Une tribune pour les luttes

Communiqué de soutien de la Cimade Sud-Est

Le procès du 26 novembre doit être celui de la rétention

Article mis en ligne le samedi 23 novembre 2013

Le 26 novembre prochain, deux anciens retenus au Centre de rétention administrative de Marseille (Le Canet), accusés d’avoir mis le feu à leur matelas et causé un incendie qui a imposé la fermeture du centre pendant quelques semaines en 2011, seront jugés par le TGI de Marseille.

Ce procès doit être celui de la rétention et non des retenus.

La rétention administrative touche des personnes qui sont enfermées par un simple décision de l’administration sans avoir commis de délit. La Cour de justice de l’Union européenne et la Cour de cassation ont confirmé respectivement en 2010 et 2012 que le seul séjour irrégulier ne peut pas entrer dans le champ d’une incrimination pénale punie d’emprisonnement.

L’enfermement des étrangers symbolise un message envoyé par les pouvoirs publics pour faire croire à l’opinion que l’immigration est un problème et que le gouvernement agit. Il s’agit d’une imposture, il n’est pas possible d’arrêter les mouvements de population, qui sont nécessaires à la vie des sociétés. La législation française actuelle sur les étrangers, sous tendue par une vision discriminatoire, ne vise qu’à fragiliser les migrants en fabriquant des « sans papiers », travailleurs et citoyens sans droits, soumis à tous les arbitraires.

L’enfermement des étrangers par l’administration est régi par l’arbitraire, puisque le juge des libertés ne peut souvent le contrôler, sa saisine étant postérieure à l’expulsion. Cet arbitraire cause des violences importantes, des maltraitances, des morts parfois, sans pouvoir espérer atteindre son objectif affiché de contrôle des migrations.

Les inculpés du Cannet sont les victimes de pratiques administratives arbitraires et injustes, qui brisent des vies inutilement. Leur révolte, si elle a eu lieu, était légitime pour dénoncer une situation de violences physiques et psychologiques et de mise en danger des personnes retenues.

La Cimade dénonce les poursuites engagées, qui sont la caricature d’une politique répressive inutile et discriminatoire. Elle demande l’acquittement des inculpés et appelle à se rassembler pour les soutenir lors de leur procès, le 26 novembre au TGI de Marseille.

Le bureau régional de la Cimade Sud-Est

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