine tourne à peine. Le nombre d’absents est toujours élevé et le nombre de grévistes est stable", a indiqué une porte-parole de la direction.

Hier, l’usine, qui produit en moyenne 700 voitures un jour normal, a fabriqué 85 Citroën C3 hier, a-t-elle indiqué.

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http://cgt-psa-aulnay.fr/

Communiqué de la CGT PSA Aulnay, la Fédération CGT de la Métallurgie et de l’UD CGT 93 du
01/02/2013

Halte à la criminalisation des salariés en lutte de PSA !

Après les annonces de « respect du dialogue social » de « PSE exemplaire » d’aucun salarié « à pôle emploi » de volonté forte « de ré-industrialisation » est venu le temps des propositions concrètes. Les salariés ont ainsi eu le regret de constater que les promesses d’hier n’engageaient en rien la direction de PSA. A ces revirements s’ajoute l’attitude des pouvoirs publics quasi absents d’un dossier qui concerne + de 10 000 emplois dans le 93 et qui lorsque est engagée une réflexion sur l’avenir du site d’Aulnay, n’y associe pas les organisations représentantes des salariés. Quel secret se trame au sein du comité opérationnel dirigé par le Préfet de région pour qu’il soit ainsi fermé aux syndicats ?

Pour la direction de PSA, l’objectif est de plus en plus clair, imposer au plus vite son plan de restructuration, sans tenir compte de la moindre revendication des salariés. Cette attitude qui méprise le dialogue social a amené les salariés à décider le 16 janvier d’un mouvement de grève reconductible, toujours en cours. La détermination des salariés et le renforcement d’un mouvement qui porte notamment l’exigence « d’un CDI pour tous », n’a pas ramené la direction de PSA à plus de raison. PSA s’engage à présent dans une stratégie de tension : lock-out, vigiles aux portes de l’usine, convocation de 6 salariés à la sureté territoriale, convocation de 4 salariés à un entretien préalable au licenciement avec mise à pied conservatoire à effet immédiat !

Après avoir menti au pays entier, sur la non fermeture du site d’Aulnay, PSA renoue avec de vieilles méthodes de pressions, intimidations, sanctions, contre des salariés engagés pour la défense de leurs emplois et de leurs droits !

Les salariés qui luttent ne sont pas des délinquants ! Les casseurs d’usines et d’industries sont à chercher du côté d’un patronat obnubilé par ses profits et peu soucieux du devenir de l’industrie, des emplois, et de la réalité sociale du pays !

Les convocations à la sureté territoriale ne sont pas sans liens avec des décisions des pouvoirs publics. La CGT en appelle ainsi aux autorités de l’Etat pour que cesse cette tentative de criminalisation des salariés en lutte de PSA. Par ailleurs sur le volet économique et social l’Etat doit urgemment prendre toutes ses responsabilités !

Pour témoigner du soutien de toute la CGT aux militants de PSA injustement convoqués, vendredi 1er février 2013 à 10h, une délégation de militants accompagnera Agathe Martin, mère de deux enfants, à son rendez-vous au commissariat de Bobigny.

Faire la chasse aux militants pour casser librement des usines, ça suffit ! Pour la prise en compte des revendications des salariés, la mobilisation chaque jour se renforce avec le soutien plein et entier de la CGT !


Les ex de Melun se rappellent au bon souvenir de PSA

le 29 janvier 2013

Naïma Hammoumi, ex-salariée du site de PSA à Melun a tellement envie de parler et de raconter ce que sont devenus les salariés de l’ancien site de pièces détachées. Elle est, aujourd’hui, leur porte parole : "À Aulnay ils ont raison de se battre, nous on s’est pas battu parce que personne n’a parlé de nous, on n’a eu aucun soutien" explique-t-elle. En effet, aujourd’hui 400 salariés de l’ancien site PSA de Moissy-Cramayel à Melun Sénart, sont toujours sans emploi.

