Une tribune pour les luttes

Collectif des Fêtes de Quartiers à Marseille

Lettre ouverte des fêtes de quartiers

Les fêtes de quartier menacées

Article mis en ligne le mardi 21 mai 2013

Les fêtes de quartiers, leviers de la valorisation d’un territoire

Les fêtes de quartiers sont bien plus que de simples « évènements » populaires.
Elles permettent de valoriser un territoire et sont portées par des choix politiques.

Les fêtes de quartiers, vecteur de lien social et de citoyenneté.
Les fêtes de quartier permettent aux habitants de construire un sentiment d’appartenance en devenant acteurs de leur lieu de vie. L’engagement à animer son espace de vie, contribue au développement du lien social, crée des opportunités de rencontres et va dans le sens d’un rassemblement favorable à l’échange, au mieux se connaître, au mieux vivre ensemble. Les fêtes de quartier contribuent au partage intergénérationnel et offrent des temps pour chacun (identité) et des temps pour tous (mixité). Elles favorisent la transmission de valeurs comme celles du respect de l’autre, de la citoyenneté, de la solidarité.

Les fêtes de quartiers vecteur d’ouverture vers l’extérieur.
Les fêtes de quartier valorisent le potentiel créatif des habitants et permettent d’afficher la qualité de vie d’un territoire, parfois décrié. Elles contribuent à construire l’image d’un quartier. Elles sont source d’échanges et de rencontres avec d’autres quartiers, d’autres modes de vie. De plus, les fêtes de quartiers « délocalisent » l’action culturelle, la font sortir des lieux conventionnels et favorisent l’accès à la culture pour tous.
La fête sous toutes ses formes est l’occasion de construire ensemble, de partager et de se rassembler.

Les fêtes de quartier, face à des problématiques mettant en jeu leur survie

Si l’on admet que les fêtes de quartiers construisent et donnent une place à l’humain, au-delà de toutes considérations lucratives, elles doivent être soutenues par l’action politique. Aujourd’hui, force est de constater le désengagement des collectivités territoriales, soit par une quasi absence, soit par une réduction des montants alloués à l’organisation de ces fêtes.
Les modes et les délais de financements alourdissent la trésorerie déjà fragile des structures porteuses de ces événements. Le travail qu’elles effectuent à l’année, leur nécessité de pouvoir stabiliser des postes de travail, n’est pas reconnu par les pouvoirs publics.
Il est également important de souligner que pendant les fêtes de quartiers, l’engagement de professionnels auprès des bénévoles, assure dans une forme de réciprocité, l’échange entre la technique et le militantisme. Cet échange est le garant d’une réussite. Si les moyens d’organiser la fête ne sont pas au rendez-vous, les bénévoles ne se sentent pas respectés et de fait se démobilisent. A cet état de fait, s’ajoute une complexification de la réglementation concernant l’occupation de l’espace public.

Les fêtes de quartier revendiquent aujourd’hui leur légitime reconnaissance

Parce que les fêtes de quartiers favorisent le mieux vivre ensemble et l’animation économique du territoire, parce qu’elles sont bien plus que de simples fêtes, parce qu’elles sont aujourd’hui menacées, un rassemblement doit s’organiser entre les différents acteurs locaux, les habitants et les pouvoirs publics, pour construire une logique de partage et de faire ensemble.

LES FÊTES DE QUARTIERS DE MARSEILLE CRÉENT UN COLLECTIF POUR MUTUALISER LEURS SAVOIR-FAIRE ET MILITER POUR FAIRE VALOIR AUPRES DES POUVOIRS PUBLICS ET DES HABITANTS :
La nécessité sociale de nos fêtes qui contribuent à la régulation de nos quartiers.
Le travail à l’année des associations qui les porte, qui lient et créent du lien social sur le territoire.
La réalité économique de nos fêtes qui font vivre l’économie d’un quartier et participent au développement du territoire.
La mise en avant des identités des quartiers de Marseille car les fêtes de quartiers mettent en valeur la créativité d’un quartier, favorisent la libre expression et la libre appropriation de l’espace public.

Nous souhaitons finalement peu de choses : qu’enfin des étiquettes, puisqu’il en faut, soient créées afin que nous soyons soutenus de façon pérenne pour les actions que nous menons, mais aussi pour le sens et l’éthique que nous défendons : remettre l’humain au centre des débats et de la cité.

Mohamed Adi, association « Le Pied Nu », pour Les Belsunciades
Xavier Blaise, association « RCFA / Le Mille-Patte », pour La Fête du Soleil
Marianne Doullay, association « Cours Julien », pour Les Rendez-Vous du Plateau
Georges Fernandes, comité des fêtes de l’Estaque pour L’Instant Estaquéen
Serge Pizzo, pour le collectif Belle Fête de Mai

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