Une tribune pour les luttes

Communiqué de Femmes Égalité

Nous désapprouvons totalement l’accord dit de « sécurisation de l’emploi » (ANI).
Il ne doit pas passer dans la loi !

Article mis en ligne le jeudi 28 février 2013

Tout d’abord, c’est un accord qui facilite grandement les licenciements. Que ce soit en cas de refus
d’une mutation dans le cadre d’une restructuration, - et en temps de crise, ces restructurations se
multiplient – ou dans le contexte des procédures pour licenciements économiques, des procédures
qui sont passablement raccourcies et simplifiées, cet accord lève des barrières de protection des
salariés !
Nous sommes toutes et tous menacés ! Emploi féminin ou masculin, peu importe. Le déluge des
licenciements déferle sur nous tous : femmes, hommes, jeunes et seniors.

Ensuite, il y a la partie sur l’encadrement du temps partiel. Ce point nous est présenté comme une
avancée par le patronat, les syndicats signataires et le gouvernement. Cette question touche
principalement le salariat féminin qui représente 80% des contrats à temps partiel. L’accord fixe la
durée du temps partiel à 24h minimum par semaine. Mais d’une part, les possibilités de déroger à cette durée restent multiples. Et de plus, la modulation du temps de travail des contrats à temps partiel est, elle, amplement favorisée. Et c’est là un vrai recul ! L’employeur va pouvoir modifier la
durée du travail de la salariée huit fois dans l’année, et celle-ci devra l’accepter.
Toutes ces femmes à temps partiel, qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts avec un seul contrat,
en cherchent un deuxième pour compléter leur salaire. Suite à la signature de cet accord, si les
nouveaux contrats lissent les heures de la salariée dans l’année et permettent que ses horaires
soient modifiés, comment feront ces milliers de femmes qui vivent déjà dans la précarité ?
L’accord
ne remet pas en cause l’utilisation du temps partiel imposé. Par contre, il entérine le temps partiel
comme instrument du patronat pour adapter les effectifs aux variations de l’activité de
l’entreprise.

Pour finir, le chantage à l’emploi qui est contenu dans l’accord est un véritable scandale. Le texte
prévoit des accords d’entreprise de «  maintien de l’emploi » : pour garder leur emploi, les
travailleuses et les travailleurs vont être amenés à accepter soit une diminution de leurs salaires,
soit une augmentation de leur temps de travail, et ce pour le même salaire. En temps de crise, au
lieu de protéger les salariés, c’est une vraie course à la baisse des salaires qui est lancée ! Les
femmes qui, aujourd’hui, sont tout en bas de l’échelle salariale ne peuvent en aucune manière
accepter cette régression généralisée.
Actuellement, ces travailleuses sont déjà mobilisées un peu
partout pour exiger une revalorisation de leurs métiers et une augmentation de leurs salaires,
parce qu’elles n’arrivent pas à vivre avec ce qu’elles gagnent. Comment pourraient-elles tolérer que
l’ensemble du monde du travail soit ainsi tiré vers le bas !

Au niveau de notre Organisation de Femmes Égalité, nous comptons faire un effort d’explication de
cet accord. Nous ferons ce travail auprès des femmes des milieux populaires. Nous le ferons avec
ceux qui vont lancer des initiatives sur cette question : les syndicats, les associations et le Front de
Gauche. L’accord dit de « sécurisation de l’emploi », c’est la précarité et la flexibilité renforcées, la
baisse des salaires encouragée, les licenciements facilités.

Mobilisons-nous contre le projet de loi que le gouvernement prévoit de déposer pour faire passer
cet accord dans la loi.

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Communiqués c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 4735