Pour la direction de PSA qui s’exprimait dans un communiqué il y a quelques semaines : " La fermeture de la plate forme logistique de Melun, est un succès qui servira de modèle aux sites de Rennes et d’Aulnay". Ce matin devant le siège de PSA avenue de la Grande Armée quelques dizaines d’anciens salariées de Melun sont venus dire qu’il n’était pas tout à fait d’accord.

La fermeture du site de Melun, annoncée, en avril 2010 par Peugeot, s’était faite sur la base du volontariat et de reclassements en interne. Sans plan social ni lettre de licenciement. Maître Philippe Brun, qui a pris la défense des anciens de Melun, présent dans la manifestation ce matin, annonce qu’il va déposer auprès du Conseil des prud’hommes, un recours pour réclamer la requalification en licenciement de leur rupture de contrat.


Manifestation cet après-midi mardi contre les « licenciements boursiers »

Pour une vraie sécurisation de l’emploi, Une loi contre les licenciements dans les groupes qui font du profit

Grand rassemblement devant le ministère du travail - le 29 janvier 2013 à 14 heures 127 rue de Grenelle Métro Varenne

Pas une semaine ne passe sans l’annonce d’un nouveau plan de licenciement massif par un groupe qui fait des bénéfices énormes. A chaque fois c’est le même refrain : "Entreprise en difficulté, restructuration pour sauver la compétitivité ..." alors qu’en réalité l’objectif est de faire encore davantage de profit.

Depuis quelques mois, des délégations de salariés en lutte venus de toute la France se rassemblent autour d’une proposition de loi nouvelle contre les licenciements dans les groupes qui font des bénéfices. L’initiative vient de "Licenci’elles ", l’association des salariées des 3 suisses licenciées abusivement par un groupe qui réalise des profits colossaux. Les Licenci’elles ont dénoncé le fait qu’elles ne pouvaient pas porter plainte contre le plan de licenciement de 3 Suisses tant qu’elles n’avaient pas été licenciées !

Comme des centaines de milliers de salariés, elles savaient que le groupe 3Suisses n’avait aucune justification économique valable à leur licenciement au regard de la loi, mais qu’elles ne pouvaient pas pour autant empêcher leur patron de les licencier. Ensemble avec les Pilpa, Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear, PSA, Samsonite, Sodimedical, Sanofi, Sony, Valeo, ZF, Coca-Cola, Merck Serrono.. . elles ont décidé de rédiger une proposition de loi pour empêcher les licenciements, avant qu’il ne soit trop tard, dans les groupes qui font du profit.

Une loi nouvelle pour vraiment bloquer les licenciements lorsqu’ils sont interdits, c’était aussi une exigence portée par des milliers de salaries pendant la campagne de l’élection présidentielle. Le candidat Hollande est même allé à la rencontre des salariés en lutte de Goodyear et Fralib, en faisant la promesse que s’il devenait Président de la République il ferait voter en urgence une loi interdisant les licenciements dans les groupes qui font des profits.

Pour l’heure Hollande n’a toujours pas tenu cet engagement. Comme bien d’autres promesses de campagne qui ont permis la victoire de la gauche, celle de donner aux salariés le droit d’arrêter les plans de licenciements illégaux avant qu’ils n’aient lieu a disparu des écrans radars du gouvernement.

Pire, l’accord national sur la sécurisation de l’emploi, signé récemment par trois confédérations syndicales, ne va pas dans le bon sens en remettant en cause les principaux droits des salariés face aux licenciements économiques ! Ces confédérations sont-elles réellement en phase avec leurs adhérents et militants de terrain, dont beaucoup sont pourtant en lutte contre des plans de restructuration dont ils dénoncent les effets néfastes pour l’emploi ?

Mais nous n’avons pas l’intention de laisser cela arriver. Nous les représentants des salariés en lutte de Pilpa, Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear, PSA, Samsonite, Sodimedical, Sanofi, Sony, Valeo, ZF ... nous avons décidé d’agir pour que la loi que nous avons rédigée soit votée à l’Assemblée Nationale et au Sénat.

