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Importante grève dans les centres d’appels du groupe français Téléperformance en Tunisie

Article mis en ligne le mardi 2 avril 2013

1 avril 2013

Teleperformance, le géant français des centres d’appel, qui emploie près de six mille personnes en Tunisie, était confronté, lundi 1er avril, à un important mouvement social de ses salariés tunisiens.

« La grève à Téléperformance est suivie à 80% », a déclaré à l’AFP Mongi Ben Mbarek, qui dirige la section poste et télécommunications du principal syndicat du pays, l’Union générale tunisienne du travail.

La protestation a commencé en février, plusieurs salariés s’étant même mis en grève de la faim pour faire aboutir leurs revendications.

Les grévistes réclament une hausse des salaires, l’annulation des licenciements d’une demi-douzaine d’employés en février dernier et l’application d’une convention de 2010 sur l’évolution des carrières.

Les syndicalistes appellent par ailleurs à une manifestation mardi à 13H00 GMT devant le siège de l’entreprise à Tunis.

Téléperformance assure le service-client de certaines des plus grandes entreprises françaises de télécommunications.

« Je ne sais pas quel impact cela a sur les clients, nous ne voulons pas (les léser) mais nous voulons que nos demandes soient respectées », a indiqué à l’AFP Ali Ouarak, le responsable du syndicat des employés de l’entreprise du centre d’appel de Ben Arous (banlieue de Tunis).

« Nous sommes toujours ouverts à la négociation et on attend que la direction nous appelle. Pour l’instant, il n’y a aucun contact », a-t-il ajouté.

Le groupe français n’a donné aucune indication sur les perturbations enregistrées par ses clients et les usagers en raison de ce conflit social.

Les grèves et mouvements sociaux, certains violents, se sont multipliés ces derniers mois en Tunisie, sur fond de mécontentement face à la hausse des prix et au chômage, plus de deux ans après la révolution de janvier 2011, un soulèvement largement motivé par la misère.

L’élément déclencheur a été, selon Slim Ben Romdhane, secrétaire général adjoint du syndicat Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) de Teleperformance à Ben Arous, "le conseil de discipline du 26 février, qui a débouché sur des licenciements et des sanctions abusifs", dit-il.

Selon M. Ben Romdhane, de telles réunions ont lieu tous les quinze jours, pour vingt personnes, pour des "motifs divers – retard, absence injustifiée d’une journée, traitement non conforme d’un appel téléphonique, etc. En général, ces personnes sont licenciées ou mises à pied, pour des raisons non valables. Certaines ont huit ou dix ans d’ancienneté."

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