Une tribune pour les luttes

COMITE DE SOUTIEN ET DE VIGILANCE CONTRE LES VIOLENCES POLICIERES

Conférence de presse tenue à Istres le 23 mars 2005

Article mis en ligne le lundi 28 mars 2005

Ligue des Droits de l’Homme - MRAP - Liste des Elus Majoritaires d’Istres - PS PC d’Istres et de Fos Gauche Alternative de Fos - CGT - CFDT - FSU - SUD rail - CRI - Ensemble Citoyens - Conseil Syndical des co-propriétaires « Fougères » les Baumes - LCR -

Notre comité s’est constitué publiquement le 26 janvier 2005.

Depuis, il a eu à enregistrer d’autres bavures.

Mesures de garde à vue abusives et infondées, insultes, atteintes à la dignité, violences illégitimes ... : certains fonctionnaires de police d’Istres semblent avoir oublié que leur mission consiste, entre autres, à protéger les honnêtes citoyens en respectant un code de déontologie que le Ministre de l’Intérieur vient tout récemment de leur rappeler.

Notre Comité de Soutien a décidé d’alerter les Pouvoirs Publics suite à la révélation de plusieurs affaires graves présentant de nombreuses similitudes :

1) des policiers interpellent des personnes n’ayant absolument rien à se reprocher [1] mais ayant été considérées à tort comme « suspectes »

2) les personnes interpellées subissent des violences morales et physiques pendant leur interpellation et/ou leur garde à vue

3) signatures des procès verbaux de garde à vue accompagnées d’intimidations, pressions, menaces

4) pour justifier leurs agissements, et en quelque sorte « se couvrir », les policiers auteurs de violences et d’actes attentatoires à la liberté individuelle font déférer leurs victimes au Tribunal correctionnel pour de prétendus « outrages, menaces, violences sur dépositaires de l’autorité publique » en exhibant des arrêts de travail de plus de 8 jours et en réclamant de fortes sommes en dommages et intérêts !

Le Comité de Soutien a constaté que les noms de certains policiers reviennent plusieurs fois dans les récits que les différentes victimes sont venues lui exposer.
Il en est ainsi des faits très graves survenus à Istres le 16 mars 2004 et le 19 janvier 2005 :

- Le 16 mars 2004 trois jeunes gens, n’ayant commis aucune infraction ni délit, sont interpellés et deux d’entre eux sévèrement passés à tabac. Selon le scénario habituel, ils sont, eux victimes, poursuivis devant le Tribunal Correctionnel d’Aix (audience du 29 mars 2005 à 14 heures)

- Le 19 janvier 2005 dans un hall d’immeuble du n°2 rue Pescari à Istres, au quartier des Baumes, un policier en civil et sans signe distinctif matraque sauvagement un jeune à terre devant les co-propriétaires de l’immeuble scandalisés. L’un d’eux, Monsieur Louis Bonassi intervient et sa femme, croyant avoir à faire à un voyou, alerte le commissariat !

Tous deux, ainsi que le jeune tabassé Renny Mori qui n’avait pourtant, lui non plus, commis aucune infraction ni délit, sont mis en garde à vue 24 heures et poursuivis devant le Tribunal Correctionnel d’Aix (audience du 18 avril 2005 à 14 heures). Madame Bonassi est contrainte de signer le procès verbal de garde à vue sans ses lunettes qu’on lui a confisquées.

Nous dénonçons aussi la garde à vue de 24 heures subie par Madame Kathy Peneau le 18 février 2005 au commissariat de Martigues, suite à un stationnement gênant, parce qu’elle a eu le « malheur » de demander son numéro de matricule à l’agent qui la verbalisait.

Voila pourquoi, pour ces faits et d’autres, pour lesquels par crainte, les victimes préfèrent ne pas s’exposer, notre Comité a multiplié les initiatives pour que cessent ces agissements :

- délégation auprès de Madame la Commissaire d’Istres,

- lettre au Procureur de la République,

- lettre au Préfet de Police,

- saisine de la Commission Nationale Déontologie de la Sécurité,

- pétitions qui ont déjà recueilli plus de 1500 signatures

- organisation de la solidarité financière avec les victimes pour qu’elles puissent se défendre juridiquement.

Soutien aux victimes du 19 janvier 2005 notamment pour la plainte qu’elles déposent en faisant citer devant le Tribunal Correctionnel les policiers concernés par les violences qu’ils leur ont fait subir et pour répondre d’actes attentatoires à la liberté individuelle par des mesures de garde à vue abusives et infondées.

EN CONCLUSION

Comme nous l’avons écrit dans le texte de la pétition signée par la population, les tâches qui incombent aux policiers complexes et quelquefois dangereuses, méritent respect et soutien car normalement ils assistent, défendent et protègent les honnêtes citoyens.
Il serait regrettable que quelques individus pensant être intouchables puissent venir ternir l’image d’une police républicaine respectueuse des droits fondamentaux et valeurs de notre démocratie.

Nous avons pu constater les dégâts provoqués par ces pratiques, elles laissent les victimes dans un profond état de désarroi et de détresse psychique.

Nous attendons donc que toute la lumière soit faite par les autorités policières [2] et judiciaires.

Avec les victimes de ces bavures, nous demandons tout simplement justice.

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Notes

[1l’innocence de ces personnes a été établie. Leurs interpellations étaient donc injustifiées.

[2la lettre du Ministre de l’Intérieur du 4 mars 2005 adressée à M. et Mme Bonassi apporte peut être un signe positif à cet égard

[3l’innocence de ces personnes a été établie. Leurs interpellations étaient donc injustifiées.

[4la lettre du Ministre de l’Intérieur du 4 mars 2005 adressée à M. et Mme Bonassi apporte peut être un signe positif à cet égard

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