Nous avons besoin de cette loi dans les luttes que nous menons contre certaines des multinationales les plus puissantes de la planète qui licencient en masse pour accroitre sans cesse leurs profits et le cours de leurs titres en bourse.

C’est pourquoi nous allons venir de toute la France et de dizaines d’entreprises, où nous nous battons pour nos emplois, pour nous retrouver :

Le mardi 29 janvier 2013 a 14 heures Pour un grand rassemblement devant le ministère du travail 127 rue de Grenelle Métro Varenne


le 29 janvier 2013

Le mouvement de grève se poursuit ce mardi matin à l’usine PSA Peugeot-Citroën d’Aulnay-sous-Bois, la production est à l’arrêt complet alors qu’une réunion de négociations a débuté à 8h30 à Paris, au siège du constructeur automobile.

Les grévistes vont manifester en fin de matinée devant le siège du constructeur, avenue de la Grande Armée à Paris. C’est là que se tient une séance de négociations autour des mesures d’accompagnement du plan social (qui prévoit 8000 suppressions de postes et la fermeture de l’usine d’Aulnay).

Ils rejoindront ensuite des manifestants du magasin Virgin aux Champs-Elysées, avant d’aller se rassembler devant le ministère du Travail, avec les salariés d’autres entreprises comme Goodyear (dont l’usine d’Amiens est elle aussi sous la menace de suppressions de postes).


Lundi 28 janvier 2013

Après le lock-out, malgré les briseurs de grève de ce matin, la chaine de PSA Aulnay est de nouveau arrêtée.

Alors que 200 cadres sont venus en renfort pour la réouverture de l’usine d’Aulnay ce matin lundi, la chaîne de production a été rapidement bloquée par les grévistes. La grève avait déjà paralysé l’usine du 16 au 18 janvier. Elle a ensuite été fermée toute la semaine dernière, sur décision de la direction en raison d’une avarie électrique, mais surtout parce que les "conditions de sécurité" n’étaient "pas remplies".

Alors que ces équipes d’encadrement supplémentaires gagnaient leur atelier vers 06H00, ils se sont fait siffler, huer et interpeller par des grévistes qui distribuaient des tracts aux portillons d’entrée dans l’usine, gardés par de nombreux vigiles. « Vous êtes en train de casser la grève, vous n’avez pas honte de ce que vous faites ! », leur a crié un gréviste. «  Mercenaires ! ».

Au moment de la reprise du travail, les grévistes - en habits de ville - se sont rassemblés dans l’atelier montage derrière une banderole clamant "Non à la fermeture de PSA Aulnay !" Un cordon de sécurité les séparait d’une vingtaine de cadres extérieurs déployés en "observateurs" par la direction. Ils ont ensuite voté d’un seul homme la grève. Sur les lignes, par petites grappes, des salariés, majoritairement intérimaires, attendaient que la ligne fabriquant la Citroën C3 se mette en marche, en vain.

Les grévistes ont fait le tour de l’atelier pour convaincre les non-grévistes de rejoindre le mouvement, tandis que des clameurs et des battements de tambour résonnaient.
"C’est nous qui fabriquons la voiture la plus vendue dans le groupe et après tu nous dis elle coule ta boîte, eh bien, qu’elle coule !" a argumenté un gréviste auprès d’un cadre venu en renfort de Poissy (Yvelines). "Viens, camarade, tu es l’un des seuls embauchés à ne pas faire grève. Fais comme nous, on va au vestiaire enlever ton bleu de travail", a dit une gréviste à un salarié, qui croisait les bras, secouant la tête en signe de refus.

