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Marseille

Ca ne s’arrête jamais ...

L’expulsion de familles Rroms à la Blancarde et les suites.

Article mis en ligne le mardi 26 février 2013

Les nuits d’hôtel se sont terminés lundi matin, 12 personnes sur la trentaine y avaient été logées...
Depuis, retour devant l’UHU entre voitures et tentes, n’ayant pas trouvé pour l’instant d’autres lieux où se sentir un peu en sécurité...


Par mail :

Extraits du témoignage de F.

"Donc comme souvent en ce moment , il ne sert à rien de veiller sur un lieu plusieurs jours pendant des heures puisqu’ils arrivent toujours quand on ne s’y attend plus !!!

Aujourd’hui, 20 février vers 15 ou 16h est arrivé la police.
Version d’une maman : depuis plusieurs jours dans l’angoisse de l’expulsion elle n’était pas aller travailler, mais ce jour là elle ne pouvait plus attendre, elle était partie et ce sont ces enfants (12 et 16 ans) qui ont rassemblé ce qu’ils pu avec le "vite vite" de la police derrière ; pas pu prendre les couvertures, ni les courses que nous avions fait hier avec une amie, ni d’autres biens, comme d’habitude.
Ce fut le cas de nombre d’entre eux ; très vite ils étaient dehors avec impossibilité de retourner pour chercher le reste !

.
Le samu social est arrivés plus tard pour les hôtels, "aide d’urgence" cité dans l’arrêté de péril sûrement...
Comme la règle l’impose seulement les femmes et enfants pour l’hôtel, la séparation des familles étant toujours difficile. _ Sans traducteurs les malentendus sont allés bon train !
En arrivant, j’ai essayé de rectifier et d’expliquer qui était qui, (connaissant certains depuis 4 ans je savais qu’ils n’avaient pas menti) et surtout qui étaient les enfants de qui, mais je me suis fait plus que rabrouer et "si je ne me taisais pas ils n’auraient d’hôtel du tout !" !!
Les grand ados de 16 ans n’étaient pas compris non plus, une grand-mère a été oublié et impossible de la rajouter, certains couples ont refusé de se séparer donc pas d’hôtel, puis revirement de dernière minute ils ont fait exception pour un couple avec 3 petits. (pour 4 jours)

16 personnes sur une trentaine ont été hébergés, bel effort m’a-t-on signalé de la part de la préfecture, qui devrait être apprécié a sa juste valeur et remercié !
Tous ceux qui ne sont pas partis à l’hôtel auraient refusé d’après le samu, ce n’est pas le cas de tous d’après ce que m’ont dit les familles ( les grands ados avant mon intervention avaient bien été refusés !).

Le fils de D. a laissé sa place à sa cousine, et du coup elles se sont entassés dans une chambre minuscule avec 2 filles ados de 15 ans et une de 12 ans : un lit de 2 personnes pas très grand pour les 4 et une petite couverture, impossible d’en avoir une de plus, j’ai essayé, c’est comme les serviettes c’est au compte goutte. La douche est dehors dans la cour au rez de chaussée avec les toilettes. 36 euros la nuit...

Détail : je devais emmener 2 ou 3 enfants pour un spectacle à la Friche avec le groupe prévu du 91, puisque nous avions eu des invitations... Evidemment raté, comme a conclu avec moi la dame du samu, s’il les avaient expulsés un peu plus tôt on aurait pu y aller quand même, mais à 19h10 nous avons compris que les enfants seraient séparés dans divers hotels et qu’il serait impossible de les rattraper et de courrir pour 20H ! Coup de blues pour les enfants qui me demandaient encore dans le camion du Samu, STP on va y aller quand même ????
Et comme la dame a dit : c’est quand même mieux l’hotel que le spectacle de cirque pour ce soir...

Pardons pour la longueur du message pour une si petite expulsion, pas si violente..."

F.

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