Une tribune pour les luttes

Fascisme ordinaire au Tricastin : cet homme est dangereux !

Coordination antinucléaire sud-est

Article mis en ligne le lundi 23 septembre 2013

Il s’appelle De Agostini Fréderic et règne en maître sur le site nucléaire d’Areva au Tricastin. Il en est Directeur-Général et se pense au-dessus de l’humanité et de ces insignifiants travailleurs et citoyens-militants. Alors, dans son arrière cuisine mentale, le diable se lâche pulsionnellement et n’hésite pas à sortir ses crocs. C’est que la bête immonde n’est pas morte. Dans un courriel qui aurait du demeurer secret le Directeur veut bouffer du militant et souhaite que ses équipes "sécurité" le sachent : "Nous sommes dans une guerre médiatique que nous devons gagner... et comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, je souhaite une photo d’un militant au sol, un chien sur lui...(avec) utilisation des mêmes méthodes dans la guerre de l’image".

L’expression du fascisme ordinaire.

On connaissait l’individu comme un pollueur et un contaminateur, notamment lors de l’été 2008, et la condamnation de Areva Tricastin pour déversement de plus de 70kg d’uranium dans l’environnement et non-déclaration de l’incident nucléaire en temps et en heure par sa filiale Socatri*. Depuis ça empire de l’aveu même de l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

On le connaissait aussi comme bonimenteur face aux habitants de la région, dont Madame Aline Pauchard de Bollène, victime des agissements d’Areva et à qui il promettait indemnisation pour dépréciation de ses biens immobiliers.

On le connaissait comme patron de choc lors des conflits sociaux dont son règne est émaillé. " Il y a une désorganisation complète du travail. Les salariés vont mal. Un sur quatre prend des médicaments pour aller travailler le matin." dénonçaient il y a peu les organisations syndicales.

On le connaissait également comme un jouissif courtisan à l’idée de programmer la disparition de 500 emplois. "Le plan stratégique... du groupe Areva annoncé mardi par Luc Oursel n’est pas une mauvaise chose..."

Voici que l’image bien proprette costume-deux pièces du serviteur zélé des dominants se fendille. Le masque tombe dans une grimace à faire froid dans le dos et aux relents nauséabonds des pires heures que vécurent l’Europe et le monde entre 1933 et 1945. Dans un courriel daté du 18 juillet 2013 et révélé par le site "rue89" Frédéric De Agostini exige de son directeur de la division en charge de la sécurité (unité de protection de la matière et du site UPMS) de lui fournir - dès que des militants antinucléaires se manifesteront aux abords du site - une photo d’un militant au sol avec un chien sur lui.

Fier de sa directive le sire De Agostini en adresse copie à d’autres hauts-gradés de Areva : Jean-Michel Chéreau, le directeur de la protection du groupe Areva ; Olivier Arnaud, son numéro deux sur le site Areva du Tricastin ; Guillaume Dureau, le directeur du Business Group Amont. Aucun ne semble avoir protesté tant la logique de la violence institutionnelle va de soi dans ce secteur et est intégrée dans les esprits. 150 personnes du site nucléaire habilitées "secret-défense" reçoivent donc ainsi la directive : les citoyens à terre et le chien-loup tenu en laisse sur eux !

Les syndicats du site nucléaire qui ont eu vent de la stratégie du Directeur-Général d’Areva dénoncent le zigoto. Dans un tract interne, la CFDT commente le 29 août : «  Ce monsieur aurait fait un meilleur communiquant des armées, plutôt que patron d’un site Industriel. » D’autres enfoncent le clou car il ne s’agit visiblement pas d’un cas isolé ou d’un dérapage. Un fumet fascisant commence sérieusement à imprégner l’industrie nucléaire : "Ce qui est grave, c’est qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé. Quand on a vu l’e-mail, on s’est dit qu’on allait prévenir la hiérarchie mais Frédéric De Agostini les a, de lui-même, mis en copie".

Dès les premiers jours d’existence du nucléaire le périmètre était tracé par le groupuscule qui décida d’imposer à la France et aux habitants du pays l’industrie militaro-civile de la destruction atomique. Les premiers décryptages citoyens et mouvement d’opposition radicale énonçaient déjà la sombre réalité induite : "société nucléaire = société policière", "nucléaire= fascisme".

Mis en difficulté par la révélation au grand jour du sale climat qui règne dans l’industrie nucléaire, et ce depuis des décennies, et notamment au Tricastin, le groupe Areva s’est fendu d’une mise au point a-minima qui "déplore les propos de son responsable, écrits sous le coup de l’émotion face aux provocations répétées de Greenpeace". Aucune condamnation donc de cette dérive. Plus qu’inquiétant si un haut responsable nucléaire perd ses nerfs et en appelle à des méthode fascistes face à l’expression citoyenne et à la contestation. Il serait judicieux alors de le mettre au repos, définitivement comme les installations qu’il dirige.

Source : http://coordination-antinucleaire-s...

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