"Il y a des salariés qui n’ont pas eu envie de venir. Ils ont choisi cette solution pour ne pas casser la grève", a pour sa part jugé Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, qui avait appelé à la grève le 16 janvier, dénonçant "les pressions de la direction" qui a renforcé la présence de vigiles à l’entrée de l’usine et appelé "plus de 200 cadres" d’autres sites en renfort. La direction avait promis, dans une lettre envoyée aux salariés, de les "protéger" quand ils reprendraient le travail ce lundi matin après 10 jours d’arrêt. Auparavant, elle avait dénoncé des "dégradations" de la part des grévistes et des "intimidations" sur des non-grévistes.

Les cadres arrivés en renfort devaient "faire respecter le droit de grève et faire en sorte que la liberté du travail soit respectée" afin de "rassurer" les salariés et que "chacun puisse se comporter librement", a résumé le directeur du site, Laurent Vergely. "Parmi les grévistes, il y a un noyau dur qui a tendance à jouer avec les limites du droit", a-t-il affirmé. "On veut nous faire passer pour des casseurs, des terroristes, vous trouvez ça normal ?" s’est ensuite indigné l’un d’eux auprès de l’AFP.

Source AFP

11.214 postes à supprimer

Entre mai 2012 et mi-2014, 11.214 suppressions de postes sont envisagées chez le constructeur français, dont les salariés de l’usine d’Aulnay et 1.400 personnes à Rennes. Pour ces deux sites, un PSE est prévu, avec une phase de volontariat pour les départs ouverte jusqu’au 31 décembre. Le plan de restructuration a déjà reçu un avis défavorable de quatre organisations syndicales, dont la signature pour le volet social est loin d’être acquise.


Communiqué de presse de la CGT PSA Aulnay
27/01/2013

La direction rouvre l’usine en organisant un climat de tension et de provocations. 5 militants CGT convoqués à la Sureté Territoriale.

Pour la réouverture de l’usine, la CGT dénonce le climat de tension que la direction veut instaurer dans l’usine en revenant aux méthodes « Citroën » des années noires d’il y a 30 ans :

En réunion de CE de vendredi dernier :

1) La direction avoue qu’elle a fait appel à une 2ème société de vigiles privée :
Cette 2ème société, la société MAURY, vient renforcer la société PRETORIAN. La direction a refusé de communiquer le nombre de vigiles présents sur le site. Pour la CGT, ils seraient plus d’une centaine à quadriller l’usine et cela en toute illégalité article L 612-4 : « Il est interdit aux personnes exerçant une activité mentionnée à l’article L. 611-1 ainsi qu’à leurs agents de s’immiscer, à quelque moment et sous quelque forme que ce soit, dans le déroulement d’un conflit du travail ou d’événements s’y rapportant. Il leur est également interdit de se livrer à une surveillance relative aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou aux appartenances syndicales des personnes ».

2) Confirmation de l’arrivée de cadres et de maîtrise d’autres sites PSA. Selon la direcion, ils ne seront pas là pour occuper un poste mais pour « renforcer » les cadres d’Aulnay. D’après nos informations, ils seraient eux aussi près d’une centaine.

3) Annonce que des groupes d’intervention de vigiles et de cadres/maîtrise prendraient position derrière les portillons d’entrée du personnel aux premières heures de l’embauche.


4) Dernière provocation :
malgré les multiples annonces faites aux différentes réunions de CE, la direction cherche les moyens juridiques pour ne pas payer la période de chômage pour les salariés qui étaient en grève depuis le mercredi 16 janvier.

La CGT dénonce la politique irresponsable de la direction qui a comme objectif d’empécher les salariés à se déclarer librement en grève.

Du côté des grévistes, vendredi dernier, à la Bourse du travail, l’Assemblée Générale des salariés a voté la grève pour lundi et a décidé de réoccuper l’usine. Malgré les pressions et les provocations de la direction, ils s’adresseront, comme depuis le début de la grève, pacifiquement, à leur camarades de travail pour les appeler à rejoindre et à renforcer la grève à la veille de la dernière réunion de négociation (mardi 29 janvier à Paris).

5 militants CGT convoqués à la Sureté Territoriale de Bobigny
la direction monte d’un cran pour casser la grève.

Le cabinet d’huissier payé par PSA a porté plainte contre 5 militants CGT engagés dans la mobilisation depuis 20 mois et particulièrement dans la grève depuis mercredi 16 janvier.

Parmi les 5 militants, Agathe Martin, mère de deux enfants qu’elle élève seule. Ces convocations, une par jour, sont faites pour détourner et paralyser la mobilisation. C’est bien la preuve que PSA craint par dessus tout que la grève s’étende.

En renforçant sa campagne de calomnie et de mensonge, la direction tente par tous les moyens de casser la grève en faisant passer les grévistes pour des violents. La CGT rejette toute accusation de violence.

Jean-Pierre Mercier
DS CGT PSA Aulnay
DS Central adjoint CGT du groupe PSA


Communiqué de presse de la CGT PSA Aulnay
22/01/2013

Meeting commun des salariés en grève de Renault Flins et de PSA Aulnay

Mercredi 23 janvier, les salariés de Renault sont appelés à se mettre en grève contre les accords de compétitivité. La direction de Renault voudrait extorquer la signature des syndicats, en leur faisant un chantage ignoble, en menaçant de fermer deux usines s’ils ne signaient pas.

A PSA, la direction a affirmé qu’une fois qu’elle aura obtenu un accord sur la fermeture de l’usine d’Aulnay, elle commencera à son tour une « négociation » sur le même genre d’accord qui vise à bloquer les salaires, imposer des mobilités obligatoires et continuer à supprimer des emplois.

Le but des patrons de Renault et de PSA est clair : supprimer des emplois, licencier, fermer des usines, puis augmenter les heures de travail et bloquer les salaires de ceux qui restent.

Les salariés de Renault et de PSA ont tout intérêt à se rencontrer pour faire cause commune.

C’est l’objectif de ce meeting commun : réunir les salariés des deux groupes, dénoncer les attaques communes de nos patrons et défendre l’idée que c’est ensemble dans la lutte que nous pourrons nous défendre contre les attaques de nos patrons.


[Voir les vidéos :]
http://www.actuchomage.org/20130123...

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Mise au point sur la campagne de calomnie et d’insulte de la direction de PSA.

Depuis 2 jours, les salariés en grève sont la cible d’une scandaleuse campagne de calomnie et d’insulte de la part de la direction de PSA. La direction a choisi l’escalade verbale comme forme de dialogue. Cette attitude irresponsable révèle le vrai visage d’une direction qui n’accepte pas que les salariés, qu’elle veut licencier, relèvent la tête, s’organisent et se mettent en grève pour se défendre.

Du mercredi 16 janvier au vendredi 18 janvier en après-midi, les salariés en grève occupaient l’usine et avaient imposé contre la volonté de la direction la liberté de la presse dans l’usine. Les journalistes pouvaient faire en toute liberté leur travail. Les grévistes ont même empêché les cadres de PSA de vouloir expulser une équipe de BFM.

Depuis vendredi 18 janvier en après-midi, la direction a fermé l’usine et interdit l’accès à tous les salariés. L’usine est entièrement sous son contrôle, surveillée en toute illégalité par une société de vigiles privée. Et c’est, 4 jours après avoir interdit l’accès à l’usine à tous les salariés que la direction se met subitement à parler de dégradations et de sabotages. C’est pour le moins étonnant et suspicieux.

La réalité est, qu’en fermant l’usine, la direction espérait désorganiser la grève, isoler les grévistes. C’est tout le contraire qui s’est passé. La grève tient bon, les grévistes ont renforcé leur organisation et leur détermination.

La CGT réfute toutes les accusations mensongères de la direction. Les casseurs, ce sont les patrons de PSA qui ont décidé de casser l’usine, brique par brique, boulon par boulon et d’envoyer au chômage des centaines de salariés.

Jean-Pierre Mercier

DS CGT PSA Aulnay

DS Central adjoint CGT du groupe PSA


http://cgt-psa-aulnay.fr/


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